Lorsque j’arrive enfin devant le comptoir d'Helirio Silas, je suis au bord de l’évanouissement. Mon corps est perclus de crampes et je tremble comme une feuille morte. J’ignore par quel miracle de Ran je suis encore capable de tenir en selle. Je n’ai plus qu’une idée en tête, c’est de rentrer au manoir pour m’allonger dans un lit avec une infusion de corboisier. Hélas, ma journée est loin d’être terminée : il me reste le meurtre du Façonneur à élucider. Je m’efforce donc de mettre pied à terre, vacille un instant et m’appuie lourdement sur le garrot de Nyx pour éviter que mes genoux se dérobent. Ma cavaline me scrute de ses grands yeux jaunes et je perçois au fond de son regard un élan de tristesse et d’inquiétude, comme si elle partageait mes craintes.
« Ne t’en fais pas, ça va aller, dis-je autant pour la rassurer que pour me donner du courage. Je suis plus solide que je n’en ai l’air. »
C’est pourtant d’un pas hasardeux que je m’empare des rênes pour la conduire à l’ombre. La foule n’est pas moins dense qu’à l’entrée du grand marché et je dois jouer des coudes pour réussir à me frayer un passage. Ici se pressent un essaim hétéroclite de Vertueux et d’habitants des Fosses, de mendiants édentés et de gosses qui jouent à se pourchasser, de faux vénérés de Ran qui extorquent quelques pièces de cuivre aux passants crédules en leur promettant une bonne fortune que la Cité-Monde ne peut leur offrir. La chaleur accablante fait remonter à mes narines le parfum délicieux de la Fangeuse toute proche, agrémenté du relent acide de l’urine de cavalin que les tanneurs utilisent pour imperméabiliser les cuirs. L’ambiance idyllique du quartier se complète par le fracas incessant des marteaux battant les enclumes et les cris des vendeurs ambulants qui tentent désespérément d’écouler leur camelote.
Par chance, les enclos publics sont juste de l’autre côté de la rue. J’en repère un au-dessus duquel un auvent a été dressé pour protéger les bêtes de la fournaise. Deux cavalins y patientent déjà, surveillés par une rouquine d’une douzaine d’années. Les gens semblent faire un détour pour éviter ce corral, où un vieux mâle particulièrement agité ne cesse de montrer les crocs et de faire vibrer ses écailles d’un air menaçant. Impatient de m’extirper de la cohue infernale, je traverse la rue en bousculant les passants pour rejoindre la gamine.
« À vot’ bon cœur, m’sieur le commandant ! » m’apostrophe-t-elle d’un ton implorant.
Attendri par sa maigreur et l’espoir au fond de ses yeux, je lui confie les rênes de Nyx et glisse dans sa main un demi-aster d’argent. Ses mirettes s’écarquillent à la vue de la piécette et elle se hâte de la cacher dans une poche sous sa chemise crasseuse. C’est alors que je remarque une protubérance énorme au niveau de sa hanche. Horrifié, je m’éloigne rapidement de la gosse, comprenant trop tard pourquoi tout le monde évitait son enclos. La fillette est affligée de putrescane, un mal que les habitants des bas-quartiers surnomment la fièvre de Tys-Beleth et qui fait des ravages dans la population des Fosses.
« Dégage, sale morveuse ! »
Elle me lance un regard plein de terreur et s’enfuit dans une ruelle adjacente. J’hésite un instant à la pourchasser pour la faire enfermer avant qu’elle ne propage sa maladie, mais je renonce finalement à cette idée. À en juger par la taille du chancre sous sa tunique, la nécrose dévore ses chairs depuis plusieurs jours. Une patrouille la retrouvera crevée dans un caniveau avant la tombée de la nuit. Par ailleurs, la putrescane est extrêmement contagieuse et même la magie d’un Sorcelame est inefficace pour la guérir. Tant pis pour celles et ceux qui croiseront son chemin jusqu’à ce soir : je préfère ne pas prendre de risques.
« Saleté de putrescente, j’espère qu’elle ne m’a pas contaminé ! »
Je ramasse les rênes de Nyx et me charge moi-même de l’attacher à l’ombre. Le vieux cavalin d’à côté gonfle son poitrail et tente de me mordre, mais Nyx déploie ses écailles et pousse un sifflement si effrayant qu’il se ratatine et laisse échapper un gémissement pitoyable. Pour faire bonne mesure, je lui expédie un coup de pied dans le ventre qui l’envoie se réfugier en couinant derrière une caisse poussiéreuse. Ce n’est pas dans mes habitudes de maltraiter les bêtes, mais là je suis vraiment de mauvaise humeur.
« Si cette bestiole touche à une seule écaille de Nyx, je vous envoie tous aux caravanes jusqu’à l’hiver prochain ! » préviens-je à la cantonade.
Aussitôt, une armée de palefreniers se précipitent pour immobiliser le vieux mâle rétif. Je les abandonne sans ajouter un mot pour fendre la foule à contresens, pressé d’en finir avec cette matinée atroce.
De tous les comptoirs qui encadrent l’esplanade des marchands, celui d’Helirio Silas est de loin le plus ostentatoire. On y accède par une cour d’honneur dallée de granit blanc où sont exposés de nombreux arbres exotiques importés à grands frais, et qui pour la plupart se dessèchent en quelques lunes à cause du climat aride de la Cité-Monde. Dans ce jardin dispendieux déambulent une vingtaine d’automates offerts par des Façonneurs de second rang, désireux de s’attirer les bonnes grâces et le patronage du maître des caravanes. Plusieurs fontaines y vomissent une eau saumâtre d’une propreté douteuse, dans laquelle des domestiques ajoutent régulièrement du sable pour éviter qu’une foule d’indigents assoiffés n’envahissent les lieux. Le tout est dominé par une façade monumentale taillée dans la pierre et décorée de colonnades. En-dessous d’un fronton sculpté représentant une balance et une bourse de cuir, une immense porte de bois sombre barre l’accès à l’édifice principal. Elle est assez large pour laisser passer un troupeau de boursoufleux et suffisamment épaisse pour résister à une charge de cavalins enragés. La ferronnerie qui la décore a été créée par les meilleurs Façonneurs d’Ambreciel. De chaque côté se dresse une statue en marbre d’Ipaphana, déesse du commerce, de la prospérité et de l’abondance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit en vérité : ces propylées aux dimensions absurdes ont pour but d’intimider le visiteur en étalant sous ses yeux la richesse et la puissance du propriétaire des lieux. Pour ma part, je n’y vois qu’un symbole affligeant de son arrogance.
Devant les marches qui mènent au vestibule, j’aperçois la silhouette de mon porte-Lame occupé à se ronger les sangs comme un sombre-échine en cage.
