Vingtième Heure

Par Rachael

1643 AÉ, 008 ième

Nigato, il y a dix ans.

 

Pendant tout le tournoi, j'observe les combats de l'Autre, à bonne distance, depuis la salle commune de mon auberge. De grands écrans tapissent deux pans entiers de murs, conférant une touche de modernité à une pièce traditionnelle où dominent le bois et d'épais tissus parsemés de fils d'or issus des meilleurs tisserands. Un cadre apaisant dans les tons ocre et anthracite, à peine perturbé par l'intrusion de la technologie. Les fauteuils et canapés dans lesquels se sont posés les spectateurs sont d'un gris perle velouté, tout comme la majorité des costumes traditionnels. Dans la pénombre, il faut réellement veiller à ne pas s'asseoir sur quelqu'un, tant les hommes se fondent dans le décor. Les seules autres couleurs proviennent des combattants sur les écrans, avec leurs tenues kaki, rouges ou prune, selon leur rang.

Tous les duels sont retransmis en direct pendant la durée des épreuves. Les meilleurs sont repassés le soir. Les acharnés assistent aux engagements la journée et complètent par les rediffusions nocturnes de ce qu'ils ont manqué. Ils se pressent nombreux à cette célébration collective, la pièce est toujours bondée, même la nuit.

Collations et boissons stimulantes sont mises à disposition des clients par l'aubergiste, qui lui-même s'active et ne dort pas beaucoup. Il a cédé ses propres quartiers aux visiteurs. Le tournoi est une aubaine : chaque chambre ou lit loués, chaque repas servi emplit les coffres et ragaillardit les finances. Les coûts d'entretien de ces vieilles bâtisses en bois dépassent souvent le raisonnable, seule la sacro-sainte tradition explique qu'on les maintienne encore debout. Ces petits hôteliers infatigables sont les héros de l'antique Aïndol, la préservant des ravages du temps et du climat.

La soirée se déroule dans une ambiance à la fois bon-enfant et recueillie. L'éclairage minimaliste permet à chacun de vibrer, de s'enthousiasmer sans révéler ses sentiments à ses voisins. Les gens s'interpellent et commentent les passes, mais les voix restent basses, les avis chuchotés, les paris silencieux. Les costumes des jeunes apprentis virevoltent sur les écrans, tandis que les combattants expérimentés se coulent tels des félins. Tous les spectateurs ont pratiqué le Shuzo un jour ou un autre, ils savent juger la valeur des combats et apprécier leur esthétique. Ceux de l'Autre sont suivis avec intérêt et une pointe d'inquiétude superstitieuse.

Le Shuzo est un art exigeant et subtil. Il mêle à parts variables maîtrise technique, intuition et réflexes ; à dix-neuf ans, l'Autre ne manque d'aucun des trois. Ses réflexes, en particulier, me paraissent supérieurs à la normale, ce qui lui permet de compenser une intuition qui n'a pas encore été polie par l'âge et les nombreux duels. Il pratique un style épuré, digne du maître qui l'a entraîné, un vieil original parti s'exiler hors planète après des désaccords avec le Kano Hai de l'époque. Je ne peux m'empêcher d'admirer ses engagements, francs et élégants ; ses gestes, souples et sans heurts ; ses esquives, joueuses. Certains enchaînements se déploient avec une subtilité que je n'ai rencontrée que chez des combattants bien plus expérimentés. Je me trouve happé dans le rythme, fasciné malgré moi.

Jusqu'ici, j'ai eu raison, il ne s'intéresse pas davantage à moi qu'aux bourdonnements des essaims de journalistes qui se passionnent pour le maître-démon, ainsi que l'a surnommé l'imagination populaire en panne d'inspiration. Ils campent devant son auberge ; loin de dédaigner la publicité, le patron fait barrage avec volubilité et en profite pour souligner son efficacité à protéger l'intimité de ses clients. Quant à lui, il semble tout entier concentré sur les combats, occasions de se frotter à des adversaires d'une variété et d'une qualité probablement inédites.

