Deuxième fragrance : Les Roses du Réveil

Une odeur de rose. Elle lui rappelait le rosier que sa maman faisait pousser dans leur jardin. Il grimpait jusqu’au balcon, teintant de rouge les fenêtres du salon. Ces roses-là étaient différentes, elles étaient jaunes et se mouvaient autour d’une Keya piégée dans une valse incessante. Elle ne voulait plus danser mais n’arrivait pas à sortir de la ronde : les roses l'encerclaient telles des abeilles autour d’une ruche. Bientôt, elles la submergèrent. Keya ne sentit plus que leur parfum entêtant emplir ses narines, sa bouche, jusqu’à l’étouffer. Elle ne pouvait plus respirer.

 

Keya se réveilla en sursaut, haletante. Elle était dans un lit mais ce n’était pas le sien. Il était bien plus confortable que le futon du dojo et pour cause : elle n’était pas dans sa chambre. La pièce dans laquelle elle se trouvait était peut-être la plus adorable qu’elle ait vue depuis son enfance. Les murs étaient tout en bois et couverts de fleurs. Leur tonalité jaune la renvoyait cependant au cauchemar dont elle venait de se libérer, gâchant le charme du décor. La jeune fille remarqua que l’air était d’ailleurs chargé d’un parfum floral si puissant qu’elle en avait presque la nausée. Cela la ramena à une réalité aussi brutale que terrifiante : le Père Fouettard. Il l’avait enlevée.

 

Keya se leva précipitamment du lit et fut saisie de vertiges. Elle se rappela le coup que la créature lui avait asséné et passa une main à l’arrière de son crâne. Une jolie bosse y trônait, pulsant contre sa paume. Décidée à quitter les lieux avant que son agresseur ne s’aperçoive qu’elle était réveillée, la jeune fille chercha des yeux une issue possible. Encore une fois, elle se fit la réflexion que c’était un endroit bien étrange. Elle s’imaginait que les personnes kidnappées atterrissaient dans des caves sombres et sales, sans mobilier ni la moindre source de lumière. Certainement pas dans une chambre plus joliment décorée qu’une auberge trois étoiles.

 

À l’autre bout de la petite pièce, un miroir délicatement sculpté en acajou faisait face au lit. Elle s’aperçut avec horreur qu’on l’avait changée et avec stupéfaction qu’elle portait une ravissante chemise de nuit en chanvre. Elle en reconnaissait la matière car son père travaillait dans le prêt à porter et râlait régulièrement à propos des tissus “écologiques” qui représentaient selon lui une nouvelle stratégie commerciale et rien de plus. La jeune fille voyait mal le Père Fouettard posséder des vêtements de ce style. Elle fut parcourue de frissons en imaginant que ses doigts griffus aient pu la déshabiller. La bonne nouvelle était qu’hormis sa vilaine bosse et un joli bleu au tibia, elle semblait n’avoir de blessures nulle part ailleurs.

 

Une autre image que son reflet attira soudain son regard : une fenêtre encadrée de lierre se trouvait derrière elle, juste au-dessus de son lit. Parfait, elle n’avait plus qu’à grimper dessus pour s’échapper. Alors qu’elle s’apprêtait à évaluer la distance du sol, ce qu’elle vit à l’extérieur manqua de la faire retomber sur son lit. Elle se demanda si elle n’était pas encore en train de rêver comme il lui arrivait si souvent. Keya était la spécialiste du rêve dans le rêve. La douleur de sa bosse qui l’élançait joyeusement lui prouvait pourtant bien le contraire. Jamais de sa courte vie elle n’avait vu de plaine si verte ni autant de variétés de fleurs différentes.

