Démons intérieurs

Par Sebours

Très sage Grand Chambellan Ugmar,

J’ai l’honneur de vous annoncer que le tunnel menant à l’hôtel sacrificiel des dragons vient d’être achevé. Comme vous l’aviez pressenti, le chantier a provoqué force décès parmi les derniers nés de Nunn. Vos consignes avisées réduisant au minimum les dispositifs de sécurité ont généré d’importants accidents de grande ampleur dans les carrières affiliées au projet. Ceci, couplé à une incitation pécuniaire à dépasser les charges de travail raisonnable a permis d’atteindre un taux de mortalité 80 % sur ce chantier monumental. Conformément aux contrats signés, les diverses primes devaient être versées à l’inauguration officielle de la galerie cérémonielle. Je peux donc vous confirmer que le royaume a réalisé des économies conséquentes. Toujours dans un souci de réduire la facture finale, j’ai pris l’initiative de placer temporairement les ouvriers encore vivants aux arrêts, avec pour motif, suspicion de tentative d’intelligence avec l’ennemi.

J’aurais donc besoin que vous m’indiquiez s’il est pertinent de libérer les derniers nés de Nunn ou bien si un procès expéditif s’avérerait opportun. De plus, j’aurai besoin de connaître vos desiderata concernant l’inauguration du complexe sacrificiel des dragons.

A jamais votre obligé,

Colonel Tristan

Comte de Bordura

 

Une fois la lecture de sa correspondance matinale terminée, le grand chambellan Ugmar brûla consciencieusement les documents compromettants dans la cheminée de son bureau. Une fois lue et archivée dans sa mémoire, cette lettre de son partisan du bout du monde à Bordura devait disparaître. En toute saison le baron laissait le foyer flamber dans cet unique objectif, éliminer les fuites potentielles. La chasse aux aspérités constituait une obsession pour le grand dignitaire. Il annihilait ainsi méthodiquement les moyens de pression et autres possibilités de chantages. C’est aussi pourquoi il affichait une personnalité stoïque et calculatrice en toute circonstance. Très tôt, il avait compris que si l’apparence ne primait pas sur les qualités intrinsèques, elle permettait de dissimuler d’éventuelles failles.

Mais des failles, comme tout elfe, Ugmar en possédait. Toute son existence durant, il s’était échiné à repousser tout sentiment, toute pulsion. D’aucun l’estimait plus froid qu’un goule, plus calculateur qu’un gnome et plus impitoyable qu’un orc. C’était d’ailleurs ainsi que le grand chambellan avait tenté de forger son esprit. Pourtant, depuis neuf mois, il perdait pied. Depuis cette nuit maudite où son chemin avait croisé celui de cette dernière née de Nunn. Depuis qu’il avait cédé à cette pulsion irrépressible provoquer par cette succube. Lequel des Sept avait été assez pervers pour ainsi lui envoyer cette créature démoniaque. Avant, Ugmar contrôlait chacune de ses émotions et jugulait toutes ses pulsions. A présent, celles-ci le consumaient de l’intérieur. Il ne songeait qu’à posséder toutes les femelles qu’il croisait. Et par-dessus tout, Fame, la maudite Fame, la sublime Fame, la divine Fame hantait ses jours comme ses nuits.

Pour contrôler son état, le grand chambellan avait dans un premier temps décidé de déléguer à son fidèle Slymock la gestion de Fame. Il avait ensuite demandé à son maître espion de quérir un apothicaire de confiance. L’utilisation de poison étant monnaie courante dans la gestion de la politique intérieure, cela ne constitua pas un problème insurmontable. Par contre, la concoction d’une potion réprimant les ardeurs s’avéra plus compliquée. De manière générale, tous les mâles cherchaient davantage de vigueur lorsqu’ils consultaient pour un remède. Depuis le début du mois de Dmori, le baron s’astreignait donc à ingurgiter chaque matin une décoction acre et puante à base de bromure et cela semblait atténuer son état même si la divine hantait toujours ses pensées.

