1653 AÉ, 269 ième
Chuoo.
Je ne suis pas très doué pour décrire ce qui se produit quand lui et moi nous retrouvons dans le même lit. Les détails triviaux de nos corps à corps ne m'intéressent d'ailleurs pas, et je suis à la fois trop prude et trop maladroit pour les dépeindre. L'essentiel est ailleurs, dans la façon dont nos sens se cherchent et se trouvent, dans un partage délirant de nos perceptions.
À cet instant où nos corps se frôlent et s'apprêtent à se mélanger, il m'est presque impossible de démêler ses sensations des miennes. C'est pour cette raison, non par pudeur, que la pénombre nous enveloppe : pour éviter une overdose de sensations, ingérables pour mon pauvre cerveau d'humain ordinaire.
Quand il se lasse de l'obscurité, il me dit « ferme les yeux », puis il laisse un peu de lumière ondoyer sur nos corps nus. Il me contemple, par en dessus. Je me vois alors par ses yeux, un sourire naissant sur les lèvres, mes cheveux blonds un peu désordonnés, mes cils clairs frémissants du désir de boire son regard. Avec délicatesse, il lisse de deux doigts les épis de mes crins courts, pose ses mains sur mon torse pour écouter mon cœur qui s'affole. Par ses doigts, je perçois le sien qui voltige dans sa poitrine, léger et joyeux.
J'ouvre les yeux, une seconde ou deux, juste le temps de l'apercevoir qui me détaille. L'univers se démultiplie dans cette infinité de regards entrecroisés. Je souris, étourdi, et clos les paupières, tandis qu'il laisse l'obscurité apaiser nos vertiges.
Il est de ces jeux dont nous ne nous lassons pas.
Coucou Rachael,
En peu de mots, tu arrives à décrire le cadre et l’ambiance de ce salon de conversations.<br /> Hido est un personnage intéressant. Les gestes qu’elle fait avec ses mains me font penser à ceux de Katherine Chancellor dans les Feux de l’Amour (interprétée par Jeanne Cooper, malheureusement décédée). Elle doit avoir un côté autoritaire. Mais en même temps, cette sorte d’appréhension qu’on devine chez elle quand elle s’apprête à dévoiler son intuition montre qu’elle se soucie de ce que pense Sengo et certainement de ce que pensent les autres en général.<br /> En les voyant discuter comme ça, je trouve dommage qu’ils n’aient pas trouvé moyen d’avoir une relation moins distante. Mais Sengo a certainement des difficultés avec toute forme d’intimité, qu’il y ait ou non un aspect sexuel dans la relation.
Dans ce bref chapitre où on entrevoit ce qui se passe quand Sengo et l’Autre partagent le même lit, ce qui me frappe, ce sont les sentiments qui transparaissent. On voit que Sengo a de la peine à admettre ce qu’il ressent véritablement pour l’Autre.
Coquilles et remarques :
a décrété que je devrai recevoir la part de la rente [que je devrais]
Si tu as un conseil pour moi, je serai curieux ainsi qu'honoré de l'entendre [je serais]
pourquoi tu restais maître de toi en toute circonstance [en toutes circonstances]
et j'acquiesce d'un battement de cil [de cils]
Rétrospectivement, cette intuition ne manquait pas d'un certain bon sens. [À mon avis, il faudrait ajouter quelque chose comme « Rétrospectivement, je pense que », « Rétrospectivement, je me dis que »]
Voilà pour cette nuit.
Merci pour les coquilles. pour "en toute circonstance" les deux orthographes sont possibles. En revanche pour les cils, c'est sûr qu'il n'y en a pas qu'un XD
Merci à bientôt ! <3