1642 AÉ, 351ième
Nigato, il y a onze ans.
De ce début de tournoi sur Nigato, peu de choses méritent d'être relatées. Un épisode pourtant a marqué ma mémoire, celui d'un tête-à-tête avec Hido, la mère de mes enfants.
Cette conversation m'a ménagé de telles surprises que je crois m'en rappeler le déroulement mot pour mot.
Hido et moi, nous ne nous sommes pas choisis, et il n'est pas douteux que nous eussions l'un et l'autre porté nos regards ailleurs si la liberté nous en avait été laissée. Si je ne l'ai jamais aimée, je l'ai toujours admirée, d'une façon un peu distante.
Distante, elle l'est, elle aussi, alors que je l'accueille dans l'entrée du salon de conversations où nous avons pris rendez-vous. Nous ne nous sommes pas vus depuis plus de huit mois, ce qui n'a finalement rien de si inhabituel. Je remarque aussitôt son manteau neuf d'une coupe extravagante, tissé aux couleurs chatoyantes de sa famille. J'y reconnais la patte du chef de clan, son frère, qui a toujours aimé étaler sa richesse et son bon goût. Bien sûr, elle ne peut plus et ne souhaite pas davantage porter les emblèmes de ma famille. Une couronne de fourrure ébouriffée déborde de la capuche de laquelle son visage émerge à peine. Les poils duveteux d'un blanc bleuté soulignent ses yeux bleu vert. Ils sont ornés de stalactites, indiquant qu'elle a préféré dédaigner la galerie couverte et passer par les moins vingt degrés de l'extérieur. Les Nigatiens aiment rappeler leur soumission aux éléments et en même temps signifier leur force de caractère. Dois-je y voir un symbole ? Hido a toujours penché du côté de la force plus que de celui de la soumission.
Avant même que j'aie pu la saluer convenablement, quelqu'un vient pour prendre nos manteaux et nous escorter à une table, avec une retenue et un effacement tout nigatiens. La chaleur m'assaille, ainsi que des odeurs de pain et de biscuits chauds. J'observe la serveuse, sanglée dans un uniforme strict ; ses yeux baissés en signe de respect, son obséquiosité me troublent soudain. En quoi sommes-nous censés valoir tellement plus qu'elle ? Question très pertinente dans mon cas.
L'endroit offre un décor traditionnel, tentures aux couleurs éteintes relevées de fils d'or, tables en métal satiné polies jour après jour par les serveuses qui s'affairent sans bruit, mains jointes et tête baissée. Le luxe ici doit se montrer modeste, sans pour autant se prétendre invisible. Un exercice ambigu que la moindre faute de goût peut ruiner. Aucune ici, l'ambiance est d'ailleurs plus adaptée à la fréquentation des antiques aristocrates desséchées qui occupent les tables centrales qu'à la nôtre.
Pourtant, je dois concéder que le choix est judicieux, puisque le box où nous avons pris place nous assure une discrétion suffisante en nous isolant des clients. Beaucoup plus moderne que les tentures aux couleurs des Familles qui séparent d'autres tables, une bulle de confidentialité brouille le regard d'éventuels curieux et confine les sons à l'intérieur. On n'échange pas de secrets d'État ici, toutefois les petites histoires privées des Premières Familles ont une portée politique tout aussi significative.
Hido me regarde, me scrute même d'un œil inquisiteur dans lequel je décèle une lueur de surprise. Une fois la serveuse partie, la protection activée, elle prend la parole :
- Tu as changé.
Bien, on peut se dispenser des politesses d'usage, semblerait-il.
- Cela t'étonne ? En bien ou en mal ?
- Je réserve mon jugement, lâche-t-elle avec une moue.
Depuis le procès, je me suis transformé de bien des façons. Intellectuellement, mais aussi physiquement : mes cheveux autrefois ras ont poussé de quelques centimètres, et je ne suis plus habillé à la mode militaire. Malgré des finances devenues serrées, je me permets même certaines fantaisies vestimentaires qui mettent en valeur mes yeux gris vert et mes cheveux blonds. Tous les membres des Premières Familles correspondent à ce profil pas si fréquent ailleurs - haute taille, peau et cheveux clairs, yeux de toutes les nuances de vert. Sur Belquar, à l'école de Shuzo où je me suis réfugié ces derniers mois, j'attire des regards admiratifs ou envieux.
Je lui réponds d'un sourire poli qui n'engage à rien. Même dans les réceptions guindées, Hido a toujours détonné par son franc-parler, si peu nigatien. Curieusement, c'est avec moi qu'elle l'édulcore le plus ; cependant je devine que je vais avoir droit à une Hido s'exprimant sans fard ce soir.
