Défi n°4 (Slyth) : Hope never dies

Par Slyth
Notes de l’auteur :  
Attention : ce défi fait référence à une scène importante du 11ème épisode de la quatrième saison. Abstenez-vous de lire si vous ne l'avez pas vu !
 

Contrainte du défi (merci à Kittylou !) : Rumple essaie d'entrer en contact avec Belle après leur séparation à la limite de la ville. 

 

 

 

 

« Rumplestiltskin, je t'ordonne de quitter Storybrooke.

— Belle non. Je t'en prie ! Je ne pourrais pas revenir.

— Je sais. »

 

Elle avait tenu bon et s'était montrée intraitable. Malgré la peine qui tordait les traits de son époux, malgré ses yeux remplis de souffrance qui ne l'avaient pas quittée une seconde, malgré les tremblements nerveux qui l'agitaient et avaient manqué de le faire trébucher plusieurs fois. En dépit de sa propre douleur, elle était restée courageusement campée sur ses positions et avait forcé Rumplestiltskin à franchir la limite de la ville grâce au pouvoir de la dague qui le contrôlait. C'était un aller simple, un voyage sans retour possible.

Quand il avait franchi la ligne, elle s'était forcée à se détourner. Il ne pouvait peut-être plus la voir ni l'entendre mais elle si, et cela aurait été trop douloureux. Alors elle avait tourné les talons, mais ses pieds avaient catégoriquement refusé d'avancer. La jeune femme en était tout simplement incapable. Tout comme elle n'avait pu faire semblant d'ignorer les supplications de son mari, quand bien même elle avait essayé de toutes ses forces. Et les larmes s'étaient mises à rouler sur ses joues tandis que l'horreur de son geste était venue la rattraper : elle venait de contraindre son véritable amour à un exil éternel et s'était condamnée elle-même à une vie de souffrances et de malheurs. La douleur était insupportable. C'était... c'était comme s'arracher le cœur.

 

Cruelle ironie du sort, songea-t-elle en repensant à cette tragique nuit. Car séparer les êtres de leur organe vital était un art dans lequel son époux excellait. Et, vu les récents événements, il aurait tout aussi bien pu lui faire subir le même sort de ses propres mains. Mais non, malgré le vide qui le rongeait, son cœur était toujours bel et bien à sa place. Difficile toutefois de savoir si c'était vraiment mieux comme ça...

Cela faisait à peine trois jours et, pourtant, Belle avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée. Elle n'était plus vraiment consciente de ce qui l'entourait, ni le temps ni les gens. Le monde semblait avoir perdu toute sa saveur et le désespoir avait remplacé l'envie. Elle avait été brutalement tirée d'un doux rêve pour se faire propulser dans un effroyable cauchemar. Un songe dans lequel elle évoluait avec une lenteur effrayante, s'efforçant de garder la tête hors de l'eau et de survivre tant bien que mal.

Le seul élément concret de cette demi-vie étaient ses trajets quotidiens jusqu'à la limite de la ville. Un rituel qui s'était imposé à son esprit et auquel elle n'avait pu que se soumettre. Revenir là-bas était toujours un véritable crève-cœur mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Car c'était au pied de cette ligne rouge tracée sur le sol que subsistait le seul lien qui l'unissait encore à Rumple. Parce qu'envers et contre tout, il restait son mari. Une relation indéfectible dont on ne pouvait pas se débarrasser d'une simple pensée. Et, malgré sa colère et sa rancœur, elle ne voulait pas oublier les bons souvenirs : même s'ils semblaient désormais appartenir à une vie passée, ils demeuraient tout de même une lueur d'espoir au milieu des ténèbres. Quelque chose de positif auquel elle pouvait se raccrocher pour ne pas sombrer définitivement. Au fond, elle avait conscience de regretter son geste...

Pourquoi cette culpabilité ? Après tout, il avait été prêt à sacrifier la ville et même à tuer quelqu'un pour parvenir à ses fins ! Ce n'était pas l'homme qu'elle avait épousé et encore moins celui qu'elle souhaitait qu'il devienne. Sa tromperie avait été celle de trop. Elle savait qu'elle n'aurait pas pu en supporter plus. Il fallait agir. Alors oui, certes, elle avait sauvé une vie. Mais elle avait ruiné la sienne au même moment. Cela en valait-il vraiment la peine ? Pourrait-elle supporter une existence dépourvue de sens ? Serait-elle capable de tenir le coup et d'assumer les conséquences de ses actes ? Rien n'était moins sûr...

