Notre troupe se plaça sur le versant de la colline Sini-Hoë, proche de la garde personnelle du comte. Plus hauts que la majorité des troupes, nous jouissions d’un excellent point de vue sur le terrain aride délimité pour le duel. En levant les yeux, nous pouvions apercevoir l’armée amarine disposée sur toute la colline Seïah-Nomê, des archers et fantassins aux mercenaires. Tous portaient le rose et vert, couleurs de la famille Amaris et criaient le nom de leur championne dans un vacarme assourdissant. Malgré leur nombre, le rapport de force paraissait moins désavantageux que prévu.
Je prêtais à peine garde au tumulte, davantage préoccupé par les deux cavaliers dont je devais assurer la protection. Tazrim et Ameldyn, la fille d’Elimsa. La présence de cette jeune fille de onze ans au cœur de notre armée m’avait toujours indigné mais la voir assister au duel à mort de sa mère me paraissait profondément inhumain. À notre arrivée, j’avais tenté de la placer derrière le porte-drapeau, afin de lui épargner la vue de cette plaine funeste. Tazrim s’y était opposé. Selon lui, Ameldyn devait assister au combat.
À onze ans, Ameldyn était un mélange saisissant d’enfant avec ses grands yeux bleus et ses joues douces et de future adulte avec les mêmes longs cheveux roux que sa mère et une grâce naturelle digne de son rang. J’avais beau guetter la moindre de ses mimiques, pas une émotion ne transparaissait au travers du masque qu’elle s’imposait. À ses côtés, Tazrim laissait entrevoir une inquiétude bien plus claire. Prostré sur sa monture, le regard absent et les mains crispées sur ses rênes, il semblait émerger d’un sombre cauchemar. Cela ne dissuada pas Telwan de venir à ses côtés recevoir les dernières consignes, comme à son habitude. Notre commandant le congédia sans un mot.
À ma gauche, Lagorn avait profité de la nuit pour retrouver son énergie habituelle. Depuis l’aube et le début de nos préparatifs, notre ami nous harcelait de plaisanteries et moqueries de plus ou moins bon goût. La gravité de cette journée ne l’atteignait pas et il se montrait incapable de se modérer. Toutefois, depuis notre arrivée en haut de la colline, il s’était tu. Comme si la vision des deux armées lui avait enfin fait prendre conscience qu’il participait à une guerre.
- Il était grand temps que nous quittions cette maudite région, me glissa-t-il. Un éclaireur m’a rapporté que des hordes de cavaliers Matir en armes ont été aperçues au-delà des dunes du nord.
Je frissonnai en apprenant cette nouvelle. Cette peuplade nomade était réputée autant pour son habileté au combat que pour la cruauté de ses mœurs.
- Ce duel à mort est un véritable miracle, renchérit Telwan, revenu à notre hauteur.
- À condition qu’Elimsa l’emporte, répondis-je. On dit que Sarvinie est une guerrière redoutable.
- Tu as vu comme moi les entraînements d’Elimsa, répondit Telwan. J’ai peine à croire à la défaite d’une épée si virtuose.
- T’as raison, appuya Lagorn avec enthousiasme.
- Et quand bien même elle périrait, reprit Telwan, nous rentrerions chez nous sains et saufs. Le pire aura été évité.
Entendre l’un de mes deux amis les plus chers évoquer la mort d’Elimsa avec une telle légèreté m’indigna. Alors que sa fille et son frère se tenaient à quelques pas de nous, je ne pouvais pas imaginer une telle issue. Cependant, une petite voix me souffla que le destin ne s’interdisait aucune cruauté, comme j’en avais déjà fait l’expérience. Une angoisse froide commença à me tordre les entrailles.
Au son des cors, l’armée amarine sombra dans une ferveur fanatique. Nos ennemis hurlèrent à l’unisson la gloire de Sarvinie, celle qu’ils surnommaient « la Faucheuse ». Un frisson me parcourut alors que je me remémorais notre face-à-face de la veille. Ses courts cheveux noirs hérissés, son imposante armure de fer, son large bouclier marqué de coups et son long fléau d’armes la rendaient plus terrifiante que jamais. Sarvinie agita les chaînes sombres de ce dernier pour haranguer les siens avant de reproduire le même geste dans notre direction, provocatrice. Un instant impressionné, je fus tiré de ma torpeur par un cri de Lagorn :
— Espèce de truie !
Ragaillardi par cette insulte, je joignis mes huées à celle de mes camarades, galvanisé par l’arrogance de notre adversaire. Ignorant la clameur qui montait des deux collines, plusieurs centaines de lanciers des deux armées se positionnèrent autour du rectangle de barrières érigé pour éviter tout débordement. Les étendards des familles Varlario et Amaris flottaient face à face, agités par le vent du soir. Le soleil déclinait et la température redevenait supportable. Nous voyions cependant encore très nettement la plaine où se déciderait notre destin. Les cors retentirent une deuxième fois. Elimsa apparut. Nous hurlâmes de toute notre force.
Vêtue d’une légère cotte de maille, de jambières fines et de gants de cuir, les cheveux roux attachés en un chignon natté et sa longue épée à la main, je peinai à reconnaître la jeune femme au regard absent de la veille. Je ne pouvais qu’entrevoir ses traits mais on devinait aisément une froide résolution sur son visage. Elle portait le destin de cette campagne sur ses épaules. Elimsa ne prit pas le temps de saluer son armée, trop concentrée, et se contenta d’avancer jusqu’à la place qui lui avait été assignée. Elle se mit en garde.
Une euphorie enthousiaste se propagea sur toute notre colline. Les poings se levèrent, les chants retentirent, les lames frappèrent les boucliers, les lances martelèrent le sol aride. Touché par cette folie contagieuse, je saisis la bannière Varlario que tenait mon voisin de droite et commençai à l’agiter furieusement vers le ciel. Lagorn me pressa l’épaule, le regard dément :
— Par tous les dieux, quelle femme ! Elle va ne faire qu’une bouchée de l’autre catin.
Je me gardai bien de le contredire malgré le pressentiment qui m’assaillait à la vue de Sarvinie. Une femme maigre rejoignit la Faucheuse pour achever de la préparer. Je la reconnus malgré la distance : il s’agissait de Renzya, la sœur de Kelas. Ce dernier devait se tenir plus en retrait, pour diriger l’agencement de ses troupes.
Une fois disposée, Sarvinie repoussa Renzya d’un geste brutal et se mit en face d’Elimsa. Les deux femmes se jaugèrent sans un geste, sans un mot. Dans leurs visages, je vis deux incarnations opposées de la guerre. La finesse contre la bestialité, le devoir contre la cruauté. L’ange défiait la bête.
Soudain, les cors sonnèrent et les corps s’animèrent. Le duel commença.
Les deux armées se turent, captivées par la danse leste des deux guerrières. Sarvinie adoptait une posture plus en retrait mais chacun de ses assauts pouvait mettre fin au duel. Elle se contenait, en quête de la faille décisive. Elimsa n’avait pas de bouclier et à chaque fois que le fléau adverse sifflait, je redoutais une blessure mortelle. Cependant, Elimsa l’évitait avec vivacité. Parfois largement, parfois d’extrême justesse.
Tout à coup, rompant avec son attitude prudente, Sarvinie enchaîna deux attaques d’une violence déconcertante. Elle fit voler son fléau d’armes comme s’il s’agissait d’un simple bâton. Son premier coup de taille balaya l’espace devant elle, aussitôt suivi d’un coup de revers. Surprise, notre championne ne put l’éviter entièrement. Le souffle coupé, je vis l’une des masses hérissées percuter son bras droit. La violence de l’impact la fit reculer de deux pas, je souffris autant que si j’avais été moi-même touché.
Malgré sa blessure, Elimsa parvint à garder sa lame et à esquiver une nouvelle attaque. Ce premier avantage provoqua d’immenses exclamations dans l’armée amarine. Je me figeai un peu plus sur place à chaque assaut, suspendu au moindre rebondissement. À cet instant fatidique, alors que la peur de la défaite menaçait de s’insinuer dans nos rangs, Lagorn fit un pas en avant en me prenant la main. De sa voix rude de soldat, il entonna le chant du courage.
Le premier couplet écoulé, nous chantâmes tous le refrain avec émotion. Peu à peu, l’hymne se répandit à l’ensemble de notre armée et résonna à chaque nouveau couplet avec une intensité croissante. Entendre ces milliers de voix reprendre les mêmes phrases me fit frissonner. C’était grandiose, fantastique.
L’élan qu’elle sentait dans son dos sembla rendre à Elimsa toute sa fougue. Plus vive qu’un rapace fondant sur sa proie, elle anticipa toutes les passes d’armes adverses. Au prix d’une débauche d’énergie surhumaine, elle esquiva tout en contre-attaquant. Son corps gracieux ondoyait sous les bras ennemis bardés de métal. Ses pieds soulevaient la poussière qui l’entourait comme le halo d’une torche. Sarvinie dut reculer pour éviter les blessures. Je poussai des cris de joie à chaque fois que la championne amarine faisait un pas en arrière. La lourde lame d'Elimsa sembla un instant plus légère qu’une plume. Bien que moins précise avec sa main faible, elle réussit à repousser Sarvinie jusqu’aux limites du terrain.
Acculée, la championne amarine dut multiplier les parades prodigieuses de bouclier pour s’en sortir. Cependant, je ne vis pas une seule fois dans son attitude le moindre signe de crainte. Elle dégageait une terrifiante sensation de maîtrise. La voyant repousser chacun des magnifiques assauts d’Elimsa, je ne pus m’empêcher de haïr cette femme, de désirer sa mort.
Telwan et Lagorn chantaient plus fort que tous les autres et je tentais d’élever ma faible voix à leur niveau, même si cela me déchirait la gorge. C’était déjà la troisième fois que nous répétions les mêmes paroles.
Ma chère enfant dépasse-toi, quitte ta torpeur,
Abandonne ton mutisme, chasse ta stupeur.
Mieux vaut mourir intrépide que vivre dans la peur.
Le soleil déclinait doucement, habillant le ciel de teintes rougeâtres. Les ombres des deux guerrières s’allongeaient et me firent penser aux ombres animales que Lagorn créait près du feu de camp. Sarvinie toucha une nouvelle fois Elimsa, à la jambe. Malgré la distance, je crus entendre un craquement sourd résonner dans l’arène de fortune. Notre championne poussa un cri de douleur, le premier du combat. Ma voix faiblit en voyant le sang de la jeune femme se répandre sur le sol.
