Mecha King Kong
Le King Kong robotique se ramassa sur lui-même et se mit à marcher dans leurs directions. A chacun de ses pas, les agents sentaient le sol trembler. La machine poussa un hurlement électrique qui leur glaça le sang en plus de faire s’envoler toute la population d’oiseau que contenait la forêt.
Gene Redford hurla de toute la puissance contenue dans ses poumons et ses sphincters se relâchèrent (qu’auriez vous fait si un singe robot aux yeux lazers haut de 30 mètres fonçait vers vous hein ??). Toute envie de blaguer quitta l’agent 05 en même temps que le sang de son visage. Il leva sa AK 47 et vida son chargeur. L’agent 40, le visage inexpressif, souleva le bazooka dans son dos, visa l’énormité électronique et fit feu le plus naturellement du monde, un peu comme s’il aurait bu un café.
Les balles du AK 47 rebondirent sur la coque du King Kong sans le faire ralentir. Il couvrait maintenant tout leur horizon et ne ralentissait pas. La roquette fila vers la tête du monstre, et celui-ci se protégea avec son bras. Le projectile explosa et le singe stoppa sa course. La boule de flamme provoquée par l’explosion engloutit son visage et éclaira la scène.
- Bien joué, 40 ! fit le colonel Jones.
Celle-ci glissa son bras dans son dos et en retira une épée médiévale dans un geste souple. Les jambes arquées, elle tint l’arme avec ses deux poignées fermement serrées.
L’agent 05 se pencha vers Gene Redford.
- Ouvre tes yeux, le bleu, tu vas en prendre plein les mirettes, dit-il avec une voix surexcitée.
Le colonel leva l’épée et avança vers le singe mécanique qui écartait les flammes d’un geste lent. Gene remarqua que l’épée était très vieille, elle semblait faite de pierre et rongée par la rouille. Les deux se défièrent du regard.
Le robot King Kong avança vers le groupe d’agent, plus lentement. Chaque pas leur faisait claquer les os, à part le colonel qui paraissait dans un état second.
- 40 ! Dès qu’il sera à la bonne distance, envoi lui un roquette pour le ralentir !
- Ok colonel !
Le King Kong n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres. Il se pencha en avant et sa silhouette engloutit le ciel étoilé.
- Maintenant ! hurla le colonel Jones.
L’agent 40 leva son bazooka et tira une roquette en direction de la face du King Kong robotique. Celui-ci se protégea in-extrémis par son bras métallique et recula de quelques pas. Le colonel Jones s’activa avec sa vitesse exceptionnelle. Elle se jeta vers les jambes du King Kong en faisant tournoyer son épée.
Elle fit un bond gigantesque et redescendit en vitesse vers son ennemi. Durant son saut, elle brandit son épée et hurla quelque chose que Gene Redford ne comprit pas. Son épée sembla exploser l’instant d’après, un puissant rayon de lumière jaillit en effet du manche, et toute la rouille s’envola pour laisser place à une épée magnifique, rutilante et noble. L’image du corps athlétique du colonel Jones propulsé dans les airs, l’épée magnifique fendant la nuit, au milieu des flammes reflétées sur le corps gigantesque du King Kong métallique, s’incrusta dans la rétine de Gene Redford jusqu’au plus profond de son cerveau.
Le colonel Jones abattit alors brutalement l’épée sur une jambe du Kong. Le choc fit naître une explosion multicolore qui fut suivie d’une puissante boule de flamme, et le colonel Jones disparut entre les flammes. Les agents se jetèrent à terre, bousculés par la force du choc.
- Jones ! cria l’agent 12, manifestement inquiet pour la jeune femme.
L’agent 40, allongé par terre, se relevait sur ses deux coudes et tirait une larme, ému par la noblesse du combat. L’agent 05 hurlait d’excitation « Wouhou !!! ». Gene Redford tremblait de tout son corps, le pantalon mouillé, et ne rêvant que d’une chose : se tirer de là le plus vite possible.
Le King Kong mécanique, rongé par les flammes aux visages et à la jambe, trembla et tomba lentement. Il s’écroula à terre, faisant vibrer le sol.
L’agent 12 fut celui qui se releva le premier.
- Allez les gars ! Debout!
L’équipe se releva, à part Gene Redford, visiblement en train de faire une crise d’épilepsie, et bondit en direction du singe géant. La nonchalance avait quitté le visage de 12, il paraissait paniqué.
