... ("et je raccroche")

Par Liné

Ça me tombe dessus d’un coup. Une matinée ensoleillée, la chaleur caressante des rayons à travers la fenêtre. Le port qui grouille au loin, pris d’assaut, les touristes qui s’affairent à leurs vacances comme autant de fourmis pressées de découvrir une autre fourmilière. Je change les draps de ma grand-mère, je baigne dans le calme de la chambre, et elle me tombe dessus.

— C’est toi qui as fait ça ! Hein ! Dis-le, avoue !

Je sursaute. Mon cœur s’envole haut dans ma gorge, mes bras s’immobilisent dans le vide, les draps arrêtent de claquer dans les airs et reposent, chiffonnés, sur mes poings qui font soudain comme des têtes de fantômes. Nellie se tient dans l’entrebâillement de la porte, la silhouette plaquée contre les jeux de lumière du couloir, le visage froissé par la colère. Puisque je ne réponds rien, ne réagis pas, elle s’avance dans la chambre – le sol grince – s’arrête devant moi et crie :

— Mais dis-le, merde ! Arrête de jouer à la gamine innocente !

Je ne comprends rien, bafouille trois mots inintelligibles. Ma grand-mère me fixe de ses yeux gonflés, rougis par, quoi ? Des larmes ? Elle aurait pleuré ? Et tend un doigt accusateur vers le mur.

— C’est toi qui l’as mise là, hein ? Petite conne !

— Mais de quoi tu…

— J’ai demandé qu’on l’arrache ! Qu’on la décroche, je veux plus voir ce… cette… et qu’on la brûle ! Et toi avec !

Je tourne rapidement, très rapidement la tête et vois, posée sur le mur, une croix chrétienne surmontée d’un Christ décharné et mourant. Croix et Christ font si bien partie du décor, et depuis toujours, que j’en avais oublié jusqu’à leur existence. Nellie continue de hurler :  

— Tous les jours je l’enlève, cette merde de… Tous les jours, et puis quoi, tu la remets à sa place ? Sur le mur ? J’en veux pas ! J’en veux pas, j’ai dis !

Et elle me frappe. Aussi simplement qu’on agrippe un objet et qu’on en repose un autre, elle me frappe. C’est la première fois. Ses poings s’étouffent contre moi, je ne bouge pas, remuée par les chocs et remuée par cette violence. Elle frappe en désespérée, lâchée, convaincue peut-être que ses bras et ses poings fermés sont des moulins à vents qu’il faut tourner, tourner et tourner toujours plus fort si l’on veut continuer de respirer.

Je me démène, enfin, je me défais comme je peux des draps qui m’encombrent, et pendant ce temps-là mes épaules, mes côtes, mes hanches, ploient sous les coups comme des bouts de viande ramollis par le boucher.

— Arrête ! Mamie, arrête !

Je la saisis difficilement par les poignets. Elle résiste, se montre bien trop musclée et déterminée, elle parvient à dégager un poignet, à me frapper, puis à dégager un autre poignet. Je n’ai pas envie de lui faire mal mais je ressers l’emprise de mes mains sur elle, ses petits os vibrent sous mes doigts – j’ai peur de la briser en morceaux.

— C’est pas moi qui ai mis cette croix ! je tente par-dessus ses cris. Elle a toujours été là ! On l’enlève, viens, on l’enlève ensemble !

N’y tenant plus, je repousse fortement Nellie. Elle me lâche, s’effondre sur le lit, j’en profite pour me précipiter vers le mur et décrocher la croix. Je recule, je ne veux pas qu’elle se jette de nouveau sur moi. Elle se redresse, le matelas grince et s’ébranle sous son poids. Je l’observe, je suis tendue. Mes bras tremblent et, entre mes mains, la croix pourtant petite me semble peser une tonne. Je la soulève tant bien que mal, je l’agite nerveusement.

— Regarde, je l’ai enlevée. Je vais la ranger quelque part, ou la jeter si tu préfères. Mais faut que tu te calmes. Personne ne t’a fait du mal, ici. C’est juste une croix.