La crainte de sa défaite me nouait douloureusement l’estomac. Je m’accrochai néanmoins au chant, entraîné par mes amis. Lagorn me serrait la main si fort que je crus qu’il allait me briser les doigts. Il avait le regard torve, comme s’il était lui-même en train de se battre. Le doute ne semblait pas l’atteindre. Comme lui, je voulus croire en Elimsa de tout mon cœur. Elle allait se ressaisir, elle allait l’emporter.
Reste droite, ne crains pas d’affronter l’orage,
Ils te diront téméraire mais garde ta rage.
Montre-leur fille, montre-leur ce qu’est le courage.
Un vent chaud se leva, soulevant de puissants tourbillons de poussière sur le plateau situé entre les deux collines. Sarvinie et Elimsa durent se couvrir les yeux pour ne pas être aveuglées. Nous ne voyions plus du combat que deux silhouettes qui se cherchaient, s’évitaient, se rencontraient parfois dans le fracas des armes. J’espérais que notre championne profiterait de la faible visibilité pour tromper la vigilance adverse.
Après un déplacement audacieux, Elimsa parvint enfin à s’approcher de Sarvinie et abattit son épée sur elle. Malheureusement, la princesse amarine eut le temps d’opposer son bouclier. Le choc fut si violent que je crus que la lame d’Elimsa allait se briser. Il n’en fut rien. Cependant, ce bref avantage s’éteignit aussi vite qu’une étincelle jetée dans un lac. Sarvinie reprit l’initiative, poussant d’effrayants cris de guerre. Nous n’en chantâmes qu’avec plus d’ardeur, même le tempéré Telwan avait sombré dans la folie.
Mon cher enfant, c’est l’heure du départ, charge ton ballot.
Ne te dérobe plus, charge l’avenir au galop.
Rayonne de victoires, que la gloire soit ton halo.
Peu à peu, la poussière se dissipa et nous pûmes à nouveau assister à la danse mortelle des deux bretteuses. Elimsa boitait de plus en plus mais parvenait à compenser sa faiblesse par l’intelligence de ses déplacements et la précision de ses coups. Sarvinie ne se pressait guère, toujours aussi hautaine. Si ses coups ne frappaient que le vent, elle les dirigeait de manière à épuiser Elimsa. Incapable de tenir le rythme, la petite sœur de Selten commença à reculer. Son poignet faiblissait, son épée pesait trop lourd dans sa main. Bientôt, ce fut elle qui se trouva repoussée à la limite du terrain.
Je repensai aux innombrables victoires qu’Elimsa avait emportées grâce à son endurance. Jamais je ne l’avais vue aussi atteinte que ce jour-là, aussi suante, fatiguée, sale et inquiète. En face d’elle, Sarvinie ne perdait pas une once de férocité, comme si chaque geste l’excitait davantage. Se pouvait-il qu’Elimsa ait trouvé sa maîtresse ? Je refusai d’y croire. Je ne pus m’empêcher d’en vouloir à notre championne : pourquoi ne se battait-elle pas mieux ? Il devait y avoir une raison, une stratégie : elle ne tarderait guère à refermer son piège. Il ne pouvait en être autrement.
La nuit tombait et l’on disposa des torches autour des deux femmes. Tout en lueurs et ombres dansantes, le combat n’en devint que plus impressionnant. Ainsi éclairés, les cheveux d’Elimsa devenaient flammes tandis que ceux de Sarvinie se fondaient dans l’obscurité. La championne amarine atteignit une fois de plus son adversaire, laissant une longue marque sanglante sur son front et sa joue. Elimsa fit un pas en arrière, le sang lui coulait dans les yeux, masquant sa vision. Mon cœur se noua en voyant ses coups d’épée paniqués perdre en précision. Lorsqu’un coup de Sarvinie frôla sa nuque, je retins un cri d’effroi.
J’attendais toujours un ultime rebondissement, une ruse si subtile qu’elle renverserait à elle seule le sort du combat. Cependant, rien ne vint. Elimsa devait concentrer tout ce qu’il lui restait d’énergie à garantir sa survie. Quand Sarvinie lui balaya les pieds, la faisant tomber à genoux, mes yeux s’emplirent de larmes. Non, cela ne pouvait pas s’achever ainsi. Notre chant, un instant plus tôt extatique, s’acheva dans un murmure.
Reste droite, ne crains pas d’affronter l’orage,
Ils te diront téméraire mais garde ta rage.
Montre-leur fille, montre-leur ce qu’est le courage.
Je perdis tout ce que j’avais de foi, si tant est qu’il m’en restait encore lorsque Sarvinie porta le coup de grâce. Son fléau balaya l’épée faiblement tenue par la vaincue, puis ses jambes. Enfin, elle sortit un poignard et l’acheva sans un regard. Un coup au cœur, comme pour un animal dont on veut abréger les souffrances.
Le hurlement d’Elimsa me transperça l’âme. Cependant, je détournai vite le regard pour guetter la réaction d’Ameldyn. Le visage de l’enfant s’était figé, comme arrêté dans le temps par un mauvais sort. Elle ne respirait plus et seul le battement des cils trahissait le souffle de vie qui l’habitait. Je ressentis une immense compassion à son égard, pauvre fillette qui ne pouvait encore réaliser l’immensité de sa perte. Mais mon plus grand apitoiement allait à la femme qu’elle deviendrait. Cette femme forcée de se construire avec ces images d’horreur, de grandir avec ce vide laissé par ses parents. Je n’avais pas le double de l’âge d’Ameldyn, je me rappelait combien le chemin des orphelins était douloureux.
L’euphorie retombée, Telwan avait retrouvé son flegme habituel. Il héla Tazrim d’une voix calme :
— On n’a plus rien à faire ici. Partons avant que les choses ne dégénèrent.
L’expression de Tazrim n’avait guère changé depuis le début du duel, comme s’il avait assisté à la conclusion inéluctable d’un cauchemar. Péniblement, il acquiesça en donnant le signal de la retraite. Au loin, une vingtaine de soldats se précipitèrent vers le milieu de la plaine, pour chercher le corps de la vaincue. Voyant que je ne réagissais pas, Lagorn me tira avec autorité.
— C’est fini, Pellon. On va rentrer chez nous maintenant.
Tazrim descendit de sa monture pour prendre sa nièce dans les bras. Telwan lui prit la main pour l’entraîner à sa suite. Ameldyn avait fermé les yeux, s’abandonnant toute entière à l’étreinte de son oncle. Sur l’autre colline, l’armée amarine battait en retraite, Sarvinie avait disparu. Je m’étonnais de n’entendre aucun chant de joie, seulement le retour d’un silence pesant. Tout à coup, les soldats partis recueillir le cadavre d’Elimsa s’enfuirent en désordre, abandonnant leur mission sans raison apparente.
Je ne compris leur terreur qu’après de longues secondes, lorsque le sol commença à trembler et les cailloux à rebondir sur le sol. Je pensai d’abord à un séisme car ils n’étaient pas rares en cette région mais les secousses étaient trop régulières. En levant les yeux, je découvris avec effroi une nuée de cavaliers descendre la colline Seïah-Nomê au galop. Avec l’éclat des lunes, je pus distinguer leurs longs cheveux tressés, les tatouages qui ornaient leurs visages. Ils chantaient tous ensemble un hymne guerrier en dévalant la pente. Les Maitir.
Charger dans cette plaine accidentée aurait constitué une folie pour toutes les cavaleries du monde mais ils ne semblaient guère s’en formaliser. Leurs chevaux, plus petits et trapus, avaient l’habitude des reliefs. Et leurs maîtres savaient les guider vers les chemins les moins escarpés, éviter les pièges mortels. Ils montaient avec une virtuosité sauvage que je trouvai fascinante. Ils soulevaient de si gros nuages de poussière sur leur passage que j’eus l’impression que le mont s’effondrait. Leur tornade féroce fondait vers nous.
Voilà qui expliquait pourquoi les amarins avaient accepté ce duel à mort. Ils nous avaient livré à leur allié Maitir sans trahir leur promesse de non-agression. Notre déroute se révélait totale. Savoir Elimsa morte en vain me retourna le cœur.
Le chant entonné en cœur par tous les Maitir était incontestablement magnifique et terrifiant. Ils traversèrent l’avant de nos lignes comme un couteau tranche une motte de beurre, à peine ralentis. Malgré le son des cors et les cris de nos chefs, l’immense majorité de notre armée sombrait dans la panique et tout autour de moi, on se repliait en désordre. Cependant, l’ennemi ne chargeait pas au hasard. Il fondait vers la famille Varlario, sa garde rapprochée et ses porte-étendards. Il fondait sur nous.
Tazrim ordonna à ses meilleurs soldats de former une ligne de boucliers mais j’eus la certitude qu’elle serait balayée. À cet instant, je n’avais qu’une préoccupation : sauver mes amis. Je m’aperçus que Lagorn et Telwan s’étaient cachés dans une crevasse, ils m’appelèrent :
- Pellon, vite ! Rejoins-nous !
Je n’avais qu’à faire quelques pas pour affronter la tourmente aux côtés des hommes qui m’étaient les plus chers au monde mais au lieu de cela, je m’éloignai. Je courus en direction d’Ameldyn, un puissant instinct m’interdisait de laisser l’orpheline périr. Les cavaliers Maitir n’étaient plus qu’à une centaine de mètres. Prostrée contre le flanc du cheval de Tazrim, Ameldyn avait les mains devant les yeux, indifférente à son environnement. Je la pris dans mes bras et courus jusqu’au rocher le plus proche. Je sautai derrière, me recroquevillai sur mes jambes et la serrai contre moi en espérant ne pas être écrasé.
Bientôt, les sabots claquèrent et les cris résonnèrent tout autour de moi. Même lors de l’arrivée des championnes, je n’avais pas entendu un tel vacarme. Aucun cavalier n’aperçut Ameldyn, blottie contre mon torse. Pas un ne prit garde à moi, misérable loque sans doute plus morte que vive. J’avais l’impression d’avoir plongé dans les Abysses elles-mêmes. Je pleurai autant de peur que de tristesse. Après le passage des derniers chevaux, partis à la poursuite de notre armée en déroute, le tumulte se tut. Je me levai en état de choc.
Ameldyn paraissait encore plus sonnée que moi. Couverte de poussière, elle semblait émerger d’un cauchemar. J’espérais qu’elle ne garderait de ce traumatisme qu’un souvenir confus mais une petite voix intérieure me souffla que cette journée serait pour elle de celles que l’on n’oublie pas. Ces expériences si horribles que chacun de ses détails se grave dans votre mémoire avec une netteté affreuse. En suivant son regard, j’aperçus le cadavre d’Elimsa, entouré de torches.