Comme tous les matins, Slymock entra dans le bureau de son maître accompagné de son nouveau protégé, Ome. Comme tous les matins, la vue du garçon attisa le feu intérieur du grand dignitaire même s’il n’en laissait rien transparaître. Aujourd’hui, le maître espion et son apprenti affichait une mine plus réjouit qu’à l’accoutumée. Au mépris de toute étiquette, comme il était de coutume pour ces entrevues quotidiennes, l’elfe vêtu de noir entama sans préambule la discussion sur les évènements de la nuit dernière.

« Bonjour maître Ugmar ! J’ai de bonnes nouvelles pour vous. Notre jeune collaborateur a capté une conversation des plus intéressantes dans la chambre du prince Hector hier soir. Vas-y petit raconte au grand chambellan. »

« Alors voilà. La princesse Epiphone a confié une mission secrète au prince Hector. Bien sûr, il est ici pour suivre l’enseignement des élites du peuple elfe, mais c’est avant tout pour en apprendre les stratégies militaires et techniques de combat. »

Le grand chambellan transperça l’apprenti espion de son regard doré et hypnotique, puis d’un ton monocorde lui coupa la parole.

« Nul besoin d’espionner pour savoir cela. Nous nous en doutions déjà dès l’instant de la sollicitation du peuple dryade. Enfin, ainsi nous pouvons construire notre sur une certitude plutôt qu’une solide intuition. »

Vexé, Ome reprit la main. « Ce n’est pas tout grand chambellan. La princesse Epiphone a demandé à son fils de créer des alliances avec les peuples alliés de Batum-Khal. Le prince Hector doit tenter de créer des connexions dans la ville basse avec les races susceptibles de rallier les peuples élémentaires. Et je suis leur cible privilégiée. »

« Ah ! Voilà qui est plus intéressant mon garçon ! » se réjouit Ugmar.

« Maître, je vous avais dit, qu’accepter la demande de cette dryade était une mauvaise idée ! Ce prince Hector va semer la graine de la discorde dans le royaume ! »

« C’est ce qui nous différencie mon bon Slymock. Là où tu vois une menace, je vois une opportunité ! Mon petit Ome, de prime abord, comment sont tes rapports avec le prince Hector ? »

« Bons, je dirais, monsieur le grand chambellan. Il m’envisage comme un camarade potentiel et sa mère a insisté pour qu’il se rapproche au maximum de moi. »

Le regard du garçon rappelait à tellement Ugmar celui de Fame. Il était troublé mais n’en laissa rien paraître. Conservant son flegme habituel de pair de la nation ordonna. « Parfait ! Dans ce cas, à partir d’aujourd’hui mon garçon, tu suis le prince comme son ombre, surtout lors de ses excursions dans la ville basse. Retiens tous les noms des traîtres potentiels à la nation. Dans un deuxième temps, Slymock, tu organiseras des purges régulières en collaboration avec le général Ull ! »

« Mais...Monsieur le Grand Chambellan, au bout d’un moment, en constatant les purges, les traîtres risquent de faire le lien entre le prince et les purges et ils ne se confieront plus à lui ! » s’insurgea Ome.

« Exactement mon garçon ! Nous allons faire d’une pierre deux coups ! Nous allons nettoyer le cloaque de la ville basse ET discréditer la bannière de Génoas-Khal ! Ta mission débute sous les meilleurs auspices ! »

C’était cette capacité à faire feu de tout bois, en agissant avec mesure qui avait permis au baron d’accéder au poste de grand chambellan et surtout de s’y maintenir. Il parvenait encore à le faire mais doutait de sa capacité à maintenir cette ligne de conduite maintenant qu’il était sous l’emprise de ses instincts primaires. Il écourta l’entrevue avec l’apprenti espion dont la ressemblance avec sa mère le ramenait inexorablement le baron à sa faute. Slymock passa alors en revue un certain nombre d’affaires traitées par son cabinet noir. L’elfe vêtu de noire expliqua tout d’abord comment il avait habilement déjoué les manigances du maire du palais. Puis il s’apitoya sur les tentatives infructueuses d’infiltrations de la ligue des ombres. L’éminence grise raconta ensuite l’assassinat commandité du troisième adjoint au gouverneur de Miul. Enfin le maître espion aborda les excellents résultats obtenus par la divine Fame dans son opération d’identification des elfes pervers et déviants.

