Départs

 

Ils regagnèrent le gîte vers 18 heures où les accueillirent leurs familles. Christine demanda à leur parler en privé et ils purent lui raconter la cérémonie.

Après quoi, la soirée s'écoula tranquillement même si le dîner fut pourtant moins gai qu'à l'habitude. Les conversations étaient laborieuses et les rares plaisanteries tombaient souvent à plat. Louis tenait la main d’Ophélie, échangeant avec elle des regards empreints de tristesse tandis que son ventre se tordait. Il ne voulait pas partir.

 

C'est alors qu'au moment où la nuit tombait, Christine, qui revenait avec le plateau de fromage, s'arrêta net et le laissa tomber au sol. Surpris, tous se tournèrent vers elle, qui restait figée, les yeux braqués sur le fond du jardin. Le reste des convives suivit son regard.

Une jeune femme et un homme se tenaient là, juste à la limite de la lumière. Leurs jambes étaient invisibles et leurs corps légèrement transparents. Ils se tenaient la main.

Plus personne ne bougeait. Ophélie saisit la main de Louis et se tourna vers sa mère :

-M'man, murmura-t-elle. Voici Angeline et son mari Sylvestre, tu veux faire leur connaissance ?

Disant cela, elle et Louis s'avancèrent. Christine qui pleurait à chaudes larmes les accompagna sous les yeux de la famille de Louis et du père d’Ophélie, comme figée par ce qu'ils voyaient et qu'ils hésitaient à comprendre et à accepter.

Quand il passa près de sa mère, Louis la sentit s'accrocher à son bras.

-Ne t'inquiètes pas, tenta-t-il de la rassurer. C'est une amie, elle ne me fera aucun mal.

Puis, doucement, il ôta la main maternelle avant de repartir en compagnie d'Ophélie et de sa mère.

-Le parfum ! s'exclama alors Christine. Je le sens. Il émane d'eux !

 

Le petit groupe s'immobilisa à environ deux mètres des deux fantômes. Eux les fixaient toujours. Louis remarqua cependant qu'Angeline ne pleurait plus et souriait. Elle regardait fixement Christine tandis que le visage de Sylvestre était redevenu parfaitement normal et ses vêtements secs. Toutefois, Louis crut discerner une sorte de tristesse dans son regard.

-Vous… tenta la mère d’Ophélie, mais sa voix se brisa et elle porta une main à sa bouche.

Sa fille lui passa un bras autour des épaules avant de se tourner vers son ancêtre :

-Angeline, voici ma mère. Maman, voici Angeline, ton arrière-arrière-grand-mère.

Les yeux d'Angeline se mirent à briller, puis elle tendit une main vers Christine qui fit de même, en tremblant. Leurs mains ne se touchèrent pas. Celle de l'esprit se figea quelques millimètres au-dessus de celle de la mère d'Ophélie.

Louis n'en revenait pas. Des membres d'une même famille séparés par près de deux cents ans se retrouvaient face à face.

-Vous… reprit Christine, je vous ai aperçu de nombreuses fois, mais…

Angeline parut comprendre et sa main effleura la joue mouillée de larmes, ce qui la fit tressaillir.

-C'est tellement… horrible ce qui vous est arrivée. Je suis tellement désolée de n'avoir pas pu vous venir en aide.

Angeline secoua la tête et regarda Louis avant de lui tendre la main. Il avança la sienne tandis qu'Ophélie reprenait l'autre. Le jeune garçon lut une profonde reconnaissance dans les yeux du fantôme que, il le réalisait soudain, il ne reverrait plus.

-Merci, fit-il.

Angeline sourit. Louis leva la main que tenait Ophélie :

-Grâce à vous, je sais maintenant ce que c'est d'être aimé, à ce point. En vous aidant, je me suis aussi… aidé.

A ce moment, la main au-dessus de celle de Louis commença à s'estomper. Angeline la retira et se recula avec Sylvestre avant de lentement s’évaporer.

Bouleversés, Ophélie, Louis et Christine revinrent lentement vers la table.

-Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ! s’exclama soudain la mère de Louis. Qu’est-ce que c’était que ces… choses ? 

-Calmes-toi, m’man…, tenta Louis.

Sa petite amie les regarda :

-Je crois que vous méritez tous de savoir ce qui vient de se passer. C’est Louis qui va tout vous raconter. Après tout, c'est grâce à lui que tout a commencé…, fit-elle en prenant sa main.

Il sourit avant de commencer leur histoire.

Tous l'écoutèrent, puis quand il eut finit, on le bombarda de questions auxquelles Ophélie l'aida à répondre.

-C’est pour cela que vous êtes allés à Mende aujourd'hui ?

-La mère Supérieure les a symboliquement mariés grâce à l'anneau que Louis a découvert.