Eskel est un homme à la trentaine bien sonnée que l’adjectif insipide résumerait à la perfection. Absolument tout chez lui est fade, ordinaire et ennuyeux. Il arbore la même coupe au carré que l’ensemble des soldats du Guet, porte la barbe uniquement parce que c’est à la mode dans la cité, s’habille toujours en gris pour ne pas attirer l’attention. Il possède l’énergie d’un crache-sable en pleine digestion, le charisme d’un mendiant aveugle et l’enthousiasme débordant d’un condamné à mort. Le simple fait de poser les yeux sur lui suffit à me déprimer pour le reste de la journée. En plus, ce bon à rien n’est même pas capable d’éveiller sa Lame d’Arcane ! Il n’y a pas la moindre étincelle de magie chez lui, on l’a propulsé au rang de porte-Lame uniquement pour faire plaisir à notre tyran de père. Car oui, Eskel est aussi – hélas ! – mon abruti de frère. Et croyez-moi, s’il n’était pas le fils adoré du Sérénal qui dirige la cité, il y a longtemps que je l’aurais expédié dans les caravanes pour m’en débarrasser. Le seul avantage d’avoir un adjoint aussi nul et insignifiant que lui, c’est qu’il constitue un excellent faire-valoir.
« Ah, Ezio ! m’apostrophe-t-il en oubliant qu’il s’adresse à son commandant. Te voilà enfin, où étais-tu passé ? Le Sérénal est à l’intérieur avec maître Silas, il est d’une humeur épouvantable ! Jaken Main-Noire a encore frappé ! Cette fois-ci il a assassiné un Façonneur dans la salle des lapidaires, et…
- Père est ici ? » le coupé-je d’une voix tranchante.
C’est à peine si j’écoute sa réponse affolée dont je me contrefiche comme du dernier mioche d’une putain des bas-quartiers. Si notre illustre paternel a quitté le confort et la sécurité du Palais d’Ambre, c’est que l’affaire est grave. Je pousse un soupir exaspéré et congédie Eskel sans autre forme de procès. La dernière chose dont j’ai besoin après ma récente confrontation avec Morgulath, c’est d’avoir cet idiot dans les pattes au moment d’affronter le deuxième démon de la cité.
La fraîcheur qui m’enveloppe quand je pénètre dans le comptoir est agréable, mais l’obscurité et le silence qui y règnent me font penser à un tombeau. L’édifice a été creusé par les Façonneurs dans le flan de la montagne. D’ordinaire, cet endroit est une fourmilière grouillante de commerçants véreux aux escarcelles bien pleines qui se pavanent dans les couloirs à la tête d’une cohorte de serviteurs, comme si leur fortune faisait d’eux les maîtres absolus et incontestables du monde. Mais à ma surprise, seule une poignée de scribes et de visiteurs arpentent les dalles usées du grand hall ce matin. Leurs maigres silhouettes se détachent des ombres grâce à la lueur blafarde d’une centaine de gemmes d’éclat incrustées dans des piliers de pierre. Ils errent comme des âmes en peine, formant de petits groupes où se chuchotent à voix basse les dernières rumeurs sur l’assassinat d’un air inquiet.
Je laisse à mes yeux le temps de s’habituer à la pénombre, puis je m’engage dans un escalier qui m’entraîne plus profondément dans l’antre de la bête. L’écho de mes pas y résonne de manière sinistre, j’ai la sensation qu’un rideau de ténèbres voraces s’apprête à m’engloutir. Des hommes et des femmes vêtus d’uniformes écarlates et équipés de longues flamberges jalonnent mon parcours. Ils appartiennent au régiment des Espadons, la garde personnelle de mon père. Aucun d’eux ne me salue sur mon passage, ils se contentent de me jeter des regards hostiles. La rivalité entre Espadons et Sorcelames est légendaire, elle alimente les jeux et l’imagination de tous les gamins de la cité.
« Impressionnant, pas vrai ? C’est la première fois que je vois cet endroit aussi vide, on dirait la gueule immense de Morgulath prête à nous dévorer. Ça fait froid dans le dos, si tu veux mon avis.
Je sursaute et pousse un cri d’effroi nasillard dont je ne suis pas fier. L’un des Espadons m’adresse un rictus moqueur et très antipathique. Je pivote vers mon crétin de porte-Lame et m’exclame :
- Nom d’un boursoufleux malade, Eskel ! Je t’ai ordonné de m’attendre dehors !
- Je sais, j’ai entendu. Mais je n’allais pas laisser mon commandant braver la colère du Sérénal tout seul. »
Un mince sourire étire mes lèvres et j’acquiesce sans ajouter un mot. Voilà un autre défaut que je n’avais pas encore reproché à mon imbécile de frère : sa gentillesse. Dans un monde aussi dur que celui d’Ambreciel, c’est la pire des faiblesses. Le problème avec Eskel, c’est qu’il transpire la bonté par tous les pores de sa peau, à tel point que je me demande comment il a pu survivre aussi longtemps. C’est un miracle qu’on ne l’ait pas encore retrouvé égorgé dans l’un des canaux putrides qui bordent la Fangeuse. Pourtant, aussi niais et insupportable qu’il puisse être, à cet instant je suis soulagé de l’avoir à mes côtés.
Je ne l’avouerai jamais à personne, mais je suis terrorisé à l’idée d’affronter mon père.
Nous descendons encore une volée de marches avant de pénétrer dans une longue pièce voûtée décorée de tentures dorées. Au centre, un comptoir de granit long d’une trentaine de pieds découpe l’espace, bordé par une rangée de hauts tabourets en bois. Il est entièrement couvert de registres de cuir, de balances pour peser les gemmes et de poinçons servant à mesurer la magie qu’elles contiennent. Deux braseros situés de part et d’autre flamboient pour éclairer la salle. Une quantité impressionnante de pierres brutes sont stockées sur des étagères, étiquetées avec soin et gravées du monogramme HS de leur propriétaire.
Un cliquetis d’armure attire mon attention sur le colosse qui se tient devant moi et que j’avais délibérément ignoré jusqu’à présent. Roos Al’kan me toise d’un air mauvais en croisant ses bras musculeux. Il est le chef des Espadons et le chien de garde favori de mon père. C’est un solide gaillard qui a vu passer un nombre incalculable d’hivers. Sa longue chevelure coiffée d’un chignon arborait déjà une couleur de cendre quand je n’étais qu’un marmot enveloppé dans des langes. La nature l’a doté d’un regard de glace capable de faire trembler le plus courageux des hommes et d’une carrure à rendre jaloux un ours. Une épaisse barbe blanche couvre sa mâchoire burinée et mange le bas de ses joues ; elle dissimule une vilaine cicatrice obtenue lors d’un affrontement contre une meute de pâle-échines. Car oui, Roos Al’kan est un combattant exceptionnel : il est le seul homme que je connaisse ayant survécu à une rencontre avec ces redoutables prédateurs. Tout ce que je sais du maniement des armes, c’est à lui que je le dois. Mettez-le seul dans une arène face à trois de mes meilleurs Sorcelames et je parierais sur lui sans hésiter. Et pourtant, Roos Al’kan est incapable de manipuler la magie.
« Ah, les frangins Ravinel ! beugle-t-il à notre intention. C’est pas trop tôt ! On vous a tellement attendus que le cadavre est en décomposition !
- Nous étions à l’office de Ran, ment Eskel avec conviction.
Roos nous observe avec le regard méfiant de celui qui n’en croit pas un mot. Mais il ne tarde pas à hausser les épaules et préfère s’adonner à son activité préférée : humilier un Sorcelame. Mes exploits de la nuit passée lui offrent une occasion parfaite pour me ridiculiser.