 

Des roses, des pivoines, des tulipes, des jacinthes et tant d’autres dont Keya ignorait le nom semblaient valser dans un carnaval de couleurs. À côté, les Jardins du Luxembourg pouvaient retourner se faire tailler. Comment était-ce possible ? Admettons que son ravisseur l’ait emmenée loin de Paris - après tout, elle ne savait pas combien de temps elle avait dormi - existait-il un endroit au monde où autant de fleurs cohabitaient ? Où l'herbe arborait un vert si chatoyant ? Si c’était le cas, c'était un secret bien gardé. Keya n’en avait jamais entendu parler sur les réseaux ni même aux infos que son père avalait sans âme, avachi dans son canapé. Toute à sa contemplation, elle en perdit de vue son objectif de s’évader. Ce paysage l’apaisait, l’envoutait, l'enchantait…

 

- Tse’c uaeb tse’n-ec sap ? fit une voix.

 

Keya sursauta et virevolta d’un seul mouvement, si bien que ses vertiges la reprirent et lui firent perdre l’équilibre. Elle atterrit à quatre pattes sur le lit, le dos arrondi, les pupilles dilatées et fixées sur son interlocuteur. Dans cette position, Keya avait tout du chat pris au piège.

 

- Tnemecuod, ej en siav et eriaf ed lam !

 

La peur de Keya se mélangea malgré elle à l’émerveillement. C’était la troisième chose incroyable qu’elle voyait aujourd’hui : la plus belle fille qu’elle ait croisée de son existence se tenait devant elle. Un visage mutin entouré de longues boucles brunes comme le chocolat qui touchaient presque le sol lui parlait depuis l’encadrement de la porte. La sublime créature levait ses deux mains dans un geste d’apaisement. En revanche, Keya ne comprenait pas un traître mot de ce qu’elle essayait de lui dire. Elle lui répondit donc, tout simplement : 

 

- Je ne comprends rien à ce que vous dites ! 

 

La jeune fille fronça les sourcils, elle semblait réfléchir intensément. Un éclair de lucidité traversa son visage et elle lui fit des gestes avec les mains qui semblaient vouloir dire “Pas bouger. Je reviens.” avant de disparaître aussi vite qu’elle était apparue. Keya n’était pas folle : aussi jolie soit son hôte, il n’était pas question qu’elle reste ici à attendre que le Père Fouettard vienne la remplacer. Elle se releva disgracieusement et se précipita  d’un bond vers la fenêtre qu’elle parvint à ouvrir assez facilement. Se servant du lierre qui en ornait les contours, elle entreprit de l'enjamber quand un cri la fit sursauter.

 

- STOP !

 

Surprise, Keya manqua de basculer par la fenêtre. Se rattrapant de justesse, elle s’immobilisa dans une posture on ne peut plus ridicule avec une jambe sur le lit, une autre dehors et les mains accrochées au lierre, les yeux ronds comme des soucoupes.

 

- Daigneriez-vous reposer vos deux pieds au sol, pas sur le lit donc, et cesser de saccager ma demeure s’il vous plaît ? Je peux presque entendre mon vieux lierre implorer qu’on abrège ses souffrances.

 

Keya qui commençait à trouver cette position inconfortable et à sentir la honte lui brûler les joues s’empressa d’obéir. Calmant sa respiration, elle réalisa qu’elle avait compris chaque mot que son interlocutrice avait prononcé cette fois même si son accent, étonnamment mélodieux, lui était totalement inconnu. Elle remarqua que la jeune femme tenait un ouvrage assez épais, une main posée à plat sur l’une des pages.

 

- Bien, je vois que notre problème de communication est réglé. Heureusement que j’avais des pâquerettes sous la main !

 

Keya prit l’air éberlué d’une vache à qui on demanderait de descendre des escaliers.

 

- Ceci est un herbimoire, comment, vous n’en avez jamais vu ? Je peux user de tous les sorts liés aux plantes que je fais sécher à l’intérieur. J’en ai donc choisi un qui permet de communiquer puisque nous ne parlons vraisemblablement pas la même langue. Ce sort nécessite des pétales de pâquerettes. Heureusement, elles sont faciles à trouver alors j’en ai pléthore.

