- Je suis barbier, Ju'. Ma vie n'a rien de palpitante.
- Elle pourrait le devenir.
- Oui, d'accord. Mais comment ?
- Ce n'est pas à moi que tu devrais le demander.
- A qui, sinon ? Tes réponses sont bien trop vagues, Ju' ! Jamais tu ne m'a paru si... si dissipé ?
- Demande-le à ton cœur. Et de mon côté, n'aie crainte, je me porte comme un charme.
Néanmoins, comme pour désapprouver ses propres paroles, une goutte de sueur glissa soudain de son front, dévala la pente vertigineuse de son nez, s'écrasa contre son menton. Ses bésicles, emportées par ce flot anxieux, ruisselèrent elles aussi sur la rampe noire et osseuse, jusqu'à se faire rattraper par la courbures de ses narines dilatées. Julius s'en serait mordu la lèvre.
D'accoutumée, Barthélomeo était ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour lui. Il lui rendait régulièrement visite, pour tremper sa barbe dans un café ou dans son traditionnel flacon de Satisfaction de la semaine ; pour causer potins, pour causer conseils, adossés à de larges fauteuils chez Julius ou vissés sur les rebords de la Grande Fontaine. Jamais leur entrevue n'avait lieu sans jattes, sucrier, théière et pipes royales disposées devant eux et aujourd'hui ne faisait pas exception : un véritable festin de tartines beurrées, de confitures à la rose et de biscuits secs s'entassaient sur un plateau bien trop étroit, colonisés par deux énormes bols fumants, eux-mêmes colonisés par deux immenses fauteuils miteux.
C'était dans lesdits fauteuils que les deux amis enfonçaient leur carcasse craquante de fatigue chaque fin de semaine.
En effet, quand Julius recevait Barthélomeo, il l'accueillait toujours au cœur du boudoir qui jouxtait la boutique, en raison de son aspect chaleureux. En effet, si ce salon se faisait minuscule, il le paraissait davantage tellement la cheminée mangeait du parquet. Souveraine, elle crachait des flammes si rousses et souples qu'elles en évoquaient des chevelures.
Julius se recroquevilla dans son siège, les genoux repliés sur le pelage foisonnant de Loupiote. Face à lui, le barbier coinçait l'entier de son brave visage dans son bol. Il buvait avec le bruit de ceux qui veulent cacher leur gloutonnerie.
- Tu sais, Ju', parfois je me demande ce que je fous là. Pourquoi je vis, pourquoi les nuages peuvent passer du blanc « piaf de paix » au rose « bonbec », pourquoi mes journées sont constituées pour tailler dans le poil des gens – en oubliant de rendre le terme poétique. Je sais pas ce que je veux, Ju' : les routines, c'est confortable, sécurisant, mais aussi bien trop ennuyant. Tandis que le changement... s'il est d'une passion dangereuse, ou d'un danger passionnant – j'en sais rien – mais ce dont je suis certain, c'est que dans tout les cas, ça sent pas la gloire. T'en dis quoi, toi ?
Julius enroula ses doigts autour de la anse de sa tasse. Ses veines de main saillaient à la lumière du feu.
De son côté, le barbier commençait à s'impatienter :
- T'en dis quoi, hein ? Raconte, raconte !
- J'en dis que tu devrais aller au bout de ta réflexion. (il savoura longuement sa gorgée) La routine a du bon, le changement aussi. Pourquoi ne pas varier les tirs, au lieu de se montrer aussi tranché ? Pourquoi ne jamais nuancer ses projets ?
- Qu'est-ce que tu me marmottes-là, Ju' ? T'as vraiment l'air déprimé. Pourtant, à ce que tu me dis, les clients que tu as récemment reçus ont bien gâté tes yeux !
- Danaé n'est pas un objet de foire, un chouette bibelot qu'on aime regarder, Bart. Les femmes sont humaines, tu sais.
Pour toute réponse, Barthélomeo reposa sa porcelaine avec un bruit qui rythma parfaitement la profondeur du regard duquel il couvrit l'antiquaire.
Julius en profita pour lui rendre cette œillade impénétrable.
