— Explications —

Par Flo_M

Alicia était sur le chemin de la chambre sécurisée quand elle commença à réaliser que quelque chose ne tournait pas rond. Cela faisait près de dix minutes qu’elle n’avait pas eu de nouvelles du Contrôle quand son oreillette se mit à bourdonner.

— Contrôle ? Je vous reçois mal, annonça-t-elle en faisant signe à l’agent Jeunot de se mettre à couvert.

Ils arrivaient à proximité d’une intersection et elle ne voulait pas qu’ils se fassent surprendre.

— Agent Cara, ici le Contrôle, lui répondit une voix grésillante qui n’avait rien à voir avec celle de son opératrice habituelle.

Une voix masculine, qui malgré les interférences lui paraissait autoritaire.

— Contrôle, il n’est rien arrivé à mon opératrice ? demanda-t-elle avec une pointe d’inquiétude.

— Cette question ne vous concerne pas. Nous avons de nouveaux ordres pour vous.

Cette réponse laissa Alicia circonspecte, mais elle était habituée à la brusquerie de certains gradés. Car apparemment il s’agissait bien d’un haut gradé.

— Je vous écoute Monsieur, mais la connexion passe mal, lui annonça-t-elle pour préparer le terrain.

Il valait mieux être prudente, surtout avec cette idée qui la tracassait depuis qu’elle avait vu le trou dans le mur.

— Vos ordres sont de rapporter le carnet à la salle de contrôle sécurisée du niveau 1.

Le niveau 1, là où la brèche de sécurité avait été la plus importante.

— Je vous entends mal, Monsieur. Je récupère notre Invitée et je rejoins la salle de contrôle n°1.

— Négatif Agent Cara, l’Invitée n’est plus prioritaire. Nous avons perdu sa trace et elle est sûrement décédée. Mais quoiqu’il arrive, ce n’est plus notre priorité. Je répète : ce n’est plus notre priorité.

Le sang d’Alicia ne fit qu’un tour à cette pensée. Non, songea-t-elle, je l’ai laissée seule, mais Claire ne peut pas être morte. Je lui ai envoyé des renforts… Alicia refusait de croire qu’elle pouvait être responsable de la mort de son amie, et plus que tout, si jamais celle-ci était encore en vie, elle refusait de la laisser ici, à la merci de ces hommes qui la traquaient. Elle prit alors, et pour la première fois de sa vie, la décision de désobéir à un ordre direct. Mais pas sans se laisser une porte de sortie.

— Monsieur, je vous entends mal. Monsieur ?

Et elle coupa son oreillette. Ce subterfuge ne tiendrait pas longtemps, mais au moins il lui laisserait peut-être le temps de découvrir ce qui se tramait et surtout, de récupérer Claire. Elle pensa à Jeunot. Désobéir était une chose, mais entrainer un novice dans ce qui pouvait s’avérer être une trahison en était une autre.

— Adam, l’appela-t-elle.

Elle avait délibérément utilisé son prénom. S’il fallait opérer en dehors du cadre officiel, elle préférait éviter les grades.

— Oui, Madame, lui répondit-il, un peu surprit.

— Ce que je vais vous demander est une faveur. Les étiquètes risquent de ne plus être d’usage.

— Je ne comprends pas, Madame.

Bien sûr qu’il ne comprenait pas, il venait d’intégrer l’Agence, après plusieurs années à en apprendre les rouages, et elle changeait les règles en un instant.

— J’ai bien peur de devoir désobéir à un ordre direct. Je pense que nous avons été infiltrés et vous êtes une des rares personnes sur qui je pense pouvoir compter. Nous allons opérer hors cadre à présent et je ne voudrais pas vous entrainer là-dedans contre votre gré. J’aurai besoin de votre aide, mais je comprendrais si vous ne souhaitiez pas me suivre et rejoindre le Contrôle.

Adam hésita un instant. Non, se reprit Alicia, il analysait la situation.

— Les assaillants connaissaient la disposition des lieux, et comment accéder à la salle de conférence. S’il y a bien quelqu'un en qui j'ai confiance pour débusquer une taupe, c'est vous Madame.

Soulagée, Alicia lui posa la main sur le bras.

