Tout était encore flou. Connor venait de se réveiller, mais il ne savait plus pourquoi ou comment. Flora le lui rappela cependant rapidement. Ses cris aigus ressemblaient à ceux que feraient des chauve-souris enfermées profondément sous terre et semblaient rebondir sur toutes les parois murales de la cabane dans l’unique objectif de venir provoquer les tympans du jeune bûcheron. Les tympans qu’il fut contraint de se protéger. Les bougies fumaient encore dans la sombre chambre indiquant la jeunesse de la nuit. En boule de l’autre côté de la couchette, Flora criait à en perdre la raison. Tous ses membres étaient crispés et luisaient de sueur malgré l’absence de lumière. Entre chaque cri, une respiration plus qu’haletante prenait place. Entre chaque cri, le torse de la jeune femme se gonflait comme un ballon avant de se dégonfler brutalement. Entre chaque cri, le son semblait changé. Entre chaque cri, le son semblait être de moins en moins humain comme si la créatrice de celui-ci se transformait en un zombie sanguinaire.
Face à cette situation, Connor sortit rapidement des vapes. Lui aussi luttait contre son corps et sa tête. Ses poils hérissés, ses tympans douloureux et son crâne sur le point d’exploser lui ordonnaient de fuir sur le champ. Mais il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. Doucement, le garçon vint glisser ses bras autour d’elle en la caressant amicalement. Flora tremblaient comme une personne âgée. Son corps se serait vaporisé en grain de sable, Connor n’en aurait même pas été surpris. La main protectrice du jeune homme se plaça au niveau du cœur fou de sa compagne. Il bougeait tellement rapidement. Il bâtait assurément plus vite que les pas d’un cheval au galop. Connor ne voyait pas les yeux de Flora, mais il savait que ceux-ci était grand ouvert et fixait un vide intersidéral à la recherche de l’imaginaire menace.
« Je suis là » Chuchota Connor en renforçant son étreinte.
Après quelques minutes, le silence reprit ses droits sur la pièce, les tremblements devinrent moins intenses et le cœur se calma. Flora se lâcha la tête et s’essuya les yeux qui perlait de petites gouttes. Son corps, lui, demeura encore chaud comme un chaudron de soupe pendant plusieurs minutes. Connor aurait pu se demander d’où une telle chaleur pouvait provenir, mais ce n’était pas le moment.
« Encore ? » Avait-elle réussi à dire après un moment.
« Oui » répondit simplement son amant.