Monsieur le barbier était un homme tellement pris par la barbe de ses prochains qu'il en oubliait la sienne, phénoménale, qui garnissait son menton avec royauté. En réalité, cette barbe semblait exactement impressionnante. Elle ne s'étendait pas seulement sur ses joues, mais aussi sur son nez, dans sa gorge, et cascadait ainsi jusqu'à son nombril, véritable jungle de poils blancs. Au cœur de cette laine mal tricotée luisait en revanche deux yeux aussi minuscules que perçants. Ils étaient une arme incorrigible pour épouvanter les enfants.
- Je ne te parlais pas de Danaé, Ju'. C'était surtout à Colombine et Nix que je pensais.
Julius s'épongea le front de sa manche. Cette allumeuse de réverbères avait définitivement intégré le cours principal de ses pensées. Sans être particulièrement jolie, qui plus est !
Il haussa un sourcil et reprit son ami :
- Cela ne change rien, Bart. Qu'importe s'il s'agit de Danaé, Nix, Colombine ou même Noctua, les femmes n'ont vraiment rien d'une « curiosité ». Ce sont des êtres à part entières, et avec bien souvent de flamboyantes personnalités, bien que cachées.
Avec un soupir à fendre l'âme, Barthélomeo plongea son regard dans les flammes. Julius, ne regrettant qu'à moitié sa réponse réprobatrice, presque grondante, enfouit le visage entre les tissus de sa courtepointe. Aucune entrevue avec le barbier ne lui avait jamais parue aussi funèbre.
Lorsque les deux amis se retrouvaient, leurs discussions se ponctuaient naturellement de moments de « vide », sans bruit béni pour les interrompre, seul le pétillement du silence pour les étendre. Cela n'était pas dérangeant, pas plus qu'un vêtement en laine piquante en tout cas. L'un comme l'autre aimait le silence, l'accueillait avec enthousiasme, le humait avec passion puis, d'un geste, le congédiait sans brutalité.
En revanche, le silence qu'ils visitaient aujourd'hui n'était ni pourvu de velours, ni poli, ni respectueux, et encore moins agréable. Il fusait au sein de leur âme comme une fumée grisâtre, si dense que même le vent ne parviendrait à la dissiper. Il se faisait râpeux, collant, un peu comme un bout de bois pourri par le temps.
Son fil se débobinait en eux tel un serpent souple et affamé, crachant de-ci de-là du venin d'embarras. Il s'ouvrait en fait à eux comme une bouche noire, large et diabolique.
Goûtant sans appétit ce silence nouveau, Julius, de sa main gauche, s'agrippait à son accoudoir ; de la droite, il caressait une Loupiote ronronnante. A défaut de parler, l'antiquaire voulait s’abandonner tout à fait à la douceur de ses édredons, jusqu'à ce que l'aiguille du cadran eusse au moins effectué un tour de piste.
En effet, les froissures de son veston avaient l'allure d'une douzaine de sourires inquiétants et fissurés. Or, son visage, lui, ne souriait pas. Il était imprégné de cernes monstrueux.
Julius était exténué.
- T'es vraiment pas dans ton assiette, Ju'.
Tel fut l'ultime commentaire de Barthélomeo avant qu'il n'allumât la fumantière. Ayant délaissé la fascination qu'il éprouvait un peu plus tôt pour la cheminée, il concentrait à présent son entière disposition à Julius.
- T'as changé depuis la s'maine dernière. « Évolué », aurait précisé madame ma mère. T'as même pas pris la peine de t'interroger sur le premier rendez-vous galant d'mon fiston !
- Comment s'est-t-il passé ?
- Quoi ? Ton soudain changement de comportement ? Ce serait plutôt à toi de me le dire !
- Non... Le rendez-vous.
Barthélomeo fit la grimace :
- Tu connais la binette, la dégaine de mon fils : aussi boutonneux qu'une vieille redingote ! Quant à son étroitesse d'esprit et la maladresse de ses mots... Donc non, ce « rencard » n'a abouti à rien. L'pauvre a geint toute la nuit. Pas pu fermer l’œil, moi.
