Gwendalavir Chapitre 4

Quand on est dans une famille aimante, c’est difficile d’avoir des émotions négatives fortes, mais lorsqu’on se trouvait dans un internat et qu’il n’y avait personne parmi les adultes qui vous appréciaient, que vous ne voyiez jamais vos parents au point de vous demander s’ils existaient, c’est nettement plus facile.

C’est pourquoi, le jeudi 4 octobre, le soir dans le self, les internes du collège mangeaient entre autres du riz dans lequel ils avaient découvert des asticots vivants, après cuissons qui plus est. Un scandale éclata car la nourriture avait toujours été mauvaise pour les internes. Plusieurs élèves filmèrent leurs assiettes et envoyèrent les vidéos à leurs proches.

Le chef cuisinier sortit alors de la cuisine et cria pour couvrir le vacarme :

  -Silence ! On va vous servir des pâtes, jetez le contenu de vos assiettes et faites la queue. Et s’il vous plaît supprimez ces vidéos, nous allons nous plaindre au fournisseur.

Un élève connu pour tempérament rebelle cria lui aussi :

  -NON ! On en assez de votre tambouille ! Je ne sais pas pour les autres mais moi je vais envoyer la vidéo que j’ai prise à mes parents qui vont faire bouger les choses.

  -Comment tu t’appelles ? demanda le chef.

  -Vous croyez que je suis suffisamment stupide pour vous dire mon nom pour que vous alliez inventer une histoire auprès de monsieur Lecourt.

  -Puisque c’est comme ça je vais aller le chercher moi, monsieur le directeur !

Et il partit le chercher.

Cinq minutes plus tard il revint avec lui.

  -Bon, qu’est-ce qui s’est passé ici ? Je suppose que c’est vous qui avez commencé, non ? dit monsieur Lecourt en désignant Awt.

  -Co… Comment ? Même si je suis totalement d’accord avec le fauteur de troubles ce n’est pas moi ! Alors s’il vous plait, taisez-vous.

  -Veuillez me parlez avec un peu plus de respect, mademoiselle. Si ce n’est pas elle qui est-ce ? demanda-t-il au cuisinier.

Avant que le cuisto ne puisse dire un mot, Awt repris :

  -Sachez, vieil homme, que « vous » a un prénom. Et que les enfants ou adolescents sont des humains à part entière, alors veuillez nous traiter avec autant de respect que vous vous traitez.

  -Vous ne savez pas à qui vous avez affaire. JE VAIS VOUS RENVOYER, MOI !

  -D’ABORD VOUS N’ALLEZ PAS ME RENVOYER, ET ENSUITE VOUS ALLEZ VOUS DEBROUILLER POUR QU’ON AIE DE LA NOURRITURE CONVENABLE !

Et sous le coup de l’émotion, elle frappa la table qui produit un sinistre craquement. Les autres dans la salle eurent l’impression qu’elle était plus grande et plus musclée. Plus âgée aussi. Ayant tous un mouvement de recul, Awt pouvait commencer à lire de la peur sur leurs visages. Comprenant que c’était elle qui la créait, elle s’efforça de se calmer.

Puis, d’une voix calme, chargé d’une promesse qu’elle se sentait pourtant incapable de tenir, elle dit :

  -Je ne le répèterait pas.

Se tournant vers le cuisinier, le chef de l’établissement lui chuchota quelques mots puis s’en alla.

  -Venez on va vous servir un plat convenable.

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Le lendemain, tout le collège bruissait de rumeurs toutes les unes plus farfelues que les autres. Mais toutes avaient en point commun le rôle d’Awt dans l’histoire et le fait que le principal avait plié devant un élève, une fille qui plus est, car il était connu aussi des élèves pour sa misogynie. A la récréation, les amis d’Awt l’interrogèrent :

  -C’est vrai ce que disent les rumeurs ? C’est vrai que lorsque tu t’es énervée tu es devenu plus grande ?

  -Je n’en ai pas souvenir. Tout ce dont je me souviens c’est qu’après m’être énervée j’ai vu de la peur dans les yeux des autres et j’ai essayé de me calmer.

  -Tu as vraiment mouché le directeur ?

  -Oui, et alors ?

  -Bah c’est génial ! Non ? dit Annter pour qui désobéir état déjà bien alors désobéir ET dicter sa conduite au directeur qui plus est.

 La fin de la journée se passa avec de nombreuses questions posées à Awt.