Son corps autrefois si flamboyant, beau et rayonnant avait été à demi-piétiné, roué de coups. Une longue marque sanguinolente au niveau du cœur me rappelait douloureusement le coup de poignard final. Ses bras étaient secoués des derniers spasmes de l’agonie. Un amas de nuages couvrit les lunes, plongeant le champ de bataille dans l’obscurité. Le vent souffla vers nous, apportant avec lui l’odeur âcre de la mort. Ameldyn se détourna, les yeux inondés de larmes.
Je me gardais de la consoler. Elle avait vu sa mère mourir, comme j’avais jadis vu mon père les bras en croix dans une flaque de sang. Dans ces instants, aucun mot ne pouvait atténuer la douleur.
Excellent chapitre. La tension d'avant le début du combat est superbe, le combat lui-même j'étais à fond dedans, images flottant dans ma tête au fil de la lecture : une vraie réussite.
Bon, comme je disais, j'avais un mauvais pressentiment pour Elimsa et ça n'a pas loupé.
L'attaque surprise ensuite, très réussie aussi. Tout à fait déshonorable et tu rends bien l'effet de chaos. Si je veux pinailler, je me demande juste comment notre protagoniste peut être si près du corps d'Elimsa, et plus encore comment elle peut être agitée de spasme ? Je comprends que l'action se déroule très vite, mais le cœur touché, on s'éteint plutôt rapidement aussi, non?
Autre petit pinaillage : ils ont fondu sur eux et sont partis aussitôt, les Maitir ? Tous ? Parce que ça m'étonne qu'ils puissent sortir de leur "cachette" et observer les alentours sans qu'on ne leur saute immédiatement dessus. J'entends qu'ils poursuivent l'armée, hein, mais personne ne reste en arrière ? Et les soldats de Amaris, ils sont partis ? Personne n'est resté pour voir ça ? Et dans le cas où ils sont là, qu'est-ce qui les empêcherait d'achever leurs ennemis?
Quelques remarques :
- "jeune fille de onze ans" -> ah, je l'aurais pensée beaucoup plus jeune ! Je pensais que genre c'était encore un bébé, que la perte de son mari précédant était très récente et que l'alliance rompue pareille, je n'imaginais pas qu'on revenait sur alliance si vieille.
- "Le hurlement d’Elimsa me transperça l’âme." -> je pense que ça coupe le souffle, un poignard dans le cœur.
- J'ai noté "Matir" et "Maitir" -> je suppose qu'on parle du même peuple et qu'il y a une coquille ?
À bientôt ! :)
Très content que tu apprécies ce chapitre. J'ai beaucoup réécrit le fragment avant d'arriver à une version qui me satisfaisait^^
" le combat lui-même j'étais à fond dedans, images flottant dans ma tête au fil de la lecture : une vraie réussite." Trop bien !!
Oui, Elimsa était condamnée, peut-être que ça sent dans la façon dont je l'ai introduite^^
Je note tes petites remarques.
Oui, c'est bien Maitir, bien vu pour la faute de frappe !
Merci de ton commentaire (=
Chapitre très réussi pour ma part.
J’ai trouvé le combat épique, sans temps mort (belle progression temporelle d’ailleurs) et plein de rebondissements. Tu réussis à nous tenir en haleine, et on se met à avoir la même envie que Pellon et les troupes : voir leur héroïne l’emporter. Bon, je me doutais que l’issue serait tragique. Mais j’ai voulu y croire. ^^
La fin est également bienvenue, avec un chouette rebondissement. Et un Pellon enfin acteur de l’intrigue. Pauvre Ameldyn!
J’ai pris quelques notes, mais c’est du pinaillage de moineau.
J’ai dû relire cette phrase : « Sarvinie agita les chaînes sombres de ce dernier pour haranguer les siens avant de reproduire le même geste dans notre direction, provocatrice. »
Il y a beaucoup de gestes dedans. Je pense que la séparer en deux me l’aurait rendue plus immédiatement imaginable.
« Dans leurs visages »
> Dans leur visage, sauf erreur de ma part.
« Sarvinie toucha une nouvelle fois Elimsa, à la jambe. »
> Le « une nouvelle fois » allonge ta phrase. Il me semble que la violence du coup serait plus forte, si la phrase était brêve / punchy.
« je me rappelait combien le chemin des orphelins était douloureux »
> Je me rappelai
Hâte de découvrir la suite en tout cas.
Merci pour ce chapitre
Artichaut
Content de voir que tu as apprécié ce tragique combat et l'ambiance du chapitre.
J'espère que le prochain chapitre te convaincra tout autant (=
Merci de tes remarques et de ton commentaire !
A bientôt (=
Cela faisait trèèèèès longtemps que je voulais m'attaquer à ton histoire, mais mon emploi du temps m'en empêchait.Surtout que je suis incapable de lire (et commenter) 25 histoires à la fois.
Le chapitre est cool. Lorsque tu décris les soldats frappant sur leurs boucliers, je m'y projetait parfaitement. J'avais des flashs de l'introduction du film Troies. (Chacun ses références.)
Je ne sais pas encore si ton narrateur est le héros. Il est pour l'instant spectateur de quelque chose qui le dépasse. C'est d'ailleurs intéressant d'avoir ce point de vue. Donc tu as fais de ton narrateur un orphelin. J'espère que tu n'es pas tombé dans tous les clichés du genre. C'est fou ce qu'il y a d'orphelins qui sont des élus qui changent la destinée du monde! (Sur Youtube il existe plein de vidéos/podcasts sur les tropes du héros prédestiné.) D'ailleurs, est-ce important que ton narrateur soit un orphelin? Sinon, ça vaut le coup de modifier son origine.
Il y a la répétition du mot colline au tout début du chapitre. Je l'ai d'autant plus qu'il me semblait qu'on se trouvait en milieu semi-désertique et que j’appellerais cela des dunes. Mais je me suis peut-être trompé sur le décor. L'imaginaire du lecteur n'est pas forcément en compatibilité immédiate avec ce que l'auteur tente de transmettre. D'ailleurs, tu réutilises le mot "dune" un peu plus loin. Si tu me parles de dunes, je vois des tas de sable, si tu évoques des collines, j'imagine des prairies verdoyantes sur des buttes de terre.
"Soudain, les cors sonnèrent et les corps s’animèrent. " C'est joli ça. J'aime bien ce style de consonance.
"La championne amarine atteignit une fois de plus son adversaire, laissant une longue estafilade sur son front et sa joue." Alors je ne suis pas un spécialiste, mais j'ai du mal à concevoir une estafilade avec une masse d'armes.
"Voyant que je ne réagissais pas, prostré sur le sol, " Il ne me semble pas que tu aies dit que ton narrateur ne se tenais plus debout.
"Ses bras étaient secoués des derniers spasmes de l’agonie. " On peut avoir des spasmes si longtemps après avoir reçu un couteau en plein cœur? Ou bien Elimsa n'est-elle pas vraiment morte? (un twist à venir?)
Bon. Voila tout ce que j'avais à dire. Mon commentaire est pas super structuré. Je pense que ça s'améliorera au fil des chapitres, quand je me serais habituer à ton écriture. Bien entendu, mes remarque sont là uniquement pour te faire progresser. D'ailleurs, tu les prends en compte ou non.
Je comprends, c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses sympa à lire sur PA et pas toujours assez de temps^^
Content que tu aies apprécié ce détail ! J'ai essayé de créer une espèce d'ambiance de stade version fantasy pour rendre le duel plus impressionnant.
Oui, Pellon est plutôt spectateur jusqu'ici. Tu verras la place qu'il sera amené à jouer par la suite. Pour le côté orphelin, c'est en effet un trope surutilisé mais sans te spoiler, je ne pense pas que tu sois trop gêné par ça avec Pellon par la suite. Mais tu me diras ^^
"Je l'ai d'autant plus qu'il me semblait qu'on se trouvait en milieu semi-désertique et que j’appellerais cela des dunes" Dunes, c'est pour un assemblement de sable fin fait par le vent, pour le coup c'est vraiment des collines. C'est vrai que ça fait moins désert mais je pense que c'est le meilleur terme par rapport à ce que je veux décrire.
"C'est joli ça. J'aime bien ce style de consonance." Content que tu aies relevé ! J'avoue que j'aime beaucoup cette phrase ahah
Tkt pas pour la structure, comme ça ça me va très bien ! Et ne te gêne jamais pour dire ce que tu penses, tant que c'est bienveillant je suis preneur (=
Merci de ton commentaire,
A bientôt !
J'ai beaucoup aimé l'intervention du chant qui donne un côté presque légendaire au combat.
Difficile de trouver à redire! :-)
Bravo!
Encore une fois, content que tu aies apprécié. Oui, je n'y pense pas toujours mais c'est vrai qu'ajouter des chants et poèmes pour ce genre de scènes ça peut être très intéressant (=
Merci beaucoup et à bientôt !
Eh bien que de tensions ! Tu gères toujours aussi bien la description des combat des personnages et des décors. On visualise l'ensemble sans jamais se perdre.
C'est précis, très détaillé : les armes, les mouvements, les émotions, tout est mentionné sans jamais alourdir le texte. Plusieurs images fortes renforcent le côté épique. Le côté ange et bête est peut-être un chouia... trop. Mais sur le coup ça ne m'a pas choqué. Le décors lui-même a presque quelque chose de symbolique. L'utilisation du chant était bien trouvée, également. Un impression de revenir aux sources de la chevalerie... Ça renforce l'aspect épique, ça crée une ambiance, aussi. Une sorte de cohésion et de ferveur.
Le fait de t'attarder sur les inquiétudes ou les émotions des personnages en présence nous permet de nous impliquer plus facilement. Sans compter que c'est une bonne manière de nous les faire découvrir, ces personnages. Je pense à Ameldyn qui assiste au combat de sa mère : on ne peut que ressentir de l'empathie à son égard, et sa présence rend la scène d'autant plus intense, humaine et tragique.
Sarvinie incarne quant à elle la guerrière redoutable, arrogante et cruelle. Je me demande si on en saura plus sur ses motivations, sa personnalité. J'aurais bien aimé la voir évoluer parmi les siens, sur ou en dehors du champ de bataille. Après, il faut dire que ça aurait peut-être diminué son côté "menace hostile et flippante".
Le narrateur continue à ajouter une touche sympathique à ces fragments.
Bref, un très bon chapitre. J'ai hâte, comme toujours, de découvrir la suite !