Julius opina de la tête d'un air compréhensif mais à l'intérieur, il bouillonnait. Pourquoi estimer tant d'importance au physique ? D'abord Quintus et son œil crevé, puis ce gamin et ses boutons. L'allure de l'individu ne révélait rien de son talent ! Au contraire, les gens dotés de traits avantageux étaient souvent bien plus hautains que la moyenne. Julius redressa ses bésicles tordues sur nez, des rubans de rage se nouant autour de son cœur, autour de son âme, prenant sa gorge en étau brûlant. Dans ses veines, son flux sanguinaire s'accentua. Le rouge colora ses joues, son front et ses oreilles comme si la lumière d'un soleil couchant se reflétait sur lui.
Or il n'y avait que les braises pour danser dans son regard.
- Pfiou, j'ai eu une de ses semaines, moi... !
Dorénavant insensible aux sauts d'humeur de son compagnon, Barthélomeo déroulait un énième discours, bafouillant son quotidien dans un terrible entrelacs de détails insignifiants. La pipe au bec, il étirait des bouffées si longues, rondes et moelleuses vers Julius que ce dernier sentait son nez lui piquer.
- J'ai vraiment eu une quantité impressionnante de clients, et même des femmes afin que leur soumette des lotions pour ne plus avoir de duvet au-dessus de la courbure des lèvres... Ce borgne de Quintus est aussi venu se tailler la moustache, au profit d'un tête-à-tête à c'qu'il m'a dit, la bouche pliant un rictus de gêne et de secret. Je lui ai souhaité bonne chance, pour sûr ! C'est tout de même un sacré gaillard, ce Quintus ! Bien foutu, tout ça, tout ça... L’œil crevé certes, mais un sacré gaillard.
- Oui.
Julius reprit une gorgée de son café. Il avait refroidi à force d'être laissé pour abandonné sur la table. L'antiquaire, en revanche, aurait bien aimé entreprendre le même refroidissement que la boisson. Retrouver son petit sourire timide et habituel, ses conseils de psychologue et ses côtés pragmatiques, quel soulagement ce serait ! Et Julius se trouvait bien fin de jouer ainsi aux hautains avec Barthélomeo. « La routine a du bon, le changement aussi. Pourquoi ne pas varier les tirs, au lieu de se montrer aussi tranché ? Pourquoi ne jamais nuancer ses projets ? » Était-ce vraiment lui qui avait sorti pareille phrase ? En ce qu'il le concernait, il n'avait jamais nuancer les tirs, comme si bien dit précédemment. Il s'en était tenu à la routine et, nom d'une soupière, ce que ça pouvait l’agacer !
Donc non, finalement, Julius ne se refroidit pas. Il demeura engourdi, un peu comme ses doigts restés trop longtemps rétractés sur les flancs de la porcelaine brûlante.
- En fait, Ju', je m'en rends compte un peu tard mais tout le monde pourrait être des sacrés gaillards, si on y mettait du nôtre. Toi par exemple, avec tes clignements d'yeux nerveux, tes épaules voûtées et ton sourire coincé, on ne va pas dire que tu es une force de la nature, le genre de gars qui s'attire toutes les nanas à ses pieds... On est d'accord, hein ?
Julius avait écouté cette cacophonie jusqu'au bout, un quart méprisant, un demi vexé, un chouia intéressé.
- Oui, lâcha-t-il enfin, lorsqu'il se rendît compte que son ami attendait une réponse.
- Bah voilà ! Et pourtant, Ju', c'est pas comme si t'étais laid, hein... Justement, tu possèdes des traits si délicats, si finement brodés qu'on les croirait faits de dentelle... Quant à ton teint de nuit et ton regard curieux, crois-moi, ils sont prometteurs !
L'antiquaire finit de siroter son café, le nez froncé, les yeux rivés sur Barthélomeo. Ce dernier aussi portait sa tasse à ses lèvres, une tasse si lisse, si fragile et irisée avec ses jolis ornements floraux qu'elle en paraissait de trop sous son gros nez, entre les cotons de son interminable barbe, ses rebords glissés entre les lèvres gercées de ce bonhomme à l'allure impitoyable. Un seul des doigts du barbier s'avérait assez fin pour perforer la anse de ladite porcelaine.
Si cette carcasse au pull en peau d'ours n'avait pas été son ami, Julius s'en serait presque moqué.
… et il se reprit, stupéfait, dès qu'il eût conscience d'avoir telle cruelle pensée.
- Tu essayeras, du coup, dis ?
