Intrigues et manipulations

Par Sebours

Le royaume orc est constitué d’une chaîne de montagnes en forme de croissant entourant le territoire elfe. Cette forme particulière leur a interdit d’établir une capitale centrale. C’est pourquoi le peuple orc s’est implanté sur son territoire en formant des villages sans réelle hiérarchie urbain. Au début, Ladin, dans le grand ouest n’était pas plus important que les autres bourgs. Mais c’était le lieu de naissance du légendaire premier roi orc, Patraocla. Alors le mythique chef de guerre rassembla ses généraux et son armée à Ladin. Voilà comment cette cité est devenue la capitale de l’Orcania

Lorsque le clan des rouges d’Orokko s’empara du pouvoir, il prit trois décisions politiques pour stabiliser sa dynastie à la tête du pouvoir. Premièrement, les rouges effectuèrent une purge sanglante et exterminèrent tous les clans adverses, ne conservant que les orcs noirs communs. Deuxièmement, Orokko insista pour garder tous les généraux et héritiers directs auprès de lui à Ladin. Ainsi, il était en capacité de contrôler toutes les intrigues de cours. Pour néanmoins assurer l’emprise du clan rouge sur l’empire, Orokko délégua des héritiers de second rang dans tous les villages de l’Orcania. Cette troisième mesure apporta un bénéfice inattendu. Dans l’espoir secret de connaître une ascension sociale, les chefs de guerre assignés à ces villages administrent avec la plus grande rigueur leur territoire par peur de la délation d’un concurrent.

« La structure urbaine de l’Orcania »

extrait du Traité sur les sociétés du bouclier-monde

du maître architecte Vinci

En tant que fervent servant d’Abath-Khal, le dieu de la guerre, le capitaine Gal méprisait la peur, ce sentiment propre aux faibles. Mais depuis quelques temps, une crainte insidieuse ne le quittait plus. Tant qu’il n’avait été qu’un petit capitaine oniromancien dirigeant un village à des semaines de voyages de Ladin, assurer son autorité sur ses soldats restait son seul souci. A présent qu’il avait choisi le chemin d’une ascension jusqu’au trône, les menaces semblaient omniprésentes.

Gal craignait les nains qui pouvaient à tout moment dévoiler leur accord commercial secret. Personne en dehors d’Udgog ne savait que le village revendait à la famille des Marteaux d’Airain les créatures capturées lors des plus en plus nombreux raids menés par le chef de guerre. Mais d’un autre côté, la maître forgeron Nomrad n’avait pas intérêt à ébruiter qu’elle pratiquait la traite d’esclaves.

Gal devenait également plus suspicieux envers ses troupes. Il avait tué dans l’œuf une potentielle mutinerie des semi-orcs. Mais depuis, il n’arrivait plus à se fier à Borg, son fidèle ami et ingénieur militaire. Lui en voulait-il d’avoir tué son protégé Axel ? Pour remplacer son pupille, le capitaine avait confié deux de ses jeunes fils Nakok et Gadnak. Cet acte montrait la confiance que Gal ressentait pour Borg. La peau des deux apprentis virait vers le violet et c’était la première fois que des enfants du maître de Udgog présentaient une tel pureté de sang. D’habitude, ils affichaient une peau noire comme le charbon. Cette marque de respect était censée rassurer et renforcer l’ingénieur militaire dans sa fonction. Mais en stratège politique, Gal plaçait également des espions dévoués auprès de son ami pour connaître ses moindres faits et gestes et détecter toute velléité de vengeance.

Le capitaine de Udgog se devait d’être suspicieux envers tout le monde. Encore plus qu’avant. Alors il s’inspira de la surveillance établie auprès de Borg pour placer des informateurs auprès de tous les membres de la chaîne de commandement de son armée, de Broar l’instructeur des semi-orcs jusqu’à son fidèle second Vlad. Mais à qui confier la direction de cette police secrète ? Et comment surveiller les agents de celle-ci ? En confiant cette mission à Borg, le seul orc de confiance détaché de cette hiérarchie militaire. L’ingénieur militaire surveillerait les soldats, Nakok et Gadnak surveillerait la police secrète et Gal n’aurait qu’à surveiller ses deux fils. C’est au moment où il trouva la réponse que Gal constata que son sens politique s’aiguisait avec la pratique. Il était devenu plus qu’un simple chef de guerre d’un quelconque village aux confins de l’Orcania. A présent, il était un stratège manipulateur, capable d’utiliser autre chose que la force brute pour parvenir à ses fins. Même s’il lui faudrait toujours éliminer publiquement quelques mutins pour affirmer son autorité.

