Episode 2 : Un oiseau trop gourmand

Par Isapass
JUJU ET LE BONBON MAGIQUE Episode 2 Juju se trouve toujours dans sa chambre, exactement à l’endroit où il a mis le bonbon orange dans sa bouche. Mais quand on mesure 3 centimètres de haut, tout a l’air très différent. Soudain, Juju entend Maman qui fait du bruit en bas. Maman ! Elle va avoir très peur pour lui. Il ne faut pas qu’elle le voit comme ça ! Pour l’instant, elle le croit sous la douche, mais elle va finir par lui demander de descendre pour le diner. Et elle s’apercevra alors que quelque chose ne va pas. Que faire ? Il réfléchit et décide que seul Benoît pourra l’aider. Il doit le rejoindre chez lui. Ensemble ils trouveront comment redonner à Juju sa taille normale. Mais avant, il va laisser un mot à Maman pour qu’elle ne s’inquiète pas. Avec quoi écrire ? Il ne pourra jamais se servir d’un crayon, ce serait beaucoup trop grand pour lui. Il se rappelle tout à coup qu’il a vu une mine de crayon cassée qui trainait quelque part sur le tapis, ce matin. Elle doit encore être à la même place : devant l’entrée de l’école ! Il va falloir qu’il trouve l’école, comme s’il était dans une véritable ville. Heureusement, il passe souvent des heures à jouer avec ses voitures et à leur faire parcourir toutes les rues de son tapis-ville. Il le connait par cœur, il suffit qu’il se concentre un peu. Jeu du labyrinthe Ca y est ! Juju a trouvé la mine de crayon. Il la prend dans ses bras et la porte jusqu’à un morceau de papier qui s’est perdu sous son bureau. Il écrit le plus gros possible en marchant sur la feuille : « J’ai pris ma douche, je vais dormir ché Benoît. Bonne nuit Maman, je t’aime. » Il met le papier en évidence au milieu de sa chambre. Les deux garçons vont très souvent dormir l’un chez l’autre, et Maman ne devrait donc pas s’inquiéter. Elle sera juste étonnée que Juju lui ait laissé un mot au lieu de le lui dire. Mais comme Juju a fait très attention à ne pas faire de fautes, elle se dira peut-être qu’il a voulu lui montrer ses progrès. Juju a pourtant laissé une faute dans son mot. Peux-tu l’aider à la corriger avant que Maman ne lise le mot ? Et maintenant, en route ! Chez Benoît ! Mais ce n’est pas si simple. Comment Juju va-t-il s’y prendre pour arriver jusqu’à la chambre de son ami ? Descendre par les escaliers ? Mais à chaque marche ce sera comme s’il sautait d’une falaise ! Il risque de se casser les jambes. Il pourrait utiliser le ressort gagné à la kermesse : le placer devant les escaliers, s’accrocher à l’intérieur du ressort, et lui donner l’élan nécessaire pour aller jusqu’en bas. Il se ferait bien secouer, évidemment, mais ce serait plus sûr que de sauter plusieurs fois sa taille à chaque marche. Mais ensuite ? Il devra encore réussir à sortir de la maison, traverser la rue sans se faire écraser par une voiture, entrer chez Marie-Anne et Benoît, et surtout monter les escaliers jusqu’à la chambre de son copain. Cela fait beaucoup d’obstacles à franchir ! Il y a un autre moyen. Mais il est très dangereux. Le fil du téléphone est accroché à l’extérieur de la maison juste à côté de la fenêtre de sa chambre. Il traverse la rue jusqu’à la maison d’en face et il est fixé à quelques centimètres de la fenêtre de la chambre de son ami. Juju le sait parce qu’avec Benoît, ils ont prévu de fabriquer un petit chariot qui pourrait se déplacer le long du câble, pour se faire passer des messages et des petits jouets d’une chambre à l’autre. Si seulement ils l’avaient déjà construit ! Mais il va falloir trouver un autre moyen de parcourir la longueur du fil. D’habitude, il suffit de quelques pas pour aller frapper à la porte. Mais avec sa taille, le parcours risque d’être très long, s’il doit marcher sur le câble ou s’y suspendre. Et sans tomber ! Il doit trouver le moyen d’aller plus vite. Juju se souvient alors que parmi les lots gagnés à la kermesse, se trouve un petit yoyo. Il traverse le tapis pour le retrouver, au milieu des autres objets dispersés. Il contourne le sac de billes, passe entre les 2 balles rebondissantes, longe la boîte contenant la maquette de l’avion, et parvient enfin devant le yoyo. Il essaie de le soulever : pas de problème, l’objet est léger. Il le traîne jusque sous la fenêtre. A présent, il faut trouver comment monter le long du mur et se hisser sur le rebord. Il y a quelques jours, il a collé un dessin sur le mur à côté de son bureau. Il l’a placé très bas pour pouvoir le voir quand il joue sur son tapis-circuit : il y a représenté les feux verts et rouges d’un départ de course automobile. Juju décolle un des coins du dessin et récupère ainsi une boule de Patafix. Sous la fenêtre, il installe le yoyo sur son dos grâce à la ficelle, partage la pâte collante en quatre morceaux dont il entoure ses mains et ses pieds. Il commence son ascension. Il parvient sans mal à grimper le long du mur. Juju a l’impression de s’être changé en araignée ou en mouche. Très pratique ! Le voici debout sur le rebord de la fenêtre. L’étape suivante consiste à dénouer la ficelle du yoyo et à la rattacher moins serrée : ça évitera à Juju de se faire ligoter entre les 2 roues du jouet si la cordelette s’enroule ! Il découvre que pour cette