- De quoi ?
- De te trouver un style plus branché, moins vieillot, pardi !
- Oui, oui, assura machinalement Julius, encore sous le choc.
- A la bonne heure ! Avec un haut-de-forme, une moustache et ta paire de binocles jetées, c'est certain que tu vas cartonner... !
- Quoi ?!
- Oui, non, bon ; c'est vrai que c'est un peu difficile à imaginer comme ça, c'est vrai... Mais rien n'est impossible ! Rendez-vous mercredi, Ju', pour te cirer la plus séduisante des moustaches !
***
Julius s'était promis de ne jamais aller à ce rendez-vous mais Julius était surtout en colère.
Contre Danaé.
C'était elle qui lui avait saboté tout le confort de sa routine, de ses traditions familiales. Tout ça avec ses drôles de réflexion, ses drôles de sourires, sa drôle manière d'être.
Elle avait une dégaine un peu biscornue, un peu ratée, vacillante sous le poids de son conséquent attirail. Elle avait une chouette façon de froncer le nez, dès que quelque chose la démangeait, la questionnait. Elle avait toujours cette pipe ou ce cigare qui gigotât au coin de sa bouche, qui gigotât tellement que c'en devenait inexplicablement émouvant. Et plus que tout, elle portait ces traits ratés, mâchés, bâclés du pinceau créateur, incroyablement parfaits dans leur imperfection.
Julius secoua la tête.
Pour sûr qu'elle ne plairait pas au Père Métal, la gonzesse !
Elle saccageait en une pensée tout le destin que le vieux monsieur s'était évertué à tracer. Il voulait le meilleur pour son petit-fils. Plus encore, il voulait le meilleur pour sa boutique.
L'antiquaire cacha son nez rougi dans sa courtepointe. Lui, en tout cas, ne voulait plus sortir. Il avait bien trop peur de tomber sur ladite Danaé en chemin, et de nourrir avec elle une discussion si passionnante qu'elle en basculerait complètement son flux constant de routines. Et pourtant, s'il renonçait à ses promenades matinales, c'était un peu comme renoncer à une partie de la coutume – ce qui signifiait, en outre, que l'allumeuse de réverbères avait déjà gagné.
Mais aussi, Julius savait qu'il ne tiendrait pas une semaine sans la voir. Déjà, rien que d'y penser, elle lui manquait, un peu comme nous manquerait un souvenir d'enfance, lors d'une chasse au papillon ou d'une construction de cabane dans les arbres. Ça lui laissait la sensation d'un rire qui s'en va.
- Sur quelle marelle suis-je donc en train de clopiner... ? Hein, Loupiote ?
Loupiote avait troqué ses genoux contre le tapis tout près de l'âtre où elle se prélassait, le ventre exposé à la chaleur des flammes.
Sa position paraissait si confortable, vu de la sorte, les oreilles engluées sous un poids imparable de ronronnements, que Julius se surprit en ayant l'envie de reproduire cette pose féline. L'antiquaire se laissa donc glisser le long de son fauteuil, se débarrassa de ses couvertures et allongea doucement sa tête sur le chat, coussin improvisé. Entendre le cœur de la Loupiote battre lui faisait du bien.
- Qu'est-ce que je dois faire, Loupiote, hein ? Quoi, selon toi ?
La chatte ne répondit pas, au grand désespoir de Julius. Son silence, étouffé par le craquement des bûches, était pire que tout, aussi apocalyptique que rien d'autre au monde. Le miaulement de l'escalier, que Julius gravit tristement suite à cette absence de réponse, ne parvint même pas à le consoler.
Peut-être que, dans son énorme tourment, il avait un peu trop compté sur le soutien de l'animal. Peut-être.
Parvenu à sa chambre, le binoclard rêva que le Père Métal le frappait à l'aide d'une badine en bois de noisetier, suspendue à un crochet à son nom. Il le frappait très fort, en poussant par moment quelque hurlement de rage. Ses jambes en gardèrent les marques.
Et Julius en eut encore mal aux chevilles, aux yeux lorsque le soir venu, il entreprit enfin la randonnée de sa promenade d'habitude « matinale ». Il savait à quoi s'attendre, pourtant.
Surtout en embarquant avec lui sa chère machine à écrire.