Un moment de silence. Derrière moi la fenêtre, le port, sa fourmilière et les sons feutrés du dehors. J’attends. Elle ne me voit même pas, ses yeux sont rivés sur un point invisible. Elle pousse un soupir. Puis, lentement, pose ses mains contre son visage. Ses doigts boudinés par la vieillesse, avec leurs veines qui sillonnent le squelette en un entrelacs compliqué, achèvent de l’éloigner de moi : elle est aussi infranchissable qu’un château fort. Je ne dis toujours rien. Les rayons du soleil continuent de balayer le sol, mon dos – je frissonne. Doucement, Nellie se met à secouer la tête. Droite, gauche, droite, dans un mouvement de balancier mécanique. Ses mains glissent le long de son visage, tirent ses paupières, s’enfoncent dans ses cernes, lissent ses joues. Alors, elle me regarde et me dit :

— Je suis désolée. Je sais pas ce qui m’a pris.

Ses yeux s’embuent mais ses lèvres se crispent : elle se retient de pleurer.

— Tu sais ce que je devrais faire ? continue-t-elle. Je devrais me rendre à la police. Leur dire ce que j’ai fait.

Elle a dans la voix une sérénité que je ne lui connaissais plus.

— On va pas… je bredouille. Tu peux pas aller leur dire que tu m’as… Ça sert à rien. Et puis ils s’en foutent, les flics.

— Pas ça. Le jeune homme.

— Quoi, le jeune homme ?

— Faut que j’aille dire aux flics que je l’ai tué.

J’ouvre grand la bouche. Ma grand-mère a pourtant l’air parfaitement saine d’esprit, là, assise sur son lit. Elle comprend ce qui vient de se passer, elle s’est excusée. Elle se tient droite, le regard planté dans le mien, un regard ferme et clair qui dit qu’elle est bien présente, dans sa maison, dans sa tête. Qu’elle est elle-même.

Je ne dis rien. Cette fois, je n’argumente pas. Je laisse derrière moi les draps, ma grand-mère, le port et les rayons de soleil, je sors de la chambre, descends les escaliers et rejoins la cuisine. J’ai des choses à faire.

Je débarrasse le plan de travail, saisis l’éponge et commence à faire la vaisselle. L’eau froide coule sur mes doigts, les éclaboussures emplissent la pièce mais ne recouvrent pas mes pensées. Je n’ai pas parlé de Jonathan à ma grand-mère. Je ne lui ai pas expliqué que je l’avais rencontré. Que c’est un jeune homme bien vivant, de chair et de sang, que j’ai discuté avec lui, que ce n’est pas moi qui suis folle. Puisque j’ai son nom, son numéro, le souvenir de notre conversation, et dans mon téléphone les quelques textos échangés depuis.

Je n’arrive pas à imaginer la rencontre. Elle ne peut pas se produire, impossible. Je ne parviens à fixer personne, la silhouette de Jonathan reste floue et la réaction de Nellie, imprévisible. Elle le reconnaîtrait ? Le prendrait pour quelqu’un d’autre ? Quelles expressions sur son visage, la peur ? La colère, le dégoût ? Ou rien. Peut-être ça : rien. Puisqu’elle ne le connait pas. Au fond, si je ne lui en parle pas, si je ne lui dis pas que je l’ai rencontré pour de vrai, ce jeune homme vivant qu’elle aurait tué, c’est parce que je ne veux pas l’affronter, elle. Rien ne sortirait d’une telle conversation, elle n'apposerait pas les bonnes images sur les bons mots, mes explications fendraient l’air et ne créeraient dans sa tête qu’un amalgame de sons et de formes sans signification. Et je suis bien trop fatiguée pour me frotter à cette distance creusée entre elle et moi. 

J’ai fini la vaisselle et, prise dans mes raisonnements, j’ai mécaniquement entamé le nettoyage de l’évier. Il n’était pourtant pas si sale. Émincer des oignons, faire une tarte : simple. J’empoigne un couteau, une planche à découper. Et ensuite, quoi, je devrais sans doute remonter dans la chambre et lui parler ? Les claquements de la lame contre le bois remplacent vite les éclaboussures, les oignons sont pelés et tranchés en un rien de temps. La dissuader de parler à la police ? Mais peut-être a-t-elle déjà oublié cette idée complètement stupide, cette idée tellement conne – d’autant que, la police, s’il fallait vraiment lui parler, ce serait plutôt au sujet de ma mère… 

Un coup de couteau plus incisif que les autres, ne pas penser à la mère disparue. Ne pas penser aux montagnes de textos, aux messages vocaux, envoyés depuis des mois et restés, encore, pour ne rien changer, sans retour. Ne pas penser à l’absence, le vide, le manque. Faire un pas de côté, éviter cette impression de vertige, une falaise, un pied en avant et c’est la dégringolade. Un dernier oignon, je ne pleure même pas. J’ai oublié d’acheter du papier sulfurisé.