Décidément, tout ramenait le grand chambellan à Fame et à sa faute ! Il accueillit avec un grand soulagement la fin de la réunion. Sans fuir la vérité crue, il pouvait enfin concentrer son attention sur d’autres sujets. Ugmar n’eut pas l’occasion de prendre un temps de repos car onze heures sonnait déjà et l’amirale Octavia pénétrait dans son bureau.

L’entrevue avec la représentante de la septième caste des gens de l’eau se répétait chaque jour depuis l’arrivée de la délégation dryade. Les perspectives d’expansion à partir de la colonnie d’Anulune généraient d’âpres tractations entre les deux puissances et monopolisaient l’attention de l’amirale. Elle menait les négociations avec brio pour le compte du royaume avec l’aval du chef de son parti politique. Octavia semblait tirer une immense fierté de la confiance que lui accordait son leader.

De son côté, le grand chambellan laissa de bonne grâce la direction des opérations à son alliée et ainsi aboutir rapidement à la fin de l’entrevue. En effet, il angoissait de se retrouver seul en tête à tête avec la belle elfe, comme avec n’importe quelle femelle d’ailleurs. Qui savait s’il contrôlerait ses pulsions de domination. Ugmar connaissait la cause de son malheur. Il ourdissait l’origine de son mal. Malgré ses efforts pour conserver le contrôle en toute circonstance, parfois il flanchait car il était impur ! Ses accords secrets avec la bannière d’Abath-Khal, le dieu de la guerre en constituait le point de départ. Depuis lors, les luttes intérieures rythmaient son existence. Travailler, s’occuper l’esprit, le grand chambellan n’était pas devenu un bourreau de travail par goût mais par nécessité. Et Fame, la divine Fame avait réussi à percer sa défense.

Heureusement midi pointait. L’ultime repas protocolaire en l’honneur de la délégation des peuples de la mère allait débuter. Le baron vivait plus aisément ses moments de grande foule que les huis clos dans les alcôves du château. Durant le banquet, l’amirale Octavia tenta à chaque détour de phrase d’obtenir de nouvelles concessions territoriales autour d’Anulune. La princesse Epiphone se montra intransigeante, refusant tout accord d’expansion. La véhémence de la joute verbale entre la représentante des gens de la mer et la vierge de Génoas-Khal commença même à inquiéter le roi Roll. Le grand chambellan utilisa tout son talent diplomatique pour arrondir les angles avec la délégation dryade pour prévenir l’incident et tout le monde fut heureux d’enfin assister au départ de la délégation des peuples de la mer.

Entre deux portes, le baron Ugmar s’entretint rapidement avec le grand prêtre Eliec, le chef de la deuxième caste des gens de foi et le général Ull, représentant de la troisième caste des gens d’arme. Il apparaissait nécessaire aux trois hauts dignitaires d’accorder leurs violons afin de tenir la même ligne au cours du conseil du roi qui allait exceptionnellement se dérouler l’après-midi. Ces quelques minutes permirent d’établir une stratégie pour mettre à mal le clan du maire du palais. Avec cette rapide entrevue au pas de charge pour rejoindre le lieu de réunion, le religieux savait sur quels points il devait intervenir lorsque le conseil débuta.

« Mesdames, Messieurs, je vous remercie pour votre présence. Bien que nous fûmes accaparés par la délégation dryade au cours des derniers jours, le grand prêtre Eliec désire nous entretenir aujourd’hui d’un autre sujet. »

Le grand prêtre déclara solennellement, « Chers frères, chères sœurs, j’ai une heureuse annonce à vous faire ! Le complexe religieux de Bordura à la gloire de Batum-Khal vient d’être achevé ! Il revêt d’une importance majeure car il permettra de développer un culte aux dragons blancs, nos alliés. Il serait bienvenu d’organiser une grande inauguration de ce lieu emblématique de Bordura qui symbolise la victoire de la civilisation elfe sur la nature ! »

Le général Ull fut le premier à prendre la parole.

