Wilder me tournait autour pendant que je me préparais pour ouvrir le coffre.
— Je croyais que tu étais télépathe, tu ne pourrais pas simplement lire le code pour déverrouiller ce coffre dans l’esprit de Thaddeus ?
— La version courte, c’est «non, je ne peux pas», répliquai-je en soufflant d’exaspération, la version longue tu y as déjà eu droit, mais comme tu refuses de comprendre, cela ne sert à rien que je te la resserve.
— Je t’ai déjà dit que je pouvais le forcer.
— Et je t’ai déjà répondu que ce serait le dernier recours. Nous ne devons pas laisser d’indications de notre passage. Cela ferait échouer le plan. Je préfère éviter de prendre des risques inutiles.
— Même si j’étais novice au point de laisser des traces, j’aurais cru qu’une magicienne de ton calibre pouvait facilement effacer d’éventuelles rayures ou autres marques faites par mes outils, non ?
— C’est justement pour ça que c’est moi qui manie la magie. Tu n’as pas la moindre subtilité ! Lancer un sort de manière indétectable est très complexe.
— Mais, c’est ce que tu es sur le point de faire de toute façon. Lancer un sort pour voir dans le futur proche quelle combinaison tu vas faire…
— Premièrement, je ne vais pas voir l’avenir. C’est beaucoup plus difficile et ce n’est pas fiable. Je vais observer le passé. Deuxièmement, je n’ai pas envie de perdre encore du temps pour essayer de faire rentrer dans ton esprit étriqué le savoir nécessaire à la compréhension du sujet. Assimile seulement que le sort est plus facile à masquer. Maintenant, si tu pouvais arrêter de me déconcentrer, c’est-à-dire te taire, peut-être qu’on pourrait finir la mission.
Wilder fit silence. J’achevais mes préparatifs et lançai le sort. Après quelques secondes à visualiser mentalement la dernière fois où Thaddeus avait ouvert son coffre, j’ai reproduit la bonne combinaison avec la molette. Wilder a permuté les documents et nous avons pu repartir en remettant toutes les choses à leurs places. Nous n’avions laissé aucun indice, de parfaits fantômes.
Quelques heures plus tard, pendant que nous attendions le contact devant nous payer le solde, Wilder tenta encore de lancer une conversation. Il ne comprenait décidément rien, ses efforts pour me draguer étaient voués à l’échec.
— Tu peux me rappeler pourquoi on a fait cet échange ?
— Tu l’as fait pour l’argent. Si tu t’intéressais à la politique, tu n’aurais pas oublié l’enjeu.
— D’accord, tu m’as eu, répondit-il en me souriant, après cette fructueuse première collaboration, quand aurons-nous l’occasion de retravailler ensemble ?
— Avec un peu de chance, jamais.
J’aurais dû me rappeler qu’il ne faut jamais compter sur la chance.
Les gens qui considèrent que l'informatique est facile, que l'idée d'appli qu'ils ont peut être réalisé en quelques jours, et qu'il suffit que je me motive pour nous rendre riche tous les deux, ça n'existe pas, je le saurais ^^;
Maintenant, si tu pouvais arrêter de me déconcentrer, c’est-à-dire te taire. Peut-être qu’on pourrait finir la mission.
→ Pour une fois, tu as trop scindé. Ça serait mieux en « Maintenant, si tu pouvais arrêter de me déconcentrer - c’est-à-dire te taire - peut-être qu’on pourrait finir la mission. »
Wilder fit silence, j’achevais mes préparatifs et lançai le sort.
→ A séparer en deux phrase et « achevai »
ses efforts pour me draguer était voué à l’échec
→ ses efforts pour me draguer étaient voués à l’échec
J’aime bien le ton de ce chapitre. C’est léger. On est dans sa tête. On comprend bien ce qui se passe et son lien avec le blaireau à côté d’elle (dont on se demande quand même pourquoi il est là. Elle aurait tout aussi bien pu y aller seule, non?).
Merci pour la relecture.
Comment ça ? trop scindé ??? Comment je sais sur quel pied danser maintenant ?????
Ne puis-je pas mélanger imparfait et passé simple pour suggérer que les deux actions n'ont la même vitesse ?
Sur l'inutilité du "casse-pieds" (il ne faut pas dire "comic relief" ?), il s'agit d'un plan de secours. On peut aussi supposer qu'il a été utile pour des parties "moins critique" que le coffre.
à bientôt
Sa présence peut en effet être expliqué de bien des manières. Je te titillais plus qu'autre chose ;)
Bonne année au fait !