Mon téléphone sonne. La tarte est dans le four, l’heure est passée à une vitesse fulgurante, je ne me suis pas vue m’activer. Sur l’écran, le prénom de mon père : je décroche.

— Salut Vivi. Comment tu vas ?

— Bien. Et toi ?

— Bien. Et ta grand-mère ?

Je ferme les yeux, éloigne le téléphone de ma bouche et prends une grande inspiration.

— Ça change pas, je réponds. Ça s’améliore pas non plus.

— Ok. Tu continues de prendre soin d’elle comme tu le fais, ni plus ni moins. Ça va bien finir par s’arranger.

Par sa mort ou par ma disparition, comme ma mère, je pense soudain très fort, et l’image, ce choix impossible et morbide, me fait soudain me redresser, le dos droit et le menton relevé. Je souffle, tentant de cacher mon agacement :

— Si tu le dis.

— Au fait, j’ai entendu dire que tu avais fait la rencontre de la petite Defroix ?

— Elle est pas petite. Elle a, quoi, ton âge ? Non ? Pourquoi tu dis « petite » ?

— T’as raison, c’est juste une façon de parler. Alors, tu l’as rencontrée ou pas ?

— Oui. Les rumeurs vont bon train, comme on dit.

— Et alors, tu penses quoi d’elle ?

Je laisse couler un silence. Penser quoi de quelqu’un, qu’est-ce que ça cache ? Est-ce qu’il faut nécessairement se forger une opinion des autres, en deux temps trois mouvements, sur la base de ce qu’on voit et entend d’eux ? Et ensuite ? Former une masse informe de gens qui pensent que et se coordonner sur nos comportements retours ?

— Je comprends pas, tu voudrais que je pense quelque chose en particulier ?

Un autre silence, gêné, à l’autre bout du fil. La voix de mon père s’étire autant qu’une porte qui grince. Puis il se ressaisit et formule plus clairement :

— Ben, elle est… Faut dire qu’elle est spéciale, non ? J’ai demandé plusieurs fois à l’interviewer mais son avocate a toujours refusé. Comme pour tous les autres journalistes, tu me diras, le problème venait pas de moi. Au procès, j’arrivais pas à la cerner. Elle souffle le chaud et le froid en permanence. Elle va expliquer un truc qui a du sens, on la comprend, et l’instant d’après elle s’énerve ou elle devient vulgaire, sans prévenir. On finit par la perdre, quoi. Franchement, avec le caractère qu’elle a, c’est une chance qu’elle ait été acquittée.

Je l’écoute parler, convaincu de ses propres mots, convaincu de mon ralliement à sa cause – et la colère monte. Monte.

— Tu te fous de moi ?

— Pardon ?

— T’as la bonne place, toi. T’es là, assis sur le banc d’un procès, t’attends, et pendant ce temps-là c’est d’autres personnes qui subissent… qui subissent des trucs inimaginables. Et à la fin tu écris, tu commentes, tu lances des commérages, tu craches sur les gens dans leur dos. Elle est bien, Eugénie. Moi, elle me plaît. Ce que t’aimes pas, en fait, c’est qu’elle envoie chier les gens qui viennent lui pourrir la vie.

— Mais… quoi ?

— Peut-être que je devrais faire pareil qu’elle.

Et je raccroche.

Je bouillonne. Je pose mes mains sur le plan de travail de la cuisine, le téléphone serré entre mes doigts. Je tremble. Et tout à coup, n’y tenant plus, je compose furieusement le numéro de ma mère et enclenche le haut-parleur. J’entends la tonalité résonner dans la pièce, biip, biip, interminable, et enfin un clac ouvrant sur la messagerie vocale, présentée par l’opérateur téléphonique. Je ne me contrôle plus.

— Mathilde, c’est ta fille. Je vais arrêter de t’appeler maman, vu qu’il y a manifestement plus de lien entre nous. Je sais pas où t’es, y’a que Jacob qui a des nouvelles et encore, c’est vague. Tu m’énerves. Tu me… J’espère que t’as une excellente raison.

Je perçois ma voix qui bourdonne entre les quatre murs de la cuisine, qui ricoche contre les meubles et me renvoie un grésillement décousu, agaçant - mon propre hurlement.