- Merci d'être venue.
- Même si la loi nigatienne le nie, il me semble me rappeler que nous avons trois enfants en commun, observe-t-elle, un sourcil en l'air.
- Ils vont bien ?
- Les enfants vont bien, confirme-t-elle en écho.
- Tu n'es pas obligé d'en tenir compte... de tenir compte de moi, précisé-je.
- Il est vrai qu'au rythme où tu les as vus depuis leur naissance, à raison d'une semaine tous les six mois environ, je serais fondée à m'abstraire de ces basses considérations biologiques.
- Pourquoi t'être déplacée alors ?
Elle balaie l'air devant elle d'un geste énergique, écartant en même temps ma question. Hido a toujours eu l'habitude de ponctuer ses phrases d'arabesques et de volutes à la signification étonnamment claire.
- J'ai dit que j'aurais des raisons de le faire, pas que j'allais le faire. Ça dépend de toi, aussi. De ce que tu souhaites.
- Est-ce que j'ai vraiment le choix, Hido ? À part pour le tournoi, une fois tous les deux ans, je ne suis pas le bienvenu sur Nigato. Ils vivent ici, je n'y suis pas, voilà une équation assez simple.
- Je ne parle pas de ce qui est possible, mais de ce que tu désires. Pourquoi es-tu venu, toi, si tu penses que tout est joué d'avance ?
- Toi aussi, tu as changé.
- Qu'est-ce que tu crois ? réplique-t-elle avec sarcasme. Que tu es le seul à avoir souffert de cette histoire ? Je suis passée par quantité de moments difficiles. Pas simple d'être l'épouse d'un homme déshonoré.
- J'en suis désolé. M'excuser fait partie des raisons pour lesquelles je voulais te voir. Je suis contrit de vous avoir causé tant de tracas, à toi, aux enfants et à ta famille.
Elle se met à rire, d'un rire frais et clair :
- Ne t'excuse pas ! J'ai gagné beaucoup plus que j'ai perdu. Grâce à toi, Sengo, je suis dégagée de mes obligations. Je suis trop âgée pour me remarier, ou du moins l'ai-je déclaré à mes parents. Je n'entends pas les laisser me contredire.
- Alors ?
- Alors, je suis déchargée de tout devoir envers l'une ou l'autre lignée, à part celui d'élever mes enfants, et le conseil des Cent Familles a décrété que je devrai recevoir la part de la rente de ta famille à laquelle tu n'as plus droit. En définitive, je suis libre et assez nantie pour faire ce que je veux.
- Le malheur des uns...
- Ah non, pas de ça avec moi ! Toi aussi, tu t'es libéré. D'après ce que je vois en face de moi, tu n'as pas l'air de t'en tirer trop mal !
- J'avais... réalisé cet intéressant aspect de ma condition, concédé-je. Mais je cherche encore quoi faire de cette liberté.
Elle rit de nouveau.
- Tu as toujours été un bon petit soldat, Sengo, un caméléon épousant à volonté les formes et les couleurs requises, comme autant de défis à relever. Il te faut inventer une autre façon de vivre. Admettre que tu peux éprouver tes propres désirs ou satisfaire des ambitions personnelles en fait partie.
- Mhm... Probablement... Et toi, quels sont tes projets ?
- Je n'en ai parlé à personne jusqu'ici.
Je lève une main, deux doigts vers le haut, deux vers le bas, dans un signe qui signifie silence. Je ne la trahirai pas.
- Je n'ai pas l'intention de rester chez mon frère, à l'écouter se rengorger de son influence et de son argent. Il gère peut-être bien les affaires de la famille, mais il n'a eu qu'à naître avant les autres pour s'en trouver dépositaire.
Elle froisse sa serviette d'un poing vigoureux, me montrant sans équivoque ce qu'elle pense de cette règle d'héritage millénaire.
- Je vais partir de Nigato, m'installer ailleurs, dans un endroit où je me sentirai libre de vivre comme il me plaît, de me prouver à moi-même que je peux devenir autre chose qu'une irréprochable mère. Même si je compte emmener les enfants, bien sûr.
Je me laisse aller en arrière dans le siège et la contemple une bonne minute sans rien dire, stupéfait. Elle ne plaisante pas, je suis même sûr qu'elle a déjà arrêté sa décision.
- Où ? finis-je par articuler.
- Ione.
- Ione ? Hors Fédération ?
