Campana observa la table sans rien dire avant de lancer :
— C’est quoi cette carte ?
— On ne peut pas se contenter de foncer dans le tas aujourd’hui, lui ai-je répondu, ces mercenaires comptent un mage de bataille dans leurs rangs, un certain Kumaré.
Il s’approcha et contourna la table pour se placer à ma droite.
— Et je suppose qu’on ne peut pas fuir ?
— Nous n’aurons pas besoin d’en arriver là, lui dis-je, enfin, si tu te décides à m’écouter. J’ai réussi à glaner des informations sur Kumaré. Il est prévisible, il agit toujours de la même façon.
— C’est-à-dire ?
— Il attend que le combat soit engagé, se place sur une hauteur lui permettant d’avoir une vue dégagée. Et il frappe d’un puissant sortilège qui pétrifie les troupes ennemies.
— Je ne vois pas pourquoi cela te fait sourire, on va se faire tailler en pièces.
— Mais regarde la configuration du terrain ! Sa seule possibilité valable est ici, expliquai-je en pointant du doigt la figuration d’une colline proche du coin supérieur gauche du plan étalé devant nous.
— Génial ! Donc il va faire pleuvoir la mort de là-bas, et ?
— Tu n’écoutes pas ! Il ne lance ni boule de feu, ni éclair, ni rien de cette sorte. Il n’a pas assez de puissance magique pour ça ! Nous sommes cinq fois supérieur en nombre à ces idiots, et ils comptent sur Kumaré pour pouvoir nous écharper sans risques !
— Et ils ont raison ! Nous n’avons pas de magiciens pour le contrecarrer, même pas un soi-disant nul comme ce Kumaré ! Si on suppose qu’il ne peut pas se défendre tout seul contre un groupe nombreux, on ne peut qu’en déduire qu’il ne sera pas seul. Et le temps de l’atteindre, il aura lancé son sort.
— Rassure-moi, tu te rappelles ce qu’est un archer ? Nous avons seulement besoin de le déconcentrer pour que ses sorts ratent.
— Que veux-tu dire ? Tu as déjà affronté des magiciens ?
— En effet. Pas des puissants chefs de guildes, ni aucun approchant ce calibre. Mais j’ai déjà à mon tableau de chasse des «petits» sorciers de ce genre.
— Comment ça ? Quel genre de sorcier ?
— Ceux qui ont encore besoin de s’associer à des combattants ordinaires pour les protéger le temps de lancer leurs sorts, puis lorsque leurs réserves magiques sont à sec.
— La réserve s'épuise si un sort rate ?
— Exactement ! C’est la même dépense d’énergie. Donc si tu attends le bon moment pour frapper… En pratique, tu n’as même pas besoin de le blesser gravement. Dans la majorité des cas, même une flèche qui le rate peut suffire à le déconcentrer, pour peu qu’elle passe assez près.
— Comment as-tu appris ça ?
— Qu’est-ce que tu croyais lieutenant Campana ?
J’avais gardé mon calme tout en utilisant son grade, malgré mon désintérêt pour le fatras hiérarchique, pour lui signifier que sa curiosité était allée trop loin.
— Je ne suis pas né le jour où j’ai rejoint la garde de la reine. Trouve-moi de bons archers ! Les meilleurs possibles, au moins une demi-douzaine ! Et envoie-les-moi ! Je leur donnerai les instructions adéquates moi-même.
— Bien capitaine.
Une stratégie classique dans un univers de fantasy (on élimine toujours les mages en premier et on utilise le terrain à son avantage)
C'est quoi la proportion de mage accessible (comme Kumaré) et ceux qui n'ont besoin de personne pour les protégés ?
Mais on peut retourner le problème, les mages qui se joignent à des troupes le font car ils n'ont pas la puissance requise pour faire ce qu'il voudrait seul...
Conclusion : Tu croises un mecs seul à la tombé de la nuit ? Fais gaffe à tes miches ! En revanche s'il a besoin d'une escorte, fais toi plaisir, rameute tes potes et dépouille-le ;)
Pour répondre de manière plus clair, il y a peu de magiciens qui soit très puissant, mais face à eux, même une vaste armée va au mieux servir de distraction.
Qu’est-ce que tu croyais lieutenant Campana ? Je gardai mon calme tout en utilisant son grade, malgré mon désintérêt pour le fatras hiérarchique, pour lui signifier que sa curiosité était allée trop loin. Je ne suis pas né le jour où j’ai rejoint la garde de la reine. Trouves-moi de bon archer ! Les meilleures possibles, au moins une demi-douzaine ! Et envoie-les-moi ! Je leur donnerai les instructions adéquates moi-même.
→ Plusieurs choses sur ce paragraphe (c’est dommage, je n’ai rien à dire sur le reste).
Tout d’abord :
Trouves-moi → Trouve-moi
de bon archer → bons archers
Les meilleures possibles → meilleurs
Ensuite, il faut que tu découpes entre ce qu’il dit et la narration. Ça pourrait donc donner :
- Qu’est-ce que tu croyais lieutenant Campana ?
Je gardai mon calme tout en utilisant son grade, malgré mon désintérêt pour le fatras hiérarchique, pour lui signifier que sa curiosité était allée trop loin.
- Je ne suis pas né le jour où j’ai rejoint la garde de la reine. Trouve-moi de bons archers ! Les meilleurs possibles, au moins une demi-douzaine ! Et envoie-les-moi ! Je leur donnerai les instructions adéquates moi-même.
J’aime bien ce court chapitre qui indique que même sans magie, on peut vaincre un sorcier (mais aussi que quand on est sorcier, il faut quand même faire attention à ses miches).
Merci, j'ai pris en compte tes corrections.
J'ai pensé à ce texte en travaillant sur les règles, en particulier les jets à faire pour ne pas être déconcentré lorsque tu prends des dégâts en lançant un sort (c'est une mécanique plutôt classique).
Ce ne sont pas tous les sorciers qui sont virtuellement intuable, mais dans la majorité des JDRs que je connais, la montée en puissance d'un personnage de lanceur de sorts n'a rien à voir avec celle d'un personnage purement martial (l'exemple classique : le sort Wish de Donjons & Dragons 3ième ed.)
à bientôt
P.S. : Comme les textes jusqu'ici tourne autour de la magie et des combats, je pense que je vais essayer de présenter des aspects plus sociaux dans les prochains textes (Bien qu'en général on débute sur du Porte-Monstre-Trésor, il parait qu'on peut jouer aux JDRs autrement qu'en tapant sur tout se qui bouge ^^; ).