Hôtel Maria Rosa

L'hôtel Maria Rosa se trouvait dans une rue calme, près du bord de mer. Il faisait l’angle avec une impasse dont l’extrémité s’enfonçait dans la pénombre. Ses murs étaient peints d’une teinte orangée, presque brique. Les fenêtres et les portes étaient encadrées de noir. L’ensemble était déconcertant, mais malgré sa façade sévère, l’hôtel avait un air accueillant. 

 

Sur le trottoir, devant l’établissement, un tréteau supportait une planche sur laquelle le menu du jour était inscrit à la craie. De gros pots de terre cuite plantés de fleurs s’alignaient le long de la devanture à intervalles réguliers. 

 

En passant devant les baies qui donnaient sur la rue, le promeneur pouvait apercevoir à travers les  carreaux les rangées de tables bien alignées jusqu’au fond de la salle à manger. Elles étaient recouvertes de nappes blanches et d’une vaisselle ancienne aux motifs azur. Au centre des assiettes, les serviettes étaient amidonnées et pliées. Elles se dressaient fièrement, comme des voiles prêtes à se gonfler à la moindre brise. Sur chaque table, un petit vase en porcelaine bleue contenait quelques fleurs fraîches. 

 

Malgré son allure pimpante, le petit hôtel semblait toujours vide. On ne voyait jamais aucun client y entrer. La salle à manger était éclairée le soir, mais il n’y avait pas de convives assis aux jolies tables ni de serveurs qui serpentent entre elles. À le voir ainsi désert, le passant pouvait se demander si l’hôtel Maria Rosa n’avait pas été abandonné. 

 

Cependant, c'eût été un constat un peu trop hâtif. Si le promeneur s’était donné la peine de faire le tour de la maison en longeant l’impasse, il aurait vu à l’arrière de l’hôtel un jardin charmant où donnaient les cuisines. Une vieille femme y œuvrait du matin au soir pour préparer les repas proposés dans le menu. Elle était petite, replète, avec un bon visage aux joues rebondies. Ses cheveux étaient tirés vers l’arrière et disparaissaient sous un petit bonnet. Elle portait un grand tablier sur sa robe noire et était chaussée de grosses chaussures à semelle épaisse. Affairée autour du fourneau, elle paraissait accomplir de nombreuses tâches en même temps sans effort. La force de l’habitude, sans doute. Elle cuisinait de délicieux mets avec les fruits, les légumes et les herbes aromatiques qui poussaient sous les fenêtres de l’office, et les ingrédients qu’elle ramenait du marché. 

 

Plus loin, au fond du jardin, se dressait la buanderie. Le linge était suspendu dans le séchoir et l’air doux circulait à travers les claies de bois. Cela sentait bon le propre et le frais. Dans la journée, le soleil pénétrait par les croisées grandes ouvertes à l’étage où se trouvaient les chambres. Mais qui pouvait profiter de tout ce bien-être alors que l’hôtel était rigoureusement vide ?

 

Tous les matins, Maria Rosa sortait par l’impasse avec sa charrette de marché. C’était elle la propriétaire de l'établissement et elle lui avait donné son nom. Elle y faisait tout, la cuisine, le ménage et la blanchisserie. Elle partait en courses en poussant son lourd chariot. C’était une grande caisse en osier, fermée par un couvercle recouvert d’une toile cirée, et montée sur un châssis métallique à quatre roues. 

 

Maria Rosa partait vaillamment faire ses courses en ville. En chemin, elle s’autorisait  souvent un petit détour par la route qui longeait la baie, qu’on appelait la corniche. Tout en poussant sa charrette, elle regardait la mer toujours changeante et capricieuse qui lui avait pris son mari. Et le ciel était si grand, si majestueux au-dessus des vagues d’écume qu’elle se perdait dans sa contemplation. Elle s’arrêtait parfois pour fixer l’horizon lointain pendant quelques minutes. Elle restait rêveuse devant tant d’immensité. Il lui semblait alors que sa tête était vide, qu’aucune pensée ne venait troubler sa perception du monde qui l’entourait. Elle devenait insensible à tout, et cette sensation lui faisait peur. Elle s’imaginait être un simple brin d’herbe ou une tige d’avoine, ou encore une ombelle qui oscilleraient au gré du vent. Une bourrasque aurait pu l’emporter loin de l’univers matériel où elle se trouvait. Elle ne savait pas en ces moments si ce n’était pas exactement ce à quoi elle aspirait. 

