Deuxième rencontre

Deuxième rencontre

 

Ce fut la fin des clopes qui m’obligea à sortir de chez moi. J’avais tenu presque une semaine sans mettre le nez dehors. Mais quand j’en vins à fouiller fébrilement les cendriers pour essayer de dénicher un mégot encore potable, je dus me rendre à l’évidence : il fallait que j’aille me ravitailler au tabac. Je pris donc mon courage à deux mains et me rendis au centre du village. J’esquivai très habilement la place et le fameux banc de la vieille aux pigeons. Je n’avais aucune envie de la croiser à nouveau et d’être obligé d’écouter ses histoires. J’en avais déjà bien assez comme ça avec les miennes.

Une cartouche de cigarettes sous le bras, je quittai le tabac comme un voleur, pressé de rentrer pour avoir enfin ma dose de nicotine dans les poumons. Seulement voilà, il faisait vachement bon et doux pour un mois d’avril, et je n’avais pas mis le nez dehors depuis des lustres. Le banc de la place me faisait de l’œil, et je n’y résistai pas. Après tout, je pouvais bien m’offrir ce petit moment de détente, le dernier plaisir du futur condamné, ayant toujours pour objectif de me flinguer. Je me fis mon petit film dans ma tête, m’imaginant fumer une bonne clope pour la dernière fois, que dis-je, savourer THE cigarette avant le grand saut. Je m’empressai de déballer la cartouche et d’ouvrir un paquet de cigarettes. L’odeur du tabac vint me chatouiller les narines : rien à voir avec la puanteur du tabac froid qui s’échappait des cendriers pleins à craquer et qui embaumait mon appartement. Je m’amusais à faire rouler la cigarette entre mes doigts. Je l’allumai enfin, tirai dessus à m’en faire exploser la poitrine. Je laissai la fumée et la nicotine imprégner mes poumons et, très lentement, je recrachai la fumée. Pour parfaire le côté mélodramatique de la scène, je penchai la tête en arrière et ouvris doucement les yeux pour laisser mon regard se perdre au-delà de la cime du hêtre dont les branches et les feuilles jouaient à cache-cache avec le soleil et le ciel. Le dernier plaisir du…

– Petits, petits… Ah, vous voilà ! Pas la peine de vous battre, il y en aura pour tout le monde…

NON ! NON pas elle ! Pas là, pas maintenant ! Mais putain de merde, qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour mériter ça ! En l’entendant parler, je m’étais étranglé avec ma salive et une violente quinte de toux me soulevait vigoureusement les épaules et m’arrachait des larmes.

– Eh bien mon pauvre, on dirait que la cigarette ne vous réussit pas. Il serait peut-être temps d’arrêter.

Crachant toujours mes poumons, j’étais incapable de lui répondre et surtout de me lever pour lui échapper. Malgré ma vue troublée par les larmes, j’aperçus une main me tendre un mouchoir en papier. Je m’en saisis rageusement, je m’essuyai le visage et le nez avec, bien décidé à partir dès que possible. C’était sans compter sur la ténacité de ma voisine de banc et son fabuleux don pour captiver son auditoire en racontant ses histoires…

– Oh ! Qu’il est adorable ! lâcha-t-elle en parlant du bébé qu’une mère promenait en poussette. Vous ne trouvez pas que les enfants sont de petits êtres extraordinaires capables de nous faire voir le monde autrement ?

Comme si je pouvais répondre à cette question ! Qu’est-ce que je pouvais connaître des petits morveux, alors qu’à plus de trente ans j’étais toujours célibataire, et sans aucune intention de fonder la moindre famille, puisque je le rappelle, je n’avais qu’une seule idée en tête : me faire sauter le caisson ! Je fis mine de me lever, quand la petite pomme flétrie me prit le bras et m’obligea à me rasseoir.

