Interlude : lettre à la police du 17 juin

Par mehdib

Cher commissaire Voglth,

Je suis passé devant le poste tard hier soir, et votre lumière était encore allumée. Etiez-vous encore en train de plancher sur mon cas ? J'en suis flatté, mais à la fois tellement en colère que les impôts que nous payons (moi y compris !) servent à payer des idiots aussi incompétents que vous ! 21 fois ne vous aura toujours pas permis de trouver l'astuce ! Combien y en aura-t-il encore ?

Chacune de mes pensées est envahie par les ténèbres qui m'habitent. Cette rage et cette violence qui tourbillonnent ! Chaque fois que le téléphone sonne, j'espère que c'est vous. Chaque fois qu'on frappe à ma porte, je prie pour que ce soit vous. Le soulagement que je ressentirai lorsque vous m'aurez attrapé !

Seule la peine de mort pourra me libérer.

Et pourtant, je suis toujours là, et toujours je tue. Je croise une voiture de police, encore du sang plein les mains, mais c'est comme si j'étais invisible. Votre stupidité me dégoute. Si je ne suis pas pris sur le fait, jamais vous ne m'attraperez. Et dommage pour vous, je ne laisse pas de témoin.

Des fois, je passe devant votre maison. Et je me dis que vous n'arriveriez même pas à m'arrêter même si vous me trouviez avec les mains autour du cou de votre femme.

La vérité, c'est que vous ne pourrez pas m'arrêter.

Je suis violent parce que la société est violente.

Je déteste les femmes parce que la société déteste les femmes.

Je suis votre instrument à tous.

Il y a une part de moi en chacun d'entre vous.

Vous ne m'arrêterez pas parce que je suis vous. Portant votre masque. Portant vos péchés.

Alors que le carnage continue.

 

P.S.: vous trouverez un cadeau dans la chambre de la 122 rue des Tilleuls. C'est la numéro 22.

Arrêtez-moi avant la numéro 23.

 

Sang-Froid

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