- Eh, Ezio ! C’est vrai ce qu’on raconte à la garnison du palais ? Jaken Main-Noire t’a fait frire le visage comme un steak de cavalin grillé ?
Il s’esclaffe et je meurs d’envie de lui écraser mon poing sur la gueule. Sérieusement, ce type a beau avoir été mon instructeur, je ne peux pas supporter sa présence. Pendant cinq longues années, il a fait de ma vie un véritable enfer. Je rêve d’avoir une chance de lui rendre la pareille un jour.
- Dégage, Roos. Je ne suis pas d’humeur. »
Le colosse fait un pas menaçant vers moi et fronce les sourcils. D’ordinaire, cela aurait suffi à me faire battre en retraite, donnant au vieil Espadon un prétexte supplémentaire pour me railler devant ses camarades. Sauf que là, un démon sanguinaire vient juste de prendre possession de mon corps pour massacrer une innocente, alors je n’ai plus peur de personne – et certainement pas de Roos Al’kan. D’un air résolu, je me mets en garde et je place ma main sur la poignée de ma Lame, libérant des volutes de Shâat autour de moi. Si Morgulath a envie de s’amuser un peu, c’est le moment idéal : en me débarrassant d’Eskel et de Roos, il me rendrait un fier service. Avec un peu de chance, sa folie meurtrière frapperait même mon Sérénal de père. Là, pour sûr, ce serait le plus beau jour de ma vie.
« Commandant Ravinel ! »
Je me fige comme si je venais de plonger la tête dans un bain d’eau glacé. Cette voix sèche et autoritaire, je la reconnaîtrais entre mille. Vous savez ce qu’on dit : quand on parle du boursoufleux…
D’un pas conquérant et solennel, Sandar Ravinel fait irruption dans la pièce. En dépit de son âge et de sa silhouette voûtée, il possède ce charisme écrasant qui pousse les gens à cesser leurs activités dès qu’il apparaît quelque-part. Ne vous laissez pas abuser par sa longue barbe blanche et ses rides profondes : le Sérénal de la Cité-Monde est un homme robuste qui enterrera la plupart des Ambrecellins. Il est la preuve vivante que la mauvaise herbe et les vieilles carnes seront toujours les dernières à flétrir. Son tempérament de feu n’a d’égal que la cruauté avec laquelle il dirige le conseil de la cité depuis tant d'années. C’est pourquoi je me hâte de résorber ma magie et de mettre un genou à terre. Trop tard, hélas : le vieux dragon pose sur moi un regard plus noir qu’un ciel d’orage chargé de toutes les foudres de Ran.
« Relève-toi, sombre idiot ! aboie-t-il à mon intention. Je ne t’ai pas élevé comme l’un de ces courtisans adipeux qui me font des courbettes au palais à longueur de journées ! Tu es un Sorcelame, bon sang !
- Oui, père. Je suis désolé.
- Et arrête de t’excuser sans arrêt, ça m’exaspère ! Par les couilles de Morgulath, j’ai parfois l’impression qu’Eskel est plus courageux que toi !
Je grimace sous l’insulte et fulmine en apercevant le sourire narquois de Roos Al’kan. Ce salopard d’Espadon jubile, il assiste au meilleur spectacle de sa vie. Hélas, mon père ne semble pas enclin à cesser ses remontrances.
- Roos m’a rapporté ton humiliation de la nuit dernière ! Quel fiasco ! Quand vas-tu enfin capturer ce maudit Jaken ? Dois-je confier le commandement du Guet au capitaine Dolan pour te motiver ?
- Sauf votre respect, Sérénal, je ne pense pas que Fieryn Dolan…
- Ton incompétence est une insulte à la famille Ravinel et au titre de Sorcelame ! Par les foudres de Ran, j’ai placé tant d’espoirs en toi Ezio ! Mais tu n’es même pas capable d’arrêter un vulgaire criminel ! »
Je baisse les yeux une fois de plus et je me contente d’essuyer la tempête. Il y a chez moi quelque-chose de viscéral qui m’empêche de me défendre face à mon père. J’ai beau avoir trente-quatre ans révolus, il me terrorise toujours comme si j’étais un gosse. Heureusement, le courroux de mon patriarche s’apaise lorsque le propriétaire des lieux fait son entrée dans la salle.
Helirio Silas est un cinquantenaire au physique bedonnant et aux bajoues adipeuses, dont le visage porcin d’apparence inoffensive dissimule un homme d’affaires impitoyable doté d’une vive intelligence. Ce n’est pas un hasard si ce cafard ventripotent s’est hissé au sommet de la guilde des marchands et occupe un siège au conseil de la cité. Sa fortune et son pouvoir, il les a obtenus en écrasant ses rivaux et en asservissant la population des Fosses. À la fois maître des caravanes et propriétaire des gisements de Tys-Beleth, cet ogre insatiable s’est arrangé pour que les Vertueux lui paient à chaque nouvelle lune un tribut faramineux pour éviter la corvée des mines. Nul n’ignore à Ambreciel que la princesse Ceara n’a plus aucun pouvoir et qu’un dragon bicéphale a pris le contrôle de la Cité-Monde : mon père incarne la tête qui rugit et ne cesse de cracher des flammes, et Helirio Silas celle qui garde son cul confortablement assis sur une montagne d’or.
« Sérénal ! s’exclame justement ce dernier d’une voix flagorneuse. Les servantes de Xyron s’impatientent, elles demandent si elles peuvent disposer du corps.
- Un instant, Helirio. Le commandant doit l’examiner avant qu’elles ne l’emportent.
Puis, se tournant vers moi, il ajoute :
- Suivez-moi, tous les deux. Roos, tu restes ici pour monter la garde. Et qu’on ne nous dérange pas.
- À vos ordres. »
Eskel et moi emboîtons le pas à notre père, suivis de près par le maître des caravanes. Ils nous conduisent dans une petite salle attenante où le Façonneur assassiné repose sur une table. Je m’approche du macchabée pour l’observer en détail. Comme tous les autres, il porte des marques de brûlure au niveau du cou, sur les mains et au-dessus des genoux. La plaie béante qui traverse son torse de l’épaule à la hanche ne laisse guère de doute sur le motif de sa mort. L’homme a été torturé puis tué à l’aide d’une Lame d’Arcane. On lui a également enfoncé une fleur épineuse rouge, appelée corne du démon, au fond de la gorge. Ce qui fait de lui la sixième victime des Fils de Morgulath depuis la nouvelle lune. Cette bande de fanatiques s’enhardit de jour en jour.
« On a pu établir son identité ? demandé-je d’une voix grave.
- Il s’agit de Matheus Finch. Un Façonneur versé dans l’art des automates qui tient une boutique dans la Seconde Enclave, à deux pas d’ici.
- Étrange. C’est l’atelier cambriolé par la Main-Noire la nuit dernière.
Je prends le temps de renifler la tunique du mort, à la recherche d’une fragrance de Shâat particulière. Rien. Celui qui a tué le Façonneur a pris soin d’effacer les traces de sa magie.
- Pour quelle raison Matheus Finch se trouvait-il dans votre salle des lapidaires, maître Silas ?
- Il est venu me voir pour mettre ses gemmes en sécurité après le cambriolage. Hélas, je m’étais absenté pour me rendre au Palais d’Ambre. C’est mon assistant qui a découvert le corps.
