I.4 Azraël

Notes de l’auteur : Je ne sais pas quand sortira le prochain chapitre, j'ai beaucoup de mal à l'écrire

Azraël chassait avec application le morceau de laine qui traînait sous la table basse. Le chaton, âgé de six semaines, s’était parfaitement acclimaté à sa nouvelle maison. Sara, son humaine, l’adorait. Ragouël, le père de Sara, l’appréciait un peu moins, mais il aimait tout de même lui gratter les oreilles de temps en temps. On avait commencé à lui donner de la viande, qu’il déchiquetait allègrement de ses minuscules dents pointues.

Mais depuis quelques jours, Sara ne lui accordait plus autant d’attention. Elle semblait occupée à une tâche importante. Plus importante même que de le caresser ou de jouer avec lui, c’était dire ! Elle passait son temps sur des morceaux de tissu qu’il n’avait pas le droit de mâchouiller, sur des viandes dont personne ne lui proposait un morceau, et elle lui avait même interdit d’entrer dans sa chambre. À ces pensées, Azraël se roula en boule et enfouit sa tête dans sa fourrure.

« Ça y est ! Il se tient enfin tranquille », s’écria la servante.

Deux mains froides et mouillées le saisirent par le flanc et le soulevèrent du plancher.

« Miaou ! »

Mais il n’y avait pas de miaou qui tienne. Azraël se retrouva transporté jusqu’à la cave et on ferma la porte.

« Miaou ! Miaou ! »

La pièce était sombre. Pas suffisamment pour gêner sa vision, bien sûr, mais ce n’était pas agréable. Il préférait quand les rayons du soleil caressaient son pelage. Et puis, il n’y avait personne ici. Personne pour lui faire des câlins ou lui donner des friandises.

« Miaou ! »

Il râla une dernière fois pour la forme, puis entreprit de se lancer à l’exploration de ce nouvel endroit. Il y avait plein d’odeurs, des odeurs très intéressantes, des odeurs qu’il ne connaissait pas, d’autres odeurs qu’il reconnaissait, pour les avoir croisées un jour, sans y faire attention. Et puis des bruits. Des souris. Des insectes. Des araignées. Ses moustaches frétillèrent. Le tout petit prédateur sentait ses instincts se réveiller.

 

Le lendemain matin, la servante le trouva tout fier à côté de ses trophées de chasse. Une mouche, un morceau de toile d’araignée, un mouton de poussière et une souris – toujours prisonnière de la souricière qui l’avait attrapée. Il courut hors de la cave, tout joyeux de retrouver la lumière du jour ; il eut droit à son bol de lait quotidien, puis alla voir si la chambre de Sara était ouverte.

Elle l’était.

Son humaine se tenait roulée en boule sur son lit, les yeux rouges et fatigués. Elle portait sa très jolie robe de la veille, mais qui se trouvait maintenant déchirée – et Azraël n’y était, cette fois-ci, absolument pour rien. Il sauta à ses côtés, quémanda des caresses, et se retrouva soudain happé par une étreinte désespérée.

« Oh, Azraël ! pleurait Sara. Pourquoi les hommes que j’épouse meurent-ils tous au commencement de la nuit de noces ? »

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Reveanne
Posté le 31/12/2023
Ouin c'est triste! (je crois que je dis ça à chaque chapitre)
J'adore comment est décrit la vie du chaton, sa vision du monde... il a bien chassé dans la cave, c'est tellement réaliste. XD
Merci pour ce texte. ♥
blairelle
Posté le 31/12/2023
Ça va rester triste pour un petit bout de temps encore
Merci pour ce commentaire !
Bonne année
Reveanne
Posté le 01/01/2024
Bonne année! :)
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