Vous ne me remarquerez jamais dans la rue. Un jean. Un pull noir informe. Une veste noire, parfois bleue marine. Une paire de baskets qui ont, un jour, été blanches.
Vous ne m’y verrez jamais maquillée, coiffée avec art. Vous ne m'entendrez jamais hausser le ton, je suis la discrétion par excellence. Mes collègues vous diront que je suis efficace mais timide. Ma famille serviable bien qu'introvertie. Mes amis vous diront que je suis à l'écoute mais secrète.
Pourtant certains soirs maussades, quand les nuits s'allongent, je troque mes baskets contre des talons aiguilles vertigineux. Le pull et le jean cèdent leur place à une tenue en latex rouge bordeaux. Je relève en queue de cheval haute mes cheveux. Je souligne mes yeux d'un trait noir, mes lèvres d'un rouge intense.
Je me révèle sous une facette dominante et sexy, inconnue pour le commun des mortels.
Mes pas me mènent rapidement sur mon terrain de chasse préféré : le club.
Femmes ou hommes, il y a toujours à explorer, séduire, enlacer. Dans ce club, j'entre seule, le port de tête altier, le jeu de regards peut commencer. Après un rapide état des lieux j'atteins le bar pour commander un verre.
Dans la pénombre de la piste de danse les corps s'effleurent.
Tout en discutant avec la barmaid, j'aperçois dans le miroir une jeune femme.
Elle s'approche sensuellement de la barre de pole, sans la quitter des yeux.
Concentrée. Déterminée. Elle amorce ses premiers mouvements. J'aime qu'elle soit effrontée. Elle commence à tourner et se déhancher, hypnotique, ne faisant qu'un avec cet agrès. Je ressens dans mon ventre les premiers fourmillements de l'excitation.
J'ai du mal à rester assise sur ma chaise tellement l'envie de la rejoindre est forte.
L'asseoir sur mes épaules pour goûter à son sexe, sentir les pulsations du plaisir se répercuter en elle. La voir se tordre. S'accrocher à cette foutue barre.
Son mouvement de jambe dévoile une rangée de perles en guise de culotte.
Un désir obsédant m'inonde jusque dans le bout de mes doigts, alors qu'elle danse, loin de soupçonner le trouble qu'elle sème. J'ai envie d'elle, que la chanson se termine enfin.
Je suis en train de finir mon verre quand elle descend du podium pour rejoindre son amoureux.
Je n'ai même pas pu croiser son regard et pourtant... Quelle intensité !
J'aimerais me perdre dans l'abysse de ses yeux.
Je m'avance aventureusement vers ce couple qui m'intrigue tant. Le bruit de mes talons résonne dans l'ambiance du club. Ils sont très mignons tous les deux.
Je compte bien n'en faire qu'une bouchée...
Avec les pages érotiques j'ai exploré une large palette de désir, notamment les fantasmes, comment ils naissent, dans quels contexte, parfois il y a de la sexualité, parfois il y a de la circlusion, parfois il y a orgasme, et il peut arriver qu'il n'y ai rien de tout cela.
J'ai également souhaité mettre en avant des situations et personnages moins "usités", comme dans la vraie vie ;)
Elle était intéressante dans cet exercice-là. Essayer d'avoir le ton juste, c'est se rendre compte que l'histoire le fait beaucoup changer. J'ai pris au début un ton un peu humoristique, qui s'est effacé au club, pour revenir peut-être dans la dernière phrase.
L'autre constatation, c'est que cette nouvelle-ci m'a semblé presque dénuée d'érotisme. Il y a une phrase ou deux, mais la majeure partie du texte m'a plus fait penser à la découverte d'un personnage (c'est bien sûr lié, mais le ratio personnage/érotisme peut changer selon les cas, et peut-être selon les goûts des lecteurs ?).
Merci pour ton message.
Avec les pages érotiques j'ai exploré une large palette de désir, notamment les fantasmes, comment ils naissent, dans quels contexte, parfois il y a de la sexualité, parfois il y a de la circlusion, parfois il y a orgasme, et il peut arriver qu'il n'y ai rien de tout cela.
J'ai également souhaité mettre en avant des situations et personnages moins "usités", comme dans la vraie vie ;)
J'espère que malgré tout cette nouvelle t'a plut ?