— Merci, Adam, je n’en attendais pas moins de vous. Mais plus de Madame, s’il vous plait. Surtout que je ne suis pas plus gradée que vous.

— Oui… Mais vous êtes une légende au sein de l’Agence, se hasarda-t-il.

Et voyant le regard qu’elle lui lançait, il se reprit.

— Mais je vais essayer, agent Cara.

— C’est mieux que rien, soupira la jeune femme.

 

 

Quelques minutes plus tard, Alicia et Adam arrivèrent à proximité de la chambre sécurisée de Claire.

— Mon Dieu, murmura Alicia.

Devant eux s’était déroulé un véritable carnage. Mais ce n’était pas le corps de quatre mercenaires qui alarma ainsi Alicia, mais celui d’un agent qu’elle reconnut toute de suite. Peu de temps après leur fuite de la salle de réunion, le Contrôle l’avait informée que l’agent Davis avait été envoyé en soutien à la chambre d’hôte n°5. Et c’était Davis qui gisait à présent devant eux. Le corps poinçonné de multiples impacts de balles. Seule pensée réconfortante, l’homme avait emporté avec lui quatre de ses ennemis. Il était mort avec honneur, manifestement pour protéger une femme qu’il ne connaissait pas et Alicia lui en était reconnaissante.

Les deux agents dépassèrent la scène de carnage pour atteindre la chambre dont la porte était restée ouverte.

— Aucune trace de Claire, lâcha Alicia.

— Elle a dû fuir pendant que l’agent Davis retenait les mercenaires, avança Jeunot.

— Il y a des chances, oui. Il faut qu’on la retrouve.

 

Plus loin, une nouvelle scène de carnage s’offrit à eux. Cette fois, la bataille avait été rude entre deux troupes de combattants et s’il restait des survivants, ils avaient dû quitter les lieux depuis longtemps. Plusieurs corps des deux camps gisaient dans un couloir qui semblait mener à une impasse. La plupart avaient été pris dans le souffle de l’explosion d’une grenade qui n’avait pas fait de différence entre les deux groupes.

— J’espère que votre amie n’était pas au milieu, avança le jeune homme avec compassion.

— J’espère aussi, lui répondit Alicia distraitement.

Elle avait repéré quelque chose dans ce capharnaüm.

Elle s’approcha du fond du couloir en prenant soin de ne pas marcher sur un morceau de corps. Sous le regard interloqué de l’agent Jeunot, Alicia s’accroupit au niveau d’une bouche d’aération dont la grille avait été descellée.

— Je crois qu’on a retrouvé notre fugitive, lui lança-t-elle triomphante.

 

 

 

Claire était hors d’elle. Son amie d’enfance lui avait à l’évidence menti. Si Fifou était ici, alors qui savait ce qui avait pu arriver à ses parents ? Cette agence avait corrompu son amie, comme elle devait corrompre tout ce qu’elle touchait. Donc, la jeune femme qu’elle avait devant elle, et qui paraissait si avenante, ne pouvait qu’être complice. Enfin, c’était la conclusion à laquelle elle aurait pu parvenir si elle était encore capable de penser, mais la rage qui l’animait à présent ne laissait aucune place à la réflexion.

— Où sont mes parents ? répéta-t-elle pour la seconde fois à une Aya plaquée contre le mur.

Stupéfaite, la jeune femme n’avait pas vu venir l’accès de colère de Claire et encore moins cette attaque soudaine. Elle était à présent coincée entre le coude d’une femme énervée et une cloison en béton. En temps normal, elle aurait pu trouver au moins une dizaine de méthodes pour se débarrasser de son assaillante. Après tout, elle était un agent émérite, entrainé au combat. Mais son esprit était en ce moment plutôt occupé à comprendre ce qui venait de se passer. Pourquoi une telle colère et une attaque si soudaine ?

Elle essaya de bafouiller une réponse, en vain.

— Je ne vais pas le répéter trois fois, menaça la femme qui paraissait si avenante quelques minutes auparavant.

