Elle se réveilla comme un asphyxié qu'on réanime. La poussière la fit tousser, cracher, pleurer, tousser encore, et quand elle retomba sur le dos, respirer était devenu tellement douloureux qu'elle n'essaya même pas d'ouvrir les yeux. Alors elle resta là sans bouger, avec l'impression d'être passée sous une voiture et d'avoir roulé sa carcasse jusque dans un fossé.
Les voitures. Ça lui rappelait quelque chose, mais son souvenir la traversa comme un coup de vent. Son cerveau crépitait et ses veines bouillonnaient et cette plaie dans son cou irradiait tellement fort et tellement loin qu'elle lui cuisait la moelle. Merci essaya de la toucher. S'évanouit. L'instant suivant, une bande de ciel violet était apparue entre ses paupières et elle avait retrouvé juste assez d'énergie pour envisager de se lever.
Elle s'assit au milieu des vertiges. Autour, la plaine brûlait aussi : des volutes de chaleur diluaient l'horizon et le zénith effaçait toutes les ombres. La lumière bourdonnait. L'air avait la consistance du magma en fusion. C'était soit l'enfer, soit le désert un jour de canicule, et aucune de ces deux options ne lui plaisait.
Heureusement, elle avait encore trop mal pour avoir peur. Elle voulut tourner la tête pour observer les alentours - un coup de guillotine, une douleur aveuglante, qui finit par se diluer parmi les autres et lui laisser discerner la crête de la Sierra, loin au sud. Une partie de sa cervelle aurait pu évaluer les kilomètres que ça représentait jusqu'au centre-ville, mais à quoi bon se torturer ? Merci rassembla son courage et se redressa, avant de se figer devant l'étrange spectacle qui se jouait en contrebas : une spirale de fourmis rouges s'était formée autour d'elle. Des colonnes serrées venues de tous les côtés continuaient à alimenter le moulin. Hypnotisée, Merci les regarda faire jusqu'à ce qu'un commando d'insectes lui grimpe sur les bottes. Elle s'empressa de mettre la montagne dans son collimateur et un pied devant l'autre.
Enfin, pas vraiment. C'était plutôt le décor qui reculait, façon transparence au cinéma : voiture immobile, paysage défilant. Merci s'éteignait et se rallumait comme une lampe en fin de piles, et à chaque reconnexion, la plaine avait changé, le soleil bondi et la chaleur reflué. Ça ne ressemblait pas à la zone d'intense réflexion dans laquelle elle sombrait souvent ces derniers temps, juste à des absences. Merci franchit une clôture déglinguée. Se téléporta derrière un hangar. S'immobilisa au milieu des rails.
Les rails. Les trains. La halle à marchandises. La Fiat Punto et la casse auto de Feliu. Ça lui revenait, maintenant. Elle aurait voulu continuer ses sauts de puce et y échapper, mais elle sentait soudain le halo des spots, goûtait le claquement des portières, entendait l'odeur du métal, et les voix, et la nuit, et la poudre, puis plus rien.
Quand elle reprit conscience de ce qui l'entourait, elle avait l'esprit plus clair. Assez pour se souvenir qu'on lui avait pris son portable et son couteau, et sûrement d'autres choses importantes - en plus de sa dignité, évidemment. Assez aussi pour comprendre de façon diffuse qu'elle était dans une sacrée merde et qu'il était préférable de garder cette idée à distance. Réfléchir au reste, d'accord. Analyser les faits. Il y avait eu la faille dans le grillage, la silhouette perchée sur le capot d'une Mercedes, la fuite désespérée à travers les épaves. Et après ? Combien de temps s'était écoulé depuis sa mission kamikaze ? Est-ce que Patxi la cherchait ? Comment avait-elle pu se réveiller ailleurs qu'en enfer après ce que Soledad lui avait fait ?
— Je suis vivante, croassa-t-elle dans le silence abruti de soleil, et en l'entendant, elle réussit à y croire.
