L’oreille tendue et collée contre la paroi, mon subordonné et moi-même avons sûrement l’air de deux parfaits imbéciles. Les moteurs du SSAS Tisiphone ronronne, et l’officier Maygyar attend sûrement avec une impatience non-feinte l’ordre de repartir. Sauf que nous avons apparemment un sujet de la plus haute importance d’après Mody Siwazuri, l’enseigne en charge de l’ingénierie à bord du vaisseau. Appuyé contre le métal de la cursive, les bras croisés, je tente de faire le tri entre tout ce que j’entends pour repérer ce qui a forcé mon sous-officier à me chercher.
— Ah ! vous entendez ? s’exclame-t-il.
Si je n’ai pas sursauté, mon cœur a bien loupé un battement. Parce que, j’ai beau être Augmenté et avoir amélioré mon audition, il me faut un certain effort de concentration – et de mobilisation consciente de mes implants – pour parvenir à capter ce qui a obligé mon enseigne à me tirer de mes fonctions quotidiennes. Les petits circuits imprimés qui se trouvent autour de mon oreille droite se reflètent dans la carlingue de métal du Tisiphone, et je fronce des sourcils. Il y a effectivement un grattement, mais rien que je considère de vraiment inquiétant. Ce n’est pas de l’avis de l’enseigne.
— Moi, je vous dit que c’est pas normal, commandant !
Un sourire contrit fige mon visage. En même temps, je ne peux que difficilement réagir autrement ; je ne suis pas mécanicien, contrairement à Siwazuri. Il dresse son index lorsque le frottement se fait entendre de nouveau. Comme des griffes sur du métal, ou des dents qui rongent. Mais, nous n’avons pas de rongeur à bord du vaisseau.
— Vous voyez que je suis pas fou, commandant !
— Je n’ai jamais supposé une telle chose, assuré-je. Vous conviendrez néanmoins que je ne peux pas m’amuser à mettre en cale sèche le Tisiphone à chaque fois qu’une souris aura décidé d’élire domicile dans la tuyauterie.
Le mécanicien en chef me regarde comme si j’avais dit une atrocité ou pire ! que j’avais blasphémé. Je me contente de hausser des épaules avant de poser une main paternaliste sur son dos.
— Allons, nous verrons ça une fois que nous aurons fini notre tour de surveillance de la région martienne. Et puis, s’il y avait vraiment eu des avaries énormes, je pense que Studec aurait déjà tiré la sonnette d’alarme.
— Moi, j’fais pas confiance à des types qui pensent plus à leurs frics et à ceux des actionnaires qu’à la sécurité des vaisseaux ! ronchonne Mody.
— Lesdits actionnaires ont quand même permis la création des meilleurs vaisseaux d’exploration spatiales de ces trente dernières années.
Je lui octroie une tape sur le dos.
— Commandant Morthon ? intervient une voix froide et mécanique.
— Oui, Prisma ?
Prisma, l’Intelligence Virtuelle du Tisiphone, met quelques secondes à répondre. Je ne m’inquiète pas particulièrement ; depuis Eithné, l’IV qui réside sur l’Alecto, nos camarades virtuelles présentes au sein de la Confédération ont cette étrange manie de se libérer de leur primo-programmation. Et je crois que Prisma suit le chemin de son homologue.
— Vous avez une demande de communication provenant du camp Curragh. Je transfère l’appel dans votre cabine ?
— Vu l’heure, ça doit être votre donzelle, commandant !
Le dos du chef mécanicien rencontre le métal de la coursive dans laquelle nous nous trouvons. Penché près de lui, ma bouche se tord dans un rictus menaçant.
— C’est la première et la dernière fois que vous parlez d’elle ainsi, est-ce clair, enseigne ?
Ma poigne sur son uniforme se renforce. La colère qui pulse dans mes veines et cogne dans ma poitrine se teinte de sadisme alors que mes ongles se plantent dans son épaule.
— Sinon, vous regretterez ne pas avoir été mis à pied.
Je ne le lâche que quand j’ai la satisfaction de voir que le message est bien passé. Je passe ma main sur son épaule, comme si j’avais l’intention de remettre son uniforme correctement en place. Mody bredouille des excuses que j’entends à peine tandis que je m’éloigne. J’ai bien plus important à faire.