— Aujourd’hui mamie m’a frappée. Elle m’a tapée dessus pour une histoire de croix à la con, un truc improbable. J’ai dû lui faire mal pour qu’elle se calme. Aujourd’hui mamie m’a frappée et moi je me sens enfoncée sous terre, tu m’entends ? Chaque fois que je dois m’occuper d’elle, je m’enfonce sous terre. Chaque fois que papa m’appelle pour me demander alors, ça va bien ? Oh la la ma chérie qu’est-ce que tu t’en sors bien, dis donc ! et ben continue, je m’enfonce sous terre. Et Jacob qui tient son bar et que je vois jamais, et Emilie qui passe ses aprems avec sa nouvelle meuf, et les voisins, les commerçants, qui s’en foutent mais alors, qu’est-ce qu’ils s’en foutent ! Et t’es où, toi ? Pourquoi t’es partie ? Pourquoi tu fais comme eux, à m’enfoncer dans la terre ?

Le mail de Jacob me revient soudain en mémoire, qu’est-ce qu’il a écrit, encore ? Tu es une fille formidable, tu sais très bien t’occuper des autres, ils ont de la chance de t’avoir. Continue à prendre soin d’eux. Ses mots me font l’effet d’une gifle, je secoue violemment la tête et pose froidement ces derniers mots :

— J’espère que t’es morte. Ça me fera une chose en moins à gérer.

Et je raccroche une nouvelle fois.

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Sorryf
Posté le 20/06/2023
Dur, ce chapitre. D'abord la grand mère qui l'attaque, ça doit être si dur à vivre.
Quand elle se calme et veut aller dire à la police qu'elle a tué le jeune homme, c'était le moment rêvé pour que Victoire presse et demande pourquoi elle l'a tué, qui c'est, bref qu'elle cherche les réponse que moi, lectrice, je meurs d'envie d'avoir ! mais elle le fait pas et c'est un peu frustrant ! Très vite on comprend que c'est parce qu'elle est au bord de craquer elle aussi. La scène ou elle dissocie un peu en faisant le ménage et la cuisine est intense !

Ensuite le papa qui appelle comme une fleur et ne comprend pas pourquoi elle est à bout

Ensuite elle se défoule sur sa mère disparue, et j'imagine que sa mère à vécu tout ce que sa fille est en train de vivre, vu que c'est elle qui était à sa place avant, à s'occuper de sa mère malade, écouter les boniments des uns les exigences des autres, se sentir enfoncée sous terre et au final disparaitre. Victoire à l'air d'avoir envie de disparaitre aussi, dans ce chapitre.
Liné
Posté le 29/06/2023
Moi qui voulais faire un roman moins dark que les précédents... Je crois que j'ai simplement trouvé un niveau différent de dureté ^^'

Je suis contente que tu t'accroches à cette intrigue autour de la grand-mère et de Jonathan ! Je tablais un peu dessus, tout en ne souhaitant pas écrire un polar (on reste sur des tranches de vie réalistes).

Et effectivement, il y a comme un jeu de poupées russes entre les différentes femmes de cette famille...

A bientôt !
Nanouchka
Posté le 18/06/2023
Coucou Liné ♥

Eh beh. Je vais aller décompresser après cette lecture, ma foi. Ton écriture ne laisse jamais dans l'indifférence. C'est ça qui est très beau, je trouve, dans tes textes, c'est que tu parviens à mêler de l'émotion à vif avec de l'humour mordant et satirique, des visuels et une atmosphère qui sont bien campés, et un langage poétique et précis. Très, très beau chapitre. Si contente que t'aies eu le temps d'avancer et de venir poster :)

Au fil de la lecture :

→ "J’en veux pas, j’ai dis !" dit ?

→ Bordel, ce début o_o

→ "Et elle me frappe. Aussi simplement qu’on agrippe un objet et qu’on en repose un autre, elle me frappe. C’est la première fois." Magnifique.

→ "Personne ne t’a fait du mal, ici." Ma voix intérieure qui me dit : bah, si, j'ai l'impression que quelqu'un lui a fait du mal ici, justement.

→ C'est dur et c'est beau de parler de la vieillesse sous cet aspect-là aussi. Je ne sais pas si c'est intentionnel ou à quoi ça correspond pour toi — au-delà de l'aspect thématique de la violence, qui ressurgit partout dans ce texte. Mais une infirmière m'a expliqué que les patientes âgées et séniles pouvaient se montrer violentes, tant verbalement que physiquement, ce qui m'a semblé être un aspect méconnu (en tout cas, par moi) de l'âge.

