Au pied de la tour végétale, Mizu chercha à se remémorer d’autres détails qui l’aideraient à arriver à destination.
Elle reformula les paroles de sa mère dans sa tête…
" Une fois de l’autre côté, dirige-toi vers la forêt végétale… à son point le plus haut, tu verras… "
Le début des instructions venaient sans peine, mais impossible de se souvenir du reste. Son souvenir se noyait sous les cris enthousiastes de ses frères et sœur.
Elle avait déjà oublié les recommandations que sa mère lui avaient faites… maudite soit sa mémoire de poisson-bulle !
Un nouveau frisson parcouru son corps. Mais elle refusa de céder à la panique. Elle réfléchit vite : en gagnant de la hauteur elle y verrait peut-être plus clair ?
C’était plus de l’auto-persuasion qu’une véritable décision. Sauf qu’en grimpant dans la tour, il fallait qu’elle se résolve à l’évidence : rien ne lui revenait en mémoire.
Lorsqu’une autre jeune fille lui adressa la parole accompagné d’un énorme sourire.
"Bonjour ! Toi aussi tu cherches l’Atelier, n’est-ce pas ?"
Mizu resta interdite un instant, prise au dépourvue, avant de répondre par l’affirmative.
"Je le savais ! En même temps, la présence de ton badge aide beaucoup à le deviner ! Rheyn ! Elle aussi elle va à l’Atelier. "
Une jeune fille, la peau pâle et l’air sombre suivait la première.
" Super ! Tu sais comment y aller ? Moi, j’ai demandé X fois à la réception, mais j’ai jamais eu de réponse".
Mizu fit non de la tête. Elle n’avait pas l’habitude qu’on s’adresse à elle directement. Elle était un peu gênée.
"Forcément qu’ils ne te diront rien, Rheyn, l’entrée de l’Atelier est une énigme. Pour pas que n’importe qui puisse y entrer. Les hôtesses ont dû te prendre pour une dangereuse fanatique."
Mizu laissa échapper sa surprise : "Ah bon ?"
"Non, mais sérieux, les filles ! Vous débarquez ou quoi ? C’est inscrit en gros sur la convocation !"
Peut-être était-ce vrai. La mère de Mizu s’était chargé de faire toutes les démarches à sa place, jugeant sa fille inapte à le faire elle-même.
"En revanche, j’ai oublié d’apporter mes papiers… du coup c’est moyen-moyen. Et Rheyn ne les a pas non plus. Tu les aurais pas apportés, toi, par hasard ?"
Mizu sorti son collier par instinct. Mais se sentie gênée.
"J’ai mes notes à l’intérieur. Mais je ne peux plus l’utiliser depuis que je suis ici… "
“Eh ! Mais c’est… ! Je vois. Attends. Donne-moi ta main.” Elle détacha son badge illustrant le logo de l’Atelier avant de la piquer à son index.
"Aïe ! " Mizu scruta suspicieusement la jeune fille sans rien dire.
“Essaie maintenant ? “
À travers la minuscule fente, Mizu sorti un peu de son flux pour atteindre la perle de son collier en forme de goutte d’eau et l’ouvrir comme une clé. De là, elle avait accès à toute ses "affaires".
“Ça fonctionne !”
“C’est normal, reprit la jeune fille. Quand tu es arrivée dans ce monde, une fine pellicule de peau s’est développée autour de ton être. Du coup, tu n’avais pas accès à ton flux, je me trompe ? Cette micro-fente te permettra d’utiliser certains de tes pouvoirs tant qu’elle existe. Si tu cicatrise, il faudra te repiquer.
“Rheyne” siffla. "Eh beh ! T’en sais des choses, Didi !"
Elle rit de bon cœur : c’est vous qui n’êtes pas douées >w< ! "
Mizu observa ces deux jeunes filles semblant très à l’aise, fascinée.
La jeune fille reprit : au fait, maintenant tu dois avoir accès à tes données, non ?
“Oui !” Simple perle en apparence... celle de Mizu était constituée de matière temporelle pure. Elle tenta de la toucher pour retrouver l’instant de l’information manquante, tout en cherchant à éviter l’attention. Mizu les trouva sans peine.
Sans un mot, elle utilisa machinalement son flux pour illustrer ses propos :
“Apparemment, la clé de l’entrée à l’atelier du monde est la résolution de cette énigme :
Voir, Percevoir, Concevoir”
“Génial ! On va enfin pouvoir avancer ! Merci beaucoup, euh… Au fait, comment tu t’appelles ? Moi c’est Elodie et elle c’est Laurence. Mais tu peux nous appeler Didi et Rheyn. C’est vraiment cool que tu sois là, tu vas nous sauver la vie ! :3
“Moi c’est Mizu.” répondit-elle simplement.
Un large sourire lui fendait le visage : elle s’était faite ses premières amies.