Merci traversa la voie ferrée où une colonie de rapiettes s'enfuirent en laissant leur queue derrière elles. Le paysage commençait à lui paraître plus familier. Ou elle essayait de s'en convaincre. La chaleur l'assommait. Elle avait pu retirer son t-shirt et l'enrouler en turban avant de renfiler sa veste, mais le dos de ses mains était déjà cramé. La souffrance de sa tête commotionnée, de son poignet tordu et de son mollet balafré s'étaient fondues dans un malaise général un peu trop facile à supporter. Elle ne suait plus et sa langue passait sur les crevasses de ses lèvres sans les humecter. Elle commençait à penser à ces gens obligés de boire leur pipi pour survivre dans le désert. Encore fallait-il avoir la vessie pleine et être capable de se contorsionner pour…
Elle cilla. Sous ses semelles, la terre craquelée s'était brusquement changée en bitume. Elle faillit s'asseoir au bord du chemin, sous les oliviers, pour se coucher comme le soleil dans sa lumière rousse, mais le mirage de la ville miroitait droit devant, et après encore une éternité, après encore un effort, et encore un, puis un dernier, elle dépassa un panneau qui scandait "Bienvenue à Belmont ! Où tout le monde est quelqu'un !".
Le silence et l'apathie de la banlieue lui confirmaient qu'on était bien dimanche ; moins de vingt-quatre heures avaient donc passé depuis sa fâcheuse rencontre avec Rafi, Soledad et leur patron, et Merci avait encore une bonne chance d'échapper à la mort par lyophilisation. Dimanche, ça voulait aussi dire que la bibliothèque était fermée, mais que les bureaux de la gazette tournaient à plein régime pour la reprise du lendemain. Merci reprit donc son chemin par les voies parallèles, assez consciente de son état pour redouter de croiser une tête connue. Elle venait d'entrer sur le parking du Silbo de Belmont quand une de ces têtes apparut, à moitié chauve et luisante de sueur. Merci ajusta sa trajectoire pour croiser la sienne au moment où Patxi atteignait sa Clio.
— Yo.
— M… Merci ?
Elle ignora son regard éberlué, grimpa côté passager et s'affala de tout son poids avec l'impression de se vautrer dans un nuage. La demi-bouteille de limonade plate qu'elle trouva dans la portière l'envoya pas loin du Nirvana et, dès que Patxi se fut glissé derrière le volant, elle colla sa tronche calcinée sous le souffle de la clim.
— Tu… Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?!
Merci ne comprenait pas bien comment elle pouvait avoir eu la force de traverser la pampa et plus celle de parler, maintenant. Elle réussit seulement à râler :
— J'aurais… espéré… que tu… t'inquiéterais… plus tôt…
— Que… Mais tu… Attends… Tu… Comment je… Et tous tes textos, alors ?
Elle avait un sale goût dans la bouche quand Patxi dégaina son portable, entra ses quatre codes de déverrouillage et ouvrit leur fil de conversation. Elle lut "PAS SEUL!!!", envoyé à vingt et une heures quarante, puis "SCOOP!!! Te capte demain pour raconter!!" un peu avant vingt-deux heures. Rafi venait de la surprendre à fouiner dans leurs affaires, à ce moment-là. Patxi avait répondu par trois emojis : biceps, œil et paillettes. Vers minuit, un autre SMS émis par le numéro de Merci ajoutait "Faudra se voir à l'abri des 👂 indiscrètes INFOS SENSIBLES!!!!!!". Impossible de savoir qui de Rafi ou de ses acolytes s'était prêté au jeu du caméléon numérique, mais Merci aurait apprécié qu'iel ralentisse sur les points d'exclamation.
— Ils m'ont… volé… mon portable…, réussit-elle à expliquer face à la mine perplexe de Patxi.
— Que… C'est eux qui ont envoyé tout ça ?
Elle ne répondit pas, mais elle se souvenait parfaitement des menaces que Soledad avait fait planer sur Salut et Patxi. Elle savait qu'il était proche de Merci ; proche au point de participer à son enquête, peut-être. Combien de temps avant que Soledad découvre que Père Castor et le bibliothécaire étaient la même personne, si ce n'était pas déjà fait ? Prévoyait-elle de continuer à fournir de fausses excuses par SMS pour éviter qu'il s'inquiète de sa disparition et appelle des renforts ? Ou pensait-elle plutôt le piéger en se faisant passer pour Merci ? En fixant un faux rendez-vous ? En l'attirant dans le désert vers un autre fossé, du genre rectangulaire et profond, dont on ne ressortait pas ?
