- Bonsoir commandant, salua Madame Sardan quand elle vit arriver Jo. Désolée de vous déranger à cette heure mais vos collègues m'ont conseillée de vous appeler dès ce soir.
- Pas de problème ! Qu'est-ce que vous vouliez nous montrer ?
- Suivez-moi.
L'Opéra était étrangement vide le soir. Seule Louise Sardan, préférant peut-être la quiétude de la nuit, était encore présente dans les murs. Jo suivit sa démarche à travers les dédales du monument. Le silence, maître des lieux jusque là, fut dérangé par leurs bruits.
La première fois que Jo l'avait vue, dans son bureau recouverts d'affiches, il avait tout juste entaperçu ce mélange d'assurance et de réconfort qui émanait de Louise Sardan. Ses yeux se posèrent timidement sur la nuque dégagée de son guide puis son regard, honteux de s'être risqué jusque là, se détourna rapidement.
Après un dernier escalier, Madame Sardan sortit son trousseau de clés pour ouvrir la porte recélant sûrement l'origine de son appel. Sans un mot, Jo et elle entrèrent dans une immense salle où plusieurs cartons, décors et habits étaient stockés.
- Ce sont les affaires du spectacle Don Giovanni, expliqua la directrice. Avant qu'il reprenne la tournée, on a proposé à Arthur de les garder ici.
- Arthur Zyka c'est bien ça ? demanda Jo.
- Oui c'est ça. La plupart des choses ici sont à lui et ses comédiens. Ici par exemple, ce sont des notes qu'ils prenaient au moment des répétitions, là des accessoires pour la mise en scène et bien sûr tous les costumes.
Elle désigna les penderies qui formaient une ronde sur tout le pourtour de la salle. Les cintres qu'elles portaient étaient habillés par de lourdes robes drapées, des capes, des tabliers, des costumes, des chapeaux hauts de forme... Malgré les yeux cernés par la fatigue, une étincelle pétillait dans le regard de Louise Sardan.
- J'adore vois tous ces costumes, c'est magnifique, commenta-t-elle émerveillée. Mais Arthur voulait tous les refaire, il est en train de créer une nouvelle mise en scène pour ce spectacle.
- Il en a commandé de nouveaux ?
- Oui, je crois bien. Des vêtements plus modernes pour "une mise en scène plus délurée".
D'après les contrats qu'il avait tenté de dissimuler, Arthur Zyka avait embauché Elysa Lebon pour cette mission. La découverte de Madame Sardan avait-elle un lien avec la jeune femme et la tâche confiée ?
La directrice se dirigea vers une table basse supportant une montagne de babioles en tout genre.
- Et voici ce pourquoi je vous ai appelé, dit Madame Sardan en se rapprochant d'un carton posé sur une pile de ses semblables. Je suis désolée, je l'ai touché mais, comme me l'ont demandé vos collègues, je l'ai replacé le plus fidèlement possible à l'endroit où je l'avais trouvé.
- À qui appartient ce carton ? demanda Jo en prenant en photo ce qui s'y trouvait.
- À Arthur.
Tout en enfilant des gants, Jo continua sur un ton neutre :
- Comment êtes-vous tombée là-dessus ? Pourquoi êtes-vous venue ici ?
La question ne parut pas désarçonner Madame Sardan qui répondit simplement :
- Je cherchais un accessoire pour une exposition qu'on va organiser sur Don Giovanni, les croquis détaillant les déplacements du Commandeur sur scène. Comme Arthur est en garde à vue, j'ai demandé à son assistant où je pouvais trouver ça.
- Précisément dans ce carton donc ?
- Il m'a parlé de deux cartons, celui en face de vous et celui juste à côté. J'ai regardé dans les deux et j'ai trouvé ce que je voulais ainsi que ce mot... Je n'ai rien fait de plus, je vous ai appelé dès que je l'ai vu.
Jo saisi le mot en question, écrit, sans doute à la vite, sur le livret de spectacle distribué en début de représentation aux spectateurs. Louise Sardan n'aurait en effet pas pu louper l'inscription : de grosses lettres, tracées à l'encre violette, recouvrait entièrement les lignes de la dernière page explicative.
Jo lu en murmurant :
- <<Fais-le ou je balance tout !!>>.
Il répéta plus fort l'ordre en s'adressant cette fois à Madame Sardan :
- <<Fais-le ou je balance tout !!>>, vous avez une idée de ce que ça peut être ?
Navrée, Madame Sardan retroussa ses lèvres et tourna la tête de droite à gauche en signe d'ignorance à ce sujet.
- Et bien je crois que le mieux va être de demander au principal intéressé ! conclut Jo en saisissant sa canne pour suivre à nouveau Louise Sardan dans les couloirs sinueux.
Un chapitre court, c'est vrai, mais intéressant ! J'ai juste quelques petits commentaires à faire :
- "J'adore vois" -> voir
- "sur Don Giovanni" -> tu l'as mis en italique du début et pas là
Bref ! Ce chapitre recèle quand même pas mal de mystères. Déjà (et rien à voir avec l'enquête) la réaction de Jo quand il observe la nuque de Mme Sardan était un peu exagéré non ? C'est pas comme s'il l'avait reluqué de haut en bas non plus ! Et cette histoire de mot "Fais-le ou je balance tout !!" trop bizarre, serait-ce Zyka qui a écrit ça ? Ou bien Elysa ? Ce serait peut-être plus plausible vu la couleur de l'encre utilisée, mais bon... Et puis, dans quoi est-ce que Zyka s'est fourré ? Vu le personnage ça ne m'étonne pas vraiment qu'il traînent dans des affaires louches, mais quand même... -_-
Mais je le vois toujours pas en tueur, pourquoi il aurait touché le corps d'Elysa ? Ou alors il les a tué et s'est simplement fait la mal et ce serait le Fantôme de l'Opéra qui aurait découvert le corps de la jeune femme et qui l'aurait mieux placé en signe de respect ? Honnêtement je sais plus où donner de la tête XD
Hâte de lire la suite !
Merci pour ta lecture, ta correction et ton avis !! C'est toujours un plaisir de découvrir tes ressentis !
En regardant la nuque de Louise Sardan, Jo se sent gêné de l'avoir regardé autrement que comme une directrice, il la regarde comme une femme. Il en est bouleversé car c'est la première fois que ça lui arrive depuis l'accident (à préciser peut être ?).
Cet indice sera décortiqué dans le prochain chapitre, tu auras toutes les réponses ;)
Eh j'aime bien ta dernière hypothèse, de replacer un corps en signe de respect. Mais je n'en dis pas plus !! Le dénouement approche à grand pas !
A très vite pour la suite !
Merci de continuer à lire ma petite histoire qui approche de la fin !
A très vite pour la suite !