— Qu’est-ce que tu foutais dans ma chambre ?
— Je… me suis réfugié là… parce qu’il n’y a pas de… pas d’ouverture. Pas de fenêtre.
Elle acquiesça. Il y avait aussi le débarras et la salle de bain, mais vu sa tête, il n’avait pas dû réfléchir longtemps.
— C’est bien, dit-elle.
Camille la dévisagea, stupéfait. Hein ? C’est tout ?
— Tu as perdu ton sang-froid ? Que s’est-il passé ? demanda-t-elle en avançant vers lui.
— Je crois que j’ai entendu un spectre.
Elle se métamorphosa brutalement, dégaina une arme en plastique et la lui braqua sur le front. Elle avait un air féroce qui le mit en panique.
— Réponds où je te tue, dit-elle en le poussant en arrière. Qu’as-tu réparé pour moi ?
— Euh…
L’épouvante le fit balbutier.
— Ton grappin ! cria-t-il en la sentant appuyer sur la gâchette. Ton grappin ! Chris, non !
— Tu as vu quoi dans ma chambre ?
— R… rien ! Il y fait parfaitement noir.
Elle resta figée plusieurs secondes puis rangea son arme.
— C’est bon.
Elle le dégagea de son chemin et entra dans sa chambre. Camille poussa un soupir de soulagement.
— C’était un test, c’est ça ? Un test pour savoir si j’étais infecté ?
— Viens, dit-elle en ressortant.
Elle était à nouveau en culotte et débardeur, fraiche comme si elle n’avait pas couru dans les limbes à l’exception toutefois d’une vague odeur désagréable de souffre. Elle l’agrippa par le bras et le fit assoir à table. Elle lui servit un verre d’eau et prit place en face de lui, le sien à la main.
— C’était loin ? demanda-t-elle comme si rien ne s’était passé.
— Difficile à dire. Mais j’avais l’impression que ce n’était pas très loin d’ici.
— Est-ce que tu as entendu quelqu’un crier ? Ou bien… un cri… les gens parlent d’un cri de victoire. Je trouve que c’est assez évocateur.
Il déglutit et hocha la tête.
— Strada va passer, dit-elle. La Brigade va enquêter, ils vont gérer ça.
— Qu’est-ce qu’ils vont faire ?
— Interroger, recouper les renseignements, mettre la pression à ceux qui auront l’air suspect… Ton père a permis pas mal de découvertes à leur sujet. On sait par exemple que les infectés réagissent moins rapidement, ne sont pas à l’aise avec les émotions. La peur ne leur est pas familière ou ils l’imitent moins bien. Les tics naturels leur échappent aussi, comme par exemple le réflexe de regarder en haut sur le côté quand tu fouilles dans ta mémoire… ce genre de détails.
— Ah, c’était ça, alors.
Il poussa un nouveau soupir venu du fond de lui-même. Il commençait à se sentir mieux. C’était sans doute parce qu’elle était là, maintenant. Il était en confiance avec elle. Elle seule parvenait à faire fuir toute l’angoisse de la situation. Il l’admira pour ça et prit un peu plus conscience de la folie qui la motivait à aller se balader au milieu des spectres, affranchie de toutes les mesures de sécurité, juste pour aller chercher son père.
— J’ai pas assuré, dit-il après un long silence. J’étais terrifié.
— J’ai vu ça, dit-elle sans sourire. Je pensais que tu tiendrais mieux le coup parce que tu m’as suivi la première fois.
— Je ne savais pas, j’ai pas percuté… Quand j’ai un truc en tête, j’ai tendance à oublier tout le reste. Mais là… je sais pas… je n’ai jamais paniqué comme ça.
— Ce n’est pas de ta faute.
Il allait lui demander pourquoi elle disait cela quand la porte s’ouvrit à la volée. Camille se fit la réflexion que Strada poussait le panneau de bois avec la même désinvolture que si c’était un drap de tissus. C’était bien lui. Le chef de la Brigade entra, l’air grave.
"Elle était à nouveau en culotte et débardeur, fraiche comme si elle n’avait pas couru dans les limbes à l’exception toutefois d’une vague odeur désagréable de souffre."
Pause, à quel moment elle se change ? et ça ne la dérange pas de traîner en petite tenue devant un presque parfait inconnu ?
Houlà là on va se calmer Strada, il se la joue cowboy lui maintenant ?!
Très bon chapitre, merci pour ce partage
«Elle le dégagea de son chemin et entra dans sa chambre.»
«Viens, dit-elle en ressortant.
Elle était à nouveau en culotte et débardeur… »
Je ne me suis pas appesantie sur les détails. Ça gêne ?
Ce mot m'a toujours fait l'effet inverse lorsque je l'écris xD.
Camille enchaine les moments de flippe mais ça va il s'en sort bien, et prends conscience dans quoi il s'est engagé.
Chris fidèle à elle même, j'ai pensé à la même chose que Raza concernant Strada pour la tenue légère de Chris, cela veut donc dire que ce qu'il a à annoncer doit être vraiment grave.
Merci pour la lecture :) Je vais enchaîner avec le deuxieme chapitre
Merci pour ta lecture <3
1) le titre. J'ai pas compris. :/
2) strada qui rentre, l'air grave. Il devrait instantanément refermer, car Chris est en culotte, non? XD
Merci pour le partage !
Alors tu es de ce genre là, à aimer te faire bousculer ? 😏
Le titre fait référence au hurlement que pousse le spectre quand il a trouvé une proie. Chris utilise ces mots quand elle en parle à Camille, dans cette scène.
Et Strada… n’a malheureusement pas le choix. Il est là en mission officielle XD
Merci pour le commentaire ! <3