« La civilisation elfe s’implante peut-être à Bordura, mais cette colonie reste un lieu sans foi ni loi ! Enfin, avec ce nouveau temple, la foi va s’implanter, mon cher grand prêtre. Mais pour ce qui est de la loi, la cinquième caste des gens de l’ordre manque de bras. Ce sont mes soldats qui assure pour l’instant un semblant de paix civile ! »

Le coup avait été porté si fort et rapidement qu’il laissa le maire du palais estomaqué. Sa bouche à demi ouverte, ses bras ballants, son regard vitreux perdu dans l’insondable vide de son esprit étriqué, tout indiquait à Ugmar qu’il avait frappé juste et que le baron Otto était touché. Le grand chambellan jubilait intérieurement. Humilier son adversaire demeurait toujours aussi jouissif. Il se délecta d’entendre les justifications hasardeuses de la voix bredouillante du premier fonctionnaire de l’État.

« Maimaimais… Bordura a toujours été une colonie modeste. C’est la poussée démographique liée à l’arrivée des derniers nés de Nunn quiquiqui pose problème. Enfin pas que… La cinquième caste rencontre des difficultés à trouver des fonctionnaires volontaires poupoupour se rendre à Bordura. La vie y est effectivement âpre ! »

Tel un faucon, Ugmar saisit l’opportunité et fondit sur sa proie.

« Excellence, de son propre aveu, le représentant des gens de l’ordre reconnaît son inaptitude à maintenir l’ordre à Bordura. J’en veux pour preuve l’absence de nomination d’un gouverneur depuis le décès de Dorric, fondateur de la colonie. Je propose donc de confier la gestion de cette colonie emblématique tant sur le plan juridique que judiciaire aux trois premières castes. Le colonel Tristan, comte de Bordura fait déjà officieusement office de gouverneur et constitue à la fois un digne représentant des gens du sang et des gens d’armes. Il représente la personne indiquée pour mener cette entreprise à bien. »

« Pour la plus grande gloire de Batum-Khal, la deuxième caste dépêchera un archiprêtre pour le seconder dans sa tâche. » renchérit le grand prêtre Eliec.

« Quand à mes soldats, ils vont là où nous les affectons ! » conclut le général Ull.

« Hé bien mes amis, voici un problème rapidement solutionné ! » se réjouit le roi Roll. « Je compte sur vous pour « assainir » Bordura d’ici le mois de Batumi qui me semble le plus indiqué pour réaliser une inauguration en grandes pompes de ce nouveau complexe religieux ! »

Pendant le reste du conseil, Ugmar savoura sa nouvelle victoire sur son ennemi de toujours, le baron Otto, maire du palais qui resta coi jusqu’à la levée de la séance. Depuis toujours, le grand chambellan se gargarisait de l’humiliation qu’il infligeait à ses victimes politiques. Il était prêt à tout pour asseoir toujours davantage sa domination sur le conseil et son influence sur le roi. D’aucun le jugeait froid et calculateur alors que sous sa façade de politicien machiavélique et mesuré, il n’était qu’un être assoiffé de pouvoir capable de tout pour assouvir ses pulsions. Ugmar comprit dans cet instant grisant que son acte abject sur Fame n’était que la suite logique des choses, l’affirmation de sa part sombre qu’il tentait depuis toujours de réprimer. Jusqu’à présent, les intrigues de palais avaient joué le rôle de catharsis, une véritable purification, la séparation de son bon et de son mauvais côté. Longtemps le grand chambellan était ainsi parvenu à se canaliser, mais depuis cette effroyable nuit dans ce sordide hôtel particulier, il lui fallait plus ! Il lui fallait dominer en toute circonstance. Il enrageait de ne pas voir toutes les femelles à ses pieds. Il s’emportait à la moindre contradiction. Oui, sa part sombre prenait le dessus.

Plutôt que de se complaindre face à l’ignominie de sa propre nature, le baron Ugmar se lança à nouveau à corps perdu dans la tâche de sa vie, la lutte pour le pouvoir. Rapidement après le conseil, Slymock arriva pour lui transmettre le courrier de l’après-midi et rédiger à quatre mains la correspondance à envoyer dans la soirée.

Cette corvée achevée, le grand chambellan prit comme à l’accoutumée la direction du parc du château pour accompagner, comme le reste de la cour, le roi Roll dans sa promenade quotidienne. Ce que le maire du palais n’avait jamais compris, c’était que la plupart des intrigues aboutissant au conseil se nouaient lors de ces rassemblements apparemment si innocents. Cet imbécile d’Otto ne se rendait pas compte que les principaux accords se scellaient ainsi, au vu et au su de tout le monde.