Me revoilà ! J'ai dévoré ce chapitre avec une si douce lenteur. Combien d'émotions visite-t-on en entrant dans cette boutique, dans le cœur de Julius, de ses questionnements, de ses peurs, de ses joies... ? Je me retrouve en lui, en Danaé, et en quelques autres personnages, et même ceux les plus loin de moi, je me suis surprise à les aimer profondément. Alors, merci pour ces petits moments de lecture <3 J'ai eu l'impression de mettre l'orteil dans un bain chaud, et de très lentement me faire engloutir, puis emporter par un fleuve, un déluge, une pluie d'émotions mais aussi de calme et de silence.
Ce silence que tu décris si bien. On pourrait le sentir, le palper, l'entendre. Et l'échange qui le tapisse, les répliques pleines de sens de Julius et chargées de désabusements du barbier et des craquements de feu, je les touche presque ! Parfois, on a l'impression que Julius nous parle et que nous lui répondions. Ta plume nous implique directement dans l'histoire, nous plante dans un réel imaginaire ; on sent la complicité qui émerge de la relation de papier que tu as noué avec tes personnages ^^
J'aime beaucoup comment tu décris Julius : perdu sur son nuage, impuissant face à ses sentiments pour Danaé. Ça sonne très juste, si bien qu'on ne peut qu'en être attendri. C'est doux, drôle, sensible, fin, subtile. J'avais cru comprendre que tu trouvais ton style parfois lourd ou surchargé mais j'ai l'impression du contraire ; il m'inspire beaucoup de rêve et de légèreté !
La description du Barbier négligeant sa barbe a été amenées avec brio.
Et le coup de colère de Julius par rapport au physique, ça m'a plu aussi. C'est très représentatif de notre société. On sait que le "physique beau" prônée par elle n'a pas de valeur mais on ne peut pas s'empêcher de lui accorder beaucoup d'importance... Encore une fois, tes mots sonnent avec une grande justesse.
Quelques coquilles et remarques :
"n'ai craindre" -- n'ai crainte - je ne sais pas si on ne met pas "aies" aussi, à vérifier...
tu parles de "plateaux colonisés par des bols" et par la suite tu nous dis qu'ils sont eux-mêmes colonisés par des fauteuils -- je n'ai pas compris xD Des fauteuils dans des bols ? *monocle*
"par les étendre" -- entendre, non ? Ou ai-je mal lu le sens...
"le congédier" -- congédiait, il me semble
"la démanger, questionner" -- démangeait, questionnait, je crois
Voili voilou ! J'ai trop hâte de connaître la suite, ton histoire m'accroche vraiment, je la qualifierais parfois même d'addictive (si elle était en livre, crois-moi, je l'aurais fini en deux-deux !)
Des bisous !
Excuse-moi de répondre aussi tard, (les cours me mangent plus de temps que je ne voudrais...) mais je suis tellement, tellement heureuse de te retrouver par ici ! Tes adorables commentaires m'avaient manqués <3
"J'ai eu l'impression de mettre l'orteil dans un bain chaud, et de très lentement me faire engloutir, puis emporter par un fleuve, un déluge, une pluie d'émotions mais aussi de calme et de silence." Ce que tu me dis là me touche tout particulièrement. C'est vrai que dans le monde de Dominos, rien ne presse et tout respire. C'est affronter des tornades émotionnelles dans la plus grande des sérénités. (Je dis "c'est" or en réalité, il s'agit plutôt de ce que je souhaiterais transmettre.)
"Ce silence que tu décris si bien. On pourrait le sentir, le palper, l'entendre." <3 On me répète souvent que le silence parle dans mes histoires, ça me fait extrêmement plaisir :) Que ce soit une émotion ou un silence, je me plais à rendre les choses tangibles. Cet exercice me fascine et m'enivre à la fois. A essayer de ton côté ? ;)
Je prends note des coquilles !
Merci, merci, merci, mille fois merci encore <3
Pluma.
Tu analyses bien les tourments de l'âme, le ton est juste. Et tes réflexions sur l'apparence et l'être profond sont très sensibles et rares en cette époque... Des qualités à conserver précieusement!