manipulation, sa taille est un avantage. Défaire un nœud avec de toutes petites mains est beaucoup plus facile que d’ordinaire. Puis il place le yoyo sur le fil du téléphone. C’est la plus grande tyrolienne qu’il ait jamais vue. Il passe la cordelette autour de sa taille, l’attache bien serrée… et se lance ! Le yoyo commence à rouler sur le fil de plus en plus vite. Au bout de la ficelle, Juju a l’impression de voler. Il a un peu peur mais il savoure la vitesse et la sensation de légèreté. Il a dépassé le milieu de la rue. Le câble remonte légèrement vers son point d’attache sous la fenêtre de Benoît, et le yoyo commence à ralentir sa course. Juju espère qu’il va aller jusqu’au bout, sinon il devra parcourir la dernière partie du trajet accroché au câble. Malheureusement, la tyrolienne s’immobilise à quinze centimètres du mur. Juju remonte le long de la ficelle à la force des bras. A mi-chemin, il voit un petit oiseau qui se pose sur le fil. L’oiseau regarde le yoyo rouge auquel Juju est suspendu avec un air d’envie. Il le prend sûrement pour un fruit bien mûr ! Un petit bond après l’autre, il s’approche du jouet. Il penche la tête d’un côté, de l’autre. Il se demande probablement si cette chose se mange. C’est un joli petit oiseau. Sa tête est noire et il a du blanc sur les joues. Son ventre est jaune et une raie noire part de son cou vers ses pattes. Le jaune et le noir se mélangent sur ses ailes pour donner une couleur gris bleuté. Juju l’aurait sûrement trouvé très beau, vu d’aussi près, s’il n’avait pas été dans une situation aussi dangereuse, et si l’oiseau n’était pas cinq fois plus grand que lui ! Jeu de l’oiseau : trouve le nom de cet oiseau grâce à sa description. C’est un oiseau qu’on peut souvent observer dans les jardins et les parcs, en France. Tu peux demander de l’aide à tes parents pour chercher sur internet. Tu peux aussi trouver dans un livre sur les oiseaux à la bibliothèque. Trouve aussi pour Juju ce que mange cet oiseau. Avant qu’il ne se décide à essayer de manger le yoyo, Juju se hisse le plus vite possible pour rejoindre le fil téléphonique. Un premier coup de bec fait pencher le yoyo dangereusement. Sur sa cordelette, Juju est secoué comme un prunier et s’accroche très fort pour ne pas tomber. Au-dessus de lui, l’oiseau a l’air très fâché que son fruit rouge ne se mange pas. Il lance des cris furieux, et attaque le yoyo. Juju a très peur qu’il le fasse tomber avant qu’il n’ait pu attraper le câble. Il se balance dans tous les sens, ce qui ne facilite pas son ascension. Plus que quelques millimètres… ça y est, il est à califourchon sur le câble et défait le nœud autour de sa taille, juste au moment où l’oiseau fait basculer d’un grand coup d’aile le jouet qui va s’écraser sur la chaussée. Juju rampe le plus vite possible vers la fenêtre de Benoît, les bras et les jambes serrés autour du fil. Derrière lui, l’oiseau lance des cris contrariés. Puis, c’est le silence… de petites vibrations indiquent à Juju que le volatile se déplace sur le fil. Est-ce qu’il l’a vu et le prend pour un insecte bon à manger ? Juju accélère encore sans regarder derrière lui. Il est tout près de la fenêtre, il va bientôt pouvoir grimper sur l’appui, quand tout à coup, la lumière s’assombrit. Juju tourne la tête et comprend pourquoi : l’oiseau est juste au-dessus de lui et cache le soleil ! « Au secours, crie Juju, il croit que je suis un insecte ! » « Pétard ! Je ne veux pas finir dans un ventre d’oiseau ! » s’exclame Juju, en tendant le bras aussi loin qu’il peut. Ca y est ! Il touche le rebord. Une main, deux mains, il se redresse et pose les pieds sur le câble. Il pousse de toutes ses forces pour se hisser. A peine debout sur l’appui de la fenêtre, il se met à courir, mais tac ! un coup de bec s’abat juste à côté de lui ! Juju s’affole : « Je vais vraiment me faire dévorer ! Je ne suis pas une sauterelle, nom d’une pomme ! » Alors il se retourne, et rugit vers l’animal aussi fort qu’il peut. Jamais il n’a aussi bien imité le lion. Un gros, un énorme lion très en colère sur une colline de la savane. Ca marche : l’oiseau effrayé s’envole aussitôt. « Bravo Juju ! » se félicite-t-il. Il reprend son souffle quelques secondes et attend que son cœur arrête de rebondir en désordre dans sa poitrine. Enfin, il franchit la fenêtre ouverte, et se laisse glisser le long du rideau jusqu’au sol. Il va en avoir des choses à raconter à Benoît ! Mais la chambre est déserte. Il n’y a aucun bruit. Juju aurait-il fait toute cette dangereuse traversée pour rien ? Fin de l’épisode
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Daviken
Posté le 07/03/2018
En ben… C'est Indiana Jones ton Juju.
J'adore ce côté aventure enfantine, que seul un enfant (ou une adulte capable de se mettre à son niveau) est capable d'imaginer.
Vraiment réussi. 
Isapass
Posté le 07/03/2018
C'est tout moi ça : parfois mon fils de 7 ans me regarde avec un air désolé quand je fais l'andouille. Je crois que c'est ma principale motivation pour écrire : pouvoir retomber en enfance :)
Ravie que ça te plaise, en tout cas. J'espere que ça sera le cas pour la suite.
Merci pour ton commentaire 
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