Aujourd’hui, Ugmar avait pour cible le maître architecte Vinci, représentant de la sixième caste des gens de la manufacture. Les artisans souffraient du décret royal qui attribuait le monopole de l’embauche des proscrits aux gens de peu de la neuvième caste. Patiemment, le grand chambellan avait avancé ses pions pour monter les deux castes l’une contre l’autre. A présent que le fruit était mûr, il comptait le récolter et rallier à son clan politique le maître architecte. Lors de la promenade, Ugmar et Vinci ralentirent légèrement le pas, se retrouvant une dizaine de mètres en retrait du reste de la troupe. Les arguments que présenta alors le grand chambellan furent décisifs. L’ensemble des chantiers faisant prospérer les artisans provenaient des commandes de son clan politique. Alors que le maire du palais confiait ses contrats aux serviteurs de la neuvième caste ; le général Ull pour ses équipements militaires, le grand prêtre Eliec pour ses complexes liturgiques et les nobles pour leurs palais faisaient exclusivement appel au savoir faire des gens de la manufacture. Le maître architecte vacilla lorsqu’Ugmar ajouta la promesse d’appuyer la sixième caste pour tous les chantiers royaux. Le représentant des artisans rallia le machiavélique baron au moment où celui-ci évoqua la perspective de bâtir un nouveau complexe pénitentiaire à Bordura. Au bout d’un quart d’heure de promenade, le grand chambellan avait converti le principal allié du maire du palais dans un parterre de tulipes au milieu d’un après-midi ensoleillé. Il possédait à présent dans son camp les sept premières castes exceptée la cinquième des fonctionnaires du baron Otto.

Sûr de sa position dominante renforcée, Ugmar rejoignit la foules des suivants pour distribuer les bons mots et les remarques acerbes dont il avait le secret. Même dans ces joutes verbales, il ne cherchait qu’à étancher sa soif de domination. Il voulait être craint et les regards qui se détournaient à son passage confirmaient qu’il l’était. C’est parce qu’elle n’avait pas baisser les yeux que cette arrogante dernière née avait subit ses foudres ! Voilà pourquoi le baron ressentait cette pulsion en présence de l’amirale Octavia. La représentante de la septième caste des gens de l’eau soutenait son regard et le considérait comme son égal, lui, le chef absolu du conseil depuis cinq millénaires ! Cette petite écervelée ne savait pas quelle erreur elle commettait là. Pour l’instant, il avait encore besoin d’elle, mais il était peut-être temps de songer à la remplacer. Il s’entretiendrait du sujet avec Slymock pour envisager les différentes stratégies possibles

En attendant, il était temps pour le baron Ugmar d’aller se préparer pour la soirée où comme d’habitude, il s’évertuerait à se rapprocher un peu plus du trône en tentant de marier sa fille au dauphin, le prince Sirius. Une manière d’affirmer sa domination encore et toujours.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Peridotite
Posté le 08/05/2023
Salut Sébours,

Eh ben, la soif de pouvoir du grand chambellan semble ne pas avoir de limite, à la fois sexuellement et en politique d’ailleurs. La pauvre Fame, elle doit vraiment subir non stop ses assauts ! Il mène tout le monde à la baguette et attend à être obéi aveuglément. Il prend même plaisir à humilier ses adversaires politiques. Je sens que l’amirale Octavia va devenir sa prochaine cible. Et Ome va aussi passer un sale quart d’heure un moment avec un tel chef !

Pourquoi veut-il tuer tous les ouvriers du chantier au début ? Est-ce comme pour un pharaon, pour préserver le secret de la construction du tunnel ? Tu ne le rappelles pas et j’ai oublié.

Dans la deuxième partie du chapitre, tu introduis pleins de nouveaux personnages et je me demande si ce n’est pas un peu trop. J’ai été un peu larguée par moments, avec tous ces conseils et toutes ces missions. Je ne savais plus où donner de la tête. Peut-être simplifier et tout inclure dans un seul grand conseil ?

J’ai relevé dans mes notes quelques coquilles et des phrases maladroites qui seraient peut-être à revoir :

« un taux de mortalité 80 % »
> Mais c’est énorme !