-Alors, c'est ce qui vous a rapprochés ? reprit Ethan. Tu as vu Angeline…

Ophélie acquiesça.

-Je me disais bien qu'il devait y avoir quelque chose pour que tu te rapproches de lui.

-Ethan, le réprimanda son père.

-Ça va, soupira-t-il. Mais, j'espère que tu te rends compte que sans ce fantôme, elle ne t'aurait jamais regardé.

-On y a tous gagné, murmura Ophélie.

Vexé, Ethan s'éloigna.

-C'est très beau ce que tu as fait, Louis, fit sa mère. Réunir deux amoureux par-delà la mort, c'est tellement romantique.

-Mais qu'est devenu Sylvestre ? fit soudain le père d'Ophélie.

-Aucune idée, répondit Louis. Tout ce que nous savons, c'est qu'il est resté enfermé dans la prison du village pendant quelques mois. Après ça…

-C'est très intrigant, comment a-t-il pu disparaître ? Je veux dire étant si amoureux, il me semble qu'il aurait du tout tenter pour revoir sa bien-aimée ou du moins savoir où elle avait été envoyée.

-Je suis d'accord, fit Louis, mais nous n'avons rien trouvé.

-C’est dingue, fit le père de Louis, je n’aurais jamais pensé que ces…choses existaient.

 

Les révélations de Louis et Ophélie firent lentement leur chemin dans l’assistance tandis qu’un silence lourd s’installait.

La discussion continua un long moment avant que Christine ne propose d'aller se coucher. Sauf qu'après la scène à laquelle ils avaient assisté, personne n'était très pressé de rentrer.

-Vous êtes sûrs qu'il n'y en a pas d'autres ? demanda la mère de Louis.

-M'man, pendant quinze jours, tu as dormi sans problème avec eux dans le gîte. Mais je t'assure qu'ils sont partis.

Christine donna l'exemple et rentra, suivit de son mari et des parents de Louis qui se retournèrent vers lui :

-Tu ne rentres pas ?

-Si vous me le permettez, intervint Ophélie, je voudrais profiter de la présence de Louis.

Intrigué, il se tourna vers sa petite amie, si belle.

Les parents sourirent.

Ethan, resté seul dehors, hésita :

-Vous êtes sûrs qu'on ne peut pas aller à l'hôtel ?

 

Ophélie se dirige vers la route, Louis la suit et se moque éperdument de ne pas se coucher tôt, il sait qu'il pourra dormir dans la voiture. Ce qui compte pour le moment, c'est de ne pas perdre une miette d'Ophélie.

Dire que dans quelques heures, ils devront se dire au revoir pour au moins plusieurs mois, voire un an. A moins que… A moins qu'elle ne vienne le voir…Ou lui… Mais Ophélie n'a rien évoqué de tel. Et puis, qu'est-ce qui lui garantit qu'elle ne rencontrera pas un bel infirmier, quelqu'un de son âge et plus proche ? Pas comme lui ?

Ophélie coupe court à ses idées noires en prenant sa main.

-Allons nous balader, je voudrais te montrer un endroit magique.

Louis se laisse entraîner :

-Où ça ?

 

Mais la jeune femme ne lui répond pas, se contentant de lui sourire, mystérieuse.

 

Après quelques minutes, elle l'amène au pied d'une antique colonne de pierre dont les sculptures s’effacent tandis que les gravures semblent plus récentes. À sa base, Louis distingue une flaque, agitée d'un léger frémissement.

-C'est une source magique, lui explique Ophélie. Personne ne sait d'où vient l'eau et où elle se jette. Pourtant, elle coule en permanence.

-Tu me fais marcher !

-Pas du tout. C'est une eau qui a des pouvoirs.

-Lesquels ?

-Elle rend les couples éternels. Il suffit de graver ses initiales à côté de celles de son amoureux à l'aide d'une pièce sur la colonne de pierre puis de la jeter dans la source après s'être embrassés.

Louis se retient d'éclater de rire. Malgré son expérience avec Angeline, ces croyances ancestrales ont du mal à passer pour son esprit terre à terre. Les fantômes, oui, il vient d'en avoir la preuve, mais la magie… Même s'il aimerait y croire.

Il réalise soudain qu'Ophélie est en train de lui faire une déclaration d'amour. Idiot qu'il est, il a failli ne pas comprendre. Il l'attire vers lui et se dit qu'il aurait bien tort de se priver d'embrasser Ophélie devant une telle source magique. Quelques minutes plus tard, après avoir gravé leurs noms aux côtés de centaines d'autres plus ou moins effacés, ils regagnent la maison, main dans la main. Ophélie le prévient qu'elle veut faire un grand détour avant de rentrer. En cet instant, Louis se moque de la route qu'ils prennent tant qu'ils y marchent ensemble. Et qu'ils rentrent le plus tard possible.