Aya ne connaissait pas la réponse à sa question, mais elle savait que ça ne servirait à rien d’essayer de le lui expliquer. Elle commença à se dire qu’il serait peut-être temps de trouver un moyen de se libérer, quand la porte de la pièce s’ouvrit à son grand soulagement. Si celle-ci avait laissé place à une horde de mercenaires enragés, le soulagement n’aurait été que de courte durée, mais la personne qui entra ne fit que confirmer son sentiment.

 

— Mais qu’est-ce qui se passe ici ? lança Alicia, abasourdie de voir son amie en train d’agresser la jeune Aya.

— C’est ce qui va falloir que tu m’expliques, lui rétorqua Claire en relâchant la pression qu’elle exerçait sur Aya.

Elle s’approcha de son amie avec un air qu’Alicia ne lui avait jamais vu. Une colère froide brûlait dans ses pupilles, et l’agent pourtant expérimentée en ressenti une certaine appréhension.

Claire se posta juste devant Alicia et la regarda droit dans les yeux.

— Tu m’as dit que mes parents étaient en sécurité sur je ne sais quelle île perdue, que mon frère était sous surveillance. Mais tu t’es bien gardée de me dire que vous aviez récupéré leur chien pour le séquestrer ici.

— Il a été très bien traité, tenta d’argumenter Aya derrière elle.

Claire ne prit pas la peine de lui répondre et continua sur sa lancée comme si la voix de la jeune femme n’avait été qu’un bourdonnement d’insectes à ses oreilles.

— Et ta charmante assistante m’apprend que les animaux qui sont gardés ici ont été, soit témoins sur une enquête, soit récupérés après la mort de leurs propriétaires. Fifou n’a été témoin de rien du tout. Je ne le répèterais pas : Où. Sont. Mes. Parents ?

Si Aya avait été offusquée par le terme « assistante », elle se garda bien de le montrer. Et pour cause, Claire avait à présent une arme à la main. Elle avait dû la subtiliser à Aya au moment où elle l’avait plaquée au mur et elle menaçait à présent d’en faire usage si on ne lui apportait pas les réponses qu’elle réclamait. La tension était montée d’un cran dans la pièce et même Alicia n’osa plus déglutir.

— OK, finit-elle par lâcher. On va essayer de se calmer…

— Ne me dis pas de me calmer, l’interrompit Claire en reculant d’un pas pour braquer son arme sur elle. Tu étais mon amie, mais si tu m’as trahie... Si tu as trahi mes parents…

 À cette pensée, des larmes commencèrent à lui monter aux yeux. Elle les chassa du revers de la main et se reprit.

— Ça me brisera le cœur, mais je n’hésiterais pas à faire usage de cette arme, Alicia, la menaça-t-elle.

— Claire, je t’en prie, la supplia son amie, écoute-moi. Je n’étais pas au courant pour Fifou…

— Ne me mens pas, la prévint Claire, une lueur de défiance dans le regard.

— Je te le promets. Il y a une taupe dans l’agence. L’agent Jeunot qui est avec moi pourra te le confirmer.

— Quel agent ? demanda Claire soudain intriguée.

Il n’y avait personne avec Alicia au moment où elle était entrée dans la pièce.

— Comment ça ? lui rétorqua Alicia en se retournant. Il était juste derrière moi…

Soudain, le fameux agent Jeunot déboula dans la pièce en hurlant :

— À terre !

Tous s’exécutèrent, même Claire qui n’ayant pas eu ses réponses serra très précieusement son arme dans la main. Une déflagration ne tarda pas à suivre l’alerte de Jeunot, et de la fumée âcre entra dans la pièce où tous les animaux paniqués pépiaient, hurlaient à la mort ou feulaient selon leur mode d’expression favori.

— Mais c’était quoi ça ? demanda Alicia.

— Une grenade, Madame. Un traitre armé d’un lance-flamme nous avait pris en chasse.

— Un traitre ? demandèrent en cœur les trois jeunes femmes.

— Oui M…Mesdames, répondit Jeunot, ne sachant plus à qui ni comment s’adresser. Et il n’était pas seul. Je crains qu’il ne faille pas rester ici.

— Tu me crois maintenant ? demanda Alicia à son amie.

— Pas tant que je n’aurai pas vu un de ces fameux traitres par moi-même.