- Ne possédait-il pas un coffre-fort dans sa boutique ?
- Sans doute, commandant. Mais rien qui puisse lui garantir une protection aussi efficace que la mienne, je peux vous l’assurer.
Ce disant, le pachyderme se retourne et m’indique crânement une ouverture voûtée dans le fond de la pièce, barrée d’une épaisse porte de chêne. Je m’approche de celle-ci et j’ouvre des yeux ébahis en découvrant à sa surface une serrure vivante.
« Voilà un dispositif que nul ne pourra forcer, admets-je. Quel sombre secret dissimulez-vous ici pour le protéger de la sorte ?
- Rien qu’une importante quantité de pierres, me répond Helirio d’une voix mielleuse. Les vols se multiplient ces derniers temps, alors j’ai proposé à mes confrères de mettre leurs récoltes de gemmes à l’abri dans ma chambre forte.
Je retiens une réplique cinglante en m’imaginant cette pourriture d’opportuniste se frotter les mains devant une telle aubaine. Ce rapace exige certainement des sommes exorbitantes en échange de ce service.
- J’ignorais que la serrure de la Dernière Enclave avait une sœur jumelle, maître Silas. Vous avez dû payer une véritable fortune pour vous la procurer. C’est très généreux de votre part d’en faire profiter les autres négociants.
- C’est moi qui ai fait installer ce verrou ici, tranche mon père d’un ton cassant. Les cambriolages de la Main-Noire se multiplient et Morgulath gagne chaque jour en puissance. Si Jaken s’empare de ces gemmes, le démon pourra absorber la magie qu’elles contiennent et nous ne seront plus en mesure de l’arrêter. Nous ne pouvons pas prendre ce risque. »
Je me raidis en entendant prononcer le nom de Morgulath et me tourne aussitôt vers Helirio Silas. La désinvolture avec laquelle le Sérénal évoque le secret le mieux gardé de la Cité-Monde me surprend, mais le maître des caravanes demeure impassible. Il est déjà au courant de l’existence du démon, il sait que Morgulath n’est pas un mythe et qu’il est enfermé ici. Cette perspective me glace le sang. Jusqu’où va la confiance qu’accorde mon père à cet homme ? Que lui a-t-il révélé d’autre que le gros marchand n’était pas censé savoir ?
« Je ne suis pas convaincu que Jaken soit lié aux Fils de Morgulath, père, dis-je pour masquer mon trouble. Ni qu’il ait un rapport quelconque avec cet assassinat. C’est un criminel égoïste qui agit dans son propre intérêt.
- Et moi je pense que tu as tort. Le lien entre ce Jaken et les adorateurs du démon ne fait aucun doute. Pour quelle raison assassinerait-il des Façonneurs, si ce n’est pour nous priver de nouvelles Lames d’Arcane ? Quel intérêt aurait-il à dérober toutes ces gemmes d’éclat, sinon pour renforcer la magie de son horrible maître ? Et pourquoi incendier la moitié des Fosses de la Fangeuse s’il ne désire pas détruire Ambreciel ?
Je me tais, incapable de réfuter ce dernier argument. Moi-même je ne comprends pas pour quelle raison la Main-Noire a décidé de bouter le feu aux bas-quartiers. Ça ne ressemble pas à son mode opératoire. Malgré tout, je reste convaincu de ma théorie.
- Jaken est un opportuniste qui agit par appât du gain, c’est un voleur qui emploie des gosses comme acolytes et qui aime se donner en spectacle. Il n’a pas le profil du leader d’un culte démoniaque. Celui qui dirige les Fils de Morgulath est un fanatique impitoyable, très intelligent et beaucoup plus dangereux que lui.
- Foutaises ! Jaken Main-Noire sème des cadavres à chacune de ses apparitions, il défie le Guet depuis dix ans et il est suffisamment malin pour ne jamais se faire prendre. Qui d’autre que lui aurait pu dérober des Lames d’Arcane pour les offrir aux Fils de Morgulath ? »
Il se tourne vers moi et je retiens un hoquet de stupeur. Le visage de mon père est déformé par une grimace de haine et dans ses yeux brûle une lueur que jamais je n’aurais cru y déceler. La peur. Sandar Ravinel est terrifié à l’idée que le démon puisse s’échapper un jour.
« Admettons, dis-je en réfléchissant. Jaken veut se débarrasser de Matheus Finch, alors il embarque son apprentie pour fracturer son atelier. Mais le Façonneur n’est pas chez lui, et une source anonyme a prévenu le capitaine Dolan que le cambriolage aurait lieu. Nous lui tendons un piège, Fieryn capture son acolyte et Jaken parvient à s’échapper de justesse en déclenchant un incendie. Pourquoi prendrait-il le risque de venir aux comptoirs Silas pour tuer le Façonneur ? Il avait l’intégralité de mes soldats à ses trousses !
- Parce que c’est un Fils de Morgulath et que ces fous furieux ne reculent devant rien. Ils sont convaincus que le démon se réincarnera dans l’un des leurs, et ils sont prêts à tout pour y parvenir. Tu connais la prophétie, Ezio. Lorsque tombera l’antre de la Dévoreuse, le Façonneur et les trois apprentis devront se réunir. Le joyau d’Ambreciel resplendira quand sera éveillée sa Première Lame. Ils veulent nous empêcher de reforger la Première Lame, celle qui a le pouvoir de terrasser Morgulath. »
Formidable. Maintenant, Helirio Silas est au courant de la prophétie aussi. Un silence de mort s’abat dans la salle souterraine tandis que nous méditons les propos du Sérénal. Je dois admettre que l’hypothèse de mon père tient la route. Mais aussi féroce que soit ma haine contre Jaken Main-Noire, je ne parviens toujours pas à croire qu’il fasse partie de cette bande d’illuminés. Ça ne colle pas avec le personnage.
« Si je puis me permettre, commandant Ravinel, je suis de l’avis de votre père. Qui d’autre que ce célèbre criminel pourrait diriger une secte aussi dangereuse ?
- Je l’ignore, maître Silas. Mais il me semble que vous feriez un bon candidat potentiel.
Le gros marchand devient livide, son quadruple menton en tremble d’indignation. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire satisfait.
- Vous plaisantez, commandant !
- Non, je suis très sérieux au contraire. Vous avez des moyens presque illimités et une pléthore de malfrats à votre service pour exécuter vos basses œuvres. Votre ambition n’est un secret pour personne et il serait facile pour un homme tel que vous de se procurer des Lames d’Arcane sans que je sois au courant.
- Mais le mort a été retrouvé dans mon comptoir ! s’exclame le maître des caravanes, au comble du désespoir.
- Un stratagème audacieux pour vous innocenter, rien de plus. Personne ne serait assez idiot pour assassiner un homme chez soi, donc vous espériez détourner mes soupçons.
Le gros Silas s’étrangle, il est encore plus pâle qu’un boursoufleux qu’on égorge. Évidemment, je ne le crois pas coupable des meurtres qui ensanglantent la Cité-Monde, mais je ne peux résister au plaisir de le torturer encore un peu.