-Tu n’as pas eu une drôle d’impression avec Sylvestre ? lui demande-t-elle soudain.

Louis sourit que, comme lui, elle ait ressenti cette impression.

-Si, une sorte de mélancolie.

-Son esprit devrait avoir retrouvé la paix, pourtant. Leurs âmes ont été unies, il a retrouvé Angeline.

-Peut-être qu’il aurait voulu qu’on découvre ce qu’il lui était arrivé…

-Tu repars demain…, soupira-t-elle. Sans toi, je ne sais pas si je vais avoir envie de continuer.

 

Louis lui serre la main brièvement. Ils se sourient.

-Honnêtement, je n’ai plus trop d’idées… Peut-être que j’ai raté quelque chose…

-Tu as quasiment tout découvert tout seul ! s’exclama Ophélie en souriant. Ce serait étonnant…

 

La nuit se déroula sans encombre et finalement, dès 9h, tous se retrouvèrent devant la voiture. Les derniers moments auprès d'elle sont insoutenables. Alors qu'il devrait pleinement profiter de sa présence, Louis se laisse gagner par une espèce de mélancolie qui gâche tout. Ce qui le désespère, c'est qu'elle ne semble pas partager ses sentiments. Ophélie est joyeuse. A croire que leur séparation proche ne l'affecte pas. Il se doute qu'elle aussi doit être triste à l'idée qu'ils vont se quitter, mais que rien ne sert de se morfondre. Il est conscient que son attitude est puérile. Mais un lourd sentiment d’injustice s’est abattu sur lui. Il a une petite amie, belle, douce et si tendre et… il doit partir en ayant à peine profité de son couple. Ils n’auront étés ensemble que quelques jours. Malgré tout, il n’en veut évidemment pas à Ophélie, c'est justement sa légèreté et sa joie de vivre qui lui plaise tant. Rien n'atteint sa bonne humeur quand elle est avec lui.

L'estomac de Louis est noué. Il aimerait tellement prendre Ophélie à part, se retrouver seul avec elle. Mais, il n'ose pas. Au lieu de cela, elle discute avec son père ! Une envie subite de pleurer le saisit ; mais c'est impossible. Il se ridiculiserait devant tout le monde ! Et quelle image déplorable montrerait-il à Ophélie ! Alors, il respire profondément et serre la main des parents de sa dulcinée. A ce moment, elle se tourne vers les parents de Louis :

-Je peux vous emprunter Louis un instant ?

-Bien sûr, répond son père, mais nous n’allons pas tarder à partir.

-Ce ne sera pas long, répond-elle.

 

La jeune femme le regarde en souriant et lui fait un signe pour l'attirer à l’écart. Avant qu’il n’ait pu dire un mot et sans qu'il s'y attende, elle pose ses mains sur ses joues, puis elle approche sa tête de la sienne et l'embrasse profondément. Louis ne sait si ce baiser dure quelques secondes ou plusieurs heures, mais tout s'évanouit autour d'eux. Ophélie et lui sont dans une bulle qui les isolent du reste de la planète. Puis, elle s'écarte légèrement et, tout en maintenant la tête de Louis entre ses mains à quelques centimètres de la sienne, elle murmure un "je t'aime" qui laisse Louis complètement muet. Il faut qu'il fasse appel à tout son bon sens pour ne pas rester planté comme un piquet. Il doit rassembler ce qui lui reste de lucidité pour s'installer dans la voiture les joues en feu, une fournaise dans le cœur et le cerveau en ébullition ; sous le regard de ses parents et de ceux de sa dulcinée qui sourient.

 

 Le trajet de retour ne ressemble en rien à celui de l'aller. Il ne se compte plus en kilomètres ou en heures, mais en SMS échangés avec Ophélie. Il a une copine maintenant, qui le soutient mais qui compte aussi sur lui. Elle lui a d’ailleurs dit qu'elle a retrouvé l'envie de travailler, de réussir ce concours. Pour lui et grâce à lui. Louis n'avait jamais envisagé cela : être utile à quelqu'un et surtout être une source de motivation et d'amour. Cette idée le remplit de joie.

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Jowie
Posté le 21/10/2018
Salut ! Me revoilà pour les derniers deux chapitres !
 
