Mon cher Vamys,
Il est l'heure de se dire au revoir. L'annonce a été faite : dans quelques heures, nous ne serons plus. Cela ne devait pas être aussi rapide, nous aurions dû nous retrouver avant la fin, nous aurions dû survivre loin d'ici, ensemble, à jamais.
Tout ce temps passé loin de moi, à chercher le secret de l'immortalité pour que nous puissions échapper à l'Extinction, tout ce temps perdu, gaspillé, gâché. Je ne retrouverai pas tes bras.
Ne reviens pas mon amour, je ne serai plus là. Sauve-toi, fuis loin, et vis.
Je t'aimerai pour toujours,
Ta douce Ilma
Et au final, le sacrifice, par amour. C'est beau. Grandir, s'élever devant le mur infranchissable pour l'autre. La quête de l'impossible qui nous éloigne de ceux qu'on aime. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras. N'auraient-ils pas mieux fait de rester ensemble quitte à mourir ? Éternel dilemme !
C'est effectivement tout un dilemme. Mais je pense que l'un comme l'autre espérait survivre à cette apocalypse et vivre un amour éternel. Peut-être se retrouveront-ils dans la mort.
Je poursuis mes commentaires presque à reculons, triste de devoir retraverser tout ce drame, aussi beau soit-il. Pourquoi est-ce qu'on s'inflige des choses tristes, vraiment ? xD À la lecture comme à la relecture, je voulais que ça continue, je ne voulais pas arriver à la fin. Et je suppose qu'elle est ouverte, j'en parlerai dans mon prochain commentaire, mais, dans cette lettre-ci, il y a bel et bien un point final. Sniff. Pauvre Ilma. L'éventualité d'une vie après la mort n'est pas du tout évoquée dans ce contexte, car ce n'est pas le sujet, mais est-ce que c'est réellement utile, puisque même si c'est le cas, Vamys ne peut a priori pas l'y rejoindre ? Ce ne serait que doublement cruel. Néanmoins, j'aime à penser qu'elle n'a pas cessé d'exister, cette grande amoureuse, même au-delà du fait qu'un immortel se souviendra d'elle.
À la première lecture, l'optimiste en moi avait espéré que Vamys arrive à temps. Quelques heures, ça aurait pu être suffisant. On ne sait pas à quelle vitesse voyagent les lettres dans cet univers. Et on ne sait pas à quelle distance se trouve Vamys lorsqu'Ilma écrit. Néanmoins, l'espoir est bien maigre.
Au final, Ilma m'a parue partagée.
- D'une part, entre les regrets, ceux de ne pas être partie avec Vamys ou que Vamys ne soit pas resté avec elle. Elle évoque le temps perdu, que même en passant chaque seconde ensemble je pense qu'on doit avoir l'impression d'avoir eu, lorsque vient la fin. Triste qu'une part d'amertume lui reste à ce moment-là, mais compréhensible.
- Et d'autre part, entre l'abnégation. Ses derniers mots sont pour préserver son amoureux, lui dire de fuir, de se sauver lui. Ça me fait penser à la référence hautement culturelle de la momie, dans laquelle Anck-Su-Namun laisse au final Imhotep mourir pour se sauver elle-même, alors qu'Evelyn va sauver son homme au péril de sa vie. (J'ai bien dit que c'était hautement culturel.) Mais ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. On parle des femmes qui soulèvent des voitures pour sauver leur bébé, on parle de l'amour inconditionnel qui unit une famille et, comme ici, on parle du don de soi qu'on offre quand on aime quelqu'un de manière romantique. Quelqu'un m'a dit un jour que l'Amour était incroyablement égoïste. Je n'ai jamais vraiment compris ça. J'aurais tendance à penser que, si on en est encore à se mettre en premier, est-ce qu'on peut vraiment dire qu'on aime quelqu'un ? Je vois les choses dans l'autre sens. Que justement tenir à quelqu'un c'est le mettre devant soi. Mais sans doute n'y a-t-il pas de définition universelle de tout ça, sinon on serait vachement moins inspirés pour les livres et la musique et l'art sous toutes ses formes. xD
Quoi qu'il en soit, ça m'a un peu rassurée/consolée qu'Ilma termine sur la note positive et non pas sur l'aigreur, quand bien même il était légitime de sa part de ressentir ça aussi. =]
À très bientôt !
Zlaw
Tu parles d'une vie après la mort, et figures toi qu'à la base, j'étais partie là-dessus. Sur mon premier jet, Ilma écrivait d'un "au-delà" et Vamys écrivait du monde des vivants. Aucun des deux ne pouvait lire les lettres de l'autre, mais la correspondance existait bel et bien (et Ilma pouvait suivre les aventures de Vamys, puisqu'elle était un "esprit"). J'ai abandonné cette idée, en réadaptant les lettres, mais peut-être que cette idée transparait malgré tout.
Pour les références que tu cites, je ne les connais pas -honte à moi ! Mais j'aime que cela te fasse penser à d'autres créations !
Merci pour ton commentaire et à bientôt :)