— Sais-tu comment est éclairée l’Académie des mages d’Aidubroch ?
— Oui, il y a des lanternes éternelles dans tout le château mais aussi tout le long des chemins autour. On dit que les lumières peuvent être bleues, vertes ou violettes.
— Et sais-tu comment ces lanternes sont fabriquées ?
— Eh bien… Par magie ? tenta-t-elle.
— Bien sûr qu’elles sont fabriquées à l’aide de la magie, s’agaca son maître, sinon toutes les habitations du pays auraient leurs propres lanternes éternelles. Tu dois bien avoir une idée ?
La jeune fille s’avança au-dessus de son pupitre, y posa ses coudes et appuya son menton contre ses mains croisées. Elle réfléchit quelques instants en fronçant les sourcils.
— D’après les gravures que j’ai vues, ça ne ressemblait pas à une potion. Ca ne peut pas être un sort de conjuration non plus, ça ne durerait pas aussi longtemps. Ce qu’il y a à l’intérieur des lanternes n’a pas l’air d’avoir tout le temps la même forme. Ca n’a pas l’air mécanique. Ce pourrait-il que ce soit un élémental de feu créé artificiellement ? Mais vous m’avez appris la semaine dernière que c’était un procédé très dangereux et instable, ce ne serait pas prudent et plutôt stupide de les utiliser juste pour du confort…
— Tu approches mais ce n’est pas encore cela. Je te donne un indice : l’origine de ce qu’il y a dans les lanternes n’est pas artificiel.
— Mmh… Je ne vois vraiment pas, renonça-t-elle en secouant la tête l’air dépité.
— Ce n’est pas très étonnant que tu n’en ai pas entendu parler, il y en a très peu dans nos régions. Il s’agit simplement de…
Son maître resta figé, debout devant son tableau noir et ses bibliothèques pleines à craquer, la bouche ouverte, un index levé. Le silence autour d’elle était complet bien que leur laboratoire soit en plein centre ville et que le marché battait son plein dehors. Elle regarda par la fenêtre et vit une mouette dans le ciel, les ailes déployées, immobile.
Encore.
Elle soupira et s’avachit sur sa chaise. Combien de temps cela allait-il durer cette fois-ci ? Elle s’étira, compléta ses notes de la matinée et nettoya sa plume. N’ayant plus rien à faire à son bureau, elle se leva et rangea quelques livres qu’elle n’avait pas eu le temps de finir d’ordonner avant le début de la leçon. Elle en profita pour mettre un peu d’ordre sur le bureau de son instructeur, qu’elle trouvait toujours en fouilli. Quoi qu’elle fasse, il arrivait toujours à ressortir une multitude de notes, de plumes et d’ingrédients divers qu’il ne rangeait jamais systématiquement. Une fois cela fait, elle se planta devant son mentor et l’observa. Elle avait une admiration et un respect sans borne pour cet homme, même s’il était parfois vraiment étourdi. Elle voulait être comme lui plus tard, juste un peu plus terre-à-terre. Elle enleva un mouton de sa robe de maître-enchanteur et lui remit une mèche derrière l’oreille. Ca l’avait titillé depuis une bonne heure.
Etant donné que la situation ne revenait toujours pas à la normale, elle finit par se rendre à la cuisine préparer deux infusions. Elle posa une tasse sur le bureau de son mentor et se rassit à sa place siroter la sienne pour patienter.
— ...feux follets, finit-il par dire au bout d’un long moment.
— Ah d’accord !
— Mais qu’est-ce que tu fais avec cette tasse… Ah ! Ca t’est encore arrivé ?
— Oui. Vous devriez prendre la votre, c’est encore à la bonne température.
— Citronnelle violette si j’en crois l’odeur ?
— Tout à fait.
— En effet, c’est excellent, dit-il après une gorgée. Tu vois, c’est exactement pour ça que tu dois absolument tout connaître sur l’Académie. Ils sont très sélectifs mais là-bas tu aura une chance d’avoir accès aux ressources nécessaires pour comprendre et peut-être régler ton petit problème. Continuons. A ton avis, à quel moment capturer un feu-follet et comment ?
