Soit.
La vie est mon immense tragédie
Surgissant des belles terres d’Abyssinie.
J’ai côtoyé Prométhée l’Enchaîné,
Appris le mythe du feu : c'est ma liberté
Tantôt belle et frivole, tantôt très seule et
Mignonne dans sa soyeuse mélancolie,
Me racontant son long voyage d’Erythrée.
“C’est la vallée de ma mort, la terre pourrie
Où l’on blesse sans panser, et l’on enterre
sans penser au lendemain de l’au-delà,
À l’au revoir de ces prairies, ces rivières
Ces bois blancs et ces grands boas sans éclat.”
M’a-t-elle dit en fines larmes de cristal…
Ô Malheureux gens des sables ! Qu’avez-vous fait ?
Sacrifier ma belle nymphe, est-ce là vrai ?
Vous courez à votre perte, ô gens de Baal !
Le loup hurle pendant la pleine lune
Je prends mon amour dans mes bras ballants
Comme une bête ; un roi de la dune
Qui referme ses yeux, son air grave galant.
Vois
Et bois
Cette eau épurée
De cette nappe phréatique
Et prends
l’or conjuré
De ce lac frais antique
Pourtant
Tu sais bien
Que cela n’est que chimère ?
N’est ce pas petite mère ?
…
Je me rendors finalement…