Duel

Par Sebours
Notes de l’auteur : Dernier chapitre ajouté pour Ugmar ... jusqu'à nouvel ordre. ;)

Contrairement aux idées reçues, chez les elfes, le duel n’est pas l’apanage de la première caste. Sous la bannière de Batum-Khal, toute personne flouée peut provoquer en duel son opposant. Cependant, en dehors des gens du sang, les castes sont généralement organisées de manière hiérarchisée (ordres religieux, commandement militaire, guildes …) ce qui nécessite respect et discipline. Ainsi on ne constate des fréquents confrontations que dans la première et la dixième caste. Les nobles ont développé une culture du duel tandis que les proscrits pratique plus pragmatiquement une culture de la rixe et de l’échauffourée.

« De la culture du duel en pays elfique »

Traité sur les sociétés du bouclier-monde

du maître architecte Vinci

Le lendemain de la grande fête, Pimdap déboula en pleine réunion des hauts dignitaires des différentes délégations.

« Maître négociant Bivot ! C’est une catastrophe ! On m’a volé mon bien le plus précieux ! Il faut agir immédiatement ! Fermez les portes de la cité ! Bloquez tous les départs ! Le scélérat qui a commis ce forfait ne doit pas s’échapper, de quelque peuple qu’il soit ! »

Une vague de plaisir inonda les veines d’Ugmar. Le petit Ome s’était acquitté avec brio de sa mission. A présent, le grand chambellan devait jouer son rôle.

« Il est hors de question qu’un simple gnome impose ainsi ses volontés pour un simple délit mineur ! Nous retenir ainsi prisonniers de la cité constituerait un acte guerre ! C’est une chose grave en pleine trêve séculaire ! Le maître négociant Bivot ne serait pas suffisamment imprudent pour générer un tel incident diplomatique ! Mon roi, vous ne pouvez laisser faire une tel ignominie ! Princesse Epiphone ! Vous partagez ma position ! D’autant que si vol il y a eut, le criminel se trouve certainement déjà loin d’ici ! »

Tous acquiescèrent aux déclarations du grand chambellan. Les délégations ne seraient pas retenues à Slalve. Pimdap pourtant continua à protester.

« Mais ! Maître négociant Bivot ! J’ai été volé ! On vient de me dérober mon outil de travail ! Qu’allez-vous faire pour m’aider ? »

«Hihihi ! Ma foi, nous pouvons toujours mener une enquête. » proposa le sage Bivot.

« Voulez-vous que Slymock, mon assistant personnel vous assiste dans cette mission, cher maître Bivot ? » suggéra le machiavélique baron.

« Ma suivante, Iphigénie participera aussi. Ainsi, vous ne pourrez pas nous accuser d’ignorer votre désarroi, gnome Pimdap ! » ajouta la princesse Epiphone.

Cette intervention confirma à Ugmar que Ome avait sollicité l’aide des dryades. Il faudrait donc attendre son retour à Zulla pour savoir ce que le dernier né avait marchandé. En tout cas, le peuple elfe se trouverait rapidement laver de tous soupçons par le truchement de l’habile Slymock.

Après l’établissement officiel du comptoir elfo-dryade à Slalve, le Grand Chambellan trouva le trajet de retour vers Zulla interminable. La chose paraissait étrange pour un être immortel dont l’existence dépassait les trois millions d’années. La délégation avança si lentement que Slymock eut le temps de clore l’affaire du vol et de rejoindre son maître avant l’entrée dans la capitale du royaume. Le grand chambellan se trouvait presque à court de fioles de bromure. Pour canaliser son esprit, il s’était focalisé sur une nouvelle manigance. Il s’en entretint avec son maître espion.