- Eskel, je te charge d’arrêter maître Silas pour crime de haute trahison. Conduis-le dans les geôles de l’Académie, il sera exécuté demain à la première heure.
L’intéressé se décompose et cet abruti d’Eskel danse d’un pied sur l’autre, incapable de décider s’il doit vraiment exécuter mes ordres. Je sais, c’est puéril de ma part de m’amuser à leurs dépens. Mais je viens de passer une matinée épouvantable alors j’ai besoin d’évacuer ma frustration. Hélas, la voix du Sérénal claque comme un coup de tonnerre pour mettre fin à leur tourment.
- Assez ! Foudre de Ran, Ezio ! Quand cesseras-tu de te comporter comme un imbécile ? Helirio est un allié précieux qui déploie des ressources considérables pour empêcher le démon de s’échapper. Si seulement tu pouvais apprendre de son courage au lieu de le provoquer !
Cette fois c’en est trop. Je m’étrangle d’un rire cynique.
- Lui, courageux ? Vous n’êtes pas sérieux ?! La seule contribution d’Helirio Silas, c’est de profiter de la situation pour continuer de s’enrichir ! Dîtes-moi, père, qui sacrifie sa magie pour que la barrière de la Dernière Enclave ne s’effondre pas ? Qui doit résister au pouvoir du démon quand il parvient à projeter sa conscience à l’extérieur de sa prison ? Qui passe ses journées à lutter contre une bande de fanatiques qui menacent de mettre Ambreciel à feu et à sang ? Qui traque les Anormaux sans relâche pour éviter que Morgulath ne s’incarne dans l’un d’entre eux ? Savez-vous ce que je faisais dans les prisons de l’Académie avant de venir ? Je torturais une gamine pour tenter de découvrir où se trouve Jaken. Une putain de gamine, père, et elle n’a même pas quinze ans ! Alors ne venez pas me sermonner sur Helirio Silas et ses contributions à la cause, parce que si votre cul à tous les deux est encore installé sur un fauteuil du Palais d’Ambre et si la Cité-Monde n’est pas réduite à un tas de cendres fumantes, c’est uniquement grâce à moi !
Je m’effondre à genoux, tremblant de tous mes membres et vidé nerveusement. D’un pas lourd, Sandar Ravinel vient se planter devant moi et ordonne d’une voix sèche :
- Laissez-nous. »
J’ai la tête qui tourne et j’ai affreusement mal au crâne, c’est à peine si je distingue les silhouettes de maître Silas et de mon porte-Lame qui s’éloignent en échangeant des regards inquiets. Mon père s’accroupit à ma hauteur et pose sur moi un regard dénué de compassion. D’une main ferme, il saisit mon menton et m’oblige à lui faire face.
« Tu as encore fait une crise, n’est-ce pas ? Le démon t’a attaqué dans ton sommeil ?
- Pas dans mon sommeil. Il s’en est pris à moi ce matin. Il a massacré la vénérable Ibakana pendant qu’elle sculptait mon visage. Il est de plus en plus fort, je n’arrive plus à le repousser. Il me torture sans cesse, il cherche à briser mon esprit. J’ai l’impression de devenir fou.
- Pourtant, la princesse Ceara continue de résister.
- Elle est protégée par son diadème, mais ses forces déclinent. La putrescane ronge sa chair. Que se passera-t-il quand la magie du Joyau d’Ambreciel ne pourra plus contenir le démon à l’intérieur de son corps ?
- Il reste la Dernière Enclave.
- Elle ne résistera pas. Je suis presque convaincu que Morgulath l'a traversée ce matin. Pendant un bref instant, quand j’ai ouvert la porte pour ramener la prisonnière à l’Académie, j’ai senti sa présence. Il a projeté sa conscience à l’extérieur pour tisser un sortilège.
- C’est impossible. Aucune magie ne peut franchir une barrière gardée par une serrure vivante. C’est l’incantation de défense la plus puissante au monde.
- C’est la plus puissante que nous connaissons, rectifié-je. Mais elle repose sur le pouvoir de nos Lames d’Arcane, et mes Sorcelames faiblissent eux aussi. Notre nombre décroît et les dangers auxquels nous devons faire face se multiplient. Bientôt nous ne pourrons plus assurer la protection des caravanes ni défendre nos récoltes de gemmes d’éclat. Les Fils de Morgulath nous tuent pour s’emparer de nos Lames, les pillards de la Dévoreuse sont mieux organisés et n’ont plus peur de nous. Je suis obligé d’affecter cinq Sorcelames pour chaque convoi désormais, et leur absence se fait cruellement sentir. Lorsque les Lames s’éloignent d’Ambreciel, elles ne peuvent plus alimenter la serrure vivante. Non, père. Si Morgulath parvient à se réincarner, la Dernière Enclave ne lui résistera pas.
Je pousse un profond soupir et j’ajoute d’une voix grave :
- Il devient urgent de reforger la Première Lame ou de trouver une successeure à Ceara. C’est une question de vie ou de mort. »
"« Impressionnant, pas vrai ? [...]" -> il manque le guillemet fermé à la fin de la réplique, et le guillemet ouvert au début de la suivante ; attention, toute phrase(s) de narration force à fermer et à rouvrir les guillemets, même si elle se finit par deux points pour introduire la réplique suivante... Y a le problème à d'autres endroits dans ce chapitre aussi.
"qu’un dragon bicéphale a pris le contrôle de la Cité-Monde : mon père incarne la tête qui rugit et ne cesse de cracher des flammes, et Helirio Silas celle qui garde son cul confortablement assis sur une montagne d’or" -> une tête qui pose son cul... Hum. Sinon tu peux dire qu'ils sont les deux moitiés du même dragon : l'un la gueule, l'autre le cul. En plus c'est drôle :P
"Je me raidis en entendant prononcer le nom de Morgulath" -> Le nom en question est pourtant prononcé plus haut (par Eskel, puis comme juron) sans qu’Ezio ne sourcille particulièrement... ? ou alors c’était seulement parce qu’il était alors évoqué comme un mythe, pas comme une menace réelle ? Peut-être à expliciter.
"Maintenant, Helirio Silas est au courant de la prophétie aussi" -> Et Eskel aussi ? Ou alors tous les Ravinel sont forcément au courant ? Je pense que ça gagnerait en impact auprès du lecteur si c'était plus clair d'à quel point c'est un secret, qui le connaît, etc. (je vois qu’Artichaut t’as laissé un com’ dans ce sens aussi ^^)
"La putrescane ronge sa chair" -> haha j’ai plein de questions : c'était pas une maladie "de pauvres" ?? Comment elle a été contaminée ?? Comment ça se fait qu'elle soit encore vivante alors qu'Ezio donnait si peu d'espérance de vie à la gamine plus tôt ? (D'ailleurs, je ne trouve pas ça des plus adroit d'avoir la première (?)* mention de la maladie et la révélation que Ceara en souffre dans le même demi-chapitre...)
*Si ça a été mentionné avant, mea culpa, ma lecture remonte ^^ Puis y a quand même l'exposition / explication qu'en fait Ezio...