Merci se dévissa le cou. Pas de dame aux couteaux en vue. En faisant signe à Patxi de démarrer, elle réalisa qu'elle tremblait.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? lâcha-t-il en manœuvrant pour quitter le parking. J'ai eu Calisson au talkie, il était en panique totale. Il m'a dit qu'il avait vu une grande femme, pas commode. Qu'il avait essayé de lui tenir la jambe pour te laisser le champ libre, mais qu'elle avait fini par dégainer deux tranchelards et qu'il s'était carapaté.
— J'ai besoin que… tu m'emmènes… voir… Madame Landry…
— Quoi, maintenant ? Mais tu… Merci !
C'était peut-être le soulagement d'apprendre que Calisson Corrompu n'avait pas fini son samedi soir dans un trou, lui aussi, mais Merci se sentait soudain trop faible pour porter sa tête, et quand Patxi décréta :
— On va chez Salut.
Elle ne réussit même pas à protester. Les façades colorées de la Grand Rue se confondaient déjà en kaléidoscope derrière la vitre, mais les excès de vitesse de son chauffeur la laissaient indifférente, comme ses coups de fil au volant ou son stationnement en double-file devant le cabinet médical. Elle se cramponna à sa chemise sudoku quand Patxi la sortit de la voiture et se laissa trimballer jusqu'à la minuscule salle d'attente. Six chaises y côtoyaient deux cactus décorés de figurines en terre cuite ; des manuels de montage de meubles s'amoncelaient sur la table basse, accompagnés de Rubik's cube monochromes.
Patxi se rongeait les ongles. Merci, elle, n'avait pas l'habitude de patienter là. Privilège de garde-champêtre, ou d'amie d'enfance, elle avait bénéficié d'un accès coupe-file aux services de Salut à chaque fois qu'elle en avait eu besoin - c'est-à-dire pas souvent, personnellement, mais assez régulièrement pour les chiens perdus ou les chats errants qu'elle confiait à leur vétérinaire improvisée. De nouvelles affiches habillaient les murs : campagnes de dépistage des IST, programme de l'imminente fête des vendanges, dates des prochains dons du sang, annonce des festivités pour le jour des morts. Un poster en particulier fascinait Merci : il scandait "Ce soir, on boit un coup, on prend un rail, et on finit en boîte !", avec dessous le photomontage d'un cercueil à roulettes.
Merci faisait des flyers plus réussis.
— Madame Landry, lâcha Patxi.
Merci sursauta, pleine d'espoir, mais c'était Augustine qui se tenait dans l'encadrement de la porte du bureau de Salut. Elle ne semblait pas au top de sa forme non plus : ses cheveux cassants faisaient de l'ombre à ses petits yeux cernés, et sous le long nez qui lui donnait d'ordinaire l'air d'un lutin, il n'y avait même plus de sourire faiblot. Augustine dévisagea longuement Merci en s'arrêtant sur les deux cratères de sang séché dans son cou, puis murmura un "Bonsoir, désolée, je suis pressée" et disparut au moment où Salut accourait.
— Qu'est-ce qui se passe ? Merci !
Elle aida Patxi à la traîner dans le cabinet et à l'allonger sur la table d'auscultation.
— Qui est-ce qui t'a fait ça ? lâcha Salut, qui ne semblait pas savoir où poser ses yeux effarés.
Merci chercha un prétexte ou une esquive pour ne pas lui expliquer pourquoi elle avait l'allure d'un rôti de porc, mais Patxi entama le récit des derniers événements sans lui demander son avis ni se soucier de son regard trahi. L'échange avec Victor, Rafi Torres et l'appel des voisins vigilants, les textos piratés, il ne laissa rien de côté. Salut avait l'air de mordre dans un citron, mais elle ne disait rien. Elle ne dit rien non plus quand Patxi lança à Merci :
— Tu m'as toujours pas raconté ce qui s'était passé de ton côté.