 

Cette fois-ci, les yeux de Keya semblaient prêts à sortir de leur orbite. 

 

- Diantre, vu votre tête, c’est la première fois que vous voyez un herbimoire n’est-ce pas ? J’ai l’impression que vous venez de beaucoup plus loin que ce que je ne supposais…

 

Balayant ce problème comme s’il s’agissait d’une simple poussière, la jeune fille lui sourit. 

 

- Et si nous faisions connaissance autour d’un bon petit déjeuner ? Vous devez avoir faim après toutes ces émotions, en témoignent les bruits peu seyants de votre estomac. Suivez-moi. 

 

Sur ces mots, elle quitta la chambre d’une démarche si légère qu’on aurait dit qu’elle flottait. À l’inverse, Keya avait l’impression que ses jambes pesaient des tonnes et que son cerveau fonctionnait à l’envers. “Sort” ? Elle avait bien dit “sort” ? Descendre prendre le petit déjeuner ? Il y a quelques secondes, elle se pensait prisonnière et voilà que maintenant elle était une convive qu’on invitait à se mettre à table ? À moins que ce ne soit elle qui était au menu ? Allait-on l’engraisser pour mieux la manger ensuite ? Comme s’il avait entendu ses pensées, son estomac se mit à gronder, lui rappelant les remarques désagréables de la mystérieuse inconnue. Pour qui se prenait-elle pour lui parler sur ce ton condescendant ? Elle avait pourtant raison : Keya avait faim, très faim. Elle décida alors que, comme sa bosse, ses questions attendraient.

 

S’apprêtant à passer la porte de la chambre, elle manqua de tomber et poussa un petit cri. Elle aperçut une échelle étroite à ses pieds, tout en bois, comme le reste de la chambre. Keya se trouvait apparemment dans ce qui devait être un grenier. Un ravissant grenier. La jeune fille ayant manqué de s’écraser deux fois en l’espace de cinq minutes descendit prudemment. Une délicieuse odeur de pain grillé la guida vers la salle à manger où l’attendait l’énigmatique demoiselle. Elle l’invita à s'asseoir en désignant d’un geste cérémonieux une adorable chaise en bois au dos arrondi. Affamée et épuisée, Keya s’y installa sans résistance. Elle observa les mets sur la table et son regard s’arrêta sur un beurre avec des tâches bleues. Quelle drôle d’idée que de servir à son invitée du beurre moisi songea-t-elle. Sa perplexité dut se lire sur son visage car son hôte lui expliqua : 

 

- C’est du beurre de bourrache. Les petites tâches que vous voyez à l’intérieur sont en fait de jolies fleurs bleues. Goûtez, vous verrez, c’est exquis !

- Merci, répondit une Keya perplexe car elle restait bien élevée. 

 

Voyant qu’elle continuait à la dévisager sans manger, la demoiselle lui sourit de toutes ses dents. Une dentition d’une blancheur remarquable d’après Keya qui était un peu à cheval sur l’hygiène buccale. 

 

- Diantre ! Je ne me suis même pas présentée ! Valériane, déclara cette dernière sans cesser de sourire. 

- Keya, répondit la jeune fille du tac au tac. 

 

Elle regretta aussitôt sa spontanéité. Maudite politesse. Encore une “qualité” que son père avait réussi à enraciner en elle. Avait-t-elle raison de se présenter comme si de rien n’était à une parfaite inconnue qui, certes, paraissait accueillante mais, qui sait, était peut-être de mèche avec le Père Fouettard ? Après tout Keya n’était plus à une découverte près.

 

- Keya, comme c’est joli ! répondit aussitôt Valériane, ravie d’avoir réussi à faire parler ce chat un peu sauvage. 

- Merci, répondit à nouveau Keya en se maudissant à nouveau intérieurement. 