Non pas que mes rendez-vous avec ma « donzelle », comme il a eu le malheur de le dire, soient quotidiens, mais ils sont suffisamment rares pendant mon service pour que je comprenne que c’est important.
— Prisma, est-ce que tu peux me rappeler la date terrienne ? interrogé-je alors que je m’engouffre dans l’ascenseur.
— Nous sommes le 29 mai 2319, il est dix-sept heures et quarante-trois minutes, commandant. L’aspirante O’Brian est censée recevoir son affectation aujourd’hui, c’était inscrit dans votre agenda.
Ma tête s’appuie contre le métal de la cabine et les portes se referment sur moi. Le temps me donne la sensation de s’écouler différemment pour moi, quand je suis dans l’espace. Pourtant, celui-ci est maîtrisé de manière artificielle et se déroule de la même façon que sur Terre.
Le dernier pont est l’étage exclusivement réservé au commandant de bord d’un SSAS. Si la première partie est réservée aux opérations tactiques en petit comité, la seconde, c’est l’espace de vie. Les traditions veulent qu’un commandant personnalise sa cabine et je n’échappe pas à cette règle. De fait, j’ai l’impression d’être un peu chez moi, à chaque fois. Mais à peine ai-je mis un pied à l’intérieur de ma cabine que l’écran de communication en face de mon bureau s’allume. Et mon estomac est parcouru de multiples papillons.
Le visage décomposé de ma jeune compagne s’affiche. Je la vois tour à tour nerveuse, énervée, agacée. L’angle de sa caméra me permet de voir l’intégralité de sa chambre et vu le désordre qui y règne, je prie intérieurement pour qu’aucun officier instructeur – et surtout pas Nivens – n’ait la lumineuse idée de lui rendre une petite visite. Sa frénésie est telle que je crois qu’elle ne s’est même pas rendue compte de ma connexion.
— Eireann ?
Un tas de vêtement en vrac dans les bras, je la vois se détourner de l’holoprojecteur et tout jeter sur son lit. Je tire la chaise de sous mon bureau et m’y installe, savourant le plaisir d’être enfin assis. L’interpeller une nouvelle fois ne servirait à rien ; quand Eireann se plonge ainsi dans sa frénésie, l’en tirer s’avère être un exercice difficile. Et au bout de presque sept ans de vie de couple, je n’ai pas trouvé le bouton « arrêt » à l’infernale machine à ronchonner qu’elle peut être.
Sauf qu’au bout de plusieurs minutes, ma patience s’étiole quelque peu.
— Eireann ? Je suis là.
Ses gestes s’immobilisent et son volte-face en direction de la caméra est si brusque qu’il aurait pu me surprendre ; je commence cependant à la connaître. Un sourire tendre affleure sur mes lèvres, mais une pointe de moquerie illumine très certainement mon regard. Eireann a l’air si remontée qu’elle pourrait exploser au visage de n’importe qui, et à n’en pas douter, elle rêve de le faire à celui du capitaine Nivens.
— Je te demanderai bien comment tu vas, mais rien que l’état de ta chambre laisse présumer de la réponse.
Elle ne me répond pas et son magnifique regard émeraude se durcit. Je ne m’inquiète pas outre-mesure, en réalité. Eireann rejette très rarement ses éclats de colère sur moi. Elle ronge son frein, patiente et explose plus tard. Ses lèvres carmins se plissent avec sévérité et elle secoue finalement la tête.
— Désolée, j’ai pas vu que t’étais connecté. Si, ça va presque bien, je…
Elle se détourne à nouveau de la caméra, pour reprendre son déménagement du moment et je pousse un soupir.
— J’imagine que t’as eu ton affectation ?
Elle m’ignore, continue à s’activer en tout sens et je croise mes bras sur mon torse. Elle sait, donc, et ça ne lui plaît pas. Si elle avait été recalée, elle se serait contentée de m’envoyer un message sur mon ICP, avec une petite mention du genre « je m’exile en Antarctique pour fuir ma mère ». Or, là, elle fait preuve d’une énergie que je ressens comme négative. La dureté de son visage, accentué par le rouge éclatant de sa chevelure, le prouve.
— Tu as été affectée à la Confédération.