Elle ne pouvait pas. Plus elle en dirait, plus elle les rapprocherait de Soledad et de ses lames. Ce n'était pas eux qui devaient entendre cette histoire, de toute façon, parce qu'ils ne pouvaient rien faire pour éviter qu'elle se répète et qu'elle s'envenime.
— Il faut… que je parle… à Madame Landry, haleta Merci en tentant de se relever.
— C'est à nous qu'il faut que tu parles, répliqua Salut, dont la main gantée pesait comme un parpaing sur son épaule.
— Vraiment ? À toi ?
Merci ne pensait même pas être capable d'attiser autant de colère avec si peu d'énergie. Elle avait l'impression de se réveiller seulement maintenant, après une absence moins absolue que les précédentes, mais beaucoup plus sournoise. Soudain, la lumière crue des néons lui écorchait les yeux, l'odeur âcre des antiseptiques lui décapait les narines et l'expression effrayée de Salut lui donnait envie de lui bouffer le visage. Merci desserra à peine les dents pour cracher :
— Parce que jusque-là, t'avais pas l'air de trop vouloir écouter ce que j'avais à dire sur ces gens-là. Mais soit. Tu vas voir, tu vas pas être déçue.
Elle ne lui laissa pas le temps de se rétracter ou de se justifier, même pas le temps d'ouvrir la bouche. Son arrivée à la gare, la conversation révélatrice qu'elle avait surprise - et enregistrée sur son téléphone disparu -, la diversion de Calisson et son propre assaut sur la Fiat Punto… les mots dégringolaient de sa bouche comme un glissement de terrain, sans qu'elle puisse reprendre son souffle ou ralentir leur chute. Le coup de coffre dans le nez. Les menottes. Le couteau. Les carcasses. La dégringolade. Le couteau. Le couteau.
Et l'éboulement cessa aussi brusquement qu'il avait commencé. Merci voyait flou. Le silence l'assourdissait. Elle hésita. C'était dur d'admettre qu'elle avait foiré dans les grandes largeurs en se faisant attraper, mais raconter la suite lui semblait carrément insurmontable, et pas seulement parce qu'elle avait cru crever. Il y avait des choses qu'elle n'était pas sûre de savoir expliquer, ou de se rappeler correctement, comme le reflet absent dans le rétroviseur, le podcast dans l'autoradio, les charbons ardents dans les yeux de Soledad. Il y avait des choses qu'elle préférait garder pour elle, aussi. Alors elle mentit pour conclure :
— Après ça, je me souviens plus de rien. Ils m'ont injecté quelque chose, ça a dû me cramer les synapses. Ça me crame tout le reste, en tout cas.
Merci sentait toujours sa peau crépiter autour des deux boursoufflures laissées par les piqûres. Salut s'était reculée sur son tabouret et ne cillait plus, tandis qu'à ses côtés, Patxi avait adopté une posture assez proche du Cri de Munch.
— Je sais pas si tu te rends compte de l'ampleur du truc, finit-il par lâcher.
Elle en avait une assez bonne idée, mais si ne pas y penser frontalement avait été préférable jusque-là, c'était devenu vital, maintenant.
— Faut appeler la gendarmerie du chef-lieu, bredouilla Salut, qui ne lâchait pas Merci des yeux.
— Pff, tu parles, fit Patxi. Les gendarmes sont à la botte de toutes les pourritures corrompues du gouvernement, on peut pas leur faire confiance. Fais tes recherches.
— Tu te fous de moi, là ?
Patxi avait raison, d'une certaine façon : ça ne servirait à rien de les réquisitionner. À la première apparition d'une voiture bleu et blanc, leurs ennemis remballeraient leur poudre et leurs bolides et disparaîtraient à l'horizon ou derrière la frontière. Merci n'était même pas sûre que les gendarmes puissent ouvrir une enquête sans preuves matérielles. Et puis, qui croirait que Belmont était devenu le théâtre d'un trafic de stupéfiants ? Calisson ne pouvait pas témoigner de leurs activités illégales et le souvenir de Soledad l'en aurait sûrement dissuadé. Restait la parole d'une garde-champêtre qui avait déjà crié au loup par le passé, reniée par ses concitoyens et mise à pied par sa maire.