→ Très juste, le truc de cuisiner et faire la vaisselle, agir pour s'ancrer, notamment par la nourriture et le ménage.

→ "Par sa mort ou par ma disparition, comme ma mère, je pense soudain très fort, et l’image, ce choix impossible et morbide, me fait soudain me redresser, le dos droit et le menton relevé." C'est beau.

→ "Penser quoi de quelqu’un, qu’est-ce que ça cache ? Est-ce qu’il faut nécessairement se forger une opinion des autres, en deux temps trois mouvements, sur la base de ce qu’on voit et entend d’eux ? Et ensuite ? Former une masse informe de gens qui pensent que et se coordonner sur nos comportements retours ?" Amen.

→ Wowowowowowow ces appels parentaux. Tout est parfait, à la virgule près, je trouve. Ça marche, c'est vrai, c'est dur, c'est honnête.
Liné
Posté le 29/06/2023
Merci Nanouchka !

Je me suis posé la question de la vieillesse et plus précisément de la sénilité. Effectivement, des personnes âgées peuvent montrer différentes formes de violence et ce qui ressurgit beaucoup, j'ai l'impression, c'est le caractère aléatoire et absurde de la chose. J'ai réfléchi à la manière de présenter la vieillesse de Nellie, les soins à lui apporter, le corps qui se délite peu à peu, les violences possibles. Et je me suis dis que, puisque Victoire était dans une forme de déni quant à sa propre charge mentale et physique, et que je ne voulais pas tomber ni dans le misérabilisme ni dans l'accusation, je ne pouvais pas en faire des caisses. Je préfère laisser transparaître les faits de manière plus ou moins brutes à travers soit des moments particulièrement marquants (comme ici), soit le regard d'autres personnages (Émilie, Eugénie, l'oncle Lionel etc. qui perçoivent et commentent). Bref : vaste question ! Jusque-là, je crois que je suis plutôt satisfaite du dosage et du résultat.

A très vite !
Alice_Lath
Posté le 18/06/2023
Coucou Liné,
C'est un chapitre très intense je dois dire ! La scène avec la croix, la détresse de Nellie, Jonathan... Puis la colère très satisfaisante envers tous ces hommes qui se dédouanent aussi, le climax avec la mère, niveau tension, je dois dire que c'est très bien géré ! Et très satisfaisant aussi !
Et j'ai un soupçon qui vient de germer dans ma tête pour la mère de Victoire... Genre, et si elle était pas vraiment disparue ? Si c'était je sais pas, Jacob qui l'avait tuée et qui faisait croire qu'elle était encore en vie ? Je sais pas, c'est peut-être moi qui ai trop vu d'actualités passer ces derniers jours, et du coup ça me remonte ça en tête, je sais pas
Y'a juste un tout petit passage qui peut-être sonnait un peu trop didactique, selon mon avis à 10000% subjectif, c'est celui-ci :
"— T’as la bonne place, toi. T’es là, assis sur le banc d’un procès, t’attends, et pendant ce temps-là c’est d’autres personnes qui subissent… qui subissent des trucs inimaginables. Et à la fin tu écris, tu commentes, tu lances des commérages, tu craches sur les gens dans leur dos. Elle est bien, Eugénie. Moi, elle me plaît. Ce que t’aimes pas, en fait, c’est qu’elle envoie chier les gens qui viennent lui pourrir la vie."
La partie sur "Elle est bien, Eugénie. Moi, elle me plaît." est très cool et le propos aussi, mais je sais pas, il manque juste un petit truc je trouve pour que ça sonne vraiment "vrai" comme ligne de dialogue, je ne sais pas si je suis claire ? Et après, c'est peut-être que moi qui pense ça hahaha
Mais sinon, cette histoire est toujours aussi prenante, tous ces mystères qui tiennent en haleine... Et je croise les doigts pour m'être VRAIMENT trompée sur la disparition de la mère de Mathilde :')
Merci encore pour ce chapitre qui se dévore !
Liné
Posté le 29/06/2023
Salut Alice ! Merci !
J'aime bien ce soupçon que tu as... Non pas que tu aies forcément raison, je ne dévoile rien, mais j'aime planter cette graine.
Je note pour le passage subjectif ! Pour le moment je laisse décanter et je poursuis l'écriture, mais je note...
A bientôt !
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