Gwendalavir Chapitre 5

Lundi 8 octobre, à huit heures moins dix, Arlien se dirigeait vers le collège. Dans l’ancienne rue Impériale beaucoup de façades étaient en train d’être rénovées. Alors qu’Arlien passait sous un échafaudage, un ouvrier cria :

  -Attention !!!

Arlien n’eut que le temps de lever les yeux de voir qu’une pierre taillée neuve chutait sur lui. Muni d’un réflexe il leva les bras au-dessus de sa tête en plissant les yeux pour se protéger. Ce qui se passa alors dépassait son imagination : il vit la pierre s’arrêter, hésiter, puis basculer sur le côté. Elle atteignit le sol avec un bruit sourd. L’action avait durée moins de deux secondes.

  -Ça va petit ? demanda le maçon.

  -Ou… oui. balbutia Arlien conscient que s’il quelqu’un l’avait vu, il avait de bonne chance de finir dans un laboratoire bardé d’instruments ou alors la personne croirait à une hallucination.

  -Tu as eu de la chance ! Nous sommes totalement désolés de ce qui s’est passé. reprit l’artisan qui était descendu de la structure. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver.

  -Merci, je vais bien.

Sur ce, il repartit vers le collège, comme hypnotisé, son esprit se trouvant dans un univers connu de lui seul.

Il décida de ne pas en parler à ses amis pour le moment car il avait bien vu comment Awt avait essayé de se rendre intéressante. En fait il a surtout retenu la réaction d’Annter. Il voulait vérifier si ce qui s’est passé n’était pas une hallucination.

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Le soir venu, une fois rentré dans sa chambre, il se lança sur la tête plusieurs fois des objets pour voir si son « pouvoir » revenait mais à chaque fois il se prit l’objet.

Après une demi-heure d’essais infructueux, il abandonna en se disant que ce n’était surement qu’une hallucination. Mais il voulait en parler à quelqu’un pour avoir un avis différent du sien.

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Le mardi matin, Arien ne réussit pas à trouver le courage d’aller leur dire. Mais à quinze heures trente, durant la récréation, il emmena Auldon à part et lui dit :

  -Dit mec, c’est vrai ce que tu as dit à Annter ?

  -De quoi tu parles ? demanda Auldon se demandant si Annter n’aurait pas laissé fuiter des informations de leur discussion.

  -De ton voyage au milieu d’un champ de bataille.

Ainsi donc c’était bien ce que pensait Auldon, Annter avait raconté son histoire. Il répondit :

  -Qu’est-ce que ça m’aurait apporté si j’avais dit des bêtises ?

  -Parce que moi je commence à te croire.

  -Et qu’est-ce qui te le fait dire ?

  -Écoute, il m’est arrivé un truc louche hier matin. Tu vois …

Et il lui raconta ce qu’il avait vécu.

  -Ce qui s’est passé n’a rien à voir avec ce que j’ai vécu.

Auldon raconta alors lui aussi son expérience.

  -En effet cela n’a rien à voir. Et tu as réussi à repasser de l’autre côté ?

  -Non. Mais chaque soir j’essaye. Je pense qu’il me faut un coup de stress ou quelque chose comme ça…

  -Je suis arrivé à la même conclusion que toi pour mon pouvoir.

  -Je pense que nous n’arrivons pas à recréer l’environnement adéquat pour faire fonctionner nos pouvoirs. Il faudrait donc que…

  -…nous allions dans un endroit dangereux ?! finit Arlien.

  -Non, juste qu’on essaie de se mettre la pression, de nous faire stresser, quoi. corrigea Auldon.

  -Et comment tu veux le faire ?

  -Je ne sais pas encore… mais j’aimerai bien leur prouver que ce n’est pas une blague. finit pensivement Auldon.