Owi, je prends les explications et les révélations ! Pas que ça arrive trop tard, que ç'ait été trop frustrant, mais tout de même c'est cool d'en savoir plus sur ce qu'il se passe globalement autour d'Ambreciel - en tous cas, plus que n'en savent nos autres narrateurs chacun perdus dans leur recoin de merde xD
Et ça commence aussi une nouvelle (sous-)intrigue ! Enfin, je me doute bien que ça va se mêler à la trame principale, mais ça fait un but et des menaces différentes à considérer.
Par rapport à Ezio, donc, maintenant que j'ai lus les deux parties du chapitre :
Je me demandais, est-ce que tu as souhaité le rendre antipathique ou sympathique ? (ou un mélange des deux, bien sûr) Parce que j'ai envie de dire que le fait d'avoir le point de vue d'un perso à la première personne a tendance à le rendre sympathique au lecteur, même contre son gré, haha. Et du coup j'ai eu un peu l'impression que les évènements oscillaient entre "coucou c'est un connard" (la grand-mère, damn la révélation comme ça xD) et "meh il a ses bons côtés" (notamment son soudain accès d'empathie pour la gamine malade, ou pour son frère quand il le suit), donc je me demande ce que tu avais voulu faire passer en premier lieu.
(petite tangente : d'ailleurs, ça fait peut-être un peu redite, le mécanisme de la révélation deux fois de suite qu'un perso qu'Ezio décrit négativement dans sa narration soit un membre de sa famille...)
Mon ressenti personnel à son propos, c'est 1) que c'est un perso intéressant, notamment de part son implication dans les faits et ses connaissances, et 2) qu'il est plutôt sympathique, dans le genre très anti-héros bien sûr :P Il y a plusieurs trucs qui marchent bien (si du moins c'en était l'intention) pour l'humaniser, notamment sa relation conflictuelle avec son père, la p'tite pression d'avoir apparemment une connexion directe avec un démon (toute petite, la pression xD), et p'têt même le moment où il "défend" Jaken à propos de la secte dans le sens où c'est un bon point pour lui que sa volonté de vengeance ne l'aveugle pas haha
Je file au dernier chapitre ^^
Un grand merci pour ta lecture détaillée et toutes tes remarques :)
Concernant l'expression sur le dragon bicéphale, tu as raison je la trouvais amusante mais elle est sans doute mal formulée, il faudra que je corrige ça.
Effectivement, concernant le nom de Morgulath, c'est prononcé ici dans un tout autre contexte. Le démon est connu dans la cité comme un personnage imaginaire, il fait partie du folklore et on jure sur son nom. Mais là, quand les Ravinel et Helirio Silas en parlent, c'est une menace bien réelle. Très peu de gens sont au courant de son existence, ça fait partie des choses qu'il faut que je retravaille car apparemment ce n'est pas très clair.
La putrescane a déjà été mentionnée avant oui, notamment dans le chapitre de Coddie qui a perdu sa famille à cause de cette maladie. Pour ce qui est de Ceara, je ne vais pas tout te révéler à l'avance :p
Et pour la remarque d'Ezio concernant la gamine des rues, disons qu'il y a différents stades d'évolution de la maladie et qu'un chancre aussi gros lui indique qu'elle n'en a plus pour très longtemps. Par ailleurs, je pense pouvoir te dire (sans trop spoiler l'histoire car c'est assez logique) que la princesse bénéficie de soins que n'ont pas les fangeux et qui ralentit les effets de la maladie.
Enfin, en ce qui concerne Ezio. C'est un personnage que l'on voyait comme détestable à travers le prisme de Jaken - et il l'est assurément, ses actions le prouvent. Mais pour autant, je voulais y apporter de la nuance et que le lecteur comprenne que même s'il fait des choses affreuses, s'il est capable du pire, il le fait en étant persuadé d'agir "pour le bien" et de sauver la cité. Le fait de l'humaniser apporte cette ambiguité, ensuite libre au lecteur de choisir s'il le juge sympathique ou s'il le range dans les rangs des ordures impardonnables ;)
Au plaisir,
Ori'
J'ai apprécié la suite de ce chapitre et les nombreuses révélations que tu y fais.
Tes descriptions de lieux et de personnages sont toujours un plaisir à lire, tu y excelles. C'est le gros plus à mes yeux, un plaisir à lire.
Pour les petits bémols, j'ai eu du mal à saisir qui était au courant pour la "résurrection" de Morgulath ou qui ne l'était pas. "Nul n’ignore à Ambreciel que la princesse Ceara n’a plus aucun pouvoir et qu’un dragon bicéphale a pris le contrôle de la Cité-Monde", donc tout le monde est au courant ? C'est l'intitulé de la prophétie que le peuple ignore ?
Une petite zone de flou ici pour moi. Rien de bien méchant.
A quand la suite ?
Artichaut
Alors je vois qu'il y a une petite confusion ici ! Le "dragon bicéphale" que tu mentionnes dans cette réplique ne fait pas du tout référence à Morgulath, c'est une figure de style que je trouvais amusante pour décrire le tandem formé par Sandar Ravinel et Hélirio Silas à la tête de la cité ! D'ailleurs c'est précisé juste après, puisque "Sandar est la tête du dragon qui crache des flammes et Silas incarne celle qui garde son cul posé sur une montagne d'or".
En revanche, tout le monde à Ambreciel a entendu parler de Morgulath, mais les gens s'imaginent que c'est une légende pour effrayer les enfants pas sages, ou le nom d'un démon qu'on utilise dans des expressions populaires comme "Par les couilles de Morgulath".
Très peu de gens sont au courant que Morgulath existe bel et bien, qu'il est emprisonné à Ambreciel. Et encore plus rares sont ceux qui savent qu'il risque de s'échapper bientôt. Pour l'instant, on en a vu 4 : ce sont les quatre personnes qui discutent dans ce chapitre près du corps du Façonneur assassiné, donc Sandar Ravinel, Ezio Ravinel, Eskel Ravinel et Hélirio Silas.
Pour résumer, les gens savent que Ceara ne dirige plus vraiment la cité car Sandar Ravinel et Hélirio Silas sont au pouvoir, mais le peuple ignore que Morgulath existe et qu'il est sur le point de se réveiller.
J'espère que j'ai réussi à lever ta confusion et que tu comprends mieux la situation. N'hésites pas si tu as encore des questions !
La suite ne devrait pas trop tarder, je suis en train de relire le chapitre et de le corriger. Je pense le poster juste après les fêtes ;)
En attendant n'hésites pas à jeter un œil à mes autres histoires si le cœur t'en dit.
À tout bientôt,
Ori
C'est beaucoup plus clair effectivement.
Par contre, je me rends compte que j'étais persuadé que le peuple - en tout cas certains de nos héros dont Jaken - savait pour l'existence de Morgulath (pas pour sa captivité nécessairement ou pour la prophétie) juste le fait que c'était un vrai démon bel et bien réel. Selon moi, il y a peut-être une zone de flottement sur ce point à clarifier dans les chapitres précédents.
Trop hâte de lire la suite.
Bonne écriture.
PS :
J'ai une pile de lectures longue comme le bras, mais si tu as une de tes histoires à me recommander (ou dont tu souhaites un retour plus particulièrement), je peux l'ajouter.^^
Artichaut
Tu y retrouveras d'ailleurs le personnage d'Elraza (la Sorcelame qui tient tête à Dolan pour protéger Syndra) car c'est l'une des héroïnes du roman. Le système de magie est identique avec la Shâat, la nécessité de chanter pour incanter des sortilèges puissants, les crises d'aesirg, etc... donc là-dessus tu ne serais pas perdu non plus !