Mais plus pour très longtemps. Parce qu'en voyant sa tronche, Madame Landry comprendrait que ce n'était plus la peine de faire semblant de minimiser la menace. Parce qu'en découvrant ce qui était arrivé à Merci, elle oublierait les procédures pour se concentrer sur l'essentiel. Parce que maintenant, elles avaient besoin l'une de l'autre pour protéger Belmont, et qu'elles devaient agir rapidement avant que ces malfrats ne fassent plus de dégâts.
— Je dois parler à Madame Landry, insista encore Merci.
— Tu dois surtout aller à l'hôpital. Je vais appeler une ambulance et…
— Non !
Elle avait crié.
— Non, répéta-t-elle plus bas. Je… Pas la peine, je vais bien. Je veux juste…
— C'est un gros tas de conneries, coupa Salut, qui avait l'habitude qu'on lui demande de soigner le cancer avec du sucre et de l'extrait de glande anale de putois. Tu te fais agresser par… Par un putain de gang, droguer, presque tuer, mais rien de grave ! Un peu de mercurochrome et un bisou magique et tout va rentrer dans l'ordre !
— Quand est-ce que tu vas te décider à m'aider ?
L'envie revenait : celle de la griffer, ou de la mordre.
— Je suis ravie que tu me prennes enfin au sérieux, vraiment, continua Merci. Je te demande pas de t'excuser pour tout le reste, mais arrêter de me mettre des bâtons dans les roues, c'est trop de demander ?
Patxi siffla entre ses dents, l'air de dire "je l'aurais pas osée, celle-là", mais Merci ne flancha pas. Jamais elle n'avait vu une telle expression sur le visage rond et hâlé de Salut : quelque chose entre la tristesse et l'amertume, avec beaucoup d'inquiétude en-dessous, comme toujours. C'était pour ça qu'elle avait alerté son père à la foire. Pour ça qu'elle rechignait à chaque fois que Merci se lançait dans des entreprises un peu plus risquées que ses missions de pacification de voisinage ou de sauvetage félin. Depuis Luis, en tout cas. Mais Merci n'avait pas besoin d'une garde-malade ou d'un ange gardien ; elle avait besoin d'une alliée.
— J'avais volé quelques-uns de leurs échantillons, enchaîna-t-elle. Ils ont dû me les reprendre en même temps que mon portable. Par contre, j'ai goûté leur machin. Si tu veux te rendre utile, j'aurais besoin que tu fasses un prélèvement. Je dois en avoir un tout petit reste sur ce doigt-là.
Elle présenta son auriculaire, mais c'était un autre doigt que Salut semblait tentée de lui montrer. Merci attendit : avec Salut, il suffisait de ça, quelques minutes de silence brûlant, quelques secondes de plus, et elle capitula en s'armant d'un scalpel pour gratter sous son ongle noirci. Merci n'était pas certaine qu'il reste la moindre trace de drogue parmi la crasse, mais c'était une piste, et elle avait la ferme intention de toutes les creuser.
— Patxi ? fit Merci alors que Salut déposait le prélèvement sur une petite languette plastique. Appelle Madame Landry, maintenant.
J'ai dévoré toute l'histoire d'une traite (avantage des derniers arrivés)! L'écriture est fluide, les personnages sont bien campés, on est pris dans l'histoire et... on attend la suite!
Et cette ambiance qui au début est bon enfant mais qui bascule peu à peu jusqu'à devenir glauque dans le village, sans même parler des intrus, j'ai beaucoup apprécié cette montée en puissance de l'histoire et des événements, ton sens des péripéties et même si je commence à comprendre ton incipit (mais je m'avance un peu), je suis plein d'impatience maintenant pour comprendre de quoi il retourne dans ce bled.
J'avais l'impression de retrouver l'ambiance du film brésilien Bacurau, de Kleber Mendonça Filho -je le recommande au passage.
Merci en tout cas pour cette histoire!
Trop contente de profiter du bingo pour revenir jeter un œil ici ! Tu seras heureuse d'apprendre que j'ai validé grâce à ce chapitre une case qui me demandait de lire un chapitre avec de la musique et que, bien entendu, j'ai choisi la soundtrack de Twilight (c'était ça ou Coco, mais la guitare enjouée collait mal au début).
