Gwendalavir Chapitre 14

Par Voie
Notes de l’auteur : carte : https://gwendalavir.fandom.com/fr/wiki/Fichier:Carte_de_l%27autre_monde.jpg

Auldon les avait transportés sur la colline où il avait rencontré Sayanel Lyyant.

  -Impressionnant, n’est-ce pas ? leur demanda Auldon.

Au bout de quelques minutes Annter dit :

  -On peut s’approcher ?

  -Bien sûr, c’est la ville dont je vous ai… Tu fais quoi Annter ? Attends-nous !

Annter sans attendre la fin de sa phrase s’en était allé marchant d’un air rêveur vers la porte.

Quand ils l’eurent rattrapé, Annter se tenait contre la paroi d’améthyste le front collé dessus.

  -Ca va Annter ? s’inquiéta Awt.

  -Oui. répondit-il pensivement. Je sens le pouvoir des Bâtisseurs en ces murs.

  -Pourtant cette cité a été construite après l’âge de mort par des dessinateurs puis au fil des années complétée par des Hommes dénué de pouvoir. Je ne comprends pas pourquoi tu dis que ce sont les bâtisseurs qui ont édifié cette ville. Et d’abord qu’est-ce que les bâtisseurs ?

  -Les Bâtisseurs sont l’une des sept familles.

  -Les sept familles ? Et c’est quoi ?  demanda Arlien.

  -Je ne sais pas. J’ai juste le sentiment d’être l’un d’eux. Et puis je ne sais pas pourquoi je sais que je suis Bâtisseur. C’est venu instinctivement.

  -Ça doit être lié aux spires qui ont pas mal été chamboulés à la construction d’Al-jeit. Supposa Auldon.

  -Les quoi ? intervint Awt.

  -Les spires. Je vous ai déjà expliqué que mon pouvoir nommé le dessin était possible grâce à un univers nommé l’Imagination. L’Imagination est créée d’une infinité des chemins, les spires, qui mènent chacune à un dessin. Chaque dessinateur en fonction de ses pouvoirs – que chacun a unique – peu accéder à plus ou moins de dessins. Une fois que le dessinateur est parvenu à rejoindre le dessin qu’il souhaite, il le bascule dans la réalité. La plupart du temps éphémèrement car il faut avoir un pouvoir très grand pour créer un dessin définitif aussi petit soit il car c’est contre-nature. Vous connaissez la phrase « Rien ne se perd tout se transforme » ? Lorsqu’un dessin définitif est créé, il ajout de la manière qui n’existait pas. C’est pour cela qu’Al-jeit, ville dessinée éternellement, a bousculé les spires. Et le résultat de ce que font les spires d’elles-mêmes dans la réalité est inconnu. C’est pour ça que je suppose que la réaction d’Annter à la vue de la cité y est liée.

  -Tu en sais des informations. remarqua très justement Arlien, qui n’avait presque rien écouté.

  -Il fallait que je m’occupe en attendant de pouvoir vous chercher. répondit-il gêné. Je vais vous amener à maître Fil’Battis pour vous présenter.

Durant la traversée d’Al-jeit, il fallut plusieurs fois empêcher Awt de toucher ce que des marchant proposaient, tirer Arlien qui, perdu dans sa contemplation, ne suivait pas le groupe, et courir pour rattraper Annter qui fonçait instinctivement vers le cœur de la cité.

Alors qu’ils passaient près du seul marchant autorisé à vendre des sphères graphes un garde fendit la foule vers eux et ils furent projeté contre la vitrine mais avant de l’avoir touché ils furent rejetés sans délicatesse vers le centre de la route. Awt, la seule à ne pas s’être fait entrainer les rejoignit en rigolant.

  -Pas commode, les gardes par ici.

  -D’habitude si mais je ne sais pas ce qui a pris à celui-là. répondit Auldon

  -Et ceux du marchant ils ne comptent pas ? demanda Arlien.

  -Non car c’est leur ordre. Ils ne doivent laisser personne approcher des sphères graphes.

  -Qu’est-ce que les sphères graphes ?

  -Ce sont des billes lisses qui aident les dessinateurs. Elles peuvent cacher des parties entières d’une ville comme celle-là.

Il fut interrompit par le ronflement sonore d’Arlien, qui fit exploser de rire Awt et Annter, que la vue des sphères graphes avait réveillé.

  -Si vous ne voulez pas de moi, je peux m’en aller et vos laisser vous débrouiller seuls dans cette ville dont vous ne connaissez rien ! s’énerva-t-il.

  -Bon, bon, je rigolais. se justifia le plaisantin. C’est juste que ça fait la deuxième fois en un quart d’heure que tu nous sors une de tes phrases à rallonge dignes d’un grand savant alors que nous ne sommes que des pauvres petites gens sans culture. Tu comprends un peu ?

  -C’est ce que vous ressentez ? leurs demanda-t-il, trouvant déjà que cette phrase n’était pas digne des « petites gens ».

Bien malgré eux, Awt et Annter acquiescèrent.

  -Et tu crois, Awt, que nous ressentons quoi lorsque tu es la seule à ne pas te faire emporter par la foule ? Et toi, Annter, lorsque tu nous balances ton savoir sortit d’on ne sait où sous les familles et les bâtisseurs ? Hein ? Et toi Arlien, lorsque tu affirmes pouvoirs éviter des objets ? Qu’est-ce que vous croyez qu’on ressent ? C’est pareil ! Alors respectez-moi comme je vous respecte et faisons chacun des efforts de notre côté.  Voilà !

Auldon avait lancé sa tirade en allant de plus en plus vite et sa voix été allée également crescendo fortement. Ses amis, ne s’attendant pas à une telle réaction, s’étaient un peu écartés et étaient bouche bée.

Arlien, s’estimant responsable de la situation, et surtout ne supportant l’attention des passant qui avaient entendus Auldon, s’excusa.

  -Excuse-nous, Auldon. On ne pensait pas t’énerver. Et puis mon but était surtout de faire rire pour dédramatiser la situation. Tu comprends, on est dans un monde auquel on ne connaît rien. Mais je t’en prie, continue tes explications. De toutes manières j’entends très bien dans ta voix que tu ne nous dis que peu de chose en comparaison de ce que tu voudrais.

Auldon, que ce compliment avait calmé, repris.

  -Je disais donc, que chacune de ces sphères graphes vaut plus qu’une armure de vargelite – métal souple et plus dure que l’acier – d’un légionnaire qui, elle-même vaut énormément. On raconte qu’il y en a plus de trois-mille dans les fondations d’Al-jeit, cinq cents dans celles d’Al-chen, deuxième ville de l’empire et moins de cent dans Al-vor qui est la troisième. Elles n’existent à l’état naturel que dans l’archipel des Alines qui s’étend au sud de Gwendalavir. Avant des pirates y habitaient ce qui empêchait tout commerce, du moins officiel. Mais depuis quelque temps, l’empire les a calmés disons… définitivement. Pour éviter que les îles ne deviennent la scène de tueries pour les pierres, l’empereur en a pris le contrôle et a autorisé la vente d’une pierre par jour au plus offrant, et chaque pierre est tracée continuellement et a un dessin qui fait que si l’empereur en a besoins, il peut en quelque sorte l’appeler. Cela permet également d’empêcher un mauvais usage de sphères. Les gardes qui sont là doivent empêcher le vol de la pierre et maintiennent un cordon de sécurité autour du magasin.

Après un sifflement admiratif, Annter parla.

  -Elles sont si précieuses que cela ?

  -Bah oui.

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