 

Devant son embarras évident, Valériane décida de lui raconter comment elle était arrivée ici. 

 

- La créature qui vous a, comment… capturée, énonça-t-elle avec prudence, s’appelle le Datureur. 

- Le Datu-quoi ? demanda Keya qui ne pouvait pas s’empêcher d'interagir. 

- Décidément Keya, il faut tout t’expliquer. Je me permets de te tutoyer si ça ne te dérange pas ? Sans même attendre de réponse, Valériane poursuivit : le Datureur est une créature monstrueuse dont il vaut mieux éviter de croiser le chemin. Oups, j’oubliais, c’est un peu tard dans ton cas. 

 

Keya sentit son sang bouillonner, cette Valériane commençait sérieusement à l'agacer.

 

- Nous ne savons pas grand-chose à son sujet si ce n’est les rumeurs qui courent… 

- Des rumeurs ? 

- Il enlèverait des êtres humains, répondit Valériane sans détour.

 

Keya sentit son cœur battre plus fort, prêt à remonter de sa poitrine.

 

- Bref, passons. Je faisais des recherches tout à l’heure pour compléter mon herbimoire. C’est là que j’ai aperçu le Datureur. Je me suis cachée et je t’ai vue. Il t’a sortie d’un gros baluchon, inconsciente et j’ai compris que je devais agir vite. 

 

Valériane avait donc sauvé Keya. Ce n’était pas son bourreau mais son sauveur qui se tenait devant elle. Keya sentit une pointe de soulagement l’envahir, mêlée à l’inquiétude de toutes ces révélations.

 

- Je suis dotée de la magie ancestrale de ce monde, celle qui permet de manipuler les plantes. Je n’ai donc eu aucun mal à neutraliser le Datureur – du moins temporairement – et à te porter jusqu’ici à l’aide de mes vertes amies. 

 

Encore cette histoire de magie. Il fallait que Keya tire les choses au clair.

 

- Excuse-moi, euh, Valériane. Depuis tout à l’heure, tu parles de magie… Je ne comprends pas, la magie, ça n’existe pas, si ? 

 

Un petit rire échappa à Keya mais Valériane ne le lui rendit pas. Au contraire, son expression était devenue très sérieuse, ses sourcils froncés firent apparaître une ride sur son front immaculé.

 

- Je comprends mieux ta réaction face à la magie tout à l’heure. Les humains n’en possèdent pas. Tout s’explique. Tu es une Terrienne.

- Pardon ? 

 

Keya avait plus l’habitude qu’on la qualifie de Parisienne, cela lui semblait moins pompeux.

 

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins : tu as quitté ton monde, ici tu es dans un univers parallèle appelé Bienheureux.

 

Si Keya avait peur, elle était maintenant partagée entre la terreur et l'incrédulité. La réalité dépassait à nouveau son imagination. Elle se demandait si elle n’était finalement pas encore coincée dans une boucle de cauchemars. Elle dû résister à l’envie de saisir la fourchette devant elle pour la planter dans sa main. Valériane elle, avait retrouvé son sourire, elle semblait même extatique.

 

- C’est fascinant ! Je ne pensais pas un jour rencontrer une Terrienne, en chair et en os ! Quelle chance ! 

 

Devant la mine défaite de Keya, elle tempéra son enthousiasme. Un éclair de compassion traversa son regard. 

 

- Je suis désolée, pour ce qu’il t’est arrivé.

- Merci… Est-ce que tu sais… Comment est-ce que je peux faire pour rentrer chez moi ?

- Malheureusement, je l’ignore.

 

La réponse tomba comme une sentence sur les épaules de Keya. Lisant le découragement et la peur sur son visage, Valériane s’empressa d’ajouter : 

 

- Il y a peut-être une solution cependant.

 

Voyant la jeune fille pendue à ses lèvres, elle poursuivit : 

 

- La mille-souhait en est peut-être capable. Non, elle en a le pouvoir, j’en suis convaincue.

 

Keya ne comprenait définitivement rien de ce que lui racontait Valériane. N’ayant pas d’autre solution, elle écouta son récit funambulesque. La mille-souhait était une plante légendaire de Bienheureux qui, comme son nom l’indiquait, ne poussait que tous les mille ans et ne pouvait exaucer qu’un seul souhait. Les livres racontaient qu’elle avait le pouvoir d’exaucer n’importe quel vœu. Une fleur si extraordinaire n’était bien sûr pas facile à trouver si ce n’était impossible. Heureusement, d'après la légende, elle avait une odeur unique au monde. L’ironie du sort était que, si la mille-souhait poussait sur Bienheureux et nulle part ailleurs, elle était inodore et invisible pour ses habitants et par conséquent, d’autant plus difficile à trouver car elle ne poussait jamais au même endroit. Keya se fit la réflexion qu’elle avait toujours eu un bon nez et avait souvent considéré que c’était une tare car elle flairait en première de charmants effluves allant d’une légère odeur de brûlé à une couche sale. Peut-être que pour une fois son nez pourrait lui être utile ?

 

- Si j’ai bien compris, si je retrouve cette fleur, je pourrai rentrer chez moi ?

 

La question avait franchi ses lèvres avant-même qu’elle n’ait pris conscience qu’elle signifiait que Keya acceptait l’existence d’un autre monde, magique qui plus est.

 

- C’est même certain. Seulement, c’est loin d’être facile comme je te l’ai expliqué et j’ignore combien de temps cela te prendra. 

 

Devant la mine abattue de Keya, elle ajouta : 

 

- Mais bon, au moins, tu ne seras pas seule. Je vais t’accompagner. 

 

Keya n’en crut pas ses oreilles.

 

- Vraiment ? Merci !

 

Elle se rendit compte qu’elle avait oublié de remercier Valériane pour l’essentiel.

 

- Et merci. De m’avoir sauvée je veux dire. 

 

Keya eut l’impression de revivre sa discussion avec Salim lorsqu’il l'avait recueillie. Il devait être mort d’inquiétude… En colère et déçu aussi, puisque la jeune fille avait manqué le baby-sitting qu’il lui avait servi sur un plateau. Son cœur se serra à cette pensée.

 

- Ne t’en fais donc pas, cette plante m’intéresse aussi pour des raisons tout à fait… scientifiques.

 

Keya eut le sentiment que Valériane ne lui disait pas tout mais pour le moment, elle lui avait sauvé la vie et elle était prête à l’aider de nouveau. C’était tout ce qui comptait. Après tout, elle était piégée dans un monde magique dont elle ne connaissait pas les règles et elle n’avait aucun moyen de rentrer chez elle. Toutes ces révélations lui paraissaient aussi folles que si elle était en train de vivre un conte de fées. Pourtant c’était le cas, elle était entrée dans le conte et elle comptait bien se réveiller plus tôt qu’une certaine belle entourée de roses. Sa décision était prise.

 

- Alors c’est d’accord, je veux bien partir à la recherche de la mille-souhait..

 

Keya avait du mal à croire les mots qui venaient de sortir de sa bouche mais elle était déterminée. Elle voulait, non, elle devait rentrer chez elle. Elle avait un foyer et quelqu’un qui l’attendait. Salim l’attendait.

 

- Entendu ! répondit Valériane avec un grand sourire. Mais si tu veux m’accompagner tu vas d’abord me faire l’honneur d’engloutir ce petit déjeuner, les toasts sont froids maintenant !

 

Si Keya voulait voyager avec Valériane, elle devait d’abord lui faire confiance. Manger ce qu’elle lui avait préparé semblait être une première étape raisonnable. Elle se fit donc une tartine du beurre étrangement bleuté, croquant dedans avec appréhension. Son hôte ne lui avait pas menti : c’était absolument délicieux. Bien, ce voyage ne commençait pas si mal après tout.