Bon : j'ai vraiment trop kiffé !! C'était si bien décrit ce réveil pénible, ce retour galère-étrange (est-ce qu'elle se déplace genre hyper vite ou est-ce qu'elle a vraiment "juste" des absences ??), cette confrontation avec Patxi puis Salut : leurs réactions à tous les deux me semblaient crédibles, les récits re-racontés fonctionnaient bien alors que c'est dur à faire, ça, résumer ce que raconte un perso à un autre. J'aime la tournure émotionnelle de la conversation entre les deux amies d'enfance aussi. Toute la tension actuelle sous laquelle on devine une histoire commune profonde, j'adore. C'est la première fois qu'un Luis est évoqué, je crois ? Ce serait l'explication de l'attitude de Merci et surtout de la façon dont réagissent ses proches ? Hâte d'en savoir plus !
Et puis comme d'habitude, il y a tous ces détails qui me font marrer au milieu de la tension : la devise de la ville, le flyer glauque, le Cri de Munch – celui-là m'a tiré un authentique gloussement – le sucre et la glande anale de putois, le "fais tes propres recherches"... C'est vraiment tellement cool ces petites touches !
Et puis surtout : le sang séché ! La brûlure mais genre "à-part-ça-ça-va" ! Les sauts-absences ! (ça n'a plus aucun sens ce que j'écris) L'envie de mordre !!!! La colère ! Les néons qui font mal ! Cet habile faisceau d'indices me fait me demander comment j'aurais vécu la chose si j'avais pas su déjà avant ce qu'il en était ^^ Mais je crois que la réponse est : j'aurais été étonnée et j'aurais kiffé !
Bon, du coup Marianne Landry ne devrait pas tarder à débarquer, ouh là là !!!! Un truc que j'aime bien aussi c'est que même si Merci a gardé des tas de trucs pour elle, j'ai la sensation que Patxi et Salut pourraient être mis au courant (à long terme) de ce qui est probablement en train de lui arriver. Et ça me plairait, je crois (mais si tu choisis autrement ça me plaira aussi, j'ai toute confiance !) : l'idée que quand il survient un bouleversement, même très grave et à peine croyable, on le cache pas à ses amis, ça me plaît. Je m'exprime mal, c'est l'enthousiasme (et Supermassive Black Hole).
Ce qu'il faut retenir : J'AIME et j'ai hâte de la suite ! <3
Oh ils l'ont libérée ? Je ne m'y attendais pas du tout, c'est trop cool !
Bon, elle a deux trous dans le cou, hahaha, est-elle vraiment "libérée" de quoi que ce soit ? En plus elle a des envie de griffer et de mordre maintenant, hmm hmmm x'D
Quant à parler à Madame Landry, maintenant je fini pas douter que ce soit une bonne idée, je ne sais plus ^^"
Dans quelle équipe va finalement se retrouver Merci après tout ça ? Haha
C'est hyper malin l'idée des faux textos pour ne pas éveiller le soupçon des amis et en même temps pourquoi ne pas simplement la tuer ? Ce paradoxe est vraiment intéressant.
D'autant que les éléments arrivent vraiment très vite finalement. Si vraiment elle a été "mordue" je ne m'attendais pas à ce que cela arrive dès le chapitre 6. Décidément les timing de cette histoire sont très prenants, rien ne se passe jamais comme dans un récit classique en terme de narration, de rythme, etc, et c'est un très gros point fort je trouve.
Bref, j'aime toujours autant et j'ai hâte de découvrir la suite : D
Haha oui, libérée ou pas, vaste question. On va dire qu'elle a quelques séquelles... Mais ça me va très bien si tu doutes de tout !
Effectivement, je voulais prendre un parti un peu différent, autant pour ce "basculement" que pour la suite. J'espère que ça tiendra la route et que ça continuera à te plaire !
Merci encore pour ta lecture et ton commentaire !
(Je n'oublie pas Miroirs d'eau, que j'ai imprimé, j'en ai englouti une moitié ce weekend alors mon retour ne devrait plus tarder <3 En tout cas j'aime toujours autant !)