Les rencontres du tournoi ne sont censées présenter aucun danger, chacun retenant ses coups. En réalité, à partir d'un certain niveau, la vitesse d'exécution et l'explosivité des gestes deviennent telles que cela relève de la gageure. Cela participe aux montées d'adrénaline des spectateurs, conscients qu'une parade ratée expose à recevoir un coup porté avec violence, parfois mortel. Ce niveau, l'Autre l'a atteint largement, et ses adversaires se censurent d'autant moins qu'il est un étranger, à tous points de vue... Il semble s'en moquer, ses réflexes l'ont sauvé plus d'une fois, il n'a concédé aucune défaite à son classement officiel. Si ses assaillants frappent avec brutalité, lui seul respecte les règles et maîtrise ses coups avec maestria, frôlant l'adversaire sans jamais porter atteinte à son espace corporel. Tenant tout à la fois du félin et du papillon, il tourbillonne avec grâce et souplesse, toujours à la limite du déséquilibre.

Je me suis demandé s'il trichait, s'il utilisait ses capacités pour anticiper les coups de ses rivaux. Cette question, je n'ai pas été le seul ici à me la poser. C'est d'ailleurs l'unique sujet qui rompt la quiétude de la salle et lance les spectateurs dans des débats passionnés. Il y a répondu, cette mise au point étant évidemment la première exigée par les journalistes.

« Non, je ne triche pas », ont été ses mots, prononcés avec dignité ainsi qu'une pointe de condescendance.

Je le crois. Pas en vertu d'une confiance inconsidérée, mais parce qu'il n'en a pas besoin.

Je n'ai pas eu à craindre de devoir l'affronter, il est déjà parvenu à une maîtrise bien supérieure à la mienne. Je n'ai progressé que très marginalement depuis mon entrée dans l'armée. Ces huit derniers mois m'ont remis dans l'ambiance des entraînements et des combats, néanmoins l'avenir que j'aurais pu connaître au sommet m'a échappé le jour où j'ai embrassé la carrière militaire. Vingt ans se sont écoulés depuis.

Je ne sais si je le regrette.

À quoi bon ressasser le passé ?

 

¤¤¤

 

La veille de la cérémonie de clôture, j'ai terminé honorablement mes engagements, avec autant de victoires que de défaites ; je commence à nourrir l'espoir de m'en sortir sans dommages lorsque je reçois un message.

Pas de provenance, pas d'objet, pas de texte. On a utilisé pour me joindre un code employé autrefois pour de rares contacts avec des groupes anti-télépathes. Intrigant !

Dans le message, je découvre trois fichiers portant chacun un patronyme. Une fois rentré à mon auberge, je les ouvre, après avoir pris toutes les précautions d'usage.

Je passe toute la soirée, de plus en plus captivé, à entrer dans l'intimité de ces trois personnages. Trois noms : Bengor Iast, Kolemi Ekelevé, Skelan Telxun. Trois individus d'âge, de sexe, de provenance différente. Vivant sur des planètes aussi éloignées que possible, bien qu'appartenant toutes à la Fédération. Aucun lien évident entre eux. En apparence, ils ne pourraient pas être plus dissemblables.

Pourtant, chaque dossier, en décortiquant la vie de l'un d'eux, montre un trait frappant dans l'aboutissement de leur chemin singulier : une façon commune aux trois de se tenir à demi caché, dans l'ombre du pouvoir. Bengor Iast, la cinquantaine, joue le rôle de premier conseiller du président de Chinmaz. Kolemi Ekelevé, la trentaine, une jeune femme diplômée et intelligente, remplit la fonction d'avocate auprès du premier chancelier d'Yoolmène. Quant à Skelan Telxum, vingt ans, à peine sorti de l'adolescence, il s'est fait adopter par le principal conseiller du commandeur de Roorka. Partagent-ils aussi la caractéristique d'être arrivés là par la persuasion ou plutôt des talents de contrôle mental ? Ou pire ? C'est ce que cherchent à démontrer les documents.