En fait, le Sildaros est mon tout premier roman que j'ai écris bien avant Jaken, je l'ai commencé quand j'avais quatorze ans. Je suis actuellement en train de le rafraichir/réécrire pour ôter le côté niais de l'écrivain-adolescent ^^
Par contre, je te préviens tout de suite : c'est moins drôle et plus sombre que Jaken. Ca flirte par moment avec de la dark fantasy.
Les Chasseurs de Vestiges, c'est une histoire qui vient juste de sortir de mon imagination et qui n'a qu'un chapitre publié pour l'instant. Elle combine huis clos, suspense et phénomènes magiques dans le monde réel.
Quant aux Chroniques d'Irotia, c'est un thriller futuriste sur fond de Space Opéra, qui est né il y a une bonne dizaine d'années d'un jeu de rôle qu'on faisait avec les copains à la fac. Idem que le Sildaros, je suis en train de le réécrire entièrement pour le dépoussiérer et en faire un roman plus sérieux. Celui-ci est davantage "en chantier" et le style est assez différent des autres, mais on y retrouve un personnage (Feris Park) qui a un humour assez cynique dont je me suis inspiré pour écrire Jaken (bon, ok, Jaken c'est du puissance mille à côté).
Voilà le tour du propriétaire effectué, à toi de voir ce que tu veux ajouter à ta PAL ou non ;)
Je te souhaite bonne lecture, passes de bonnes fêtes de fin d'année et à bientôt pour la suite de Jaken !
Ori'
Sacré chapitre, j'aime décidément beaucoup le pdv d'Ezio. On a énormément d'infos et de nouveaux personnages, pas mal d'enjeux très flous se dévoilent à nous. C'est très riche. La famille d'Ezio est assez particulière, j'ai trouvé super drôle la description de son frère, ça a l'air d'être un bon gars (le seul du chapitre ?), sûrement moins stupide que le pense Ezio. Son père est une vraie ordure, il a dû avoir une éducation assez horrible, ce qui explique facilement comment il en est arrivé là. (c'est d'ailleurs intéressant que son frère n'aie pas eu la même trajectoire avec les mêmes parents mais je disgresse).
Les persos qui gravitent autour du pouvoir ont pas l'air très recommandables, à mon avis au moins l'un d'eux complote en secret du côté des fils de morgulah, peut-être même qu'Ezio a mis le doigt sur quelque chose en accusant Silas. Ce serait bien vu de ta part de mettre la lumière sur lui pour le disculper aussitôt, ça donne pas l'impression qu'il puisse être suspect quand on finit de ce chapitre alors que je pense que si. Bref, j'ai quelques théories qui commence à immerger, ça montre que je suis investi dans la lecture^^
Curieux d'en apprendre plus sur la princesse. Est-elle la femme qui apparaît un peu plus tôt ?
Et pour répondre à la chute du chapitre, j'ai l'impression que Syndra est la candidate idéale...
Mes remarques :
"Eskel est un homme à la trentaine bien sonnée que l’adjectif insipide résumerait à la perfection." ahah j'aime beaucoup
"Il possède l’énergie d’un crache-sable en pleine digestion, le charisme d’un mendiant aveugle et l’enthousiasme débordant d’un condamné à mort." ahah excellent
"Mais à ma surprise, seule une poignée de" -> mais à ma plus grande surprise ? (peut-être que ça va sans, mais je suis pas trop habitué à cette formulation)
"Voilà un autre défaut que je n’avais pas encore reproché à mon imbécile de frère : sa gentillesse." excellent xD Ca en dit beaucoup cette phrase^^
"Sa longue chevelure coiffée d’un chignon arborait déjà une couleur de cendre quand je n’étais qu’un marmot enveloppé dans des langes." Il commence pas un peu à se faire vieux du coup ? J'ignore quel est l'espérance de vie dans ton univers, mais j'ai pas l'impression qu'elle soit énorme au vu de sa dureté^^
"j’ai placé tant d’espoirs en toi Ezio !" virgule après toi
Un plaisir,
A bientôt !
Et oui, ce chapitre est effectivement très dense, d'où le besoin impératif de le découper en deux ! On apprend beaucoup de choses sur le fonctionnement de la cité, Morgulath, l'entourage d'Ezio et la mission dont il se sent investi. Content que ça te plaise toujours en tout cas, moi je me suis éclaté à l'écrire, j'espère que ça se ressent :)
J'aime beaucoup tes suppositions, mais évidemment je ne vais pas te donner tout de suite les réponses, je préfère te laisser découvrir... ;)
Au plaisir, et merci de ton commentaire !
Ori'
Encore une fois, j'ai bien aimé ce chapitre ! J'aime toujours autant le style que tu emploies, en particulier le vocabulaire soigné et précis et qui nous permet de nous embarquer dans l'histoire !
Pour ma part, pas vraiment une surprise, je m'attendais à ce portrait plus en nuance d'Ezio. Par contre, je pensais que le père allait l'entreprendre, le jeter au feu ou autre...
Hâte de découvrir un chapitre centré sur la princesse ! A t elle un moyen d'être délivrée de la malédiction et si oui, comment ? Est-ce que tu t'es inspiré de la lèpre pour développer cette maladie/malédiction ? Ou de la grisecaille dans GOT ?
Perso, j'aime pas le chien de garde du père... J'espère qu'il passera un mauvais quart d'heure prochainement...
Ezio peut-il devenir complètement possédé sans s'en rendre compte et être totalement dans la duplicité tel Double Face ?
J'aimerai avoir des nouvelles de Coddie et des autres. Ce Jaken ne me dit rien qui vaille finalement... enfin pas vraiment ! ;)
Merci pour ce moment de lecture et d'évasion !
A bientôt ! :)
Merci pour ce commentaire, je suis content que cette deuxième partie de chapitre te plaise !
Effectivement on pourrait s'attendre à ce que Sandar Ravinel soit plus impitoyable à l'égard d'Ezio, mais en dépit de tout ce qu'il lui reproche, Ezio reste son fils aîné. Et s'il lui a confié toutes ces responsabilités, c'est bien la preuve que malgré tout il l'aime à sa manière et il lui fait confiance... ;)
Je n'ai pas prévu de chapitre où Ceara serait le personnage point de vue à proprement parler, mais elle apparaîtra de plus en plus au travers des PDV de Coddie et d'Ezio notamment. Quant à savoir si elle pourra guérir de la putrescane et lever sa malédiction, je te laisse découvrir tout ça le moment venu !
(Elle a quand même pas de bol, Ceara. C'est la princesse mais elle vit enfermée comme une prisonnière, un démon sanguinaire a été scellé dans son corps et en plus, elle se chope la variante locale de la peste noire... promis, je ne la déteste pas 😅)
Roos Al'Kan n'est pas présenté sous un jour très sympathique en effet, mais il ne faut pas oublier que c'est le PDV d'Ezio dans ce chapitre et qu'il le déteste. Bon, en même temps, on aura vite compris que môssieur Ezio Ravinel, hormis sa cavaline il n'aime pas grand monde... 😂
Aaaah, Ezio va-t-il devenir un personnage à la Double-Face ? Très bonne question !