Point de question, ici, puisque même si je ne comprends pas par quel miracle elle a pu avoir cette affectation, ça ne lui plaît pas. Eireann s’immobilise finalement. Ses épaules se soulèvent et, si je ne l’entends pas, je l’imagine bien prendre une profonde inspiration. Je veille à garder la voix la plus douce possible ; mon objectif devient celui de la calmer, pas de l’énerver plus encore. Le souvenir de notre dernière dispute m’arrache un long frisson et je glisse mes doigts sur ma nuque.
— Je sais pas comment t’as fait ton compte, mais…
— J’suis toujours aspirante, me coupe-t-elle. J’ai pas été promue.
Mes sourcils se froncent et mes ongles grattent ma barbe naissante, alors que je me retrouve à réfléchir. Eireann n’est pas du genre à ranger pour se vider l’esprit, pour occuper son attention sur un sujet particulier. Si elle n’est pas transférée, ni à la Confédération, ni à l’Aer Chór na hÉireann, alors je ne comprends pas cette lubie qu’elle a de ranger. Au contraire, elle serait plus du genre à tout mettre sens dessus-dessous. Je me rapproche un peu de la caméra. S’il est un sujet à éviter, c’est bien celui de Moïra O’Brian, sa mère. L’évoquer est une très mauvaise idée. Tout comme le fait que le camp la reprendra sûrement pour une autre année de formation, dans l’espoir qu’elle obtienne son diplôme. Parce que sa mère, justement, fera des pieds et des mains pour que sa fille devienne enfin officière ;
— Tu… Ça va aller ? Je peux laisser une partie de la faction autour de Mars et rentrer. J’ai encore quelques jours de perm’, on pourrait en profiter pour...
Un claquement de langue me coupe la parole et elle se tourne vers moi, ses mains de part et d’autres de son bureau. Ses plaques d’identification militaire s’échappe de son débardeur noir et je suis l’oscillation du regard.
— J’ai été transférée à la Confédération Terrienne pour une dernière année de formation.
La nouvelle tombe un peu comme un couperet et si, à l’image des plaques, j’oscille entre deux états d’esprit – la surprise et la joie – la curiosité prend le pas sur le reste.
— Comment ça se fait ? Les places de la Confédération sont réservées…
— … aux majors des promotions, je sais. J’en sais rien, t’as qu’à poser la question aux officiers-instructeurs ! Ce sont eux qui ont eu l’idée !
— Eh bien… Tu peux tenter de voir ça comme une opportunité ?
Un ricanement se bloque dans la gorge de ma compagne, qui reste figée dans la même position.
— J’crois pas non, siffle-t-elle.
Parfois, je peine à trouver les mots qui la réconforteraient, la rassureraient sur ses capacités, les chances qui s’offrent à elle. Ses incertitudes la rongent depuis le décès de son père, et parfois, la sensation de la perdre m’étreint et enserre ma poitrine comme un étau. J’oblige mes traits à rester détendus, même si je suis loin de l’être.
— C’est Nivens qui te l’a annoncé ?
— Ouais, mais c’est pas le problème ! s’insurge-t-elle.
Le plat de sa main s’abat avec tant de force sur son bureau que son image se trouble un instant. Ses cheveux rouges tombent devant son visage, dissimulant ses expressions à mon analyse. Quelques soubresauts agitent ses bras, signe qu’elle se maîtrise pour ne pas laisser éclater sa colère.
— Le problème, c’est que j’trouve ça trop sympa de la part du collège instructeur. Et ensuite…
Elle n’a pas besoin de continuer, je sais très bien de qui elle veut parler. Mais à nouveau, prononcer le prénom de sa mère lui écorche la langue. Et l’accord tacite que nous avons passé Eireann et moi, il y a cinq ans, est toujours de vigueur ; parler le moins possible de Moïra. Je soupire, amer, alors que mes dents mordillent mes lèvres. Ils sont des centaines, à l’extérieur, à crever d’envie de rentrer à la Confédération. Et je connais suffisamment bien ma compagne pour comprendre ce qui la motive réellement. La Confédération ne l’intéressera sûrement jamais et la Aer Chór na hÉireann est le seul moyen pour elle d’avoir la sensation de se rapprocher de son défunt père.
Mon regard quitte l’écran holographique pour se poser sur la planète rouge autour de laquelle le Tisiphone est en orbite. La mort de Thomas O’Brian est une déchirure pour Eireann. Sept ans après, aborder le sujet est encore pénible.
Eireann bouge enfin. Elle se redresse, nos yeux se croisent et elle m’offre un léger sourire dépité.