Alicia acquiesça, c’était plutôt logique. Son amie avait toujours fait preuve de prudence.

— Il va falloir bouger, lança-t-elle à la petite troupe.

— Je n’abandonnerai ni Fifou ni Samoa, objecta Claire.

— Et les autres animaux ? demanda Aya, visiblement inquiète.

— On ne va pas pouvoir tous les emmener avec nous. Lance la procédure de confinement de la pièce. Ils seront en sécurité jusqu’à ce que la base soit nettoyée.

Aya acquiesça en espérant justement qu’il y ait encore quelqu’un pour nettoyer cet endroit. Elle lança la procédure en pianotant un code sur la console murale, adressa un dernier regard plein d’affection à la petite ménagerie avant de regarder la porte se fermer.

Grâce au battant blindé, personne ne pourrait pénétrer l’animalerie qui, comme la plupart des pièces de la base, avait été conçue avec un niveau de sécurité maximal. Une fois le code approprié saisi, plus personne ne pouvait entrer à part celui qui l’avait tapé. Elle savait que le système de ventilation, l’arrivée d’eau et les mangeoires automatiques permettaient alors d’y survivre un certain temps.

— Si nous quittons la base, il faudra donner le code d’activation à une personne de confiance, ajouta-t-elle à l’intention d’Alicia.

— J’espère qu’il reste encore quelqu’un de confiance, maugréa la jeune femme en retour.

 

— Il va falloir que tu m’expliques, exigea Claire en arrivant au niveau d’Alicia.

Elle tenait son chat contre elle, d’une main et de l’autre elle serrait encore l’arme qu’elle avait volée à Aya. La jeune femme avait essayé de la récupérer, mais Claire avait expliqué à tout le monde que tant qu’elle n’était pas convaincue, elle ne s’en séparerait pas. La petite troupe avait alors commencé à cheminer en direction de Dieu seul savait quoi, enfin plutôt Alicia en l’occurrence.

L’ex-agent Cara ouvrait le chemin, suivie de Claire et Fifou qui gambadait au niveau de sa maitresse – même si elle avait quitté la maison depuis des années, il la considérerait toujours comme telle. Derrière elles, Aya et Adam fermaient la marche. Le jeune homme expliquait l’évolution de la situation à la biologiste, et la possible trahison dont ils avaient été victimes.

Alicia commença à expliquer la même chose à Claire.

— La directrice adjointe a été assassinée. Et ses meurtriers connaissaient son emplacement exact ainsi que celui du carnet.

— Et ça te suffit pour dire qu’il y a un traitre ?

— On m’a aussi ordonné de rapporter le carnet en t’abandonnant à ton sort.

— Typique d’une agence d’espionnage internationale, soupira Claire en levant les yeux au ciel.

— L’Agence n’est pas comme ça ! s’offusqua Alicia.

— Et comment peux-tu en être si sûre ? Ils t’ont endoctrinée à ce point ? Tu ne m’as même pas dit comment tu avais atterri ici. Et s’ils te manipulaient depuis le début ?

— Mon père, lâcha Alicia dans un souffle.

— Comment ça, ton père ?

— Tu m’as demandé comment j’avais atterri dans l’Agence. C’est mon père qui m’y a fait entrer.

Claire avait très peu connu le père d’Alicia. Elle savait qu’il s’appelait Jacob et qu’il était militaire. C’était pour ça que son amie voyageait autant tout au long de l’année. Claire était devenue sa meilleure amie, voire sa seule amie, parce que la petite fille se retrouvait tous les étés en vacances chez sa grand-mère. Le reste de l’année, elle était ballotée d’un pays à l’autre, d’une école française à l’autre, logeant dans des bases militaires ou des consulats quand elle était plus chanceuse. Durant son enfance, sa mère, Cathy, était sa seule véritable ancre émotionnelle, tant son père était distant et prit par son travail, ou plutôt sa mission comme il l’appelait. Au fil du temps, Claire était devenue une deuxième ancre à laquelle Alicia pouvait se raccrocher, mais elles s’étaient éloignées et Cathy était morte, emportée par la maladie.