Content de lire ton retour sur ce chapitre (= Ça fait plaisir de voir tes ressentis sur le duel, c'est une scène que j'ai pas mal retravaillée avec les retours PA. Je comprends que le côté ange / bête passe pas forcément pour toi. Je me dis que ça montre quand même bien la perception de Pellon.
Oui, l'air de rien c'était important d'introduire le personnage d'Ameldyn, il a son importance. Je comprends ta soif d'en apprendre plus sur Sarvinie, qu'on ne voit que de loin. Sans t'en dire trop, tu n'as pas fini d'entendre parler d'elle.
Merci de ce commentaire !
A bientôt (=
Un beau chapitre tout en tension, en action, et en drame ! Pellon est plein de compassion et dégage une belle douceur dans ce monde de brute, ça m'étonne qu'il se "garde de consoler" la petite, quand même, mais bon, c'est peut-être sa manière de faire face au deuil.. En tout cas le chapitre est très réussi avec un beau glissement entre les deux scènes principales, bravo !
Juste une petite chose qui m'a embêtée un peu : ce "Ma chère enfant" dans la chanson, en parlant d'Elimsa, je l'ai trouve un peu infantilisant, pour le personnage.
Un plaisir de te lire,
A très vite !
Content que le personnage de Pellon dégage quelque chose pour toi (= Pour le fait de ne pas consoler, sans trop en dire, disons qu'il reproduit des schémas...
"Ma chère enfant" ne fait pas forcément référence à Elimsa, j'imaginais plutôt un chant guerrier populaire un peu dans l'idée de la strasbourgeoise.
Merci beaucoup de ton retour !
A bientôt (=
Et la trahison avec l'attaque des Maitir..... terrible! Il risque de ne plus rester grand monde dans l'armée de Pellon...
En tout cas c'est bien écrit, tu sais nous tenir en haleine!
Oui, tu avais deviné, bien vu. C'est vrai que le gros de la surprise réside plus dans la charge Maitir xD (même si le titre est un gros indice)
J'espère que la dernière partie te tiendra tout autant en haleine !
A bientôt (=
- Plus hauts que la majorité des troupes ==> répétition de "troupe" avec la phrase d'avant
- Je réalisai que Kelas et sa troupe se trouvaient sans doute à quelques centaines de mètres de moi. ==> je suis contente qu'il le mentionne ! J'espère que Kelas aura un vrai rôle à jouer dans cette histoire :)
- Ce duel à mort est un véritable miracle. ==> je suis d'accord avec lui
- Mais avais-je autrefois imaginé l’éventualité de la mort de mes parents ? ==> je trouve que ça manque un peu de transition !
- Espèce de truie ! ==> haha cette méchanceté gratuite ^^ je comprends, mais ça m'a quand même surprise
- Touché par cette folie contagieuse ==> j'imagine très bien cette folie contagieuse, c'est réaliste je trouve, j'aime bien !
- Mon ami passait beaucoup de temps à s’informer sur le fonctionnement de notre ami ==> je n'ai pas compris cette phrase
- Les deux armées revinrent au silence ==> je ne vois pas pourquoi ^^
- je vis l’une des masses hérissées percuta son bras droit ==> percuter
- Je me figeai un peu plus sur place à chaque assaut suspendu au moindre rebondissement ==> je mettrais une virgule entre "assaut" et "suspendu"
- Entendre ces milliers de voix reprendre les mêmes phrases me fit frissonner. ==> je comprends ce sentiment :D j'espère que ça donnera le même courage à Elimsa (mais je ne le sens pas)
- Nous ne voyions du combat plus que deux ombres qui se cherchaient ou s’évitaient ==> j'aime bien ça !
- J’espérai que notre championne profitât ==> j'ai la sensation que la concordance des temps n'est pas bonne mais je ne suis pas sûre
- Je repensai aux innombrables victoires qu’Elimsa avait emporté ==> emportées ? (je mettrai même remportées non ?)
- Je ne pus m’empêcher de lui en vouloir : pourquoi ne se battait-elle pas mieux ? ==> haha
- Comment se pouvait-il qu’elle soit morte, elle, la sœur du comte, alors que le misérable soldat que j’étais vivait encore ? ==> intéressant ça
- Je me demandai si Ameldyn avait assisté à cette fin atroce ==> j'espère pas !
- Partons avant que les choses ne dégénèrent. ==> bonne idée !
- Les Maitir ==> ah ! on ne les attendait plus !
- avaient l’habitude de relief ==> du relief ? des reliefs ?
- Ils soulevaient des si gros nuages ==> de si gros ?
- Ils venaient de nous livrer à leur allié Maitir sans trahir leur promesse de non-agression. ==> malin ! je n'y avais pas pensé !
- Plusieurs mouches vinrent se poser sur mon visage dégoulinant de sueur tandis que je restai immobile. ==> j'aime bien
- J’eus l’impression d’être à nouveau ce petit garçon qui se recroquevillait sous la table pour ne pas être vu de son père enivré. ==> là, je trouve que c'est mieux amené
Remarques générales :
Personnellement, je ne suis pas hyper fan des scène de combats donc j'ai trouvé celle-ci bien longue ^^ Mais le retournement avec l'armée Maitir m'a bien plu ! Sauf que maintenant que Pellon s'est éloigné des siens, je me demande comment il va faire pour récupérer Ameldyn (il n'est pas très malin je trouve, un peu trop impulsif ^^ c'était vraiment pas une bonne idée d'essayer de rejoindre Elimsa, surtout qu'encore une fois il est le seul à le faire et c'est pas très logique du coup comme réaction) !
A bientôt pour la suite :)
Dommage que cette scène ne t'ait pas convaincue parce que pour le coup, j'en suis relativement satisfait et elle sera gardée. Qu'est-ce qui aurait pu te la rendre plus intéressante ?
Oui, je suis d'accord avec toi pour la réaction de Pellon.
Et oui, si tu continues à t'intéresser à cet univers tu entendras à nouveau parler de Kelas, promis (=
Merci encore et à bientôt !
Je ne dis pas que la scène n'est pas intéressante en soi, c'est seulement moi qui ne suis pas fan de combats, de manière générale (je trouve ça toujours trop long, que ce soit à l'écrit ou à l'écran, perso tout ce qui m'importe c'est de savoir qui gagne à la fin ^^). Donc tu ne peux rien faire pour la rendre plus intéressante à mes yeux haha mais c'est pas grave ! Surtout ne change rien si tu la trouves bien :) ce que je voulais dire c'est que mon avis sur cette scène n'est pas forcément très objectif parce que je l'ai lue un peu en diagonale.
J'ai hâte de recroiser Kelas alors ;)
Un bon chapitre riche en émotions. On ne ressent plus ici le ton détaché du premier chapitre. Tu décris bien le duel et les émotions, j’ai bien réussi à suivre. Le retournement est bien, je ne m’attendais pas à la mort de la championne ni au fait qu’ils attaquent malgré l’issue du duel. Ton héros se retrouve ensuite au mauvais endroit et est fait captif. N’essaie-t-il pas de se défendre ou tout de moins de sortir l’épée face aux soldats qui fondent sur lui ? Et pourquoi les ennemis les attaquent-ils s’ils ont gagné ?
Mes notes de lecture :
« Je m’étonnai du faible nombre de cavaliers, on m’avait toujours répété que la cavalerie amarine était la plus redoutable du continent.”
> Pour qu’on suive tout bien, je te conseille d’inverser : « On m’avait toujours répété que la cavalerie amarine était la plus redoutable du continent, mais je m’étonnai du faible nombre de cavaliers » ?
> Il y en a combien ? Je m’attendrais à une phrase de plus
> Cela n’aura pas d’impact sur la suite car ils sont chargés par la cavalerie et leur faible nombre ne semble pas un soucis en fin de chapitre.
« Je croyais notre défaite inevitable”
> Pourquoi ? Quelle est la situation ?
« Celle de Kevie ?”
> J’ai oublié qui c’était ? Un de ses amis d’enfance ?
« Je n’arrivai pas à en imaginer l’éventualité. Mais avais-je autrefois imaginé l’éventualité de la mort »
> Tu as ici une répétition de éventualité
« Au son des cors, l’armée amarine sombra dans la folie. Nos ennemis hurlèrent à l’unisson la gloire de Sarvinie, celle que l’on surnommait « la Faucheuse ». Je compris leur enthousiasme quand elle parut devant nous.”
> Pourquoi sombra dans la folie ? Tu parles d’enthousiasme après. Il me manque une phrase d’explication. Pourquoi le narrateur pense-t-il qu’encourager son champion est une folie ?
> Après, tu as : « Nous sortîmes du silence pour huer cette adversaire si arrogante. » Pourquoi fait-il cela si c’est folie un paragraphe plus haut ?
> PS : Je comprends ce que tu veux dire ici : tout le monde s’agite, en langage parlé, on dirait bel et bien c’est la folie, mais est-ce vraiment la meilleure description ici ? J’ai l’impression que le personnage ne comprend pas bien ce qui se passe.
> Tu as une répétition d’idée plus loin, car tu répètes cette notion de folie : « Une euphorie enthousiaste se répandit sur toute notre colline. Les poings se levèrent, les chants retentirent, les lames frappèrent les boucliers, les lances battirent le rythme sur le sol desséché. Touché par cette folie contagieuse,”
> Pour autant, le terme passe mieux ici je trouve, car tu l’expliques. Je vois et je comprends ce qui se passe et donc ce que ressent le personnage.
> Tu le redis ici : « Pourquoi une telle folie ? »
« où se déciderait le sort d’une guerre. »
> Ce duel, n’est-ce pas au contraire pour éviter une guerre ?
« il s’agissait de Renzya, son écuyère »
> C’est amusant ce choix de placer des femmes dans des positions martiales élevées. Est-ce une société matriarcale ? Ça me rappelle la très bonne BD Les Cinq Terres qui avait fait ce choix aussi.
« Soudain, les cors sonnèrent et les corps s’animèrent. Le duel commença. »
> Tu n’as pas besoin de la deuxième phrase à mon avis, on a compris que le duel commence.
« La nuit tombait et l’on disposa des torches autour des deux femmes. »
> Mais attends, il dure depuis combien de temps ce combat ? Depuis toute la journée ?
> Par la suite, lors de la charge des cavaliers, tu ne fais plus mention de la nuit. Or, lancer des chevaux au galop sur une colline est déjà dangereux la journée, mais la nuit, les chevaux n’y voient rien et ils vont trébucher et se rompre les jambes sur le moindre caillou.