— J’arrive pas à être comme vous, à voir la Confédération comme une chance.
— Essaie de détourner la chose ? Par exemple, voir cette intégration comme une façon de te rapprocher de la Aer Chór na hÉireann et de ses escadrons de chasseurs ?
Elle glisse ses doigts dans ses cheveux avant de se frotter le visage. Ses phalanges se crispent, signe que la colère n’est pas encore passée. Mais au moins, rien n’éclate encore et aucune parole ne la fait basculer :
— L’occasion est naze, marmonne-t-elle. Sérieusement, j’dois me coltiner un quelconque fou furieux pendant un an à bord de son vaisseau chéri !
Je souris, avec douceur. La dernière fois, les commandants de SSAS étaient des zinzins.
— Et puis, il y a un autre point positif que tu pourrais mettre dans la balance, tu sais ?
— Ah ouais ? Lequel ? Balancer ma mère dans l’espace ?
« Balancer Moïra dans le vide galactique. Pourquoi ça m’étonne pas ? » Un sourire caustique étire mes lèvres. Il est pourtant évident que je pensais à tout autre chose que cette option.
— On pourra prendre nos perms en même temps beaucoup plus facilement, laché-je dans un demi-rire.
Eireann relève avec lenteur son visage. Elle rit, doucement et ses épaules s’affaissent, signe que la tension qui parcourait son corps s’envole doucement. Je retrouve enfin un peu plus de la luminosité et de la joie sur son visage et dans son regard.
— C’est peut-être le seul avantage du truc.
Elle est têtue et pour le moment, elle ne verra que ce qui ne va pas. D’ordinaire, je préfère ne pas insister, mais elle est aveuglée par ses rancœurs pour voir le positif de sa situation.
— Je suis sûr que je peux en trouver un autre, lancé-je presque dans un ton de défi.
Elle remue de la tête, ses mèches folles caressent ses joues et je me trouve à les envier. Je suis en poste autour de la région martienne depuis presque trois mois, pour une mission qui doit en durer trois de plus et elle me manque… Sauf qu’au lieu de chercher un autre point positif, je me perds dans mes pensées, anticipant déjà nos retrouvailles alors qu’elles n’arriveront pas avant plusieurs semaines. C’est sa voix rauque qui me tire de mes songes.
— En plus, putain ! C’est pas faute d’avoir écrit dans mon dossier d’inscription que je ne voulais pas de la Confédération !
— Sois plus stratégique, tourne ça à ton avantage, lui proposé-je. À l’issu de ton année, et en fonction de tes résultats finaux, tu pourras choisir ce que tu veux. Je te dirai bien de te contenter du minimum syndical mais…
Mais, la vie en institut n’est pas la même que celle dans un camp. La rigueur qui y règne peut y être beaucoup plus excessive. Tout dépend de l’unité dans laquelle elle se retrouve. Elle me tourne le dos, et je m’enfonce un peu plus dans mon fauteuil et croise les jambes pour soulager mon dos. Elle se plonge dans le silence. Avant de la perdre trop, je préfère lui rappeler :
— Je peux toujours poser des perms plus tôt si tu le veux et te rejoindre si tu en as besoin. Oublie pas que je reste avant tout là pour toi, d’accord ?
Elle secoue la tête, mais ne me réponds pas plus.
— Tu sais dans quelle unité tu es affectée ?
— Pas dans la tienne, en tout cas, marmonne-t-elle.
Si tel avait été le cas, j’aurai été prévenu bien avant la cérémonie et ne serais certainement pas là à discuter avec elle, mais à préparer son arrivée – comme doit être en train de le faire son futur commandant de bord ou d’unité. Sa déception trouve un écho dans la mienne, mais d’un autre côté, il est tout à fait logique qu’elle ne soit pas transférée à bord du Tisiphone.
J’aurai été incapable d’être plus sévère avec elle ou de pouvoir lui donner des ordres dans un cadre professionnel, sans avoir peur que cela n’impacte notre vie privé.
— Je sais pas, admet-elle en se tournant de nouveau face à caméra. Je sais juste que je dois aller au quai d’embarquement U224, à Pretoria.