Elle me regarde comme si j'étais attardé :
- Ione, Fondation Eckarn, hyperespace... Première planète en matière de rayonnement artistique de toute la sphère humaine.
- Je vois...
Hido a toujours été attirée par le domaine des arts. Je ne peux pas dire que j'approuve la sélection de cette planète aux mœurs extravagantes, cependant j'ai compris que son choix est ferme. Je n'ai plus voix au chapitre, de toute façon.
Ione abrite le mélange le plus invraisemblable de populations : migrants déçus de la culture dominante de toutes les époques, sectes religieuses aux croyances abracadabrantes, artistes rejetant les codes de l'académisme fédéral. Aux heures sombres, elle a aussi constitué un refuge de dernier recours pour les activistes politiques, les épris de liberté ou les scientifiques réticents à fabriquer des armes. Des gens doués, des fous, des originaux et des agitateurs.
D'un tel creuset ne peuvent sortir que les audaces créatrices les plus insensées, c'est bien cela qui attire Hido.
- C'est un choix que je comprends, admets-je avec un temps de retard.
- Si tu veux voir tes enfants, libre à toi. Tu sauras où les trouver. Soyons clairs, Sengo : si tu décides de rester en contact, tu cesses de les considérer comme nos pères l'ont fait pour nous.
Ses mains balaient l'espace, à la recherche des mots justes, et elle reprend sur un ton véhément :
- Des marionnettes... non, plutôt de petites figurines de cire à modeler selon une image prédéfinie ! Je les élève pour que plus tard, ils puissent choisir leur vie. Je veux leur offrir la liberté qu'on ne nous a pas donnée.
J'acquiesce, la bouche sèche. Tout a décidément bien changé en quelques mois.
- J'y réfléchirai.
- Bien. Tu n'as pas besoin de me répondre maintenant.
Quelques instants silencieux suivent cet échange surprenant. Elle tourne sa cuillère dans son chocolat sans me regarder. J'avale machinalement quelques gorgées de Kuhrpa, une infusion locale énergisante, additionnée de quelques gouttes d'alcool. C'est ce qu'on trouve de plus fort dans ce salon fréquenté par le beau monde.
Au bout d'un moment, elle toussote avec gêne, puis reprend :
- J'ai une suggestion à te faire. Que tu n'écouteras probablement pas, mais peu importe.
- Je ne te sous-estime pas, Hido, même si j'ai pu te le laisser croire. Si tu as un conseil pour moi, je serai curieux ainsi qu'honoré de l'entendre.
Cette fois-ci, un geste un peu agacé ponctue sa réponse :
- Oh, arrête de parler comme un manuel de politesse. Ce que j'ai à te dire ne va pas te sembler poli.
Elle me fixe avec un air espiègle. Elle mordille l'ongle de son pouce tout en cherchant probablement la façon de me transmettre ses recommandations.
- Ah et puis zut, tant pis si ça te paraît idiot ou inapproprié. Je garde ça sur le cœur depuis bien trop longtemps.
À son ton impertinent, je m'attends à tout. À être surpris, certainement !
- Je te connais bien plus que tu ne le penses, déclare-t-elle. Tu ne t'es jamais intéressé à moi, pas plus que ne le demandait la bienséance.
Elle lève la main pour faire taire la dénégation polie et à demi hypocrite qui ne va pas manquer de suivre.
- Ah, non ! Laisse-moi finir. J'ai d'abord cru que ta carrière militaire te passionnait plus que tout ou que nos caractères ne s'accordaient pas assez pour que je retienne ton attention. Pourtant j'étais irréprochable, je jouais mon rôle à la perfection, j'étais plutôt jolie, d'une intelligence au-dessus de la moyenne.
- Tu es toujours jolie et intelligente, la coupé-je.
Je la détaille. À trente-huit ans, elle n'a pas vieilli, pas encore. Hido a toujours été belle, avec son regard clair, ses cheveux blond cuivré, son nez droit, ses lèvres prêtes à sourire. Elle porte une coiffure mi-longue aujourd'hui, cheveux souples, une mèche derrière l'oreille, dans un style vif qui lui correspond. Elle est largement assez jeune pour vivre avec d'autres ce qu'elle n'a pas connu avec moi. Je ne doute pas que sur Ione, elle rencontrera des hommes bien différents des membres de l'aristocratie nigatienne. Moins bridés par la tradition ou les convenances. Je le lui souhaite, pourtant lui dire maintenant me semble déplacé.