 

Alors, le cœur lourd, elle poussait un soupir et reprenait sa route vers la place du marché. Les marchands installaient leurs étals sous la halle ou à l’extérieur, selon le jour de la semaine. Elle trottait sur la chaussée en poussant sa charrette d’un pas vif. Elle avait déjà oublié les instants d’égarement devant la mer. Ce n’était pas le moment de faiblir, faire les courses lui demandait beaucoup d’énergie. Pour gagner du temps, elle avait préparé la liste et savait déjà chez quels commerçants elle irait. Cependant, comme habituellement, elle s’autoriserait une ou deux fantaisies, selon les arrivages. Un fromage frais ou un poisson de belle allure pourraient changer tous ses plans. Il fallait bien mettre un peu d’imprévu dans ces tâches quotidiennes si ennuyeuses, sinon la vie serait trop triste.

 

Elle traversa la ville et passa sur la place, devant le kiosque à musique où plus aucun orchestre ne venait jouer.

 

– Quel dommage, quel gâchis ! se disait-elle à chaque fois en se remémorant les concerts du dimanche matin.

 

Puis elle longea la boulangerie-pâtisserie Barbarano. C’était une boutique moderne et tapageuse. Elle trouvait la boulangère très prétentieuse et le pain quelconque. Par représailles, elle n’y achetait jamais rien. Elle esquissa une grimace en apercevant les prix du pain et des gâteaux dans la vitrine. Vraiment, ils exagèrent ! pensait-elle, c’était bien trop cher pour ce que c’était ! Depuis plusieurs années, elle remédiait à l’incapacité du boulanger Barbarano à vendre des bons produits à un prix raisonnable. Elle faisait son pain elle-même et il était délicieux. Elle mélangeait plusieurs farines et fabriquait son levain. Ses miches avaient une belle couleur, la croûte était croustillante et la mie goûteuse. Rien à voir avec les baguettes minuscules de chez Barbarano qui rassissaient à peine achetées ! Quand elle servait le petit déjeuner à l’hôtel, elle remplissait les corbeilles de tranches appétissantes. Son pain à elle n’avait même pas besoin d’être grillé, il restait toujours moelleux. Elle ajoutait ses pots de confitures maison, préparées avec les bons fruits mûrs de ses arbres et du sucre roux. Elle les faisait cuire dans de vieilles marmites frottées à l’excès pour être toujours brillantes. Quant aux gâteaux de chez Barbarano, Maria Rosa n’y aurait pas goûté pour un empire ! Elle préférait mille fois les siens faits avec les meilleurs ingrédients.

 

Elle était presque essoufflée lorsqu’elle atteignit la halle, tant elle avait mis d’énergie à parcourir le chemin depuis l’hôtel. Le marché ne se tenait pas dehors aujourd’hui. Maria Rosa fit un petit détour pour passer par l’entrée où il n’y avait pas d’escalier. À l’intérieur, une foule pressée s’agglutinait devant les comptoirs. Elle trottina au milieu des acheteurs. Sa grosse charrette glissait sur le carrelage mouillé. Pour qui n’avait pas l’habitude de se frayer un chemin dans la halle surchauffée, il était difficile d’avancer sur le sol détrempé. Mais Maria Rosa avait su développer au fil du temps une grande habileté à naviguer au coeur d’une nuée de badauds. Elle dépassait sans les bousculer ceux qui faisaient la queue pour atteindre son objectif. Elle filait tout droit vers les étals où elle avait l’intention de faire ses courses. D’abord, elle choisit des légumes et des fruits qui ne poussaient pas dans son jardin, il était si petit ! Ensuite, elle fit l’emplette de fromages, de viande et de poisson. Elle cherchait toujours des idées originales, pensant à des recettes qui satisferaient les clients de l’hôtel. Puis elle se promena dans les allées, son œil exercé ciblant ici ou là une herbe aromatique, du sel ou du poivre, du thé ou du café, un jambon suspendu ou encore un pot de miel. Quant au vin, il y en avait suffisamment dans la cave pour près d’un siècle.