– Ouh là ! vous devriez reprendre votre souffle avant de vous lever, sinon vous allez avoir des vertiges et vous risquez de tomber dans les pommes.

Le pire c’est qu’elle avait fichtrement raison : je n’avais rien avalé depuis trois jours. L’air vivifiant, la clope bien aspirée et la quinte de toux m’avaient carrément mis KO et j’avais les jambes en coton. Je me laissai tomber sur le banc, le poing serré sur le mouchoir en papier devenu humide. Je jetai un coup d’œil en coin vers la mémé : elle portait une robe à fleurs ; un chandail noir jeté sur les épaules. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon faussement négligé, les quelques mèches qui s’en échappaient finissaient de la faire ressembler à une Sarah Kay. D’un geste gracieux, elle jetait ses graines devant elle, sans m’accorder le moindre regard. Avec un peu de chance, elle m’avait oublié…

– En 1954, alors âgée de dix-sept ans, je commençai à travailler à l’usine. Je louai une minuscule chambre dans une grande maison. Le pays était encore en pleine reconstruction, trouver un logement n’était pas facile, surtout pour une jeune fille orpheline. Mais en tant que pupille de la nation, on m’avait octroyé cette petite pièce. Une bien piètre compensation, vu ma situation. Le travail à l’usine était dur, mais il y régnait une certaine forme de légèreté et d’insouciance. C’est là que je fis la connaissance d’un garçon beaucoup plus âgé que moi. Personne ne m’avait expliqué comment on devait se comporter en amour, ce qu’il fallait accepter ou refuser et je me retrouvai enceinte. Dès que le beau jeune homme l’apprit, il disparut dans la nature. Ce fut le début de mes ennuis. À l’époque, une jeune fille célibataire, enceinte était montrée de doigt. À l’usine, les autres filles m’évitèrent, me critiquèrent, faisant courir les pires rumeurs sur mon compte. Elles me surnommèrent la Marie-couche-toi là. Dès qu’un garçon m’adressait la parole, les harpies débarquaient, m’insultaient ouvertement, m’accusant de vouloir dévergonder le premier venu. Dans la rue, les femmes me toisaient et chuchotaient sur mon passage. En plus d’être orpheline, j’étais évitée comme la peste. À croire que j’étais condamnée à être seule et rejetée par tout le monde...

Ouais et alors ? Elle n’était pas la seule à avoir été victime de la méchanceté des autres. Et je n’en faisais pas tout un fromage ! Petit, les élèves de la primaire m’avaient surnommé Porcinet parce que j’étais un peu enrobé. Ce quolibet m’avait suivi au collège. Au lycée, bien qu’affûté suite à une croissance subite, j’étais devenu la cible des autres parce que j’avais des manières un peu efféminées. À la fac ? Je vécus un véritable harcèlement parce que j’étais gay et tentai tant bien que mal de l’assumer. Que dire de mon service militaire où pour éviter d’être roué de coups, j’étais de venu la pute de tous ces hétéros incapables de tenir plus de quinze jours sans voir une fille… Autre époque, autres emmerdes ; mais avec un triste constat : la méchanceté, elle, elle est bien intemporelle.

– J’étais au cinquième mois de grossesse quand les filles de mon équipe m’ont attirée dans un coin isolé. La cheffe de la bande voulait des explications parce qu’elle m’avait soi-disant vu parler à son fiancé et elle avait trouvé que nous étions un peu trop proches l’un de l’autre. Je ne savais même pas qui était son fiancé ! Les hommes me parlaient uniquement pour me donner des tâches à faire. Rien de plus. Face à mon incompréhension et à mon refus d’avouer, elles m’ont mise au sol et m’ont balancé des coups de pied dans le ventre, histoire que je comprenne la leçon. Avant la fin de la journée, je me retrouvai à l’hôpital avec d’atroces douleurs au ventre. Le soir même, j’accouchai d’un bébé mort-né. On me présenta une petite boite en bois contenant le corps de ce petit être. A force d’insistance, on me lâcha du bout des lèvres que c’était une fille. Puis on l’emmena, me laissant seule. Pas de paroles réconfortantes, pas d’explications, juste des regards chargés de reproches. Je suis rentrée chez moi. Trois jours après je retournai à l’usine. Les filles n’eurent aucun mot d’excuse. Elles se contentèrent de faire ce qu’elles faisaient de mieux : médire, racontant que si le bébé était arrivé trop tôt c’était parce qu’il était en fait difforme, ce qui n’était guère surprenant vu la tête de ses parents.

