Écriture

L’aube dévoile un nouveau cercueil au centre du village. Prêt à être scellé, prêt à être enfoui.

Je sais pourtant que rien ne repose dans cette offrande de bois.

La nuit venue, j’écris.

Des incantations, des cercles, des langues inconnues qui coulent sous ma plume, noircie par le sang. Le cercueil se couvre d’arcanes : runes de bannissement, chiffres anciens, signes du manoir. J’ai voulu enfermer Halloween dans l’écriture même — piéger le monstre entre mes phrases.

Mais j’ai commis une erreur.

Je ne l’ai pas enfermé. Je l’ai scellé dans le bois.

À mesure que la terre retombe, mon bras s’alourdit. Mon souffle s’efface.

« Ce que tu écris t’écrit en retour. »

L’encre disparaît.

Ne reste qu’une phrase :

« Fuiras-tu encore ton cercueil, Nora ? »

La cloche sonne.

Le cercueil est vide.

Et moi, absente.

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