La désinvolture dans sa voix m’interpelle. Je n’y décèle ni colère, ni agacement et ça m’inquiète. Car, visiblement, elle ne semble pas posséder toutes les informations, surtout celle-là. Mon corps réagit comme s’il se préparait au combat, alors qu’un écran et plusieurs millions de kilomètres nous séparent. Mon cœur accélère et mes ongles griffent malgré moi l’arrondi en métal des accoudoirs. Je grince des dents et la vois se frotter l’oreille. Le microphone a-t-il été aussi sensible que ça pour qu’elle capte le bruit ?
— Tu… es sérieuse ? Le quai U224 ? T’es sûre que t’as bien entendu ?
Eireann demeure détachée, pliant son t-shirt sous mes yeux comme si de rien était. « Elle n’est vraiment pas au courant ou alors Nivens ne lui a donné aucune information supplémentaire. » Elle hausse des épaules et j’ai presque envie de frapper mon front de mon poing tellement la situation est surréaliste. Comment est-ce que je vais lui annoncer la nouvelle ? Parce qu’il est hors de question de la laisser affronter une telle déconvenue en arrivant à Pretoria ! Je tourne en boucle diverses phrases dans mon esprit, mais toutes ont les allures d’une sentence dramatique.
— Je suis sûre de moi, Ethan. Pourquoi ? Ça change quelque chose que ce soit ce quai et pas un autre ?
Je la dévisage, lève un peu le nez vers le plafond pour me soustraire à son regard inquisiteur. Mes muscles se contractent et un rire nerveux se coince dans mon gorge. Je tousse, pour retrouver une certaine constante et lâche enfin :
— C’est… C’est le quai d’embarquement sud-africain du SSAS Alecto, Eireann.
Son visage se décompose et son t-shirt disparaît de l’écran. Elle me tourne à nouveau le dos et je suis incapable de savoir ce qu’elle regarde. Ses bras tremblent, un peu plus et je pince mes lèvres.
— Putain, c’est pas vrai ! jure-t-elle en levant la tête. Nivens ! Jusqu’au bout, tu vas m’emmerder !
Elle s’éloigne, secouant son poing serré, et attrape d’un mouvement rageur son sac et commence désormais à fourrer son bagage sans le moindre ménagement. Je passe mes mains sur mon visage, me lève de ma chaise pour désactiver la protection de ma cabine et permettre à Prisma d’interagir avec moi.
— Prisma, est-ce que tu pourrais préparer une compilation de dossiers s’il te plaît ?
— Sur quel sujet, commandant ?
Je me tourne vers Eireann, qui a repris son rangement avec toujours plus de fureur. Elle jure encore et j’en ai mal au coeur pour elle ; parce qu’elle va devoir passer une année avec Cameron Nivens. Loin s’en faut, il s’agit de l’une des personnes qui l’effraie le plus – et qu’elle s’amuse à mon grand désarroi à provoquer pour une raison qui me reste toujours très obscure. De par ma position et, malgré tout, mes obligations, je ne peux rien faire de plus pour l’aider.
— Tout ce que tu peux trouver sur la Confédération : organisation, grades, vaisseaux, classification et histoire. Va même jusqu’à sortir les missions non-sensibles de l’Alecto. Compulse les informations et fais des notes de synthèse.
— Puis-je me connecter à Eithné ? Il sera plus simple que ce soit l’Intelligence Virtuelle de l’Alecto qui fournisse ces informations plutôt de me perdre dans les méandres de leurs fichiers. L’archéologie n’a jamais été mon point fort.
Je fronce des sourcils ; Prisma serait-iel en train de développer une forme de fainéantise, en plus d’un sarcasme prononcé, depuis sa libération ? Peu importe, Eireann, cette fois, me regarde et je peux presque lire le soulagement dans ses yeux.
— Fais-le, mais sans que le capitaine Nivens soit au courant.
— Bien, commandant Morthon. Je vous transmettrai le tout dans la prochaine heure.
Elle se déconnecte et je réactive la protection mise en place autour de ma cabine. La puissance de calcul des Intelligences Virtuelles dépasse l’entendement humain. Mais, la reconnaissance dans le regard de ma compagne, ça, ça rentre parfaitement dans mon champ de perception. Je lui offre un petit sourire.
— Je serai toujours là pour toi.
Et cette promesse, je compte bien la tenir, même à des milliers de kilomètres de la Terre.