Putain de merde ! Quelle histoire horrible ! Je tournai la tête et observai attentivement ma voisine de banc. Imperturbable, elle continuait de nourrir les pigeons. Elle racontait ses souvenirs d’un air détaché, comme si cela ne la touchait pas. Comment parvenait-elle à prendre autant de recul ? À sa place, j’aurais été furieux ! J’aurais développé une haine tenace à l’égard de ces pimbêches que j’aurais voulu trucider sur place !

– Vous savez ce que m’a appris le temps ? Que rien n’a véritablement d’importance. Les gens finissent toujours par oublier puis à passer à autre chose. En ce qui me concerne, ça a pris des années. Tous les matins je me levais avec la boule au ventre, tous les soirs je pleurais, seule dans ma petite chambre. Mais j’allais à l’usine. Je continuais de vivre, même si le cœur n’y était pas. Un samedi soir, au bal, alors que je restais précautionneusement à l’écart, un jeune homme brun, appuyé contre le mur, m’observait. J’avais bien remarqué le manège de ses amis, qui lui parlaient à l’oreille tout en me jetant des regards déplaisants. Je n’étais pas dupe de ce qu’ils devaient lui raconter, car la plupart avaient une copine à l’usine. Je m’apprêtai à m’éclipser, quand il me rattrapa et m’invita à danser. Je refusai, convaincue que la seule chose qui l’intéressait était de pouvoir coucher avec une fille facile. En réalité, il n’en était rien. Pierre se moquait éperdument des rumeurs, des qu’en dira-t-on, je le découvris au fil de nos rendez-vous. Nous nous mariâmes deux ans plus tard. Dans la foulée, je me retrouvai enceinte et nous déménageâmes dans une autre ville pour le travail de Pierre, laissant derrière moi tous les ragots à mon sujet.

Ah, si seulement c’était aussi simple ! Moi aussi j’avais déménagé à de nombreuses reprises pour fuir les commérages et les rumeurs. Et pourquoi ? Pour que ça recommence dans la ville suivante ! J’avais beau changer d’endroits, j’emmenais à chaque fois mes emmerdes dans mes cartons, et que je le veuille ou non, je finissais toujours par les déballer et me les reprendre en pleine poire ! Chienne de vie !

– Un jour, Pierre me demanda comment j’aurais voulu l’appeler. Je compris immédiatement qu’il ne parlait pas de notre enfant à venir, mais de ce bébé que j’avais perdu à l’âge de dix-sept ans. Je lui répondis aussitôt Aimée. Ce prénom était sorti de nulle part, mais sonnait comme une évidence quand je le prononçai à voix haute. Quelque temps après, Pierre m’emmena au cimetière de la ville d’à côté. Nous nous arrêtâmes devant une tombe minuscule. Enfin, elle ressemblait à un tas de terre retournée, recouverte de mauvaise herbe et une croix délabrée en bois, plantée à même le sol et qui menaçait de tomber. Pierre avait retrouvé la tombe de mon bébé. Sans un mot, nous nettoyâmes la sépulture. Mon mari avait apporté des outils et du matériel. Il délimita la tombe avec de jolis piquets en fer forgé, reliés entre eux par une corde blanche. Il replanta enfin des fleurs dans la terre. Puis, sans un mot, il me tendit un objet recouvert de papier kraft. Les mains tremblantes, je le déballai. C’était une plaque en cuivre sur laquelle était gravée une inscription : « A Aimée, mon petit ange adoré ». Submergée par l’émotion, je restai là, la plaque entre les mains. Délicatement, Pierre m’aida à la déposer entre les fleurs. Soudain, j’éclatai en sanglots. Il me prit entre ses bras, et me laissa pleurer sur l’enfant dont j’avais été privée, ce petit être qui n’avait même pas pu voir au moins une fois sa maman. Et je sus que Pierre serait toujours là pour moi. Il venait d’atténuer la blessure béante que je portais depuis mes dix-sept ans.

