Aujourd'hui j'ai senti le printemps, la chaleur éphémère du soleil le temps d'une balade sur le bitume.
Aujourd'hui j'ai vu le printemps, un arc-en-ciel dessiné sur le béton où j'attendais, un champ de fleurs traçant sa route par delà le trottoir.
Aujourd'hui c'est le printemps, sans l'être vraiment, parce que je sais, enfin, je sais. De ces certitudes qui vous frappent lorsque l'esprit est apaisé, ou lorsque le beau temps revient et que tout semble aller bien. Illusion fragile que notre cœur dévore comme la promesse d'un espoir certain. On regarde la saleté et on ne voit plus rien, car c'est notre imaginaire qui scrute chaque ligne d'horizon.
D'infinies possibilités dans l'infini du ciel.
Dans tout ce marasme quotidien, il est bon et salutaire d'avoir des sursauts de conscience qui nous permettent de nous sentir vraiment vivant, même le temps d'un bref instant. Un battement d'ailes de papillon et c'est tout le monde qui s'offre à nous, nu.
Un mirage que cette vie à laquelle il faut donner consistance.