II.4 Azraël

« Je suis désolé, ami chat. Je n’ai pas réussi à trouver Asmodée. »

Azraël feula. Bien sûr, il ne s’était pas attendu à ce qu’Azarias réussisse ; mais son altercation nocturne avec cet horrible chien l’avait mis de méchante humeur, donc chaque petit désagrément lui hérissait le poil.

« Tu prétends être plus fort que lui, mais tu n’es même pas fichu de trouver où il est ? Eh bien ! j’espère que tu seras d’un plus grand secours à ton humain que tu ne l’as été pour Sara !

- Ne t’enflamme pas si vite. D’accord, je ne l’ai pas trouvé du premier coup, mais je ne vais pas abandonner au premier échec. La nuit prochaine…

- Comment cela, la nuit prochaine ? Tu vas laisser ton humain repartir tout seul, simplement parce que tu es trop fier pour t’avouer vaincu devant Asmodée ?

- Tobie ne va pas repartir. Sa blessure à la jambe s’est infectée, il doit rester ici le temps de la guérison. Ainsi, je pourrai m’occuper du démon tout en veillant sur lui. »

Azraël cracha. Ainsi donc, ce garçon allait continuer à squatter leur maison ? Il passait son temps à faire les yeux doux à sa cousine, et celle-ci était tellement charmée qu’elle n’en avait visiblement plus rien à faire de son chat ! Et de surcroît, cette saleté de cabot allait continuer à lui faire vivre des misères !

 

« Ça ne va pas, Azraël ? »

Le chat dressa l’oreille. Sara !

« Excuse-le, Azarias, il est assez nerveux avec les étrangers. Viens là mon beau. »

Elle le souleva de terre et le prit délicatement dans ses bras. Azraël n’était pas d’humeur à se faire câliner, mais les douces caresses de Sara avaient tout de même un effet réconfortant. Finalement, il se lova contre son épaule et se mit à ronronner.

« Ce chat est si beau, prononça une voix masculine derrière eux. Tu crois qu’il accepterait que je le caresse, moi aussi ? »

Tobie ! Azraël était pris d’une envie de lui grogner dessus, mais pouvait-il vraiment vouloir du mal à quelqu’un qui venait de lui faire un compliment ?

« Je ne crois pas qu’il accepterait, répondit cependant Sara. Il est stressé par la présence d’inconnus. Et le chien, aussi.

- Pauvre bête. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire avec Tobo ? »

Azraël retint sa respiration, surpris. Il ne s’attendait pas à ce que Tobie prenne son parti ! Sara semblait étonnée elle aussi.

« Tu sais, c’est bien la première fois que je rencontre quelqu’un qui se préoccupe de mon chat. Mon père le caresse de temps en temps, mais ma mère se méfie des chats, et ma servante le hait.

- Elle se montre très accueillante envers Tobo, pourtant.

- Oh, je pense que c’est uniquement parce qu’il fait peur à Azraël. »

Elle soupira.

« Pardon, je ne devrais pas t’embêter avec les histoires de mon chat.

- Tu ne m’embêtes pas. J’aime quand tu parles de ce qui te tient à cœur. »

Si Azraël avait été un humain, il aurait levé les yeux au ciel. Encore à conter fleurette ! Enfin bon, puisque cela semblait faire plaisir à Sara…

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