Ils y parviennent de manière très convaincante, avec des faits, des dates, que j'ai tôt fait de vérifier par d'autres sources. Le dossier de Telxum, en particulier, fait froid dans le dos, si l'on s'amuse à comptabiliser les nombreux morts semés sur le chemin de cet orphelin qui a changé par trois fois de planète et d'identité durant sa courte vie.

Le lendemain matin, je n'ai pas dormi, incapable de lâcher l'histoire qui s'est déployée devant mes yeux. J'ai acquis la certitude qu'on m'a envoyé là des informations sur trois télépathes exceptionnels, qui, dans l'ombre, tirent des ficelles attachées aux puissants de leur planète. Ils semblent posséder de saisissantes facultés psychiques d'influence, de persuasion, de contrôle de leurs contemporains. Ce n'est que sous cette hypothèse que les faits prennent un sens, que tout s'explique et s'emboîte parfaitement. Il s'agit là d'un tout autre genre de pouvoirs que ceux qu'a démontrés l'Autre pendant l'attaque du vaisseau. N'existe-t-il donc aucune limite aux capacités de ces monstres ?

Je sais aussi que leurs trois planètes menacent de se retirer de la Fédération, pour regagner une totale indépendance. Depuis trois ans, deux d'entre elles ont développé des industries de production d'armes, de manière plus ou moins discrète.

Enfin, je découvre une date : dans environ deux semaines, trois délégations de ces planètes doivent se retrouver sur Chuoo, le satellite central de la Fédération. Chacun de mes manipulateurs se trouvera alors là-bas.

Un second message arrive comme je m'apprête à dormir. Je lis : ces dossiers vous ont intéressé ? Ce soir, à la vingtième heure, attendez dans votre chambre.

 

 

