On pourrait croire qu’être membre d’une famille royale donne des avantages substantiels, mais c’est oublier les responsabilités qui incombent à la couronne. De plus, lorsque vous n’êtes qu’un obscur cousin éloigné, la plupart du temps vous pouvez vous asseoir sur les privilèges, il ne reste que les embêtements. C’est comme ça que je me retrouve fourré dans des situations désagréables comme celle d’aujourd’hui. Je pris une grande inspiration avant de pousser la porte.
— Votre altesse, nous l’avons ramené, déclarai-je en regardant mon roi.
Je me tournai vers mes compagnons, et fis un geste pour indiquer à Dwalin de poser le gamin elfe. Celui-ci, frôlant son père sans s’en soucier, se précipita dans les bras de sa mère. Le père me toisa avant de se tourner vers son homologue.
— Comment puis-je être sûr que vous n’êtes pas l’instigateur de l’enlèvement du prince Fëanor ? Peut-être est-ce juste une mascarade pour vous faire bien voir ? Espériez-vous m’attendrir en me ramenant mon fils ? Pour faciliter la signature de l’accord ?
J’ignore comment mon cousin réussit à seulement rougir face à une telle avanie. Tout comme moi, tous les nains de la salle étaient déjà en train de sortir leurs armes. Cependant notre roi leva la main droite et ferma le poing, nous nous figeâmes face à ce geste de commandement. Il n’a pas eu à regarder autour de lui avant de baisser la main, désobéir à son roi aurait été un déshonneur encore bien pire que cette insulte.
— Je vous assure que toute la lumière sera faite sur cet enlèvement, affirma-t-il, après cela, j’espère que nous pourrons reprendre les pourparlers sereinement.
Alors que son regard passait sur moi en parcourant la salle, je lui fit un signe discret pour lui indiquer que nous avions trouvé quelque chose.
— Kirion, avez-vous trouvé des indices qui pourraient permettre de savoir qui se cache derrière tout ça ?
— Je ne suis pas sûr votre altesse, nous avons trouvé ce parchemin parmi les affaires de leur chef, dis-je en sortant ledit parchemin d’un sac, mais je ne connais pas cette symbolique, il s’agit probablement d’un code.
Je n’aimais pas ce subterfuge. Même si mon elfique n’était pas très bon, je savais que ce document prouvait l’implication de l’un des proches conseiller de leur roi. Le roi elfe tendit la main, mon cousin laissa faire en changeant son mouvement pour orienter sa main vers l’autre roi plutôt que de recevoir le document. Je dois reconnaître son sang-froid, il resta impassible en parcourant le message des yeux. Il se tourna vers moi.
— Avez-vous noté une quelconque particularité chez les bandits qui avaient enlevé le prince ?
— Non, votre altesse, c’était un groupement disparate d’humain, le genre de bandit qui prolifère sur tout le continent.
La réunion fut rapidement ajournée. Ces perfides elfes purent faire le ménage dans leurs rangs sans jamais avoir à admettre que leurs dissensions internes avaient failli gâcher des mois de négociations. J’aurais préféré confronter ces beaux-parleurs maniérés et sans honneur. Cependant je sais que la diplomatie ne fonctionne pas comme ça. Je fus félicité par mon cousin Graham en privé, puis publiquement. Et le roi elfe m’offrit, probablement à contre-cœur, un titre honorifique. Les accords finirent par être signés et permirent quelques années de paix.
Les temps avaient changé, la devise du roi Winston “La guerre plutôt que le déshonneur” était un lointain souvenir. Certains voulaient voir cette époque revenir, je ne savais pas quoi en penser. C’était sans importance, personne ne me demandait mon avis.
:D
Le roi elfe tandis la main
-> tendit
Les relations entre les elfes et les nains, tendues ? Quoi de plus normal. Qu'ils essayent de les apaiser est une bonne chose ! Vive la diplomatie.
J'ai corrigé la faute, merci.
Bien que le thème de l'inimitié entre elfes et nains soit un classique, j'espère être parvenu à un texte plaisant à lire ^^;
à bientôt