C'est marrant que tu fasses cette référence car j'adore l'univers de Batman aussi ! Je me demande qui t'a mis au courant... Serait-ce parce qu'on est mariés ? Juste une intuition 😆 En tout cas, tu devines sans mal toutes mes inspirations !
Rassure-toi, Coddie, Salim, Syndra, Jaken et Dalo arrivent, il faut bien que j'alterne les chapitres ;)
À tout bientôt pour la suite !
Les pièces du puzzle se dévoilent, et ça devient sacrément intéressant. Ça se nuance. On commence à comprendre la situation de la cité, pourquoi la princesse est enfermée, pourquoi les Sorcelames traquent les anormaux, ce qui s’est passé quand Coddie a perdu connaissance à son entrée dans l’Académie… Faut-il comprendre que la princesse qui est apparue à Salim, c’était pas la princesse mais Morgulath qui se faisait passer pour la princesse ? è.é Ou alors c’était bien la princesse et Ezio se trompe en pensant que c’est lui qui a projeté sa conscience.
Si je comprends bien, malgré qu’il prenne quelques fois possession de lui, c’est pas acté que Morgulath va se réincarner dans Ezio ? Il pourrait s’incarner chez un autre anormal ?
Je tiens à dire que les métaphores et comparaisons auxquelles tu fais appel sont souvent très chouettes. Ezio nous peint un portrait très parlant du système et des personnes aux pouvoirs. C’est très clair, sans être expliqué de façon ennuyeuse. Au contraire, le ton et le cynisme d’Ezio rendent l’exposition assez drôle.
J’aime bien Eskel, malgré le portrait peu flatteur que son frère en fait. Le fait qu’il laisse pas tomber son gros tas de caca de frère, c’est très admirable. Enfin, je traite Ezio de gros tas de caca, mais je crois que je commence à l’apprécier aussi. Disons que son point de vue est intéressant et le chapitre introduit des nuances au personnage qui fait qu’on n’arrive pas à complètement le détester. Surtout quand on voit son père. XD
Les voir spéculer a fond sur pourquoi Jaken fait ce qu’il fait m’a beaucoup fait rire.
« Moi-même je ne comprends pas pour quelle raison la Main-Noire a décidé de bouter le feu aux bas-quartiers. » mdrr ! S’il savait.
Mais cette histoire de secte et la mort de Matheus Finch fait se poser des questions… Est-ce que les Fils de Morgulath se servent de Jaken pour voler des gemmes ? è.é Ou comme bouc émissaire ? Bon, pour l’instant c’est un mystère difficile à percer, mais si je devais désigner un suspect en patron de la secte, ce serait le père Syndra. C’était le seul à savoir que Jaken aller faire son cambriolage, et Jaken (tout le monde ?) a l’air de lui faire vachement confiance. Moi, ça m’inspire pas confiance. Le coupable est toujours celui qu’on soupçonne le moins.
Franchement, j'ai rien à redire sur le chapitre.
Très hâte de lire la suite ! =D
Toujours la première à te précipiter sur mes nouveaux chapitres, ça fait plaisir de te voir suivre mes scribouillages avec une telle assiduité !
Les pièces du puzzle se dévoilent en effet, en tout cas une partie d'entre elles. Assez pour que le lecteur puisse comprendre un peu mieux ce qui se joue et fasse ses hypothèses, mais il vous manque une bonne partie de la mosaïque pour avoir une vue d'ensemble. Crois-moi, vous n'êtes pas au bout de vos surprises (j'espère ^^) car je garde encore quelques (gros) rebondissements sous le coude.
En tout cas, ça me soulage énormément de voir que cette partie "exposition" amenée par Ezio n'est pas trop rébarbative ou ennuyeuse à lire. Je ne compte plus le nombre de réécritures et de corrections que j'ai du faire sur ce chapitre, et je suis au final assez content de cette version. Donc même si je change encore deux ou trois détails, il ne devrait plus bouger de manière significative.
"Faut-il comprendre que la princesse qui est apparue à Salim, c’était pas la princesse mais Morgulath qui se faisait passer pour la princesse ? è.é Ou alors c’était bien la princesse et Ezio se trompe en pensant que c’est lui qui a projeté sa conscience."
--> Ahah, ça fait partie des questions que j'attendais, et c'est bien que tu te la poses ! Était-ce le démon qui a dupé Salim, ou la princesse qui tente de se libérer de l'emprise du démon ? Mystère... ;)
"Si je comprends bien, malgré qu’il prenne quelques fois possession de lui, c’est pas acté que Morgulath va se réincarner dans Ezio ? Il pourrait s’incarner chez un autre anormal ?"
--> C'est totalement ça. Morgulath s'acharne sur Ezio car c'est le mage le plus puissant de la cité, il sait que s'il brise le commandant des Sorcelames, la barrière de la Dernière Enclave cédera et il n'aura pas besoin de l'affronter quand il aura réussi sa réincarnation. Mais tout individu possédant une affinité à la Shâat est un réceptacle potentiel pour lui. D'où la traque assidue des anormaux, pour tenter de contenir au maximum la menace.
"Je tiens à dire que les métaphores et comparaisons auxquelles tu fais appel sont souvent très chouettes."
Merci ^^ Je t'avoue que je me suis bidonné tout seul quand j'écrivais celle du dragon bicéphale qui dirige la cité, j'avais l'image d'Helirio Silas assis sur sa montagne d'or en tête xD
"J’aime bien Eskel, malgré le portrait peu flatteur que son frère en fait. Le fait qu’il laisse pas tomber son gros tas de caca de frère, c’est très admirable."
--> Eskel est un personnage que j'aime beaucoup aussi, et qui va gagner rapidement en épaisseur. Le pauvre, il est dépourvu de pouvoirs magiques et il se retrouve fourré dans un sacré merdier x)
"le chapitre introduit des nuances au personnage qui fait qu’on n’arrive pas à complètement le détester. "
--> C'était complètement le but. À travers Jaken, j'ai vendu un portrait d'Ezio Ravinel assez sombre et détestable. Je voulais apporter de la nuance, montrer que dans mes univers, personne n'est complètement blanc ou noir, mes personnages sont tous des "gris". Quoique, il doit y avoir une exception, c'est Fieryn Dolan. Lui, c'est vraiment un sombre con**rd du début à la fin. Même moi qui l'ai créé, j'ai envie de le trucider parfois xD
Je me doute que tu as beaucoup de questions concernant les Fils de Morgulath et l'implication de Jaken dans tout ce fatras, mais je vais encore te laisser dans le brouillard quelques temps à ce sujet. Patience, les réponses viendront en temps voulu ^^
Oh, j'aime bien ta théorie concernant Ballard ! On ne l'a pas encore rencontré, mais c'est vrai que le maître des Fosses fait un bon candidat potentiel dans le rôle du grand méchant de l'histoire. Est-ce que ton intuition est aussi fine que celle du légendaire Hercule Poirot ? La réponse au prochain épisode... ^^
En tout cas, un grand merci pour ton retour super positif :)
À très bientôt pour la suite !
Ori