Elle continue, sans montrer ni agacement ni plaisir à mon interruption :
- Je me suis souvent demandé avec une certaine frustration pourquoi tu te comportais aussi froidement, pourquoi tu restais maître de toi en toute circonstance, pourquoi j'étais incapable de t'émouvoir. J'ai pensé un moment que tu cachais une ou plusieurs autres femmes ailleurs, mais non, ce n'était pas ton genre. Une petite aventure ici ou là, pourquoi pas, mais je suis sûre que cela n'a jamais été au-delà.
Elle a raison, et j'acquiesce d'un battement de cil. Où veut-elle en venir ? Je pose mon menton sur mon poing refermé et je la fixe, dubitatif et perplexe.
- Alors j'ai cherché, je t'ai observé quand tu revenais à Aïndol, de bien plus près que tu ne le penses. Et ce que j'ai trouvé, tu ne le sais probablement pas toi-même.
Elle me scrute maintenant, analysant ma réaction. En toute bonne foi, je ne peux que hausser les épaules. En effet, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle entend me transmettre. Gêné par son regard, me sentant déjà coupable d'un tort inconnu, je détourne les yeux vers les tentures colorées, énonçant machinalement en pensée les noms des Familles auxquelles elles font référence.
Elle me sourit d'un air espiègle, de nouveau, comme une gamine qui a préparé une bonne farce.
- Promets-moi de ne pas te fâcher. Je te jure que je ne cherche pas à t'insulter.
- Tu viens de dire que je ne perdais jamais mon sang-froid. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette fois-ci.
Elle acquiesce, visiblement dubitative. Elle hésite un peu, baissant les yeux sur son chocolat avant de se lancer :
- Je pense que tu es très seul, Sengo... Je pense que si tu crois en la chaleur d'un contact humain, si tu as encore espoir que quelqu'un puisse t'émouvoir et te faire éprouver des sentiments forts...
Elle s'interrompt et se racle la gorge, les pommettes empourprées :
- Je pense que tu dois chercher un homme, pas une femme.
La suite demeure très confuse pour moi. Il me semble bien que je me suis levé tout d'un coup et que je l'ai plantée là, sans même prendre la peine de lui répondre, tant ce qu'elle venait de me dire était insultant dans la culture dont nous étions issus.
Rétrospectivement, cette intuition ne manquait pas d'un certain bon sens.
Une petite critique : il y a beaucoup de "bien/tout nigatien" dans ce chapitre, au bout d'un moment je pense que lecteur a compris que cet endroit incarne l'atomosphère générale de la planète où il se trouve :P
Pas mal, le "conseil" final de Hido, c'est qu'elle est observatrice ta demoiselle ^^
C'est marrant, Hido, tout le monde l'apprécie (moi aussi, hein !), mais elle a peu de place dans cette histoire, puisque Sengo et elle n'ont pas d'avenir en commun... mais oui elle est observatrice, faut pas prendre les femmes pour des idiotes ! XD
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A ma grande honte, je ne te laisse un commentaire que maintenant. Je fouillais FPA pour un titre qui correspondrait au thème de l'esprit d'équipe pour le Paen et les sélections, j'avais pensé à ton histoire en me disant que cet « Autre » semblait un coéquipier atypique et... bah... j'ai été totalement happée et je me suis avalée les 7 premiers chapitres d'un coup !
Ton écriture, déjà, rend le format « journal » extrêmement agréable. Ce n'est pas un genre vers lequel je me tourne naturellement, mais quand c'est bien fait je suis toujours plutôt admirative. Chez toi, ça ne semble jamais te brider : le décor est là, savamment planté en peu de mots, ton personnage se dévoile à la fois dans sa façon de relater les évènements mais aussi dans les évènements qu'il relate... Bref, j'ai accroché !
J'ai accroché à ton univers qu'on sent très étendu et dont chaque nouvelle facette me donne envie d'explorer davantage. J'ai accroché à ton personnage principal, surtout, un peu guindé qui évolue tout en s'ouvrant l'esprit à d'autres cultures. J'ai sérieusement cru, en démarrant, que ça se passerait dans notre monde ou un autre, et que ces « monstres » seraient des créatures fantastiques traditionnelles. J'ai donc été très agréablement étonnée de tomber sur une menace de télépathes, encore plus quand on semble comprendre qu'ils sont chassés sur certaines planètes mais pas sur toutes.