« Lorsque le coup de Sarvinie frôla sa nuque, je retins un cri d’effroi. »
> Qu’en est-il des amis de ton héros ? Sont-ils prêts de lui ? N’échangent-ils aucun mot pendant tout le combat ? Quelles sont leurs réactions ?
Je trouve ça bizarre que les vainqueurs attaquent à la fin. Cette attaque pourrait venir du compte vaincu quand bien même il se sait désespéré ? Et ton héros, ne se fait-il pas capturer un peu vite ? À peine le duel est-il fini qu’il est capturé.
Au plaisir de lire la suite 😊
Ca me rassure de voir que ce ton détaché semble poser davantage problème au niveau de l'exposition.
"N’essaie-t-il pas de se défendre ou tout de moins de sortir l’épée face aux soldats qui fondent sur lui ?" Bonne question, je me la note.
"Et pourquoi les ennemis les attaquent-ils s’ils ont gagné ?" Cette question est pas mal revenue. Je compte ajouter quelque chose pour motiver cette attaque, des drapeaux ou un point stratégique.
De manière générale, j'ai réfléchi à tous les petits problèmes qui sont revenus dans les commentaires sur ce fragment et je suis en train de faire un plan de toutes les modifications à apporter.
"C’est amusant ce choix de placer des femmes dans des positions martiales élevées. Est-ce une société matriarcale ? Ça me rappelle la très bonne BD Les Cinq Terres qui avait fait ce choix aussi." Matriarcale non, mais dans le royaume d'Amarine hommes et femmes peuvent effectivement atteindre de hautes positions militaires. Je note la recommandation, c'est un choix tellement rare en fantasy !
"Mais attends, il dure depuis combien de temps ce combat ? Depuis toute la journée ?" Non, il a commencé le soir. Le soleil se couche déjà au début du combat.
"lancer des chevaux au galop sur une colline est déjà dangereux la journée, mais la nuit, les chevaux n’y voient rien et ils vont trébucher et se rompre les jambes sur le moindre caillou." C'est très pertinent comme remarque, je me le note.
Merci de tes remarques, j'ai fait des changements.
Merci de ton commentaire,
A bientôt !
Ce chapitre aussi est réécri (=
C'est un très bon chapitre, plein d'actions et d'émotions maintenant. Tout me paraît beaucoup plus logique et palpitant qu'avant.
Comme je suis pinailleuse, je te mets mes notes, mais tu verras, c'est de l'ordre du détail et du style :
"— Espèce de truie !
Ragaillardi par cette insulte"
> Je vois ce que tu veux dire mais l'expression de"ragaillardi par cette insulte" me paraît néanmoins bizarre ! 🙂
"Ignorant la clameur qui montait des deux collines, plusieurs centaines de lanciers des deux armées se positionnèrent autour du rectangle de barrières"
> Pourquoi ignorant la clameur ? Qu'est-ce qui lui fait se dire ça ? Et pourquoi ils ignoreraient le brouhaha ambiant ? Je ne comprends pas bien...
"Soudain, les cors sonnèrent et les corps s’animèrent."
> Amusante cette phrase qui joue avec les sonorités
"Le duel commença."
> Tu peux enlever cette phrase à mon avis
"Les deux armées se turent, captivées par la danse leste des deux guerrières. Sarvinie adoptait une posture plus en retrait mais chacun de ses assauts pouvait mettre fin au duel. Elle se contenait, en quête de la faille décisive. Elimsa n’avait pas de bouclier et à chaque fois que le fléau adverse sifflait, je redoutais une blessure mortelle. Cependant, Elimsa l’évitait avec vivacité. Parfois largement, parfois d’extrême justesse."
> Dans ce paragraphe, tu passes en "tell" alors que tu pourrais augmenter l'immersion en show. C'est une remarque qu'on m'avait aussi faite pour le duel de mon roman donc je me permets de te la glisser aussi, même si en soi, j'ai trouvé le paragraphe bien écrit.
"suivi d’un coup de revers."
> "suivi d'un revers" ?
"Surprise, notre championne ne put l’éviter entièrement."
> Je reverrais cette phrase. Surprise, c'est du tell que tu peux remplacer par du chaud. L'evite-t-elle ou non ? J'oterais l'adverbe.
"La lourde lame d'Elimsa sembla un instant plus légère"
> Attention tu as plusieurs fois le verbe sembler
"Le soleil déclinait doucement, habillant le ciel de teintes rougeâtres"
> Je me suis demandée un moment si c'était le soir ou le matin. Je remonterais cette info en début de chapitre pour qu'on se fasse de suite une idée.
"Ils nous avaient livré à leur allié Maitir sans trahir leur promesse de non-agression. Notre déroute se révélait totale."
> Pourquoi les Maitir veulent-ils leur anéantissement totale malgré la défaite d'Emlisa ? Est-ce que Pellon les a vu avant ? Ou débarquent-ils que vers la fin ?
Attention à une erreur de typo, peut-être que sur PA : tu as des points au lieu de tirets pour les dialogues. C'est parce que tes tirets se sont transformés en puces automatiques dans ton word.
"Je pleurai autant de peur que de tristesse. Après le passage des derniers chevaux, partis à la poursuite de notre armée en déroute, je me levai en état de choc."
> Je marquerais plus le passage du temps dans ce paragraphe, ça va un peu vite.
Un chapitre qui m'a complètement retournée, j'en tremble presque. Tout y est saisissant et juste, des sentiments éprouvés au duel magistralement mené. Vraiment, cette nouvelle version m'enchante, ton écriture a gagné en fluidité et maturité. Quel beau travail ! C'est un réel plaisir que de te lire et tu sais que je ne suis pas économe de remarques !
Juste un détail :
- Ses courts cheveux noirs coupés hérissés : ses courts cheveux noirs hérissés, il me semble que c'est suffisant.
A très bientôt
Super de lire ça ! Les changements qu'on m'a suggéré semblent porter leurs fruits, c'est génial !
Je suis ravi que tu sentes une progression par rapport au premier jet, j'espère que la suite sera à la hauteur !
Bien vu, je corrige !
Merci de ton commentaire,
A bientôt !
Tu decris si bien ce duel, sa violence, et la facon irremediable dont Elmisa va perdre la vie - Elmisa que tu as rendu si attachante en peu de temps, tout ca rend la lecture penible...
En tout cas pour moi.
Et je trouve tes descriptions parfaitement justes. Pourquoi aller plus loin dans les details horribles, ou chercher a les rendre esthetiques?
Tu trouves un tres bon equilibre entre l'information dont les lecteurs ont besoin pour comprendre les evenements et une certaine reserve/pudeur pour decrire la destruction d'une jeune femme courageuse.
Petits details :
la mort d’Elimsa comme s’il s’agissait d’une banalité me souleva le cœur d’indignation > je ne crois pas que le mot "banalite" convienne ici. C'est un duel a mort entre deux princesses royales, ca ne peut pas etre banal. Plutot une eventualite acceptable?
Ta description de Sarvinie est parfaite, ses provocations, ses bravades, on la deteste, bravo.
il s’agissait de Renzya, sa confidente et écuyère. > comment peuvent-ils savoir un detail aussi personnel, que Renzya est aussi la confidente de Sarvinie? Je ne suis pas sure que tu aies besoin de le preciser ici.
d’haïr > de hair ?
Le hurlement d’Elimsa me retourna l’âme et je m’effondrai à genoux, consterné. S’il y avait des dieux, je les haïssais pour m’arracher tous mes espoirs de lendemains meilleurs. Tous mes moments de bonheur étaient condamnés à l’éphémérité. Telle était ma malédiction. > Elimsa vient d'etre vaincue et la premiere chose que Pellon exprime est tres centre sur lui-meme, la fin de ses espoirs, sa malediction. Ca ne correspond pas tellement au personnage, qui est altruiste et genereux. On l'imagine plutot evoquer la fin injuste d'une femme de valeur, penser a sa petite fille, est-elle temoin du duel? Ensuite, oui, bien sur.
J'ai un peu de mal a comprendre la confusion qui suit le duel, meme s'il est necessaire a l'action, la separation de Pellon de ses amis et sa captivite. Puisque des regles sur le duel ont ete prevues et que c'est un duel a mort, on a du mal a imaginer que le corps de la soeur du Roi soit abandonne dans la boue sans qu'il ait ete prevu de le recuperer dans des formes un peu solennelles. On peut imaginer que des troupes ou des cavaliers trop fougueux surgissent et ne suivent pas les regles... mais qu'elles existent malgre tout.
Cette femme à la peau pâle > cette femme pale?
Tes personnages passent un mauvais quart d'heure ici. Et tes lecteurs aussi! En tout cas moi. Mais bien sur, j'ai hate de lire la suite!
Tant mieux si ce chapitre suscite quelque chose, que ce soit dans le bon ou mauvais sens. C'était important que le personnage d'Elimsa fonctionne pour que le Fragment atteigne ses objectifs. Oui, je ne met pas de gore si ça n'apporte rien à l'histoire ou aux personnages.
Eheh cool si Sarvinie fonctionne, c'est aussi le but du fragment d'introduire quelques personnages importants.
Oui, j'ai ajouté des pensées plus altruistes, c'est vrai que ça colle mieux au perso.
J'ai corrigé les petites coquilles.
Curieux de ce que tu penseras de la suite du fragment alors...
Merci de ton commentaire !
A bientôt (=
Et wow, un super chapitre que voilà, très intense :O J'ai été accrochée à tes mots du début à la fin, j'aime beaucoup comment tu as décrit ce combat. Tu dépeins bien l'atmosphère, es précis dans tes mots, on se visualise bien la scène et on sent à travers elle le désespoir de Pellon. J'adore d'ailleurs la fin, que ce soit l'autre camp qui l'emporte et qu'Elisma meurt ^^ On pourrait s'attendre à l'inverse en tant que lecteur comme on a été habitués à lire des histoires où nos "héros"/protagonistes l'emportent face à l'ennemi, et là ça n'est pas du tout le cas donc j'ai vraiment apprécié cet effet inverse. Ca nous permet aussi de donner une avant-goût de la suite et éviter qu'on prenne pour acquis la réussite des persos dont on suit le pdv. Je trouve ça vraiment bien parce qu'ainsi, on se mettra à vraiment vibrer avec tes persos puisque le pire peut vraiment leur arriver et qu'ils sont pas protégés par la gentille politique des auteurs (si on peut dire ça comme ça ahaha). Puis, que Pellon se fasse capturer : là aussi, c'est chouette (même si hypra triste) parce qu'on s'apprête à changer complètement de dynamique et pour un début de roman ça commence fort, on a pas le temps de s'ennuyer ^^
Rien à y redire, en somme. J'ai vraiment aimé ce duel, son issue, et j'ai hâte de lire la suite, voir ce que tu nous réserves encore ! Quelque chose me dit que ça risque pas d'être joyeux joyeux T-T
(oh oui je suis aussi d'accord avec CelCis au sujet de l'humanité de Pellon, c'est un personnage vraiment émouvant et sensible )
Je suis ravi que tu aies apprécié l'intensité de ce duel, l'atmosphère et son issue. Ce choix tragique était aussi un bon moyen pour moi de donner le ton, il ne faut pas s'attendre à ce que les héros soient sauvés s'ils sont en difficulté / à ce qu'ils gagnent toujours. Ah bah tu le dis juste après en plus xD le message est bien passé du coup ahah
J'essaie de mettre aussi des moments plus joyeux de temps à autre mais c'est sûr que ce fragment n'est pas le passage le plus léger du roman^^
Content que le personnage de Pellon fonctionne car il est très important dans ce roman (non sans blague xD)
Merci de ton commentaire !