- Neutralisons le King Kong en premier, et nous irons chercher le colonel après ! hurla-t-il.
Mais il s’arrêta net. A travers le feu, une ombre surgissait. Une épée balaya les flammes, dévoilant une colonel Jones sculptée par la chaude lumière. Elle avait la dignité des guerrières amazones.
Le visage de 12 passa du soulagement au désir évident. Le colonel Jones avait un sourire en coin et dans ses yeux dansait les flammes du combat.
- Agents ! cria-t-elle.
- Oui !!! hurlèrent-ils tous.
Elle leva son épée.
- Allons découper du Mecha King Kong !!!
- Oui !!! répondirent-ils.
- Trop bien ! Mecha King Kong !!! s’excita l’agent 05.
Ils grimpèrent tous (à part Redford qui comatait) sur le singe robot et montèrent jusqu’à la tête. Lorsqu’ils l’atteignirent, celle-ci se releva soudainement, et ils crurent que les yeux lazers allaient les faire disparaître. Au lieu de ça, il ouvrit grand la gueule et un homme en sortit.
Les agents eurent un mouvement de recul.
- Waouh ! Le singe avait bouffé des humains ! s’exclama l’agent 05.
L’homme était maigre, l’air hirsute. Ses cheveux étaient longs et sales, la barbe trop bien fournie, et ses vêtements troués puaient le chien pourri. Néanmoins, ces yeux brillaient d’une lueur féroce.
- Qu’est-ce que vous avez fait à mon mecha bordel ?! cria-t-il.
- Un peu de calme, sir, fit le colonel Jones. Par mecha, vous désignez ce King Kong robot ?
- Non, je parle du pape, ronchonna l’homme qui leur passa devant. Maintenant, je vais devoir le réparer. Putain, faites attentions la prochaine fois bordel !
Et il continua son chemin en multipliant les noms d’oiseaux. Les agents le regardèrent avec un air ébahi.
- Il est complètement taré ce type, dit Jones. C’est lui qui manque de nous tuer et c’est lui qui est énervé.
- Excusez-le, intervint une voix dans leur dos, il tient beaucoup à son mecha.
L’équipe de l’Agence se retourna. Une belle femme sortait elle aussi de la bouche du King Kong métallique. Elle avait l’air de sortir des camps de concentration comme l’homme, mais une certaine autorité émanait de sa personne. La leader, se dit Jones. Elle était vêtue de haillons mais un poncho charismatique recouvrait sa personne. Ses dreadlocks encadraient son beau visage couleur ébène.
- Gloria, se présenta-t-elle. Veuillez nous excuser pour cette entrée en matière. On a d’abord entendu un bruit évoquant un Kong, alors on a balayé avec les lasers. Quand on vous a vu, on s’est rapproché mais vous avez cru qu’on vous attaquez. Belle puissance de feu, en tous cas.
Jones se retourna vers l’agent 05 qui essayait de se faire tout petit. « Quand je t’ai dis que ton rire sonnait comme un King Kong, ducon » souffla-t-elle entre ses dents. Elle se retourna ensuite avec un grand sourire.
- Enchantée, fit-elle. Vous avez un peu de place dans votre mecha ?
- Pour une équipe puissante comme vous ? Bien sur ! Rentrez !
L’homme de tout à l’heure revint, toujours aussi énervé.
- Putain, ils m’ont niqués le pied droit, cette bande de con ! Pas moyen de combattre à présent… Eh ! Les tarés ! apostropha-t-il, vous avez oublié une tapette qui s’est chié dessus. Il chlinge plus qu’une merde de Kong, le pauvre !
- Putain con ! Le nouveau ! s’étrangla Jones.
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A l’intérieur du Kong, l’homme –qui se présenta comme Shoku - s’activait. Dans le cockpit (les vitres constituaient les narines du singe), il appuya sur plusieurs boutons.
A l’extérieur, dans le dos du robot géant, des réacteurs s’activèrent et s’enflammèrent. Des nuages de poussières s’élevèrent. Lentement, puis de plus en plus rapidement, le Mecha King Kong s’envola dans les airs.
- On est obligé de revenir à New-York pour le réparer, grommelait Shoku, parce que là, avec une jambe en moins, on peut se faire niquer par le premier des Kong venus.