— Comme ça, je dirait la nuit quand on les voit bien. Et peut-être qu’un solide bocal et un sort d’immobilisation seraient suffisants ?
— Presque. Mais le bocal ne doit pas être vide, il doit être rempli de…
Silence. Rompu par le bruit répété que faisait le crâne de la jeune fille contre sa table entre deux jurons.
Quand elle arrivera à mieux vivre avec, oui elle pourrait en profiter...
En effet, si ça lui arrive aussi souvent, il y a de quoi devenir folle.
Coquilles et remarques :
— Eh bien… Par magie ? tenta-t-elle. [« Tenter » n’est ni un verbe de parole, ni un verbe auquel se substitue naturellement l’idée de parole. Je propose « hasarda-t-elle ».]
— Bien sûr qu’elles sont fabriquées à l’aide de la magie, s’agaca son maître [s’agaça ; pour la même raison, je pense que quelque chose comme « rétorqua son maître, agacé » serait préférable]
— Ca n’a pas l’air mécanique. [Ça ; il faut mettre la cédille à la majuscule également : c’est ce que recommandent l’Académie française et des grammairiens comme Grevisse.]
— Ce pourrait-il que ce soit [Se pourrait-il ; sans inversion : il se pourrait que]
— l’origine de ce qu’il y a dans les lanternes n’est pas artificiel [artificielle ; le sujet du verbe est « l’origine »]
— Ce n’est pas très étonnant que tu n’en ai pas entendu parler [aies]
— Le silence autour d’elle était complet bien que leur laboratoire soit en plein centre ville et que le marché battait son plein dehors
[centre-ville / Faire suivre « bien que » d’un subjonctif présent et d’un indicatif imparfait donne une syntaxe bancale. L’idéal serait le subjonctif imparfait : « fût en plein centre-ville » et « battît son plein » ; le subjonctif présent donne l’impression que le récit n’est plus au passé : « soit en plein centre-ville » et « batte son plein ». Je te propose de ruser pour contourner le problème : « alors même que leur laboratoire était en plein centre-ville et que le marché battait son plein dehors »]
— quelques livres qu’elle n’avait pas eu le temps de finir d’ordonner avant le début de la leçon. Elle en profita pour mettre un peu d’ordre sur le bureau [Pour éviter la répétition « d’ordonner/ordre » et pour alléger la phrase, je propose « qu’elle n’avait pas eu le temps de (re)mettre en place »]
— qu’elle trouvait toujours en fouilli. [fouillis ; il y a un « s » au singulier]
— une admiration et un respect sans borne [sans bornes]
— Ca l’avait titillé depuis une bonne heure [Ça / titillée]
— Etant donné que la situation [Étant ; comme la cédille, les accents sont recommandés sur les majuscules]
— elle finit par se rendre à la cuisine préparer deux infusions. Elle posa une tasse sur le bureau de son mentor et se rassit à sa place siroter la sienne pour patienter [Les verbes « se rendre » et « se rasseoir » ne se construisent pas avec un infinitif sans préposition. Je propose « elle finit par aller à la cuisine préparer » et « et se rassit à sa place pour siroter la sienne en patientant ».]
— Ah ! Ca t’est encore arrivé ? [Ça]
— Oui. Vous devriez prendre la votre [la vôtre ; « votre tasse », mais « la vôtre »]
— Ils sont très sélectifs mais là-bas tu aura une chance [J’ajouterais une virgule après « là-bas » / tu auras]
— A ton avis, à quel moment capturer un feu-follet et comment ? [À / un feu follet]
— Comme ça, je dirait la nuit [je dirais]
On dirait que tu as manqué de temps pour te relire.
A vrai dire, je ne lis pas beaucoup d'histoires de magie non plus, j'avais essayé d'imaginer un freeze informatique (bien relou) dans un univers fantastique.
J'ai bien aimé écrire cette petite histoire, j'essaierai peut-être d'écrire un peu plus là-dessus plus tard...
Et oui j'étais un peu dans le rush, j'essayais d'écrire une nouvelle par jour, je finissais souvent tard et crevée (mais l'irl m'a vite rattrapé :/)
Merci pour ta lecture !