« Slymock, le bruit court que Goddefroi de Bordura ets un coureur de jupons et qu’il s’extirpe de situations compliquées parce qu’il est un bretteur émérite. Peux-tu me confirmer cela ? »

« C’est le cas, en effet, mon Seigneur. Comme il fait partie de notre camp politique et que de plus, il connaît la route du territoire des dragons, j’ai toujours plus ou moins couvert ses actions controversées. Ai-je mal fait, mon Seigneur ? »

« Bien sûr que non Slymock ! Au contraire ! Par contre, je voudrais que tu le convoques à Zulla. Il désire revenir à la capitale et de s’y faire une place. Je m’arrangerai pour qu’il se trouve à maintes reprises en présence de Madeleine de la Tour de Jade, pour la préparation d’une quelconque festivité. Toi tu feras courir la rumeur d’un adultère commis par Madeleine avec Goddefroi. (L’idéal serait d’inciter Goddefroi de commettre l’acte, mais je doute qu’il soit attiré par Madeleine. On dirait une gnome tellement elle est rachitique et voûtée !) Face à cet outrage public, Darius de la Tour de Jade sera obligé de provoquer Goddefroi en duel. Comme celui-ci est un jouteur doué il tuera certainement Darius. Dans le cas contraire, je te saurais gré de réaliser un procès exemplaire ! »

Ugmar avait pensé à tout. Dans les deux cas, il éliminait un autre héritier à la couronne des elfes.De plus, cela lui permettait de confirmer la valeur de Goddefroi et l’intérêt de le soutenir dans son ascension politique et mondaine.

Slymock manœuvra de main de maître et en moins d’un mois après, le bon roi Roll enterrait son cousin Darius de la Tour de Jade. Le souverain fut profondément marqué par l’évènement. Il força Madeleine à abandonner tous ses biens terrestres et à rejoindre l’ordre des fils de la lumière. Sur intervention du grand chambellan, il ne proscrit pas Goddefroi mais assigna strictement celui-ci à la gouvernance de Bordura. Cette décision prenait de court Ugmar pour la première fois depuis bien longtemps. Jamais il n’aurait pensé que son indolent roi prendrait un jour la moindre décision énergique sous le coup de la colère.

Goddefroi se sentait flouer. En privé il protestait énergiquement, allant jusqu’à menacer le grand chambellan de révéler tous les secrets qu’il connaissait. Ugmar voulait lui piétiner sa petite figure de prétentieux, mais les rasades de fioles lui permettaient toujours de reprendre à temps son self-contrôle. S’il était intelligent, le comte de Bordura comprendrait d’ici quelques semaines que le bannissement à vie ne pouvait être que très temporaire dans l’existence d’un elfe. Dans le cas contraire, personne n’irait le pleurer si cet ambitieux venait à être assassiné. Et entre les cocus, les veuves et les orphelins, les candidats ne manqueraient pas. Slymock n’aurait qu’à leur fournir l’opportunité.

L’épisode du duel permit à Ugmar de patienter jusqu’au de Ome et du prince Hector. Dès le lendemain matin, l’apprenti espion effectua son rapport.

« J’ai attendu une bonne partie de la nuit, caché dans un recoin de l’atelier jusqu’à ce que Pimdap rentre. Il était tellement drogué que le dépouiller a été un jeu d’enfant ! Comme prévu, je suis parti avec la délégation dryade afin de vous disculper si j’étais découvert. Une fois arrivé à Aquira, j’ai embarqué sur une goélette que le Prince Hector nous avait affrétée. Nous avons vogué jusqu’à Anulune et de là, chevauché jusqu’à Zulla à dos de licornes. Je n’ai rien remarqué dans conversations entre Hector et les équidés. »

« Et les ciseaux ?!! Tu les as ? Où sont-ils ? » s’empressa Ugmar exaspéré d’attendre.

« Et bien, Sir Ugmar, j’ai dû partager le secret des ciseaux universels avec Hector. »

« Donc tu les lui as laissé ! »

« Non Sir Ugmar, j’ai dû les partager ! » Ome présenta alors une moitié de paire de ciseaux. « J’ai fait l’essai. L’objet n’a rien perdu de son tranchant ! Et nou savons qui possède l’autre morceau. »

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Peridotite
Posté le 20/10/2023
Coucou Sébours,

Ome a réussi à dérober les ciseaux au gnome qui vient s'en plaindre auprès d'Ugmar. Comme il les a dérobés avec l'aide de Hector, il a dû les couper en deux.

Je n'ai pas bien saisi en quoi le duel décrit au milieu du chapitre était lié au vol des ciseaux. Qui est ce nouveau personnage qu'Ugmar veut voir mort ? Tu m'as perdu sur ce coup-là.