Oh, Angeline et Sylvestre ont décidé de s'afficher en public ! J'aime bien qu'ils l'aient fait, c'est comme si enfin, ils pouvaient dire le cœur léger qu'ils étaient ensemble ! Les parents des protagonistes ont eu l'air surpris au début mais n'ont pas peur du tout, ce qui m'a assez étonnée, considérant la terreur qu'ont vécue Louis et Ophélie lors des premières apparition. En effet, les parents ont l'air d'intégrer les choses très facilement xD
La scène où Louis remercie Angeline était très touchante. J'adore l'idée qu'en aidant Angeline, Louis s'est aidé lui-même aussi.
Petit pinaillage : j'ai remarqué que dans ce chapitre il y a aussi des problèmes de concordance de temps. Tu racontes les événements au présent, puis tu passes au passé simple, alors qu'il faudrait choisir un des deux et s'y tenir. Par exemple, la phrase « Dire que dans quelques heures, ils devront se dire au revoir » ne fonctionne que si tu racontes ton texte au présent. Si tu le racontes au passé simple, tu devrais plutôt utiliser le conditionnel ici (ils devraient). J'ai d'ailleurs trouvé un lien pratique qui résume bien quels temps verbaux on peut choisir dans un récit : http://www.laplumenumerique.fr/la-concordance-des-temps-dans-le-recit-petit-apercu/
<br />
« Mais Ophélie n'a rien évoqué de tel. Et puis, qu'est-ce qui lui garantit qu'elle ne rencontrera pas un bel infirmier, quelqu'un de son âge et plus proche ? Pas comme lui ? » → Je crois que je te l'ai dit dans un chapitre précédent, mais c'est vraiment dommage que Louis continue à s'infliger des pensées auto-rabaissantes, surtout à la fin de l'histoire, alors qu'il a tant accompli ! Au lieu de jubiler et d'être déterminé à garder contact avec sa copine, il s'attriste déjà en pensant qu'il va la perdre... À mon avis, montrer qu'il croit en lui pourrait souligner son évolution en tant que personnage. Même si Ophélie lui fait une déclaration d'amour juste après, Louis serait tellement plus admirable et courageux s'il commençait déjà à réfléchir à des combines pour maintenir sa relation avec Ophélie (Skype, petit messages/visites/appels surprises, lui écrire des lettres → comme Angeline et Sylvestre !). Comme on est à la fin de l'histoire, j'aurais voulu le voir gagner de l'estime de soi et que ça se voie.
Dans les derniers paragraphes de ce chapitre aussi, Louis désespère parce qu'Ophélie ne lui donne pas son attention, mais en même temps, il n'entreprend rien, il ne va pas la chercher. J'ai l'impression qu'Ophélie détermine un peu trop ce qui se passe, alors que Louis a tant a donner et à montrer ! Il a tant de potentiel, de montrer au lecteur qu'il peut s'ouvrir en tant que personne et de s'épanouir !:)
vite, le prochain chapitre !
Remarques :
Plus personne ne bougeait. Ophélie saisit la main de Louis → c'est vraiment un détail de rien du tout mais deux paragraphes plus haut, on sait que Louis tient la main d'Ophélie. Alors si elle lui prend la main alors que la sienne se trouve déjà dans sa main... c'est un peu dur pour l'imagination xD
Christine qui pleurait à chaudes larmes les accompagna → Christine, qui pleurait à chaudes larmes, les accompagna
sous les yeux de la famille de Louis et du père d’Ophélie, comme figée par ce qu'ils voyaient et qu'ils hésitaient à comprendre et à accepter. → j'ai un peu trébuché sur ce passage qui pourrait peut-être être découpé ou raccourci. Je crois aussi que je mettrais « figée » au pluriel, vu qu'il s'agit de la famille de Louis ET de celle du père. Je crois que je convertirais les deux « ils » qui suivent par des « elles » vu que l'on parles des familles ^^
-Ne t'inquiètes pas, → t'inquiète
ce qui vous est arrivée → arrivé
Calmes-toi, m’man → calme-toi
fit-elle en prenant sa main. → là aussi, un peu plus haut, on lit : « Louis leva la main que tenait Ophélie ». Comme ils se tiennent déjà la main, Ophélie ne peut pas la lui saisir;-)
quand il eut finit → fini
Louis sourit que, comme lui, elle ait ressenti cette impression. → Cette phrase est un peu étrange. « Sourire quelque chose » me semble un peu curieux comme expression. J'aurais plutôt mis « Louis avoue que, comme elle, il a ressenti cette impression »
sidmizar
Posté le 21/10/2018
C'est exactement ça ! Ils peuvent enfin montrer leur couple sans crainte de représailles, une sorte de douce revanche...que je trouvais importante, tout comme les remerciements de Louis envers son fantôme.
Effectivement, le temps du récit est un de mes gros chantiers, je dois vraiment choisir un temps de narration et m'y tenir... merci pour le lien ! 
Et toujours le négationisme de Louis..., même si en l'occurrence, je ne le trouve pas si absurde au vu de son manque de confiance en lui... Il repart, il n'y a plus de fantômes et il craint qu'Ophélie ne veuille retrouver une vie plus normale après ces vacances paranormales. Mais, je reconnais que j'aurais pu le montrer oser aller vers sa copine et prendre des initiatives. Car, oui, tu as absolument raison, Ophélie prend l'initiative et, au final, elle pourrait s'en lasser...
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