 

Tandis qu'elle parvenait péniblement aux limites de la ville, un bref éclat attira son attention. Prise d'un fol espoir, elle se mit soudainement à courir. Son cœur battait d'une énergie nouvelle. Puis, elle s'arrêta et porta la main à sa poitrine tandis que les larmes emplissaient ses yeux. Là, posée sur le sol, il y avait une canne. Sa canne. Le simple fait de revoir cet accessoire si familier la fit tressaillir l'espace d'un instant. Puis, elle se calma et ses sourcils se froncèrent : il ne s'en séparait jamais. Le désespoir l'envahit brièvement à la pensée qu'il puisse s'agir d'une illusion mais c'est alors qu'elle remarqua la curieuse lueur qui émanait de l'objet. Intriguée, elle s'approcha aussi près qu'il lui était possible sans risquer de dépasser la ligne fatidique.

 

« Rumple... murmura-t-elle. »

 

La canne sembla réagir puisqu'elle se mit soudain à briller encore plus fort. Puis, elle s'éleva dans les airs à la verticale avant de redescendre gentiment en direction du sol. Là, elle se mit à tournoyer gracieusement, effectuant un mystérieux ballet.

Les yeux de Belle s'écarquillèrent un peu plus au fur et à mesure que les lettres apparaissaient devant elle.

 

Parfois, le plus beau livre est celui qui a la couverture la plus poussiéreuse.

Parfois, la tasse la plus précieuse est ébréchée.

 

Sans prévenir, les larmes s'étaient mises à rouler sur ses joues. Un message... Rumplestiltskin avait laissé un message à son intention ! Il avait repris certains de leurs vœux, des paroles qu'elle avait elle-même prononcées ! Des mots puissants, qui faisaient référence aux nombreuses épreuves qu'ils avaient traversées. Des défis qui avaient parfois semblé insurmontables mais dont leur amour était ressorti plus fort à chaque fois. Ce qu'ils partageaient... malgré la douleur, les pleurs et les cris, c'était indestructible. Quoi qu'il arrive et pour toujours.

 

Troublée, la jeune femme ferma les yeux et trouva la force de sourire à travers ses larmes. L'espoir était revenu dans son cœur.

 

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Kittylou
Posté le 27/02/2015
Coucou :D
Whaaa, c’est super ! Pauvre Belle qui se retrouve toute seule… Ses sentiments étaient très bien décrits. Elle a l’air si fragile depuis que Rumple a été banni de la ville et c’est touchant de voir à quel point elle regrette son geste.
J’ai bien aimé la fin avec le message qui flotte dans les airs (une chouette idée de recycler sa canne ^^). Et puis, ces dernières phrases « Parfois, le plus beau livre est celui qui a la couverture la plus poussiéreuse. Parfois, la tasse la plus précieuse est ébréchée », c’est trop joli ! J’avais adoré ces répliques dans la série (d’ailleurs, je suis allée me remettre la scène du mariage <3). Finir avec ces mots, c’était une très belle façon de conclure =)
Bravo !
Slyth
Posté le 27/02/2015
Hello ! ^^
T'as vu je fais des progrès hein ? J'essaie de présenter de nouveaux personnages et je n'ai même pas mentionné le nom de Killian ! xD
Quoi qu'il en soit, je pense qu'ils ont tous les deux été ébranlés par ce qu'il s'est passé. Normal d'ailleurs, ce n'est pas rien. Et même si la décision de Belle était radicale et qu'il fallait qu'elle agisse, ça ne fait pas d'elle une machine pour autant. C'est un peu comme si elle avait elle-même détruit sa fin heureuse alors je crois qu'au moins une partie d'elle doit regretter ce geste. 
La canne m'est venue assez vite en tête : je voulais quelque chose d'un peu symbolique et, pour le coup, on sait tout de suite à qui ça fait référence. Quant aux répliques, je les avais moi aussi adorées et j'ai pensé que c'était une jolie manière de terminer le texte sur une note un peu plus positive.
Je suis contente de savoir que cela t'a plu, un grand merci pour ton idée de départ et cet adorable commentaire ! 
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