C'est toujours avec grand plaisir que je m'aperçois que tu as publié un nouveau chapitre de Dominos... Celui-ci me semble différent des autres, et pourtant pas si surprenant, car la fin de la première partie nous préparait déjà à la sortie de la petite routine d'émotions de la boutique de Julius. J'espère toutefois que l'on ne l'abandonnera pas tout à fait, mais je crois que cette seconde partie amorce un temps plus concentré sur Julius, non ? J'attends d'en lire plus pour confirmer ces impressions, et pour savourer là où tu nous guides.
Cette entrevue entre ces deux amis fait si envie ! Je crois que je les imaginais au début sur une "Grand Place" (avec cette Grande Fontaine), à prendre le soleil, mais cette scène se déroule en fait dans une pièce à côté de la boutique de Julius ? Que désigne alors cette Grande Fontaine ? J'avoue en douter, même si ça ne me fait pas moins apprécier leur échange.
"Face à lui, le barbier coinçait l'entier de son brave visage dans son bol." Je ne relève que quelques phrases, mais "l'entier" d'un visage coincé dans un bol, c'est une image que j'ai trouvé particulièrement amusante et réconfortante :)
Et "cette laine mal tricotée" <3 Habituellement les descriptions de barbes me font partir en courant, et bien que d'apparence peu "méliorative" ici, celle-ci me réconcilie avec elles. (Chapeau.)
Et leur silence ! C'est quelque chose que j'ai cherché à écrire aussi, mais quel plaisir de le trouver sous la plume d'une autre <3 L'enchaînement de paragraphes où tu le décris est vraiment joli, et j'ai retenu tout particulièrement le fait de le dire "ni pourvu de velours (...)" : j'aime beaucoup l'image de ce silence texturé qui n'est pourtant pas le leur ce jour-là.
C'est rigolo en tout cas, cette amitié, ce Barthélomeo qui ne lui dit pas que des jolies choses, et Julius qui a sans doute besoin de se donner un bon coup de pied aux fesses (si je veux donner un sens à son cauchemar ?). J'espère qu'on en aura d'autres aperçus, qui viendront se tisser aux autres personnages que l'on retrouvera peut-être. Et Danaé, surtout : on en entend si parler, j'ai hâte de la revoir, surtout si notre regard est "grandi" par l'habitude de Julius depuis leur rencontre.
Je ne sais pas si je dois parler de ce chat-coussin : c'est quelque chose que j'adore faire moi-même alors forcément... Mais c'est si tendrement décrit, un vrai régal à lire :)
En plus de commencer directement sur le dialogue, c'est une nouvelle partie qui je crois s'annonce prendre une direction plus "affirmée" que les chapitres qui précédaient. J'ai hâte de voir où tu nous mèneras, et comment Julius écoutera et composera avec ses propres émotions.
Au plaisir de lire la suite, donc <3
Quelques petites choses que j'ai relevées au passage :
"jusqu'à se faire rattrapées" rattraper*
"la anse" je crois qu'on dit l'anse ?
"les froissures de son veston avait l'allure" avaient*
"cernes monstrueuses" J'ai vraiment du mal avec ce mot, mais contre toute attente, on dit bien "un cerne"
"s'est-t-il" le -t n'est pas nécessaire
C'est toujours avec plaisir et tellement de reconnaissance que je reçois tes commentaires <3 Ils sont si heurtants de douceur et de bienveillance ! Merci, merci à toi <3
Si ce chapitre te paraît "différent" des précédents, c'est un effet volontaire de ma part. (j'espère cependant que le changement n'est pas trop brut, prononcé ni trop déconcertant pour le lecteur) J'ai voulu marquer une rupture entre la première et la seconde partie de cette histoire, et je suis ravie que tu trouves cela réussi ^^ Ne t'inquiètes pas, Julius gardera au moins le principal de sa routine par la suite. Moi aussi, je suis beaucoup trop attachée à ces petits rituels... <3
Oui, l'entretien se déroule bel et bien dans le salon de Julius, qui se situe à côté de la boutique. La Grande Fontaine est un monument au centre de la ville où ils se retrouvent parfois, c'est pour cela que j'en fais mention.
"J'ai hâte de voir où tu nous mèneras, et comment Julius écoutera et composera avec ses propres émotions." Tu me touches infiniment <3
A très bientôt !
Pluma.