A bientôt (=
Waow, j'ai été emportée par cette scène. Tu décris très bien les environs, l'ambiance avec le soleil et cette obscurité, avec les torches et les ombres. Magnifiques que les chants! Vraiment, j'y étais, à les voir entonner cela en soutien avec Elimsa.
Je ne serai pas très longue, tu as reçu de supers commentaires ci-dessous. J'ai la même impression que MrOriendo: j'ai eu le sentiment qu'Elimsa ne venait pas pour gagner. Oui elle a sa froide résolution, oui elle veut arrêter la guerre, mais on la sent vite dépassée par le combat.
Je suis d'accord avec Dzêtagon: je serai en faveur d'une description un peu plus précise des scènes de combat, dont la fin. Mais même avant: on sent qu'elles parent des coups, mais on ne sent pas toujours d'où ils viennent.
Terrible que la fin, avec la mort d'Elimsa et Pellon à ses côtés. C'est touchant. Mais cela fait sens, en effet, vu le début du texte. On sent d'où vient la douleur (une raison parmi d'autres) de Pellon.
Je trouve que depuis le début, tu mets bien en avant la profonde humanité de Pellon. Celui qui met ses amis en premier, qui court vers Elimsa alors que rationnellement (si on l'était, hein, nous humain-es), ce n'est pas la chose à faire, il sanglote, etc. Face à tous ces guerriers, c'est quelqu'un qui accepte d'être vulnérable.
Une euphorie enthousiaste se répandit dans toute notre colline => sur toute notre colline?
Bon courage pour la suite et à tout bientôt!
Génial que l'ambiance fonctionne, que tu aies pu imaginer la scène (=
C'est une interprétation très intéressante du personnage.
J'ai essayé de développer plusieurs scènes dont le combat et la fin, j'espère que c'est mieux maintenant.
Effectivement le début du texte atténue peut-être un peu la surprise de cette défaite mais en même temps il est très important donc il va rester.
Oui, le personnage de Pellon est au cœur de ce Fragment, je suis content de lire ce que tu écris à son sujet !
Bien vu pour la coquille.
Merci de ton commentaire !
A bientôt (=
Un excellent troisième chapitre, l'action est menée tambour battant et on vibre avec Pellon, on craint pour Elimsa tout au long du duel. J'ai beaucoup aimé ton choix de la faire mourir à la fin, ça donne par effet de bord du relief au personnage de Pellon et on comprend beaucoup mieux pourquoi il choisit de nous raconter ce souvenir en particulier, pourquoi il l'a tant marqué.
Je ne vais pas faire un très long commentaire car j'ai lu celui de Dzêtagon juste en dessous et elle détaille parfaitement toutes les remarques et suggestions que j'avais envie de faire ^^
Pour la description du fléau, je pense que "masse hérissée" peut suffire, on voit bien de quoi tu parles.
Peut-être pourrais-tu aussi accentuer encore un peu le côté dramatique du duel en développant les sentiments de Pellon. Dzêta suggère plus de focus sur Elimsa, je suis assez d'accord : on pourrait le voir s'inquiétait davantage quand le duel commence à mal tourner, avoir la peur au ventre quand elle se blesse, comprendre peu à peu qu'elle n'a aucune chance contre la championne adverse et qu'elle va simplement se faire massacrer... car, soyons honnêtes, le duel que tu nous décris même si Elimsa tente de se défendre semble franchement à sens unique !
Il doit bien s'en rendre compte au bout d'un moment ! On a presque l'impression d'ailleurs à le lire qu'elle se sacrifie pour sauver le reste de l'armée, qu'elle n'est pas venue en lice avec l'intention de remporter ce combat. Je ne sais pas si c'est voulu, si c'est juste moi qui interprète de cette manière, mais je trouve l'idée intéressante.
Gros +1 sur la remarque de Dzêtagon concernant la mort d'Elimsa, "elle l'acheva sans un regard" ça donne vraiment cette impression que Sarvinie n'a aucune émotion ni forme de pitié, qu'elle s'en désintéresse complètement. Mais pour nous lecteurs et pour Pellon, ce serait bien d'ajouter une petite précision sur la manière, sans forcément tomber dans le gore ni rallonger le paragraphe à outrance. Un simple "Son fléau balaya l’épée faiblement tenue par la vaincue et elle l’acheva sans un regard en lui fracassant le crâne" peut suffire. On comprend bien ici le caractère inéluctable de la mort d'Elimsa.
En tout cas, j'ai passé un très bon moment de lecture sur ces premiers chapitres de La Guerre des Larmes et je reviendrai avec plaisir dévorer la suite !
À bientôt,
Ori
Honte à moi d'avoir fait une faute aussi grossière !
Content que tu aies apprécié ce duel au sommet. C'était un choix important pour le personnage de Pellon mais aussi pour donner le ton de l'histoire. Quand une situation est mal embarqué il ne faut pas attendre à ce qu'elle soit toujours résolue par magie. Tous les personnages sont humains et peuvent donc mourir.
Oui le commentaire de Dzet est très complet xD J'ai passé une demi-heure de correction dessus ahah
Effectivement, Elimsa ne voit presque pas le jour. J'ai développé les inquiétudes de Pellon. Ceci dit, il reste dans le déni, espérant un retournement de dernière minute donc il ne se rend pas forcément compte de ce qui va arriver avant la fin.
Ton interprétation est très intéressante mais je ne dis rien ^^
Yes j'ai développé le passage de la mise à mort, pour accentuer encore davantage ce côté sans émotion.
Content que tu aies apprécié ces chapitres !
Merci de ton commentaire et à bientôt (=
Contente de lire le troisième chapitre ^^ même s’il s’avère considérablement funeste… Vues les circonstances, il était difficile d’imaginer une fin heureuse.
« Notre troupe se plaça sur le versant de la colline Sini-Hoë, proche de la garde personnelle du comte. »
→ J’apprécie que tu aies pris le temps de donner des noms à la géographie de ton monde. Ça lui donne beaucoup plus de profondeur et de réalité :). Comment as-tu choisi ces noms ? Parce que ça sonnait bien ? Tu t’es basé sur les sonorités existantes ?
« Je m’étonnai du faible nombre de cavaliers. »
→ Pour quelles raisons ? Je n’ai pas souvenir que tu aies détaillé les particularités militaires de chaque armée, de ce fait l’information semble sortir de nul part.
« — Et quand bien même elle périrait, reprit le lieutenant, nous rentrerions à Nolima sans avoir perdu trop d’hommes. Le pire aura été évité. »
Ouch. C’est pragmatique, mais il n’empêche que je partage le point de vue de Pellon. Elimsa a beau avoir une certaine aura auprès de son armée, elle n’en reste désormais qu’une soupape pour préserver le reste de l’armée.
« Ses cheveux noirs coupés en courtes piques, son imposante armure de fer, son large bouclier marqué de coups et surtout son long fléau d’armes la rendaient terrifiante. »
→ « coupés en courtes piques » sonne un peu brouillon (ex : ses courts cheveux noirs hérissés sur son crâne ?)
« Vêtue d’une légère cotte de maille, de jambières fines, de gants de cuir, ses cheveux roux attachés en une longue natte et sa longue épée à la main. »
→ question pratique, je ne suis pas sûre que la longue natte facile à attraper soit la meilleure solution, même si c’est beau ^^. Peut-être partir sur un chignon natté, éventuellement, pour allier le style et le pratique.
⇒ Je pense que tu peux y aller un peu plus dans la description de tes deux championnes ^^ on se retrouve dans un duel au sommet, avec deux femmes (ce qui n’est pas courant, d’autant plus dans l’armée de Pellon), je pense que tu peux les mettre davantage en valeur. Elles n’ont apparemment pas le même physique, tu peux peut-être jouer là-dessus. Dans les chapitres précédents, de mémoire Elimsa a un côté ange, un peu éthéré, qui suit assez bien avec sa description plus en finesse. En comparaison, Sarvinie semble plus musculeuse, plus grande, plus animale. C’est la force contre l’agilité. Sarvinie est terrifiante, on doit comprendre pourquoi dès le premier instant et confirmer l’impression tout au long du combat. J’imagine qu’il y a d’autres guerriers, dans les deux armées, qui ont une grosse armure, un gros bouclier marqué de coups et de grosses armes et qui ne ressortent pas spécialement. Sarvinie est différente, elle doit ressortir même par rapport à son armée, surtout vue par les yeux de Pellon. Il y a moyen de filer une ou deux métaphores le long du récit du combat ^^
Une femme maigre rejoignit la faucheuse pour achever de la préparer.
→ Faucheuse, avec la majuscule ^^
Puis les cors sonnèrent et les corps s’animèrent. Le duel commençait.
→ commença
Elimsa n’avait pas de bouclier et à chaque fois que son fléau sifflait, je redoutais une blessure mortelle.
→ J’ai l’impression, écrit de cette manière, qu’il s’agit du fléau d’Elimsa alors qu’elle n’en a pas. Le « fléau adverse » pourrait éviter la confusion ^^. Et pourquoi n’a-t-elle pas de bouclier ? Elle aurait une épée à deux mains, je comprendrais, mais là elle semble avoir une épée à une main. A défaut de bouclier, peut-être une plaque sur les avant-bras pour se protéger ?
L’une des boules métalliques pointues de son fléau atteint notre championne au bras droit. Malgré sa blessure, Elimsa parvint à changer sa lame de main et à parer une nouvelle attaque.