La petite pomme ratatinée se tut, le regard perdu dans le lointain de ses souvenirs. J’étais soufflé. Bouleversé. La gorge serrée, presque douloureuse tant l’émotion était vive. Je lui en voulais de réussir à me donner envie de pleurer. Je l’entendis pousser un soupir, puis elle reprit son histoire.

– Après cela, nous vécûmes les plus belles années de notre vie. Nous avons eu deux magnifiques enfants : un garçon puis une fille qui nous ont comblés de bonheur. Et je dois avouer, que nous avons vraiment profité de tout ce que la vie nous offrait.

– Et pourquoi votre mari ne vous accompagne-t-il pas lors de vos promenades ?

En même temps que je posais la question, je me maudis. D’abord, je n’en avais rien à foutre de toutes ses histoires, et en plus, je savais que la réponse ne me plairait pas.

– Pierre est décédé il y a cinq ans. Le jour de la cérémonie, mon fils n’était pas là car il n’avait pas pu se libérer de ses obligations professionnelles. Et comme il travaille à l’étranger, il lui aurait été de toute façon impossible d’arriver à temps. Quant à ma fille, elle a fait le déplacement seule. Juste après l’enterrement, elle s’est empressée de repartir pour aller retrouver son mari et leurs enfants. Je me suis retrouvée comme une âme en peine dans cette grande maison qui contenait tant de souvenirs heureux devenus soudain trop pénibles à supporter. Du jour au lendemain, je réalisai avec douleur que mes enfants n’avaient pas de temps à me consacrer, pris par leur vie de famille et leur travail. Pas le temps de me téléphoner. Pas le temps de venir me voir. Pas le temps de prendre de mes nouvelles. J’étais de trop dans leur quotidien. Progressivement, j’ai espacé mes visites, mes appels téléphoniques, mes messages, pour les laisser respirer, ne pas me montrer trop envahissante. Je me suis effacée, espérant désespérément qu’ils s’apercevraient de mes silences, de mon absence ; et qu’ils s’empresseraient de revenir vers moi… Résultat ? Ils m’ont rayée de leur vie. Face à cette insupportable solitude, j’ai vendu la maison. J’ai choisi une ville au hasard, et m’y suis installée. Vous savez ce que je trouve le plus triste dans tout ça ? Mes enfants n’ont jamais cherché à me retrouver ni à reprendre contact avec moi… Pour eux, j’appartiens déjà au passé. À chacun sa croix après tout, vous ne pensez pas ?

Non, mais je rêvais ou quoi ? Elle était en train de la jouer à la Calimero avec son c’est vraiment trop inzuste. En réalité, elle ne pouvait que s’en prendre à elle-même si la croix qu’elle portait était aussi lourde ! Remonté contre les jérémiades de la mémé, je déclarai sèchement :

– Franchement, je ne vous comprends pas. Vous, au moins, vous avez connu le bonheur et vous avez de merveilleux souvenirs avec votre mari et vos enfants. Tout le monde ne peut pas en dire autant ! Et croyez-moi, j’en connais plus d’un qui aimerait goûter ne serait-ce qu’un centième de votre gâteau d’amour parfait !