- Ouais, ben t’avais pas qu’à nous lasarder, le viet, fit l’agent 05, nerveux (il n’avait jamais aimé prendre l’avion).
- 05 ! gronda Jones.
Le cockpit était assez confortable. On sentait que Shoku et Gloria y avaient passés beaucoup de temps : il y avait des posters (d’un côté, des femmes à poils, de l’autre des hommes nus), des figures, des photographies, une machine à café, un chat mutant (il avait deux queues et une couleur bleutée), des toilettes bouchées, deux matelas usés, des sandwichs à moitié entamés, des cartographies de terrain, quelques tablettes, des paquets de tabacs vides, de la majijuana, etc, etc. Gloria était d’ailleurs en train de rouler un pétard. Dehors, les nuages passaient vite tandis que le mecha volait dans le ciel étoilé, à l’abri. Shoku s’enfuit dans des tunnels métalliques pour aller réparer les dégâts, l’agent 40 et l’agent 12 le suivirent pour lui prêter main forte. L’agent 05 choisit de piquer un roupillon, tandis que Gene Redford se remettait de ses émotions comme il pouvait.
Gloria alluma son pétard, et ses yeux furent éclairés d’une lueur fantomatique.
- D’où venez-vous ? demanda-t-elle.
- Vous ne me croiriez pas si je vous le disais, répondit Jones d’un ton catégorique. Sachez juste que nous sommes ici pour vous aider.
- D’accord, je respecte ça, répondit Gloria en faisant tourner.
L’agent 05 tira une bouffée et ferma les yeux. Jones refusa le pétard, tandis que Redford s’y jeta avidement.
- Expliquez-nous un peu comment vous vous êtes retrouvé là, invita Jones.
- Oulà, c’est une longue histoire. Ca va faire prêt de vingt ans que les Kings Kongs règnent sur Terre. Tout a débuté un soir d’été. Comme la plupart des américains, nous reposions nos cerveaux devant la télé, quand un flash d’information s’afficha sur tous les écrans du continent. Un gorille énorme était aggripé à une tour de New-York et se tapait le torse. On était tous choqués, mais notre première pensée fut : « ils font la promo d’un nouveau film sur King Kong ? ». Eh bien non, ce premier Kong était en fait un jeune adolescent Kong qui faisait le mariolle. Des centaines et des centaines arrivaient par la mer et envahirent la ville. Les adultes faisaient plus de trente mètres de haut et étaient dotés d’une force terrible. Ils mirent la ville à feu et à sang et se répandirent sur tout le continent. Malgrè la plus puissante armée du monde, les Etats-Unis n’arrivèrent pas à vaincre ces légions de Kong. Ils en arrivaient toujours plus, certains mesuraient plus de cinquante mètres ! Ils ont bien sortis de leurs Zone 51 un Godzilla, mais il s’est vite fait engloutir de gorilles furieux qui l’ont massacré à coup de poing. Peu à peu, ils se sont propagés dans le monde entier, détruisant notre civilisation. On ne sait pas combien nous sommes. A New-York, notre fief, on ne doit pas être plus de cent. Dans une ville qui comptait plusieurs millions d’habitants !
- Et ce mecha, il sort d’où ?
- Ca, ce fut la dernière réponse de l’armée. Créer des robots géants un peu comme dans ces dessins animés japonais d’antan, ah, fit-il avec un air las, qu’est-ce que je donnerai pour en revoir quelques uns…
- Mais… fit Redford, ce que je ne comprends pas, c’est où est passé l’Agence ? Si on est dans un monde parallèle, l’Agence doit bien exister non ?
Gloria se retourna vers lui avec un air confus.
- Qu’est-ce qu’il raconte celui-là ? demanda-t-elle.
- Rien, il déconne, il a trop fumé, la rassura Jones en faisant les gros yeux vers Redford.
Celui-ci comprit et choisit de se taire. Il imita l’agent 05 et s’endormit.
- Vous en êtes où maintenant ? demanda le colonel.