 

Elle commençait à être fatiguée après sa longue course. Elle ne poussait plus si adroitement sa charrette et heurtait sans le vouloir des enfants ou des acheteurs qui ne s’étaient pas écartés à temps. Les commerçants la connaissaient et ne disaient rien, ils étaient bien trop occupés à servir leur clientèle pour s’intéresser à elle et à ses maladresses. Ceux qui la voyaient arriver reculaient devant elle pour la laisser passer, les autres se faisaient rouler sur les pieds avec la charrette. Maria Rosa se confondait en excuses, mais les gens n’étaient pas contents. Elle comprit qu’il était temps qu’elle revienne chez elle. Poussant un grand soupir, elle se décida à quitter la halle si vivante et se retrouva dehors. Le chemin du retour serait long. Elle n’avait plus de forces mais elle ne pouvait pas faire autrement que de marcher pour rentrer. Alors elle se traîna, poussant sa charrette si lourdement chargée. 

 

Les rues n’étaient pas planes, le chemin montait et descendait sans cesse. C’était de plus en plus dur d’avancer sur les trottoirs en pente. Maria Rosa regrettait d’avoir acheté tant de nourriture. En avait-elle réellement besoin ? Tous les jours c’était la même histoire. Elle s’était à nouveau laissée aller à rapporter trop de légumes et de fromages. Résignée, aucune autre solution n’étant possible, elle s’arma de courage et poursuivit sa route à petits pas en direction de l’hôtel. Elle s’arrêtait souvent pour reprendre son souffle et s’appuyait sur sa charrette pour ne pas tomber.

 

Enfin, épuisée, elle aperçut l’établissement familier au bout de la rue. Cette fois-ci, elle n’avait pas fait le détour par le bord de mer. La vision des murs couleur brique et des cadres noirs des fenêtres et des portes lui redonnèrent de l’allant. Elle accéléra son allure. Soudain, la distance raccourcit. Elle entendit son appel, l’hôtel l’attendait avec impatience. Ce fut comme si des ailes lui poussaient aux talons. Il lui sembla qu’elle volait au-dessus du sol et elle glissa sans plus de fatigue jusqu’à l’impasse. 

 

À peine arrivée au fond de la ruelle, elle poussa la grille et pénétra dans le jardin avec sa grosse charrette. Là, dans son environnement familier qui était toute sa vie, elle se sentit à nouveau respirer calmement, reprendre la maîtrise des choses. Elle se dirigea vers la porte de la cuisine, tout était resté ouvert en son absence.

 

Elle se mit rapidement au travail, vida la charrette et rangea les produits à leurs places. Il était temps de préparer le repas de midi. Elle regarda la montre à son poignet et, affolée par son retard, s’assit sans plus attendre pour éplucher les fruits et les légumes.

 

Quand elle regarda à nouveau l’heure, elle s’aperçut qu’elle avait largement dépassé le moment du repas et rien n’était prêt. La cuisson des plats n’avait même pas commencé.

 

– Tant pis, murmura-t-elle, je vais simplement leur préparer le dîner, ils attendront. Quant à moi, j’ai grand faim après toutes ces émotions.

 

Elle coupa une bonne tranche de son pain, sortit une assiette, des couverts et un verre et s’installa confortablement à sa table. Il restait un peu de compote de légumes de la veille et elle se fit un œuf au plat. Le délicieux fromage de chèvre qu’elle avait rapporté du marché compléterait ce déjeuner frugal et le bol de framboises qu’elle avait cueillies ce matin ferait un merveilleux dessert. Et puis il y avait de la crème fraîche.  

 

Elle prenait son temps pour déguster ses préparations. 

 

– Ah ! s’écria-t-elle soudain, j’ai complètement oublié de ranger le linge, il doit être complètement sec. 

 

Et délaissant son repas en plein milieu, elle s’en fut en trottinant vers la buanderie. Elle décrocha les draps, les taies et les serviettes de toilette et monta s'occuper des chambres. Il y aurait beaucoup de repassage à faire avant le soir.

 

Elle passa tout l’après-midi à faire le ménage à l’étage. Les chambres étaient propres et les lits faits. Mais elle retira tous les draps et les changea. Sa fatigue du matin envolée, elle passa la cireuse, le balai, épousseta tous les meubles, secoua les tapis, et arrangea les rideaux à fleurs, avant de refaire les lits avec des draps et des taies propres. Elle étendit ensuite les courtepointes puis les dessus de lits.

 

L’après-midi était bien entamé quand Maria Rosa fit un dernier tour pour vérifier que tout était en place. Satisfaite, elle pénétra dans sa propre chambre au bout du couloir et rabattit simplement les draps sur son lit. 

 

Revenue à sa cuisine, elle s’aperçut qu’elle n’avait pas terminé son repas. Elle mit les restes dans une assiette qu’elle donnerait au chien du voisin. Il y avait encore tant à faire avant le soir. Et les clients allaient arriver ! Tout devrait être prêt, il fallait qu’elle s’active sans tarder. Et d’abord, faire une nouvelle lessive !

 

Elle se remit au travail, sans jamais faiblir, lava son linge, le mit à sécher, repassa et rangea les piles bien propres dans les armoires. Elle pressa un peu les sachets de lavande avant de les glisser entre les draps pour qu’ils sentent bon. Quand tout fut fini, elle poussa un grand soupir. Il était temps de retourner préparer le dîner. 

 

Elle avait oublié un plat qui avait mijoté sur un feu très doux tout l’après-midi. Elle goûta le résultat. Finalement, c’était très bon. Les sucs avaient caramélisé, donnant une saveur inimitable à son ragoût. Ce serait ça de moins à faire. Elle devait bien s’organiser pour être prête d’ici le soir. Elle s’affaira jusqu’à la tombée de la nuit. Soudain, elle entendit du bruit.

 

– Les voilà qui arrivent ! s’écria-t-elle avec terreur, et je n’ai pas terminé. 

 

Elle se précipita dans le couloir vers la salle à manger. Elle avait totalement oublié d’allumer l’éclairage. Elle appuya sur tous les boutons. La lumière inonda la grande pièce. Les convives avaient pénétré dans la salle et s’avançaient vers les tables. Ils s’assirent tandis que Maria Rosa courait de l’un à l’autre pour les saluer et dire un mot aimable à chacun d’eux.

 

Elle les connaissait très bien, ils venaient tous les jours. Et ils étaient exigeants. Tout devait être parfait. La nourriture était toujours originale et pourtant ils mangeaient peu. Le vin ne devait pas être aussi bon qu’elle le pensait car ils ne vidaient pas leurs verres. Elle était chagrinée chaque soir de devoir jeter tant de bonnes choses qu’elle avait eu tant de peine à préparer. Et ensuite, après le dîner, ils montaient dans leur chambre mais ils étaient toujours mécontents. Rien n’y était jamais à leur goût. Le linge était trop sec, les rideaux trop tirés, les voilages poussiéreux, il faisait trop chaud, ou trop froid. Ah ! Elle aurait du travail le lendemain pour tout arranger et tenter de les satisfaire. Ils étaient si intransigeants, mais c’était bien normal ! Ils s’attendaient à trouver un hôtel impeccable et elle devait tout entreprendre pour répondre à leurs attentes.

 

Tandis qu’ils dînaient à table, elle écoutait leurs conversations tout en apportant les plats et les bouteilles. Ils parlaient du temps passé, quand l’hôtel était si bien. Les clients se pressaient alors pour réserver la table du midi. Mais c’était fini. Aujourd'hui, la nourriture n’était plus ce qu’elle était. Il y avait peut-être la quantité, mais la qualité n’était pas au rendez-vous.

 

Chaque phrase assassine transperçait le cœur de Maria Rosa qui s’était donné tant de mal pour bien faire. Les assiettes étaient à peine touchées, et les verres restaient presque pleins. Maria Rosa était déçue de si peu réussir à satisfaire ses convives. La réputation de l’hôtel pourrait en pâtir, elle devait tirer les leçons de cette soirée. Mais elle ne se laissait pas abattre, retournant proposer un peu de vin aux clients insatiables et relançant les discussions avec courage et abnégation. 

 

– Reprenez un peu de ragoût, disait-elle à un monsieur qui se tenait tout droit sur sa chaise. Il est délicieux.

– Vous trouvez ? répondait sa femme avec un brin d’ironie en repoussant ses carottes avec le bout de sa fourchette.

– Et où donc est votre mari, s’inquiétait le monsieur, nous ne l’avons pas vu depuis fort longtemps.

– Il ne viendra pas, hélas, murmurait Maria Rosa en essuyant une larme.

– C’était un bon pêcheur, il me semble, reprenait la femme.

– Oui, il ramenait le meilleur poisson, ajoutait Maria Rosa, il me manque terriblement.

– Et il s’occupait aussi de l’hôtel, insistait la cliente d’un ton accusateur.

– Il m’aidait bien, oui, avouait Maria Rosa.

 

Et ainsi de suite, à chaque table elle échangeait quelques mots avec les convives. Elle avait toujours un mot aimable à leur dire, malgré leur froideur et leurs persiflages. 

 

Le promeneur qui revenait de sa déambulation nocturne sur la corniche passa devant les fenêtres de l'hôtel. Etrangement, celui-ci n’était pas vide comme habituellement. Il s’arrêta quelques instants. À l’intérieur, il vit une vieille femme rondelette qui s’affairait dans la salle à manger brillamment éclairée. Les assiettes et les verres étaient pleins, mais il n’apercevait aucun convive. La femme se penchait à chaque table et soliloquait avec animation ou parfois avec émotion. Il s’étonna mais ne prononça pas un mot et poursuivit son chemin, perplexe. 

 

Il vint un moment où tous les clients quittèrent la salle à manger pour aller se coucher. Les derniers convives qui s’étaient attardés au dessert, se levèrent à leur tour et se dirigèrent vers leurs chambres. La pièce était enfin vide. Il était temps pour Maria Rosa de se remettre au travail. Elle commença à débarrasser le couvert après avoir baissé la lumière pour économiser l’électricité. Elle avait hâte d’aller se coucher après une journée si bien remplie. Il restait encore toute la vaisselle à faire et il faudrait dresser les tables pour le petit déjeuner. Et changer les fleurs fanées. Malgré les sarcasmes, elle espérait que les convives avaient apprécié leur soirée et son dîner, qu’ils trouvaient les chambres propres et confortables, et qu’ils dormiraient bien. Elle tenait beaucoup à ce que son hôtel soit accueillant pour la clientèle. Elle esquissa un sourire en pensant à tout son travail accompli et poursuivit sa tâche. Elle devait se dépêcher maintenant avant d’aller dormir et de tout recommencer le lendemain.

 

Plus loin dans la rue, le promeneur solitaire rentrait chez lui. Il s’interrogeait encore sur ce qu’il venait de voir. Il avait déjà remarqué par le passé que l’hôtel était éclairé le soir, mais la salle était toujours vide. Cependant, il ne s’était jamais approché d’aussi près des fenêtres qu’aujourd’hui. C’était la première fois qu’il remarquait la femme qui servait des clients invisibles dans la salle à manger. Il avait dû halluciner. Pourtant, la silhouette était bien réelle. Après un long moment d’incompréhension et de réflexion, Il finit par se dire qu’il n’y avait qu’une seule explication à cette étrangeté. Maria Rosa était la seule à voir les clients.

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