Elle avait arrêté de nourrir les pigeons, et tout en refermant son sachet de graines, elle me fixait. J’aurais été bien incapable d’interpréter son regard : exprimait-il de la surprise ? de la colère ? du désappointement ? En tout cas, sa réaction ou plus exactement son absence de réponse me donna encore plus de véhémence, et j’enchaînai d’un ton mordant :

– Je trouve que vous ne manquez pas d’air de vous plaindre de l’attitude de vos enfants ! C’est quand même vous qui avez choisi de vous effacer, de vous éloigner par peur d’être un poids dans leur vie ! Vous vous êtes fait un sacré film dans votre tête : Bouh, bouh, mes enfants ne m’aiment plus ! Sniff, sniff, ils ne m’appellent plus ! Ouin, ouin, ils ne veulent pas me voir… Et patati et patata ! Moi, si j’étais à leur place, j’aurais été furax de découvrir que vous étiez partie, comme ça, sans prévenir ! Rancunier comme je suis, je n’aurais pas cherché à savoir ce qui vous était arrivé ni même pourquoi vous aviez pris cette décision. Quand bien même j’aurais fini par découvrir où vous créchiez, j’aurais mis mon point d’honneur à ne pas vous donner signe de vie. Et puis quoi, encore ?!

Je ménageai volontairement une pause, de façon à ce qu’elle encaisse ce que je venais de déballer. Puis, avant qu’elle ne puisse faire le moindre commentaire, j’enchaînai avec passion :

– Mais bon, faudrait pas inverser les rôles : c’est vous qui les avez laissés, pour le coup. Et maintenant, vous vous plaignez de ne pas avoir de leurs nouvelles ? Bordel, vous êtes leur mère ! Appelez vos enfants, dites-leur qu’ils se sont comportés comme des petits ingrats égoïstes. Expliquez-leur que vous avez été blessée par leur attitude et que si vous avez pris la décision de partir c’est tellement vous souffriez de leur indifférence et de l’absence de leur père. Ce sera sûrement plus constructif que de rester à pleurnicher sur votre sort et vous imaginez les raisons qui font que vos enfants ne vous contactent pas. Au moins, vous serez fixée une bonne fois pour toutes, et eux aussi.

Ah, que ça faisait du bien de cracher mon avis à la face de cette petite pomme flétrie ! Si elle voulait de la compassion, elle aurait mieux fait de s’adresser à quelqu’un d’autre !

Elle fourra son sachet dans son cabas, puis se leva. Je lui avais cloué le bec, et j’en étais très fier. Elle avança de quelque pas, puis fit volte-face. Elle m’adressa un magnifique sourire et, d’une voix très douce, me dit :

– Vous aussi, un jour, vous rencontrerez l’amour, et à votre tour, vous vous construirez de beaux souvenirs. Pour cela, il vous suffit d’y croire et d’ouvrir le champ des possibles.

Puis, elle me tourna le dos, s’éloignant à petits pas. Avant de disparaître au coin de la rue, elle agita la main comme pour me dire au revoir.

Et merde ! Elle avait eu le dernier mot.

 

 

 

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Pierre Delphin
Posté le 15/01/2022
Je ne commenterai pas votre écriture, toujours belle, sensible.
Parfois je me suis demandé si la méchanceté n'était de la gentillesse qui n'a pas su, pas pu s'épanouir.
vous exprimer bien combien il est difficile, illusoire de porter un jugement sur les autres.

je file au chapitre 3
Didie Clau
Posté le 16/01/2022
Merci beaucoup pour ce commentaire. La nature humaine est d'une grande complexité, mais c'est aussi ce qui en fait sa richesse et sa diversité. Tant de choses se cachent parfois sous des apparences trompeuses et en grattant le vernis protecteur on trouve souvent de très belles choses... Porter un jugement est (me semble-t-il) facile et rapide ; connaître et comprendre l'autre demande du temps, de l'écoute et beaucoup d'attention.
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