- Comme je te l’ai dis, on a établi notre base à New-York, qu’on arrive à peu près à défendre. On a en effet récupéré quelques mecha King Kong qu’on a réparé et qui font la différence. On fait quelques incursions dans l’arrière pays pour sauver des survivants – c’est ce qu’on faisait avec Shoku quand on vous a rencontré. Les Kongs se tiennent à l’écart, pour l’instant. Dans l’ensemble, ils sont assez stupides, et avec une bonne stratégie on se maintient en vie. Mais pour combien de temps ? Leur chef, Harambé, est d’une intelligence terrible, et il nous donne du fil à retordre. Heureusement que le reste des singes est trop stupide pour qu’ils élaborent des stratégies dignes de ce nom. Si on arrive à tuer cet Harambé, je suis sure qu’il y a une chance pour gagner. Enfin, pour l’instant, ils se tiennent tranquille, mais mon intuition me dit que c’est le calme avant la tempête…
En finissant sa phrase, Gloria baissa les yeux et laissa sa façade s’effondrer. Jones sentit alors toute la fatigue et l’horreur des dernières années passées à combattre les Kong.
- Gloria, vous avez ma parole qu’on fera tout pour vous aider, dit Jones d’une voix vibrante.
Gloria releva la tête et ses yeux brillèrent de férocité. Les deux femmes se serrèrent la main à la lueur de la pleine lune, visible à travers les trous de nez du mécha King Kong.
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Ils furent tous réveillés par une alarme surpuissante. Elle hurlait « Houba ! » à travers tout le mecha King Kong. L’équipe de Jones fut plus prompte à se réveiller. Ils remuèrent Gloria et Shoku qui émergèrent lentement. L’agent 05 leur colla deux baffes qui les boostèrent.
- Va voir sur les écrans, je vais voir à la fenêtre, ordonna Gloria.
Elle se dirigea vers les fenêtres.
- On est devant New-York, encore en hauteur, mais je ne vois pas ce qui peut choquer l’alarme.
Shoku s’affairait aux ordinateurs. Il les manipulait avec la vitesse de l’expert. Gene Redford se tenait accoudé aux murs, encore un peu faible. Le nouveau se disait qu’il n’avait jamais connu un enfer comme celui là, l’Afghanistan, à côté, c’était le bac à sable. Intérieurement, il priait pour que la mission finisse au plus vite et qu’elle se termine en douceur.
- Merde, il y a plein de Kongs !!! hurla Shoku.
Gene faillit s’évanouir.
- Je les vois ! Ils ont vaincus les premières défenses de la ville, annonça Gloria.
Elle laissa approcher Jones pour qu’elle jette un coup d’œil. Ils étaient environ à cinq cent mètres de hauteur. Le colonel vit plusieurs singes géants dans les rues ou sur les toits, faisant tomber des immeubles par leurs seules forces.
- Shoku, fais-nous descendre un petit peu, on va leur balancer quelques puissants missiles en passant. On va leur passer au-dessus en allant vers le centre de la ville, là où il y a le reste des nôtres.
- Ca marche, boss ! fit Shoku en se jetant sur les manettes.
Dans le cockpit, la gravité s’inversa et les agents durent se raccrocher à quelque chose pour éviter de tomber, O5 eut le malheur d’agripper le chat. Le mecha King Kong amorçait sa descente. En appuyant sur plusieurs touches, Shoku largua quelques missiles qui sortirent du cul du singe métallique.
Les explosions noyèrent les singes géants dans un maelstrom de feu.
- Yeah ! Prenez-vous ça, bandes de singes enculeurs de bananes pourries sorties du cul de vos mères !!! hurlait-il en larguant tout son stock, de la bave coulait de sa bouche.
Une vingtaine de bombes explosèrent en bas, détruisant environ dix kilomètres carrés d’immeubles. Gloria donna une tape sèche sur la tête de son co-équipier.
- Du calme, Shoku ! Actionne le regard laser au lieu de jouir du napalm, ça nous économisera des munitions.
Celui-ci grommela des insultes dans sa barbe, mais fit ce qu’on lui avait dit. Tandis que le laser s’activait et grillait des Kongs, Jones observait la situation.
Ils se dirigeaient grace au mecha King Kong vers le centre de la ville, où elle voyait des coups de feu. La différence envers le New-York de son univers était impressionnante. L’eau avait recouvert la plupart des rues de la ville, et la végétation avait repris ses droits, des lianes pendaient entre les immeubles, bref on sentait que la civilisation avait disparue. Les Kongs avançaient inexorablement. Il y en avait au moins une centaine.
Le visage de Jones se crispa.