Le métier de ton héros reste du coup encore assez flou. J'espère qu'on le verra dans l'action même, qu'on connaisse les raisons qui le pousse à traquer tel ou tel télépathe. En fait, je crois que c'est la seule remarque que j'ai à faire sur ce début : je ne sais pas trop où et comment tu nous mènes. J'essaye de m'expliquer :
Tu aurais démarré avec un « Partie 1 », j'aurais pris le parti (aha) de me dire que tu allais un peu fonctionner en ellipses et flashback jusqu'à la Partie 2, où tu reprendrais une narration plus linéaire (une chasse précise et les enjeux qui s'ensuivent). Pour l'instant je me perds un peu dans les phases « présent », parce que je suis pas du genre à retenir la petite date du début de chapitre (pardon... ><) et que je remet l'action dans l'ordre au travers du récit. Du coup, tout ce qui est flashback j'ai plutôt bien suivi (je crois, j'ai trouvé très fort cette façon de parler de ses meurtres d'ailleurs : là encore en peu de mots, mais juste ce qu'il faut) mais comme le présent fait parfois des bonds de 6 mois, et que je me visualise pas trop ce qu'il fait pendant ce temps, j'ai un peu du mal à trouver ton fil conducteur.
Bien sûr, ce n'est qu'une impression de maintenant :)
Je dois aussi te parler de l'Autre, quand même, parce qu'il fait chavirer mon coeur je t'avoue ! Sa présence est incroyablement forte en fait ! Qu'il soit physiquement là, un simple souvenir ou que le narrateur en parle : wouah. Il RESTE là. Il reste mystérieux (mais comment il s'est retrouvé empoisonné ?? C'est quoi ta vie à toi aussi ? Vous pourriez pas vous trouver une petite maison sur une planète tranquilou et vivre d'amour et d'eau fraîche ? <3 (oui la romantique en moi s'est bien réveillée avec eux deux, un couple pas en couple qui s'aime en se détestant)). Bref, gros coup de coeur pour lui et, du coup, pour leur duo qui est intrigant, amusant, tendre... Il passe par toutes les étapes ! :)
Les passages télépathiques me plaisent beaucoup d'ailleurs. C'est simple, mais ça fonctionne <3
Je finis en disant que j'ai été assez surprise (encore !) de découvrir que le récit s'oriente pour l'instant pas mal vers la question du « il m'attire vraiment ou pas ? ». Notamment dans la conversation entre Sengo et Hido, dont la conclusion est quand même très centré sur son amour pour les hommes. C'est agréablement surprenant de profiter d'un tel univers et d'une telle trame pour parler d'amour, d'acceptation, d'idées reçues et d'ouverture d'esprit <3 J'aimerais bien qu'on revoie Hido d'ailleurs, parce qu'elle a l'air très intéressante comme personnage !
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Voilà voilà, je vais m'arrêter là et te promet de commenter plus régulièrement à présent ! En tout cas je te souhaite une excellente continuation sur ce texte <3
;-)
Merci pour ce long commentaire plein de remarques intéressantes. C'est tellement dense que je ne sais pas par où commencer pour te répondre (bon je vais faire dans l'ordre alors...)
D'abord, oui, on verra Sengo en action, c'est même une grande partie de la suite.
Sur la structure : c'est toujours compliqué de fonctionner en avant/arrière, et je me disais bien d'ailleurs que personne n'allait lire mes petites dates au début (c'est confirmé !). Tant mieux si la partie flashback te parait claire, c'est déjà ça. je vais probablement devoir retravailler sur la structure dans un futur plus ou moins proche, parce que je n'en suis pas totalement satisfaite non plus. Peut-être que l'alternance systématique passé/présent, c'est un peu trop lourd, et qu'il faut que je revoie ça, au profit d'une partie un peu plus linéaire.
Ah, l'autre <3 <3 (je l'aiiiiimme, moi aussi !! ça se voit, non ? ) On ne saura pas tout sur lui, il va rester dans une certaine mesure mystérieux, parce que Sengo ne pourra pas tout nous dire. Je trouve génial que tu me dises qu'il "reste là", parce que c'est vraiment ça mon idée, qu'il soit en filigrane dans toute l'histoire, qu'il soit présent ou pas. Il doit infuser toutes les pages, toutes les pensées de Sengo... dans une relation "je t'aime, moi non plus ", où Sengo se pose un peu trop de questions et bataille avec lui-même. (vivre d'amour et d'eau fraîche... nan, pas leur genre !)
Bref, merci encore pour ce commentaire qui me fait bien réfléchir.
Je me suis éclatée à écrire ce texte au dernier pano cet été, sans trop savoir où ça allait me mener. J'avais envie de rester dans mon univers mais en sortant des textes "jeunesse". Ca fait du bien d'écrire des trucs un peu plus "adultes"...
Et merci pour la sélection ! :*-)