Alicia raconta à son amie qu’elle s’était retrouvée seule et désespérée. Elle s’était tournée vers son père, la seule famille qui lui restait, et il avait fini par la convaincre d’entrer dans une académie militaire à l’étranger. Elle y avait fait ses classes, avant d’intégrer le Centre de Formation du DEDALS. Car bien entendu, Jacob Cara n’était pas un simple militaire, c’était un agent parmi les plus décorés de l’Agence. Et c’était avec fierté qu’il y avait fait entrer sa fille, avec laquelle il n’avait jamais été aussi proche que depuis qu’elle avait intégré l’armée. Quelques années plus tard, Alicia avait fait ses premiers pas sur le terrain, pour devenir l’agent Cara, telle que Claire l’avait sous les yeux.

Alicia termina son récit et se rendit compte qu’Aya et Adam étaient à présent à portée d’oreilles, et avaient sans doute eux aussi écouté cette histoire plus que personnelle. Mais elle s’en fichait. Comme elle l’avait dit à Jeunot, elle avait décidé de désobéir et ne faisait donc plus partie intégrante de l’Agence. Elle n’avait donc plus à craindre de s’épancher devant d’autres agents. Malgré tout, cette pensée lui fit mal. Son père était tellement fier d’elle quand elle avait intégré le DEDALS et en y pensant, c’était plus lui qu’elle craignait de trahir. Mais il comprendrait la situation, se dit-elle. Ce n’est pas moi la traitresse dans cette histoire.

— Je suis désolée, s’excusa Claire, je ne savais pas pour Cathy. Elle a toujours été très gentille avec moi. Et je n’étais pas là pour toi quand tu en avais le plus besoin.

— Tu n’y étais pour rien et si je suis devenue celle que je suis, c’est grâce à cette tragédie. Je pense qu’elle serait heureuse de voir comment j’ai surmonté cette épreuve.

Claire acquiesça. Elle commençait à se dire que son amie était sincère et que ce n’était pas elle qui l’avait trahie. Mais l’angoisse sourde qu’il soit arrivé quelque chose à ses parents était toujours là, et elle refusait de se laisser aller à la moindre imprudence.

— C’est moi qui t’ai entrainée dans cette histoire, continua Alicia, et je te promets de t’en sortir. Une fois dehors, on fera le point sur tes parents. On m’avait assuré qu’ils étaient en sécurité, mais je ne sais plus qui croire à présent.

C’est ce moment que choisit son oreillette pour bourdonner à nouveau.

— Je croyais l’avoir coupée, marmonna Alicia.

— Agent Cara, ici Op-Oméga, souffla une petite voix dans un murmure.

Alicia sentit une bouffée de soulagement l’envahir. Mais elle ne pouvait pas se laisser submerger par ses émotions, l’opératrice pouvait tout aussi bien être compromise.

— Op-Omega, je ne vous entends pas bien.

— J’émets hors du cadre officiel, lui répondit-elle. On m’a déchargé de votre suivi, mais je dois vous prévenir. Une escouade a été envoyée pour vous intercepter.

Alicia ne savait pas si elle devait lui faire confiance, mais si cette info se révélait vraie, ils auraient peut-être trouvé une alliée.

— Merci, Amélia.

Elle avait décidé spontanément d’utiliser son prénom. Comme avec Adam, cela lui paraissait plus naturel.

— J’essaierai de vous contacter à nouveau si j’en apprends plus, mais on se méfie de moi. Il se dit ici que vous avez trahi le DEDALS, mais le colonel Dirk ne m’inspire pas confiance.

Dirk… Alicia tenait peut-être enfin son traitre. Elle avait eu très peu affaire avec Dirk. Cet ancien militaire de l’armée américaine avait gardé son grade en intégrant l’Agence.  Le DEDALS n’employait pas officiellement des grades semblables à ceux des institutions militaires, mais certains avaient l’autorisation de les conserver, bien que ça soit plus honorifique qu’autre chose. Dirk faisait partie des hautes instances. C’était sûrement lui qui avait contacté Alicia, plus tôt.

— Compris, merci.

Elle coupa la communication et se tourna vers sa troupe.

— Alors ? s’enquit Claire.

— De nouveaux amis vont venir jouer avec nous. Il va falloir leur préparer une petite surprise.

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