Enfantillage

Par Carl

Au fond, ils n’étaient que des enfants. Ils avaient tendance à l’oublier. Lui, mentait si régulièrement sur son âge qu’il s’emmêlait dans les chiffres. Sans s’en rendre compte, il se vieillissait toujours de quelques années. Elle, se forçait tant à être sage qu’elle négligeait sa jeunesse. Accidentellement, elle passait à côté de toutes les bêtises qu’on lui passait encore.

Et puis parfois, lorsqu’ils étaient ensemble, la naïveté resurgissait d’un tout petit rien, cachée au fin fond de leur cœur respectif. Leurs yeux d’enfants se croisaient. Et les chamailleries commençaient.
Ils se déguisaient, s’envoyaient de la chantilly au visage, se faisaient des grimaces, se chatouillaient.
On les avait entendus se courir après dans l’appartement ordonné. On les avait entendus sauter de fauteuil en fauteuil. On les entendait rire, crier. On entendait les bibelots minutieusement positionnés tomber au sol. Parfois même, ils se brisaient. Mais eux, riaient toujours.

L’ordre ne comptait plus. Le désordre était sans importance. Le monde, organisé ou non, était une aire de jeux. Les pièces, les lieux, paumés ou non, devenaient leur repère. Un refuge à l’innocence.
Quelques minuscules secondes, leurs enfantillages rendaient la vie plus belle.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez