HYDRIE
T’as rien canalisé toi, et ça a conduit au chaos,
Tu l’as pas laissé couler toi, et ça a été des flots,
De Ta peur, de Ta colère,
De Mon dégoût
Toi,
Accroché au bajoyer tu n’as pas avancé,
Reculer, éviter,
Ne pas faire face,
À
Tes larmes sans fond,
Alors
L’écluse de tes émotions en ébullition est restée pleine,
Peine d’avoir laissé monter les eaux du passé,
Sans jamais essayer de les calmer, tu as seulement abandonné,
Et Tes maux répétés on tout souillé.
Et je t’accuse, d’avoir pris cette permission,
D’avoir navigué comme le faucard et sa faux, décapitant toutes les plantes d’eau.
D’avoir fermé les yeux et ne pas avoir vu que tes canaux se sont abîmés, encrassés.
D’avoir noyé mon enfance par ta souffrance,
Par manque de courage, de fierté,
Parce que tu as juste pensé que tes portes se fermeraient
Seules, sans éclusier.
Le bassin d’épargne ne va pas épargner le batelier que tu es.
Et tu vas seulement finir broyé, écrasé contre le radier,
Par tes eaux qui ne cessent de monter.
N’oublie pas qui tu as défié, et qui tu essayes encore d’asphyxier.
NOUS, FILLES DE NÉRÉE