C'est le bruit sourd de ses mouvements qui a, en premier, piqué ma curiosité.
J'approche silencieusement de la porte entrebâillée. Elle est là. Face au miroir, un air de défi sur ses traits. Sans attendre, elle défait les boutons de sa veste un à un pour la laisser tomber à ses pieds. Sans jamais détacher son regard du reflet.
Elle retire son haut lentement. Interminablement. J'ai une vue imprenable. Qu'il me tarde qu’elle dévoile ses courbes et rondeurs que les vêtements cachent encore.
Vient le tour de sa jupe qu'elle fait glisser sur ses hanches larges, ses fesses rebondies avec une lenteur insoutenable, son attention entièrement dédiée à son effeuillage.
Ses mains passent en coupe sur le tissu de son soutien-gorge, elle le dégrafe sur l’avant, révélant une poitrine fière aux seins lourds. Je me retiens d'aller la retrouver.
Ses mains se dirigent enfin vers sa culotte. Mon cœur s'accélère. Elle est si belle. Si forte. Son corps gourmand et généreux me fait penser à celui des déesses antiques.
La dernière étoffe qui la recouvrait est à ses pieds. Son sexe désormais dévoilé, ses doigts s'égarent quelques instants sur ses courts poils.
Je la vois reculer pour entrer dans la douche, m'offrant un aperçu de son dos quand elle fait couler l'eau. Elle n'émet aucun son lorsqu'elle vient ruisseler. Glacée. Sur chacune de ses courbes, sur chaque repli, son corps couvert de frissons. Je m'enivre de ses formes cascadantes quand j'entends soudain sa voix s'élever :
— Tu viens ?
Dès lors, je prends conscience que depuis le début, elle savait. Son invitation à la rejoindre me sort de ma torpeur, je me déshabille à mon tour.
Le désir sincère qu'elle lit dans mes yeux semble lui plaire, la voir se mettre à nu m'a bouleversé. Émergeant à peine de cette contemplation, elle profite de mon désarroi pour m'embrasser.
Nos corps se frôlent, ce contact efface les dernières traces de mon envoûtement. Je l'enlace pour approfondir notre baiser. Mes mains se déplacent sur son corps. Explorent chaque centimètre de sa peau. Caressant au passage ses seins. Savourant à pleine bouche ses immenses aréoles déployées.
Je la saisis par les hanches, frottant nos sexes l'un contre l'autre.
Je glisse ma langue le long de sa parenthèse amoureuse. En douceur, mes doigts s’insinuent en elle. Je la sens se resserrer de plaisir autour d'eux. Son souffle s'accélère. Son regard en dit long. Si elle apprécie mes égards, elle me fait clairement comprendre en saisissant ma tête qu'elle désire prendre les rênes.
Oui, je voulais éviter à tous prix la fétichisation.
J'étais arrivée à saturation de corps maigres, parfait, sans poil, hétéronormé, pénétrocentré, avec maintenant la "tendance" BDSM.
J'estime qu'il en faut pour tous les goûts et j'espérais secrètement (même si ça concernera peut-être très peu de gens) que des lecteurices y trouveraient leur compte :)
Belle écriture.
Pierre