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Isapass
Posté le 14/03/2018
C'est malin, je peux plus m'arrêter, maintenant ! ;)
Rachael
Posté le 14/03/2018
Hi, hi, hi !
Fannie
Posté le 19/02/2017
Vingtième heure, Indignation :
Coucou Rachael,
En lisant la description des combats, avant que tu ne donnes la réponse à cette question, j’ai tout de suite pensé que l’Autre pourrait utiliser ses capacités de télépathe, non pas pour gagner, mais pour éviter d’être tué par un coup mal maîtrisé.<br /> C’est intéressant de voir les dossiers que reçoit Sengo : ils montrent qu’on veut éliminer les télépathes qui ont une influence politique. Reste à savoir qui est « on ». Bon, c’est vrai que s’ils préparent une guerre, il vaut mieux l’éviter…
Le chapitre « indignation » est surprenant : ce qu’on prend pour une introduction est en fait l’intégralité du chapitre. Si je comprends bien, l’autre parvient à censurer l’esprit de Sengo, même à distance.
Coquilles et remarques :
La soirée se déroule dans une ambiance à la fois bon-enfant [bon enfant]
je commence à nourrir l'espoir de m'en sortir sans dommages lorsque je reçois un message. [Ici, je mettrais une virgule avant « lorsque » parce que la proposition qu’il introduit n’est pas dans la continuation de ce qui précède, mais exprime le fait qu’un élément extérieur interrompt la pensée de Sengo.]
pour de rares contacts avec des groupes anti-télépathes [normalement, le préfixe « anti » se soude au mot, sauf s’il s’agit d’un sigle, d’un nom composé ou d’un mot qui commence par « i ». Comme cet assemblage est assez inhabituel, je comprends que tu aies envie de mettre un trait d’union.]
En réfléchissant à ton histoire durant un trajet en voiture, je me suis dit que ce journal a l’air de s’adresser à de futurs lecteurs. Dans la réalité, les journaux intimes contiennent bien moins d’explications sur le contexte, le monde dans lequel l’auteur vit, etc. Mais c’est justement ce qui rend ton texte si agréable à lire.
Remarques sur tes réponses concernant les chapitres précédents :
L’expression « en toute(s) circonstance(s) » au singulier ou au pluriel :<br /> C’est un cas intéressant parce que ni les principaux grammairiens (Grevisse, Bescherelle, Hanse, etc.), ni les principaux dictionnaires (Académie française, Littré, Larousse, Robert) ne se prononcent à ce sujet. Mon correcteur orthographique de Robert le donne au pluriel, me confortant dans ma logique, alors je l’ai suivi. En effet, le mot « circonstance » étant rarement employé au singulier de nos jours, il semble logique de le mettre au pluriel dans ce cas également. Mais j’ai encore fait des recherches aujourd’hui, et comme on trouve « en toute circonstance » (au singulier) dans les discours de certains académiciens, l’emploi de cette expression au singulier est confirmé par des personnes de référence. Je vais donc tâcher de ne plus la corriger à l’avenir. (Je devrais m’en souvenir… ;-))
La psychokinésie : dans Naelmo, il y a les mêmes catégories de télépathes et ça ne m’a pas dérangée. Après avoir lu le commentaire d’Yggdrasil qui relève cette particularité, j'ai eu l'impression que ça pourrait éventuellement passer pour une confusion de ta part aux yeux de certains lecteurs. Alors je me suis dit qu’une mention de la psychokinésie pourrait clarifier les choses. (Il suffirait d’une phrase).Tu devrais peut-être demander l’avis de plumes plus habituées que moi aux histoires qui traitent de ce genre de choses.
Pour la question du divorce, tu pourrais peut-être laisser entendre que c’est une procédure automatique dans ce cas de figure ? Je te laisse voir.
En lisant ce journal, je n’ai pas d’impression nébuleuse, je ne trouve pas qu’il y a trop de mystère. Je formule des questions que je me pose au fur et à mesure de ma lecture, sachant qu’elles seront traitées plus loin si elles sont importantes. J’envisage aussi que Sengo puisse exprimer des impressions et des opinions personnelles qui ne correspondent pas forcément à la réalité objective.
Concernant la chronologie, je voulais aborder le sujet. Mais, comme tu l’as introduit dans ton journal de bord, je pense que je devais en parler là-bas. Ça incitera peut-être (une nouvelle fois) d’autres plumes à se prononcer. Si j’attends d’avoir terminé ma lecture, je ne suis pas sûre de ne pas oublier...
<br />(Corrigé une fois...)
Rachael
Posté le 19/02/2017
Ah oui, c'est vrai, certains chapitres sont très courts. Mais c'est le format journal qui veut ça: certaines fois, on écrit peu et d'autres beaucoup.
 POur la psychokinésie, je me le note, et je verrai en relisant si je glisse quelque chose.  Pour le divorce j'ai changé un peu, je crois que c'ets plus clair.
C'est vrai que lejournal peut avoir l'air de s'adresser à de futurs lecteurs. Sengo le fait avant tout pour lui-même, mais comme il donne aussi ses commentaires sur l'actualité et le contexte dans lequel il vit, c'est (heureusement) lisible par d'autres. 
Merci pour les remarques. :-) 
Rimeko
Posté le 23/01/2017
(Bon, j'ai pas commenté le chapitre précédent, parce qu'à part une sorte de ronronnement pas très humain, j'avais pas grand-chose à exprimer XD Très joli vision que ces sensations partagées et démultipliées en tous cas, c'est subtil et suggestif à la fois !)
La description de la salle commune et du déroulement du tournoi plante bien le décor. J'ai eu l'impression que Sengo admirait en quelque sorte l'Autre, comme s'il ressentait déjà quelque chose pour lui. Bon, je dois être influencée par ce que je connais de leur futur commun ^^
Et puis ces dossiers qu'il reçoit à la fin du chapitre, ça relance l'action ! J'ai l'impression que c'est ce qui va le pousser dans la "chasse aux monstres" dont on a un aperçu au prologue, non ? Ça ré-alimente son aversion pour les télépathes en tous cas, pas cool. J'ai en tous cas l'impression que ça nous donne un peu un fil conducteur qui jusque là était assez obscur...
Bon, on va voir ça, je reprends ma lecture après avoir posté tous mes commentaires !
Rachael
Posté le 23/01/2017
Oui, l 'action démarre... il va se passer des trucs...
Merci de faire part des tes impressions, je ne dis rien de plus à ce stade (hi hi hi...) mais ça m'est vraiment utile...  
Et merci encore pour tous ces commentaires. Si à un moment ça t'ennuie ou tu n'as pas le temps ou le courage, n'hésite pas a venir commenter à la fin (pour l'impression générale...)
 Bizz 
celineb84
Posté le 29/06/2016
Hello !
Je suis ton centième commentaire !!! o/  
Je suis bien désolée de devoir m'arrêter là pour l'instant car faut tout de même que je me mette à travailler ^^
Ces trois derniers chapitres ont été très instructifs.
J'aime beaucoup Hido. Elle semble forte et déterminée ce qui la rend intéressante compte tenu de la philisophie qui règne sur Nigato. Elle est maintenant libre de tout et prête pour de nouvelles aventures ^^ J'ai aussi le fait qu'elle en veuille à Sengo mais pas tant que ça finalement. Ils sont tous les deux victimes du système nigatien et donc se quittent sur une certaine forme d'accord (ok en tout cas jusqu'à la révélation qu'elle se doute qu'il aime les mecs ^^).
Le chapitre qui concerne l'Autre et Sengo est juste sublime (même s'il est court). Pour répondre à une de tes réponses, je ne dirais pas que je suis sous le charme de l'Autre, mais plutôt sous le charme de la relation que tu as créée entre eux. Ce liens qu'ils partagent rend leurs rencontres très sensuelles et poétiques. J'aime vraiment beaucoup.
Et pour ce chapitre-ci, on voir donc comment Sengo va mettre le pied à l'étrier et donc ça monte en intensité.
Je me demandais aussi si on allait apprendre comment cette haine des spions s'est développée. Au départ, je me disais que c'était une forme de peur de l'étranger et de ce qu'on ne comprend pas (comme ça arrive hélas trops souvent dans notre société). Mais avec les 3 individus présentés en fin de ce chapitre, je m'interroge d'autant plus. Est-ce que les spions sont fondamentalement mauvais ? Est-ce que le fait de posséder ce pouvoir les rend d'office mégalo ? Ou est-ce au contraire la chasse qu'on leur donne qui les rend "mauvais" et les oblige à en venir à des statégies de prise de pouvoir ?
En tout cas, c'est très intéressant et j'ai hâte d'en apprendre plus <3 <3 <3
A+
Céline 
 