→ toujours difficile de décrire les armes sans que ça fasse trop lourd… « boules métalliques pointues » c’est visuel mais ce n’est pas très beau… apparemment ça s’appelle des masses, dont peut-être partir sur « masses » tout simplement, mais on perd le côté « hérisson » de la chose. Masses hérissées de pointes ? Ah j’ai du mal avec celui-là ^^’’
→ atteignit
→ Elimsa n’est pas déstabilisée par le choc ?
« Entendre ces milliers de voix reprendre les mêmes phrases me fit frissonner. C’était grandiose, fantastique. »
→ Effectivement, ça doit être quelque chose. J’aime beaucoup l’idée de ce chant d’encouragement :). Je ne l’ai pas dit dans les chapitres d’avant, mais bravo pour le sens du détail : tu écris carrément les chansons ! Ça ajoute du folklore, j’aime beaucoup :)
Bien que moins précise avec sa main faible, elle réussit à repousser Sarvinie jusqu’aux limites du terrain.
→ Je vais pinailler mais… de quelle manière ? Dans le même esprit de la mise en valeur de l’apparence de tes championnes, n’hésite pas à décrire un peu plus précisément quelques passes d’armes. On en a un peu, mais je reste sur ma faim ^^. On voit Elimsa réagir aux attaques de Sarvinie, mais moins souvent prendre l’initiative. Même si ça arrive moins souvent, au contraire il faut le magnifier. On voit les choses par les yeux de Pellon, donc pas de soucis à faire quelques focus sur Elimsa ;)
Elimsa boîtait de plus en plus mais parvenait pour l’instant à compenser par l’intelligence de ses déplacements et la précision de ses parades. Sarvinie ne se pressait guère, toujours hautaine. Si ses coups ne frappaient que le vent, elle les dirigeait de manière à pousser Elimsa à s’épuiser. Incapable de tenir le rythme, la petite sœur de Selten commença à reculer. Elle se trouva bientôt repoussée à la limite du terrain.
→ boitait
→ peut-être placer une comparaison avec le combat d’Elimsa avec son frère lors des entraînements, qu’elle a vaincu grâce à son endurance ? Cette fois c’est à son tour de tomber sur plus endurante qu’elle.
Son fléau balaya l’épée faiblement tenue par la vaincue et elle l’acheva sans un regard.
→ Je ne suis pas sadique, mais… (comment cette phrase peut bien se finir ? Elle commence si mal ^^’’). Comment Sarvinie achève son adversaire ? Un coup de fléau ? Un coup de poignard qui sert au coup de grâce ? Le but est-il de tuer l’adversaire ou de l’humilier une dernière fois et le laisser mourir dans d’atroces souffrances ? J’imagine qu’il y a là aussi une question de symbolique : vous avez essayé de nous envahir, voilà comment on traite les envahisseurs. Un peu de détails, ça peut intensifier le moment. Et puis visiblement, Sarvinie fait ça comme une tâche mainte fois exécutée. Ça renforce le dramatique de la situation.
« Le hurlement d’Elimsa me retourna l’âme et je m’effondrai à genoux, consterné. S’il y avait des dieux, je les haïssais pour m’arracher tous mes espoirs de lendemains meilleurs. Tous mes moments de bonheur étaient condamnés à l’éphémérité. Telle était ma malédiction. »
→ Je comprends le point de vue de Pellon, mais il y a un petit côté « égoïste » que je trouve intéressant. Elimsa a perdu la vie, mais lui est toujours vivant. Qu’est-ce qui est pire ? Vivre avec le souvenir des morts qu’on a aimé ? En même temps, le sort d’Elimsa n’est pas plus enviable. Ça apporte de la matière au personnage de Pellon (que je ne juge absolument pas, c’est terrible ce qu’il vit).
« Le gradé acquiesça et donna le signal de la retraite. »
→ Je suis assez choquée de voir que les vaincus ne semblent même pas avoir l’envie de récupérer le corps de leur championne. Si c’est interdit par les règles ancestrales, qu’il faut laisser pourrir le cadavre là où il a péri en guise de symbole et d’avertissement pour le futur, d’accord, mais mieux vaut le mentionner. Sinon, ça donne l’impression que personne n’en a rien à faire, alors qu’Elimsa s’est quand même sacrifiée pour tout le monde. Il n’existe pas de trêve pour récupérer le corps des vaincus ? Quelques éclaircissements seraient les bienvenus ^^
« Leurs chevaux soulevaient des nuages de poussière et ils poussaient des cris terrifiants. Ils chargeaient vers moi. »
→ Un peu en lien avec la remarque précédente : pourquoi les ennemis chargent ? On comprend un peu plus loin que c’est pour faire fuir les derniers adversaires, d’appuyer la victoire amarine, mais sur le coup c’est un peu déroutant. Après, ça peut aussi être l’occasion d’aller dans cette direction et de faire s’interroger Pellon. Pourquoi les amarins foncent ? N’en ont-ils pas eu assez ? Leur victoire n’est-elle pas déjà suffisamment évidente ? A voir de ton côté comment tu veux tourner la chose ^^ (en fonction des habitudes militaires de tes peuples etc.).
« Je rampai avec peine jusqu’à la jeune femme, agitée par les spasmes de l’agonie. »
→ Je ne suis pas sadique, mais… (le retour). Le moment est dramatique. Pellon vient d’assister à l’exécution lente et douloureuse de la femme qui l’a embrassé la veille. Qui a rallumé en lui l’espoir de jours meilleurs. Il l’a vu se faire achever par une terrifiante ennemie. Elimsa était belle, rayonnante, flamboyante. A quoi ressemble-t-elle désormais ? Rouée de coups, probablement piétinée par la cavalerie, moquée par les ennemis autour d’elle. Le moment est terrible et important, je pense que tu peux le souligner en décrivant un peu Elimsa à ce moment-là. Elimsa se meurt, mais pas seulement. Avec elle, c’est l’espoir de Pellon qui disparaît. Il est jeune, déjà marqué par la vie, j’imagine qu’il vit l’un des pires moments de son existence. Tu le dis très bien avec la dernière phrase : Que me restait-il ? On doit ressentir tout ça.
Ce chapitre était très attendu :). Pellon passe de Charybe en Scylla… La mort d’Elimsa ne me surprend pas, mais en même temps qu’avait l’espoir qu’elle s’en sorte… On espère toujours jusqu’au dernier moment.
Les idées sont bonnes, je pense que tu peux encore magnifier tout ça. Parfois on a peur d’en faire trop avec les descriptions, mais ici ça ne peut qu’intensifier le côté dramatique de ce chapitre. Il est dur, brutal, destructeur. Tu peux te lâcher. J’ai fait pas mal de remarques, c’est parce que je sais que tu sauras y répondre ^^. Mais n’hésite pas à dire si j’en fais trop.
Quoi qu’il en soit, Pellon se retrouve encore embarqué par les événements. J’imagine que la vie de prisonnier ne sera pas de tout repos… Et j’ai le sentiment qu’on reverra Renzya, qui m’intrigue beaucoup.
A bientôt :)
Effectivement rien ne laissait augurer une fin joyeuse à ce fragment...
"J’apprécie que tu aies pris le temps de donner des noms à la géographie de ton monde. Ça lui donne beaucoup plus de profondeur et de réalité :). Comment as-tu choisi ces noms ? Parce que ça sonnait bien ? Tu t’es basé sur les sonorités existantes ?" Pour ce nom en particulier, je me suis appuyé sur un personnage de la légende des reines siamoises, un texte que j'ai écrit dans le même univers il y a quelques mois. Comme ce personnage a mené des campagnes dans la région où se trouve Pellon, ça me paraissait intéressant d'utiliser son nom (=
"Je ne l’ai pas dit dans les chapitres d’avant, mais bravo pour le sens du détail : tu écris carrément les chansons ! Ça ajoute du folklore, j’aime beaucoup :)" Merci beaucoup ! Je ne l'avais pas forcément tant fait dans la première version, là je me lâche un peu plus xD
Dans l'ensemble, ce qui ressort de ton commentaire c'est que le duel mérite plus de développement. Je suis assez d'accord et je vais me pencher là-dessus.
Effectivement, il faut que j'ajoute que des soldats sont envoyés chercher le corps d'Elimsa, qu'ils fuient après la charge pas avant.
"→ Je ne suis pas sadique, mais… (le retour)." xDD
Content que Renzya t'intrigue, effectivement on la reverra... Comme pas mal de personnages introduits dans ce fragment d'ailleurs...
Très bonnes suggestions sur la fin, j'ai fait quelques ajustements pour essayer de la rendre encore plus dure et tragique.
Merci de ton super pavé, un régal pour moi ! Avec ce genre de commentaire, il y a un avant et un après ^^
A bientôt !
Après un passage obligé par la case « lunettes », me voilà de retour ^^.
Déjà beau travail pour les améliorations :). Certains passages sont plus clairs, avec les petits détails qui donnent un plus à ce chapitre riche en émotions. Je vais revenir cependant sur quelques points qui me semblent importants.
« Ses courts cheveux noirs coupés hérissés sur son crâne, son imposante armure de fer, son large bouclier marqué de coups et surtout son long fléau d’armes la rendaient terrifiante. »
→ je rejoins l’avis d’Hortense : courts cheveux noirs hérissés sur son crâne, ça passe mieux ^^
→ est-ce que le fléau d’armes est donc une arme peu courante dans l’armée ? Ou est-ce la démesure de l’engin qui le rend aussi terrifiant ?
« Craignant sans doute de briser une lame plus fine contre le fléau de Sarvinie, Elimsa avait opté pour une poignée à deux mains, moins flexible mais plus résistante. Je ne l’avais jamais vue avec une telle arme. Autant étonnés que moi, nombre de mes compagnons chuchotèrent. »
→ changement d’arme ici ! Je n’y vois pas d’inconvénient, mais la justification me semble un peu hasardeuse. Alors attention, je ne suis pas du tout spécialiste des armes médiévales, mais en faisant quelques recherches j’ai cru comprendre que le fléau d’armes a cette spécificité : la chaîne peut s’enrouler autour des lames des épées. D’une part pour permettre de désarmer l’adversaire, d’autre part parce qu’ainsi les masses passent derrière l’épée pour frapper l’adversaire. Du coup, Elimsa ne doit en fait pas avoir pour objectif de parer le fléau. Éventuellement, elle peut craindre que son épée s’abîme contre l’armure.