« Une fois la lecture de sa correspondence »
« Une fois lue et archivée dans sa mémoire »
> Attention, ces deux phrases consécutives commencent pareil

« cette lettre de son partisan du bout du monde à Bordura »
> La formulation de…de…à mes paraît quelque peu lourde. Je simplifierais en disant « cette lettre de Bordura » (là on peut croire que Bordura est une personne) ou alors « cette lettre en provenance de Bordura »

« Toute son existence durant, il s’était échiné à repousser tout sentiment, toute pulsion. »
> répétition de toute/tout/toute

« cette pulsion irrépressible provoquer par cette succube »
> provoquée

« la gestion de Fame.”
> Tu veux dire la gestion du bordel ou des affaires de Fame, non ?

« une mine plus réjouit”
> réjouie
“Vas-y petit raconte au grand chambellan. »
> « Vas-y petit raconte au grand chambellan ce que tu as entendu » ? J’ai l’impression qu’il manque un petit bout de phrase

« ainsi nous pouvons construire notre sur une certitude »
> Notre … ? Il manque un mot, mais j’ignore lequel ?

« je vous avais dit, qu’accepter la demande de cette dryade »
> Pas de virgule entre le verbe et son complément

« Conservant son flegme habituel de pair de la nation ordonna. »
> Phrase bizarre

« pair de la nation”
“traîtres potentiels à la nation »
> Répétition de nation

« et surtout de s’y maintenir. Il parvenait encore à le faire mais doutait de sa capacité à maintenir »
> Tu as deux fois maintenir

« la ressemblance avec sa mère le ramenait inexorablement le baron à sa faute. »
> Tu as « le » en trop

« De son côté, le grand chambellan laissa de bonne grâce la direction des opérations à son alliée et ainsi aboutir rapidement à la fin de l’entrevue. »
> Cette phrase sonne aussi un peu bizarre (la 2e partie de la phrase)

« Le baron vivait plus aisément ses moments de grande foule »
> ces
> « ces bains de foule » ?

« Il revêt d’une importance majeure »
> « Il revêt une importance majeure » ?

« Il enrageait de ne pas voir toutes les femelles à ses pieds. »
> Pas que les femmes j’ai l’impression, mais tout le monde !

Au plaisir de lire la suite :-)
Sebours
Posté le 11/05/2023
Salut Peridotite!

Houlàlà! Le mois de mai est compliqué pour moi au boulot! Du coup, j'ai perdu ma régularité sur Plume d'Argent! Lundi férié, mardi et mercredi à courir! J'ai pas eut le temps d'ouvrir mon compte avant aujourd'hui! (La nuit d'hui pour toi! ;)
C'est dans ce chapitre que j'ai vraiment commencé à me lâcher sur le personnage d'Ugmar. Et c'est intéressant d'écrire des méchants en fait. C'est compliqué car il faut trouver des motivations antinomiques avec ses propres valeurs, mais c'est jouissif je trouve.
C'est vrai qu'il y aura peut-être besoin de rappels. Au début, j'ai écrit les arcs narratifs des personnages, les uns après les autres et ensuite j'ai tout assemblé. Ce qui semblait logique et frais au moment de l'écriture ne l'est plus forcément. Encore un point à vérifier en phase de réécriture!
Peridotite
Posté le 12/05/2023
Hihi c'est vrai que pour moi c'est toujours la nuit d'hui avec le décalage horaire 🙂

Moi c'est l'inverse, j'ai eu une semaine de vacances la semaine dernière, j'étais en mode cool. J'ai fait du shopping en mode pretty woman à Tokyo, j'étais au ciné voir Super Mario et tous les jours au resto (pas bon pour le bidon ces vacances, faut que j'aille nager un peu pour me remettre en forme !).

C'est vrai que là tu y es allé fort pour Ugmar. Je me demande si c'est même pas trop parce que je l'imagine vraiment en rut à culbuter tout ce qui passe !