- Merde ! Attention ! Accrochez-vous ! cria-t-elle.
- Quoi ?! s’exclama Gloria.
- Un Kong arrive !
Effectivement, Shoku, occupé à griller du singe, n’avait pas correctement dirigé le mecha, et ils étaient passés à côté d’un immeuble à la même hauteur qu’eux. Un Kong avait réussi à grimper la tour à temps et avait sauté pour les atteindre.
Gloria se précipita aux vitres. Le gorille géant avait les poils couleur châtain, la gueule marquée par des cicatrices, un œil aveugle, l’autre œil plein d’une intelligence malveillante. Le visage de Gloria s’empara d’effroi.
- C’est Harambé…
Le chef des Kings Kongs percuta le mecha King Kong, et l’équipage se retrouva projeté dans tous les recoins du cockpit. Les deux singes géants chutèrent librement. La gravité s’estompa dans le cockpit, mais Shoku réussit à atteindre les commandes en se propulsant depuis le visage de l’agent 05.
- Vite, le putain de sa mère ! éructa-t-il.
Il enclencha les propulseurs puissance 10 000, et le mecha King Kong stoppa sa folle chute. La bête mécanique décocha un puissant coup à Harambé, qui s’échappa en grimpant agilement dans le dos du mecha (il était plus petit que le mecha King Kong), à l’aide de ses bras hyper musclés. En deux ou trois mouvements, il arriva à la tête du mecha, qu’il envoya balader d’un puissant coup du bras. L’équipage se retrouva à l’air libre, à la merci du chef des King Kong. Celui-ci les regarda et leur hurla dessus. L’agent 40 réagit avec la vitesse et le calme le caractérisant en soulevant son bazooka et tirant une roquette. Harambé l’évita et sa tête disparut.
- Merde de merde vivante ! hurla Shoku. Il est trop rapide, cette putain de putain de singe enculé ! Couvrez- moi s’il revient !
Shoku se concentra complètement à sa machine, et actionna les manettes avec une vitesse accrue. Le mécha King Kong attrapa Harambé de ses deux mains et le leva en l’air pour lui coller une droite du feu de dieu. Le King Kong cracha du sang, mais profita qu’il n’était tenu que par une seule main pour se libérer d’un coup d’épaule et bondir sur le torse du mecha. Il s’accrocha de ses deux jambes et laboura de terribles coups de poing la carcasse métallique du mecha.
- Putain ! Il va nous faire tomber ! Je vais nous élever ! s’exclama Shoku.
En bas, dans les rues égouttées se réunissaient plusieurs autres King Kong prêt à massacrer le mecha s’il tombait. Mais celui-ci s’éleva dans les airs, propulsé par les réacteurs dans son dos. L’avant-bras du mecha se modifia en une banane géante mécanique remplie de balles de la taille d’un œuf d’autruche. S’il arrivait à décharger sa banane sur Harambé, Shoku aurait gagné le combat. Mais le King Kong fut plus rapide. Il empoigna ses deux mains entre elles, les fit tournoyer et les abattit d’un coup sec et fort sur le mecha qui fut propulsé en arrière.
Le choc fit basculer les agents hors du cockpit, sur la carcasse du robot singe, Shoku et Gloria furent en effet plus rapides à s’agripper dans un cockpit qu’ils connaissaient comme leurs poches.
- On se retrouve au centre de la ville ! hurla Gloria à Jones
- OK !!! répondit celle-ci avant de sombrer dans le vide.
Le mecha King Kong s’écrasa sur un immeuble et faillit tomber par terre, mais l’agilité de Shoku fit la différence : le robot se redressa et s’envola dans les airs vers le centre-ville. Il était néanmoins très mal en point. S’étant rattrapé aux immeubles dans sa chute, Harambé les regarda partir.
Les agents de Jones tombèrent, mais par chance, ils se récupérèrent sur un immeuble. Seul l’agent 40 se foula le pied, à cause du bazooka qui l’avait gêné dans sa chute. De vrais pros.
Le colonel Jones fut la première à se mettre debout. Elle regarda la ville et le mecha King Kong tomber en catastrophe au loin, mais à l’abri. Des vingtaines de King Kong grimpaient aux immeubles et avançaient en direction du fief des survivants.
L’équipe Jones allait devoir traverser tout ça avant de retrouver Gloria et Shoku.