Écharpe

Plusieurs nuits à écrire, plusieurs réveils éphémères. Les rêves éveillés sont devenus des cauchemars lucides.

La créature, celle de mon arrivée, veille toujours.

« Ce que tu protèges t’utilisera. Ce que tu crains te sauvera. »

Mes yeux retombent sur mes arcanes : des symboles de moi, illisibles, forgés dans mes souvenirs. Des armes oubliées.

Le familier me désigne une chaise.

Une écharpe y pend, oscillant telle une aiguille d’horloge comptant ma fin. Filée, râpée, presque réduite en cendres. Elle frémit, s’enroule, se contracte. Les fibres se tendent, se pétrifient. En un souffle, le tissu devient lame veinée de noir.

Quand je la saisis, une chaleur infernale remonte mon bras.

« Elle se souvient des cris. Donne-lui un nom », murmure-t-il.

« Mélodie »

La lame vibre, avide.


Les portes s'inclinent en ouvrant le passage.

Mes écrits, eux,  se referment d’eux-mêmes.

Sur la dernière page : 

La chasse commence.

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