Pourquoi avoir choisi l’épée à deux mains ? Elimsa est certes endurante, mais elle doit savoir qu’elle n’a pas du tout la même constitution que Sarvinie. Pourquoi de ce fait ne pas miser sur la vitesse ? Avec une arme plus légère, son but pourrait être d’éviter les coups pour frapper au niveau des zones moins protégées de l’armure (entre deux plaques, aux jointures etc.). Et je ne suis pas certaine qu’on puisse facilement manier une épée à deux mains avec une seule (après la blessure), même avec un surcroît d’adrénaline.
Est-ce parce que tu veux absolument que ses deux mains soient occupées pour justifier le fait qu’elle ne peut pas se protéger, et du coup justifier qu’elle se fasse blesser au bras ? On peut en discuter, n’hésite pas ^^
« Elles incarnaient deux visages opposés de la guerre. La finesse contre la bestialité, le devoir contre la cruauté. L’ange défiait la bête. »
→ J’aime beaucoup cette dualité ^^
« Soudain, Sarvinie parvint à surprendre son opposante en enchaînant deux attaques d’une violence déconcertante. L’une des masses hérissées érafla le bras droit de notre championne. Je souffris de ce coup autant que si je l’avais moi-même reçu. »
→ Je vais encore insister (pardon ^^’’) mais j’ai soif de détails. Deux attaques d’une violence déconcertante, en cas ça consiste ? Dans quel sens ? De haut en bas ? Par les côtés ? L’imagination du lecteur ne peut pas tout faire. Comment vois-tu les choses, toi ? Comment ça se passe dans ton esprit ? Ci-dessous un petit exemple de comment moi j’imagine les choses. Inutile d’aller loin dans la description, mais ne serait-ce que décrire un peu comment les gens bougent, comment les armes sont employées, ça peut donner un vrai plus à une scène de combat. Par contre, ce n’est pas facile à maîtriser, on peut vite tomber dans l’incompréhensible. Je te laisse mon exemple, il est indubitablement perfectible (les combats je n’en ai jamais tâté, juste lus), mais ça te donnera une idée de ce que je veux dire ^^. A toi ensuite de voir quel effet tu veux rendre.
→ Soudain, rompant avec son attitude maîtrisée, Sarvinie enchaîna deux attaques d’une violence déconcertante. Son bras puissant fit voler son fléau d'armes comme s'il s'était agi d'un simple bâton. Un coup de taille balaya l'espace devant elle, suivi d'un vif coup de revers. Surprise, notre championne ne put l'éviter totalement. L'une des masses hérissées percuta son bras droit. Le choc la fit reculer. Je souffris de ce coup autant que si je l’avais moi-même reçu.
→ Même chose ici, je me suis permise de remanier ce paragraphe afin d’insérer un moment un peu plus graphique. Je précise à nouveau qu’il s’agit uniquement d’une illustration de mon propos, rien d’autre ^^.
→ L’élan qu’elle sentait dans son dos sembla rendre à Elimsa sa fougue. Plus vive qu’un rapace fondant sur sa proie, elle anticipa toutes les passes d’armes adverses. Au prix d’une débauche d’énergie surhumaine, elle esquiva tout en attaquant. Son corps gracieux ondoyait sous les bras bardés de métal de son ennemie. Ses pieds firent voler la poussière. Plusieurs estocades firent mouche, forçant Sarvinie à reculer pour éviter les blessures. Je poussai des cris de joie à chaque fois que la championne amarine faisait un pas en arrière. La lourde lame d'Elimsa sembla un instant plus légère qu’une plume. Bien que moins précise avec sa main faible, elle réussit à repousser Sarvinie jusqu’aux limites du terrain.
« Sarvinie toucha une nouvelle fois Elimsa, à la jambe. Ma voix faiblit en voyant le sang de la jeune femme couler sur le sol. »
→ Pourquoi ne pas ajouter un peu d’intensité à cet impact ? Ecrit ainsi, ça donne l’impression qu’Elimsa saigne simplement, sans que ça semble si grave. Petit exemple ci-dessous.
→ Sarvinie toucha une nouvelle fois Elimsa, à la jambe. Un craquement sourd résonna dans l'arène de fortune. Un cri de douleur lui échappa. Ma voix faiblit en voyant le sang de la jeune femme couler sur le sol.
« Son poignet s’affaiblissait, son épée pesait trop lourd dans sa main. Elle se trouva bientôt repoussée à la limite du terrain. »
→ Bientôt, ce fut elle qui se trouva repoussée à la limite du terrain. (pour rappeler qu’il y a quelques instants, on retrouvait la même phrase pour Sarvinie ^^)
Je repensai aux innombrables victoires qu’Elimsa avait emporté grâce à son endurance. Jamais je ne l’avais vue aussi atteinte que ce jour-là, aussi suante, aussi fatiguée, aussi sale, aussi inquiète. Face à elle, Sarvinie ne perdait pas une once de férocité, comme si chaque geste l’excitait davantage. Se pouvait-il qu’Elimsa ait trouvé sa maîtresse ? Je refusai d’y croire.
→ Bel ajout :)
Le gradé acquiesça et donna le signal de la retraite. Au loin, une vingtaine de soldats couraient vers le milieu de la plaine, pour chercher le corps de la vaincue.
→ coururent
L’ajout concernant les soldats qui partent récupérer le corps d’Elimsa ainsi que les incompréhensions de Pellon sur la charge finale des ennemis rendent les choses plus claires :).
Et les quelques ajouts sur les derniers instants d’Elimsa sont très poignants. Pas de surenchère inutile, de détails affreux à outrance, mais on constate amèrement que la belle et flamboyante Elimsa n’est plus.
Voilà mon nouvel avis sur ce chapitre, j’espère qu’il te sera utile :).
Il me tarde d’aller voir comment notre pauvre Pellon prisonnier s’en sort.
A très bientôt ^^
(J'ai dû scinder mon commentaire en deux, sinon il ne passait pas)
Ah super si il y a déjà du mieux, merci de prendre le temps de proposer encore d'autres améliorations xD
Avec le recul, je suis d'accord avec toi, le changement d'arme n'est pas hyper pertinent. Je suis reparti sur une épée légère, en relisant tout le combat ça me paraît mieux après les changements, plus vraisemblable.
Merci de tes suggestions, c'est vraiment intéressant pour moi ! J'ai fait pas mal de changements grâce à ça, le combat commence à avoir de la gueule xD
Merci beaucoup !!!
A bientôt (=
Ce chapitre est toujours aussi poignant… On suit les émotions de Pellon, on les comprend, on les partage… J’ai l’impression qu’il ne cessera jamais, au cours de sa vie, de vivre des moments aussi tragiques.
Je l’avais sûrement déjà mentionné, mais ça ne fait pas de mal de le redire : j’aime beaucoup les descriptions, que ce soit des personnages ou des événements :). Rien à redire sur le combat, qui est toujours aussi prenant.
« À onze ans, Ameldyn était un mélange saisissant d’enfant avec ses grands yeux bleus et ses joues douces et de future adulte […] Notre commandant le congédia sans un mot. »
→ Jolie description des deux personnages.
« Je frissonnai en apprenant cette nouvelle. Cette peuplade nomade était réputée autant pour son habileté au combat que pour la cruauté de ses mœurs. »
→ Un peu de civilisation, j’aime bien ^^
« Entendre l’un de mes deux amis les plus chers évoquer la mort d’Elimsa avec une telle légèreté m’indigna. »
→ Moi aussi ! Mais Pellon a un grand cœur et une sensibilité à fleur de peau. Je trouve que ça lui donne un lien fort avec le lecteur. Les autres voient les choses de manière plus pragmatiques, plus détachées.
« Au son des cors, l’armée amarine sombra dans une ferveur fanatique. Nos ennemis hurlèrent à l’unisson la gloire de Sarvinie, celle qu’ils surnommaient « la Faucheuse ». […] Sarvinie agita les chaînes sombres de ce dernier pour haranguer les siens avant de reproduire le même geste dans notre direction, provocatrice ».
→ jolie description de Sarvinie, qui souligne bien sa démesure
« Vêtue d’une légère cotte de maille, de jambières fines et de gants de cuir, les cheveux roux attachés en un chignon natté et sa longue épée à la main, je peinai à reconnaître la jeune femme au regard absent de la veille. »
→ joli contraste entre Sarvinie et Elimsa ^^
« Soudain, les cors sonnèrent et les corps s’animèrent. »
→ jolie sonorité de la phrase !
« Cette femme forcée de se construire avec ces images d’horreur, de grandir avec ce vide laissé par ses parents. Je n’avais pas le double de l’âge d’Ameldyn, je me rappelait combien le chemin des orphelins était douloureux. »
→ Cette comparaison entre la petite et Pellon… Même sans avoir lu le récit consacré à l’enfance de Pellon, on voit bien qu’il n’a pas eu la vie facile et qu’il est marqué pour des événements douloureux. Sa compassion en est d’autant plus forte.
« Leur tornade féroce fondait vers nous. »
→ Encore une fois, belle description !
« J’avais l’impression d’avoir plongé dans les Abysses elles-mêmes »
→ Vue la majuscule, les Abysses constituent-elles une zone géographique précise du monde de Pellon? Dans le chapitre précédent, elles étaient aussi écrites de cette manière.
Quelques détails :
Attention, par moment les dialogues sont avec des tirets, d’autres fois avec des points.
« Notre troupe se plaça sur le versant de la colline Sini-Hoë, proche de la garde personnelle du comte. Plus hauts que la majorité des troupes, nous jouissions d’un excellent point de vue sur le terrain aride délimité pour le duel. »
→ attention, deux fois le mot troupe ^^ peut-être mettre « groupe » pour remplacer la première mention
« Malgré leur nombre, le rapport de force paraissait moins désavantageux que prévu. »
→ Pour quelle raison ? Qu’est-ce qui lui fait dire ça ?
« Un éclaireur m’a rapporté que des hordes de cavaliers Matir en armes ont été aperçues au-delà des dunes du nord. »
→ Maitir
« Son fléau balaya l’épée faiblement tenue par la vaincue, puis ses jambes. »
→ Il me semble qu’au moment précédent, Elimsa était déjà à genoux. Donc je ne pense pas que Sarvinie puisse à nouveau lui balayer les jambes.
« Tazrim descendit de sa monture pour prendre sa nièce dans les bras. Telwan lui prit la main pour l’entraîner à sa suite. Ameldyn avait fermé les yeux, s’abandonnant toute entière à l’étreinte de son oncle. »
→ Je ne comprends pas l’intervention de Telwan. Tazrim prend sa nièce dans ses bras, Ameldyn s’y abandonne. Que fait Telwan au milieu ?
« Ils nous avaient livré à leur allié Maitir sans trahir leur promesse de non-agression. »
→ livrés
A bientôt pour la suite :)