Rachael
Posté le 29/06/2016
Hi, hi, champagne pour le centième commentaire ! 
Moi aussi je l'aime bien ce chapitre entre eux. Je crois que c'est le seul où je n'ai pas changé un mot depuis qu'il a été écrit...  
C'est intéressant ta question sur la haine des spions. Pour moi, ce qui les fait tant hair c'est l'idée qu'ils peuvent pénétrer au plus profond des pensées de chacun. Nos pensées, c'est le coeur de notre individualité, l'ultime forteresse inviolable, qui personne ne peut connaître. Et là, justement ce n'est plus vrai. Je pense que c'est incroyablement dérangeant d'imaginer que quelqu'un puisse pénétrer dans les pensées de quelqu'un d'autre.  
Alors pour moi, ils n'ont pas besoin d'être mauvais pour être haïs. Peut-être que je devrais développer plus cette réflexion dans le texte ? (je le fais, un peu, je crois que c'est un peu plus tard)
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne soient pas mauvais, au moins pour certains... Ca c'est une autre question très intéressante aussi : comme tu dis, est-ce que posséder ce genre de pouvoir rend forcément mégalo ?... 
En tout cas, tu te poses plein de bonnes questions, et je suis contente que le texte t'amène à ça... 
La chasse... tu en sauras plus prochainement ! 
 
 
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