J'imagine que tu es en pleine réorganisation d'écriture. Pour ma part, je cogite pas mal pour mon deuxième livre. Parfois je vais dans une direction et puis finalement j'efface tout et je me dis non, c'est pas vraiment ça ce qu je veux faire. Du coup, je suis dans une grande période de brainstorming. Comme quoi, c'est du boulot d'écrire (un boulot cool, devant son ordi à boire des cafés, mais qui demande quand même un certain investissement 🙂).
Sylvain
Posté le 15/04/2022
Hello!
Je ne me rappelle plus bien pourquoi Ugmar souhaite que les ouvriers meurent dans le chantier du tunnel, c'est pour contrôler leur nombre?
Je trouve l'évolution d'Ugmar intéressante, son côté calculateur et froid se fait grignoter par une passion qu'il ne se connaissait pas. Depuis qu'il a possédé Fame, il souhaite avoir toutes les femmes qu'il croise. Est-ce un moyen pour lui de se venger d'elle? On dirait bien que la prochaine à être victime de ce changement sera Octavia.
En tous cas, cela ne l'empêche pas de continuer de mener par le but du nez son entourage, à commencer par Ome et Otto. Encore que visiblement, cela ne soit qu'une évolution logique de quelque chose qui sommeillait déjà en lui.

Quelque chose que j'apprécie beaucoup dans ton histoire est le principe des castes. Je me rappelle en avoir lu le détail, je ne sais plus trop à quel chapitre. Et je trouve frustrant quand tu en parles de ne plus trop savoir en quoi consiste chacune d'elles.
Peut-être serait-il opportun de mettre un petit glossaire au début de ton livre dans lequel tu reprendrais tous ça?
En tous cas, moi, je trouverais ça bien pratique^^
Sebours
Posté le 16/04/2022
C'est vrai que moi, j'ai mes tableaux sous les yeux (et dans ma tête), c'est plus facile de m'y retrouver. Peut-être que si je mettais entre parenthèse dans les titres de chapitres les infos, les lecteurs pourraient s'y référer si besoin. Ou alors un glossaire, mais je n'ai pas envie de le mettre en premier chapitre et repousser les lecteurs.
J'arrive ici à un tournant de mon histoire. J'ai pleins d'idées et un fil conducteur pour Ome, par contre, les autres n'ont plus de quête définie. Mais mon imagination tourne à plein et cette lutte intérieure pourrait bien être le fil conducteur de Ugmar. Comment rester au sommet? Comment lutter contre ses pulsions? Comment tout contrôler? Je me rends compte que le grand chambellan est très difficile à écrire car il ne doit pas changer contrairement aux autres protagonistes. Je pense que je vais me poser quelques temps pour réfléchir au futur de mes personnages. J'ai besoin d'avoir à l'avance une liste de chapitres structurant mon récit, ce qui n'est plus le cas.

Toute cette aventure d'écrire une histoire est passionnante et quelque part à changer mon quotidien! Pas toi?
Sylvain
Posté le 16/04/2022
Lorsque j ai commencé à écrire mon histoire, j en ai enchaîné une quinzaine de suite. Puis j ai écris toute la partie sur le passé de Hélane, puis l histoire de Lynne. Quand j ai abordé les parties Nemyssia, Kaelon, Eyanna, j ai compris que j allais me planter sans un plan de chapitres solide. Je pense que c est bien de savoir où tu vas, tu devrais prendre le temps de poser ton plan.
Comme tu dis, l écriture est une activité passionnante, qui te prend 100% de ton temps. On y pense constamment. J ai mis 1 an et demi à écrire mon premier volume ( ce sera une trilogie), ça change effectivement le quotidien. Actuellement, je fais une pose, je me contente de poster mes chapitres au fur et à mesure. L écriture nécessite une concentration optimale, il ne faut pas avoir de soucis ou de sujet de réflexion parasite en parallèle. J espère reprendre d ici quelques mois, j ai ma trame sur mes trois volumes et mon plan du deuxième est pratiquement bouclé.
Sebours
Posté le 19/04/2022
Moi, j'avais déjà la trame de toute mon histoire, mais des évènements viennent se greffer et rallonge la sauce. Du coup, ça perturbe l'équilibre. Si je ne modifie pas, l'arc de Ome vampirisera toute la fin de l'histoire. J'ai quelques chapitres d'avance mais contrairement à toi, mon histoire est loin d'être finie. Je pense même que c'est le fait de poster régulièrement sur la plume d'argent qui me motive à écrire. La pression est pour moi un stimulant.
En tout cas je suis ton conseil; cette semaine, je me consacre à la restructuration de mon plan.
Vous lisez