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Edouard PArle
Posté le 13/12/2024
Coucou Em !
Je suis très content de pouvoir revenir ici, j’avais bien aimé le premier chapitre et j’étais curieux de découvrir la suite, j’ai été un peu coupé par les HO ^^
Ce chapitre est intéressant, le personnage de Valériane est original. Je note le travail que tu as fait sur l’établissement d’une ambiance florale, en travaillant sur plusieurs sens avec la senteur notamment. J’aime bien le fait que tu donnes les informations au fur et à mesure de ce chapitre, que les enjeux n’apparaissent pas clairement dès le début.
On a aussi quelques éléments de worldbuilding, qui permettent de poser un début d’univers, même si ça reste encore flou. Je trouve que c’est plutôt bien amené, on aura le temps de découvrir tout ça au fur et à mesure. Le personnage du Datureur est assez intrigant. J’ai été interpellé par le fait qu’il est à la fois dangereux et facilement maîtrisé par Valériane. J’aime bien la théorie de Phémie à son sujet.
Bref, plein d’éléments intéressants, je suis curieux de voir où tu vas nous emmener.
Mes remarques (tu vas beaucoup retrouver ma fameuse manie de tout alléger xD) :
« Elle était dans un lit mais ce n’était pas le sien » -> dans un lit qui n'était pas le sien ?
« La pièce dans laquelle elle se trouvait était peut-être la plus adorable qu’elle ait vue depuis son enfance. » si c'est vraiment la plus adorable, autant enlever le peut-être qui atténue ce que tu dis ?
« la renvoyait cependant au cauchemar dont elle venait de se libérer, » -> la renvoyait à son cauchemar ? (pour alléger)
« Une jolie bosse y trônait, pulsant contre sa paume. » -> une jolie bosse pulsait contre sa paume ? (pour raccourcir la phrase)
« avant que son agresseur ne s’aperçoive qu’elle était réveillée, » -> ne découvre son réveil ?
« Une autre image que son reflet attira soudain son regard » couper que son reflet ?
« Admettons que son ravisseur l’ait emmenée loin de Paris » je trouve que le "admettons que" fait très oral, je ne sais pas si c'est voulu ?
« qu’elle avait compris chaque mot que son interlocutrice avait prononcé cette fois » mettre le cette fois plus tôt ? -> que cette fois, elle avait compris chaque mot.. ?
« même si son accent, étonnamment mélodieux, lui était totalement inconnu. » deux adverbes en -ment, je pense que tu couper le premier sans perdre grand chose
« Elle remarqua que la jeune femme tenait un ouvrage assez épais, » couper le assez ? c'est des mots un peu traîtres (comme le peut-être), je trouve, ça dilue plus le propos qu'autre chose : genre le livre est épais mais pas tant que ça.
« Heureusement que j’avais des pâquerettes sous la main ! Keya prit l’air éberlué d’une vache à qui on demanderait de descendre des escaliers. » bien joué ! ce passage est drôle et intrigant
« - Ceci est un herbimoire, comment, vous n’en avez jamais vu ? » couper le comment ? (il marche quand c'est des dialogues très oralisés mais je ne trouve pas que ce soit spécialement le cas ici)
« Je peux user de tous les sorts liés aux plantes que je fais sécher à l’intérieur. » couper à l'intérieur ?
« elles sont faciles à trouver alors j’en ai pléthore. » couper après trouver ? je trouve que la suite est sous-entendue
« Cette fois-ci, les yeux de Keya semblaient prêts à sortir de leur orbite. » comme cette info est donnée par la réplique juste après, est-ce si nécessaire ?
« en témoignent les bruits peu seyants de votre estomac. » j'ai trouvé ce passage un peu étrange, je pense que tu peux le couper ou l'amener autrement ? Genre dans la narration : mon estomac lui donna raison, ou un truc du genre^^