Je me pose des questions quant aux gnomes (et aux peuples plus mineurs, moins puissants disons) et aux guerres lemniscates. À priori, leur peuple se lancera aussi dans les guerres lemniscates a la fin des temps. Ésperent-ils aussi gagner ? Ils n'ont aucune chance en vrai contre des civilisations comme celle des Nains ou des Elfes par exemple. Y a-t-il des dieux qui les soutiennent ? En fait, est-ce que tout ce beau monde est au courant pour les guerres lemniscates ? Je suis toujours sur l'idée qu'ils sont tous des pions sur le grand échiquier des dieux, mais plus je lis, plus je me dis que ton récit traite davantage des liens (de pouvoir) entre les différents peuples et moins à leur préparation aux guerres lemniscates. Est-ce que tu as perdu de vue l'idée du jeu des dieux ?

Mes petites notes, surtout 2-3 coquilles :

"Il faut agir immédiatement ! Fermez les portes de la cité ! Bloquez tous les départs ! Le scélérat qui a commis ce forfait ne doit pas s’échapper, de quelque peuple qu’il soit ! »"
> 😄 Je sais pas si c'est voulu mais cette tirade m'a fait rire. On dirait un poulet sans tête ce gnome !

"Mon roi, vous ne pouvez laisser faire une tel ignominie ! "
> bizarre cette phrase, pourquoi Ugmar dit-il ça ? Tu ne nous as jamais présenté le roi et tout porte à croire que c'est Ugmar qui règne. Il décide de tout. C'est la première fois qu'il réfère à un roi (à part peut-être le tout premier chapitre ?)

"Goddefroi de Bordura ets un coureur de jupons"
> typo

"Il désire revenir à la capitale et de s’y faire une place"
> un "de" qui traine

"jusqu’au de Ome et du prince Hector."
> retour ? (il manque un mot)

"Et nou savons"
> typo
Sebours
Posté le 28/10/2023
Bonjour Peridotite.

Enfin de retour de congés.

Tes commentaires me font comprendre que une bonne partie des chapitres que j'ajoute sont superflus. Pour Ugmar, je tentais de montrer qu'il manipulait tout le monde et qu'il menait toujours plusieurs entreprises de front.

J'ai développé le perso du roi Roll (je changerai ce nom) sur le tard. Une sorte de roi indolent et bienveillant avec Ugmar en premier ministre sinistre. Un peu comme Louis XIII et Richelieu dans les trois mousquetaires.

J'écris aussi tous ces chapitres pour développer un peu gnomes, fées et satyres. Plus j'avance dans cette deuxième salve de chapitres, plus je suis convaincu qu'à terme, il faudra condenser. Je devrais fusionner des chapitres voir en supprimer.

En tout cas, ton regard extérieur me permet d'identifier les points sur lesquels travailler! Merci encore pour tes commentaires.
Peridotite
Posté le 30/10/2023
Je sais pas s'ils sont superflus. Je vais les lire pour voir.

Je ne pense pas que ce soit nécessaire de multiplier les loops avec Ugmar. Je te conseille de choisir un arc narratif et de le développer à fond, avec ramifications si besoin, mais pas d'aborder 50 affaires de front, sinon on ne suit plus. On verra alors qu'il est sur plusieurs fronts pour résoudre un (seul) truc.

Le roi, le conseil et la cour de manière générale sont amenés très tôt, dès le premier ou le deuxième chapitre si je dis pas de bêtise, mais pendant très longtemps tu ne reviens plus dessus donc on a tendance à oublier. Or, leur relation peut être intéressante. Là on se dit qu'Ugmar a pleins pouvoirs et fait un peu ce qu'il veut.

Je trouvebque c'est une bonne idée d'aussi développer le peuple des fées, satires etc mais à voir comment ça s'imbrique avec la trame principale.
Sebours
Posté le 30/10/2023
C'est pour ça que je rajoute des chapitres. Pour développer mes idées et concepts. La phase la plus difficile pour moi sera la suivante pour synthétiser et ne garder que le bon.
Autant sur Ugmar, je trouve mes ajouts inutiles finalement, autant sur Ome (l'histoire de ses ancêtres) et sur Gal (dév de la civilisation orc) je trouve ma démarche enrichissante pour l'histoire.
Le danger, c'est de mettre trop de trucs et de perdre le lecteur, tu as raison.
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