Dans les bois avalés par une brume éternelle, la chaleur qui m’habite naît de l’horreur même de ma lame. Tiède encore, je retiens mon souffle. Autour, des âmes humaines figées remplacent les arbres. Je suis la faucheuse refusant la culpabilité : je tue pour empêcher « ça » de me cueillir.
La neige, offrande immaculée, se teinte de nos vies. Leurs âmes et la mienne composent le tableau sanglant que je dois surpasser pour survivre.
« Chasse-le avant qu’il te prenne. Remporte ce concours macabre. »
Des empreintes monstrueuses mènent à un autel.
Là, Halloween se dresse : une masse d’ombres, un corps sans visage, des lambeaux de peaux pendus. Chaque tête chuchote les noms des innocents tués.
Je frappe sans état d'âme ; une pluie de pétales noirs inonde la nuit. Je pense l’avoir tué. Puis je me retrouve dans mon village natal. 
Tous me murmurent : « Halloween. »