La suite aussi d'ailleurs. Le soucis du détail (par exemple, la gestion du temps dans un vaisseau spatial par rapport à la Terre), les échanges intrigants entre Eireann et Ethan, et le style en général font de ce chapitre une vraie réussite, bravo ! Et... j'ai hâte de voir les interactions avec Nivens x)
Ethan semble être une personne des plus attentives, que se soit pour Eireann ou pour son équipage. Il me plait déjà beaucoup. Je suis ravie aussi de découvrir Eireann par les yeux d'une autre personne et durant un passage plus intime.
Je suis curieuse de les voir évoluer tous les deux
Ravie que ça te plaise, ce côté chorale, du roman !
Ce passage retransmet bien le caractère emporté d'Eireann et tout l'amour qu'Ethan éprouve pour elle. Je suis curieux de savoir comment leur relation va évoluer dans ce contexte.
J'ai repéré quelques petites coquilles :
- Les moteurs ... ronronnent.
- carmin : invariable quand il représente une couleur
- exploration spatiale : sans s à spatiale
Merci ♥
Bon eh bien c'est encore moi, coucou !
Encore un excellent chapitre que j'ai adoré lire !
J'aime énormément Ethan, vraiment, j'adore son caractère, il est attentif et intéressant et woaw, j'ai beau être perspicace je m'attendais absolument pas au fait que sa compagne soit Eireann !
Leur dynamique est super chou et j'aime beaucoup leur relation pour le moment ! J'ai hâte d'en découvrir un peu plus sur ton univers !
Et puis j'aime toujours autant Eireann pour le moment, ça manie de ranger et d'être en colère en même temps ça m'a fait très sourire, et je lui souhaite du courage pour rejoindre le quai U224 ;; Le commandant il est pas très jontil là
BREF j'suis fan ! Hâte de lire la suite !
Bref ! C'est chose réparée avec ce petit message ksks
Nivens n'est pas tendre mais ce n'est pas sans raison krkr ♥
Et la pauvre Eireann... J'espère que ça va aller cette année avec toutes les données négatives qui rentrent en jeu pour l'agacer/l'énerver/... :/
Je me demande comment cela va se passer quand elle va arriver sur le quai du coup, vu sa réaction là ça peut être volcanique ^^'
Ce chapitre était super à lire en tout cas, j'ai beaucoup apprécié de le lire et les personnages ont tous l'air bien travaillés et bien défini donc c'est un plaisir de les découvrir. Pour l'instant, je ne connais pas trop l'univers mais j'ai hâte d'en apprendre plus sur ce futur dans lequel vit Eireann \o/
Et autre point : j'adore ton style et ta manière d'écrire ^^
Comme tu peux le constater, l'année va être compliquée, oui, mais peut être pas forcément à cause de son comportement (qui sait ? Je ne dirai rien de plus haha)
En tout cas, je suis contente que ça te plaise et que tu aimes, en espérant que la suite te convienne également ♥
ensuite, l'intervention de Prisma sur l'archéologie, c'est golden !
et enfin, le mythique : Envoyer Moïra par le hublot xD
Bref, c'est un chapitre drôle et touchant à la fois
Oui, Prisma est golden aussi xD J'l'aime bien cette IV ♥
Contente que ça t'ait plu ♥
Je vais commenter chaque chapitre, si cela t'embête, tu me le dis. Il y a des tournures de phrases que j'adore et que je t'envie :
"Ma poigne sur son uniforme se renforce. La colère qui pulse dans mes veines et cogne dans ma poitrine se teinte de sadisme alors que mes ongles se plantent dans son épaule." Là j'ai... plus qu'aimé! La colère cogne dans ma poitrine c'est trop bien!
Tu as un point d'exclamation qui s'est subtilisé à une virgule et tu as mis "Prisma serait-iel", je ne sais pas si c'est fait exprès pour rentrer Prisma dans l'inclusif (puisque que c'est une entité "sans sexe"), où une erreur. Je continue d'ici peu ! :)
Alors pour Prisma c'est normal pour l'inclusif, notamment parce que dans l'univers, les IV (comme Prisma ou Eithné) qui commencent à avoir une conscience (ou en ont une, coucou IDA) peuvent devenir ''matériel•le" et obtenir un corps synthétique. Du coup se pose la question du genre et la société a admis que le neutre c'était bien
Du coup les IA se genre quasiment toutes au neutre, sauf exception
Et je note, après cette énorme digression, le point d'exclamation je vais aller corriger ça !
Merci pour tes retours ça me fait grave plaisir 🙏🏻