« Keya se trouvait apparemment dans ce qui devait être un grenier. » -> dans une sorte de grenier ? (pour alléger l'adverbe)
« à son invitée du beurre moisi songea-t-elle. » virgule après moisi ?
« - Merci, répondit une Keya perplexe car elle restait bien élevée. » je trouve que le "car elle restait bien élevée" pas très clair
« - Je comprends mieux ta réaction face à la magie tout à l’heure. Les humains n’en possèdent pas. Tout s’explique. Tu es une Terrienne. » je pense que tu peux faire passer la même idée de manière plus implicite, ma suggestion -> Je comprends mieux ta réaction de tout à l'heure. Tu es une humaine.
« Elle dû résister à l’envie de saisir » -> dut
« Keya ne comprenait définitivement rien de ce que lui racontait Valériane. N’ayant pas d’autre solution, elle écouta son récit funambulesque. » le paragraphe qui suit est assez introductif, ça se justifie carrément mais il y a 2,3 phrases que tu peux raccourcir, histoire d'aller encore davantage à l'essentiel, par exemple : "était une plante légendaire de Bienheureux" (si elle pousse c'est formément une plante) "Une fleur si extraordinaire n’était bien sûr pas facile à trouver si ce n’était impossible. Heureusement, d'après la légende, elle avait une odeur unique au monde." tu peux coupler et raccourcir ces deux phrases je pense ^^ "qu’elle avait toujours eu un bon nez et avait souvent considéré que c’était une tare car elle flairait en première de charmants effluves allant d’une légère odeur de brûlé à une couche sale." on s'en fiche un peu pour l'instant ? ça pourra être développé quand Keya se sera lancée à la recherche de la plante ?
« Seulement, c’est loin d’être facile comme je te l’ai expliqué » couper après facile ?
« Après tout, elle était piégée dans un monde magique dont elle ne connaissait pas les règles et elle n’avait aucun moyen de rentrer chez elle. » le lecteur le sait, je ne vois pas trop l'apport de ce passage
Un plaisir de te lire,
A bientôt !
Phémie
Posté le 27/11/2024
Très original cette magie des fleurs, c'est beau d'imaginer autant de forme de magie que de fleurs différentes qui orne ce jardin paradisiaque. J'aime beaucoup cette maison et ce nouveau personnage. Et quel changement d'ambiance entre les ruelles sombres et ici ! C'est à la fois très différent, et à la fois quelques éléments du premier chapitre font comme un lien, une transition subtile (l'odeur de miel, les cheveux roses, et même un certain aspect de la culture indienne que j'associe un peu à cette multitude de fleurs de toute couleur). Très beaux noms de chapitres au passage !

La question que je me pose c'est si le Datureur, est une créature en partie végétale, puisque Valériane l'a maîtrisé si facilement. Hâte d'en savoir plus.
Em Sharm
Posté le 27/11/2024
Ce premier retour sur le chapitre 2 me fait très plaisir ♥♥♥

J'ai hâte de pouvoir développer davantage cette magie des fleurs autour de laquelle j'ai construit Bienheureux et suis enchantée qu'elle t'ait plu.

Haha, un changement d'ambiance radical en effet, j'ai un penchant pour les "isekai" et ce contraste entre un univers magique et notre monde tel que nous le connaissons.

Merci pour les noms de chapitres, je me suis bien amusée hihi.

Ta réflexion à propos du Datureur est très intéressante, l'histoire te dira si tu as raison. ;) Je compte publier un chapitre par semaine, j'espère que suite te plaira tout autant !

Bonne lecture et écriture à toi,
Em
Phémie
Posté le 29/11/2024
Super pour le rythme d'un chapitre par semaine, je te suis dans l'aventure :)
Em Sharm
Posté le 30/11/2024
Top, merci pour ton enthousiasme ♥
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