Mais bien d’autres soucis tourmentaient le Capitaine pourpre d’Udgog Des visions oniriques hantaient ses nuits ; des rêves emplis de combats, de destructions et de trahisons. Dans ses songes, le maître le guidait vers le trône de l’Orcania. Tout cela déboussolait l’oniromancien. Gal pratiquait son art divinatoire d’interprétation des rêves avec rigueur qui lui valait une certaine reconnaissance de la part de ses pairs. Cependant, la plupart de ses visions nocturnes relevaient d’une portée immédiate, alors que dans le cas présent le capitaine distinguait des évènements qui se dérouleraient qu’après la fin de la trêve séculaire dans près de cinquante ans ! Quelles pouvaient être les attentes du maître jusque-là ? Gal l’ignorait. Ces rêves sur la bataille de la passe des montagnes noires occupaient en permanence son sommeil. Que devait-il faire d’ici là ? Il n’en avait qu’une vague idée. Sur la ligne de front, il devrait se présenter en égal des grands généraux du roi Orokko, tout en conservant secrète son armée de soldats semi-orcs.

Le maître d’Udgog déplia une carte sur son bureau. Il devait tirer profit de la situation géographique pour augmenter son influence et limiter les fuites d’informations. L’Orcania formait un cercle presque parfait sur lequel la capitale Ladin se plaçait à l’Ouest. Au Sud-Est, le territoire orc était coupé par la passe des montagnes noires. Cette bande de terre avait été conquise de haute lutte par les elfes qui la défendait becs et ongles car elle constituait leur seul accès à la mer annulaire. Le roi Roll avait fait bâtir deux lignes de forteresses imprenable interdisant aux orcs tout lien entre Nord et Sud. Par conséquent les deux territoires étaient devenus les limites de l’Orcania. Au Nord de la passe des montagnes noires, le village promontoire de Ubed surplombait les châteaux elfes. Puis de part et d’autre de la ligne de crête, à mi-pente des massifs, le peuple d’Abath-Khal avait établi deux lignes de villages. Sur la partie intérieure, dominant le royaume elfe, on trouvait Erzog, Udgog et Elbrun, et sur la partie extérieure, culminant au-dessus des pays des peuples élémentaires Geguzz s’intercalait entre Ubed et Klaralk, l’agglomération jumelle à celle dirigée par Gal. En s’assurant la domination sur ces six bourgades, le capitaine pourpre pourrait continuer le développement de son armée dans le plus grand secret.

Le capitaine pourpre possédait des liens privilégiés avec Kral, son cousin et chef de Klaralk. Elbrun apparaissait donc comme la priorité aux yeux du géniteur royal. Ainsi, il maîtriserait une zone tampon suffisante pour intercepter les potentiels intrus. Tous les chefs de guerre du secteur demeuraient jeunes. Dans son fonctionnement, après chaque guerre lemniscate tyrannique, Orokko rapatriait dans sa capitale les chefs de guerres qui s’étaient distingués au combat, il faisait égorger les autres pour leur manque de pugnacité et de bravoure. Ainsi, l’ensemble des villages devaient renouveler leurs dirigeants. C’est pourquoi le roi orc plaçait les nouveaux héritiers de second rang. Le souverain de l’Orcania craignait plus que tout qu’un baron prenne suffisamment de pouvoir pour lui contester le trône. En changeant régulièrement les chefs de guerre, il pensait limiter leur prestige. Mais grâce ses talents d’oniromancien, Gal possédait déjà une grande renommée dans tout le pays. Il était le premier orc capable d’interpréter les rêves depuis plus d’un million d’années, depuis la troisième génération des descendants de Patrocla. De plus, il restait le plus rouge, et donc de sang le plus pur, de tous les chefs de guerre assignés à la direction d’un village.

Le capitaine de Udgog comptait bien sur sa renommée pour convaincre ses pairs. Du haut de ses quatre-vingts miles ans, Orokko avait largement dépassé l’âge moyen de ses semblables et il apparaissait vieux et fatigué. Son acuité politique commençait à être remise en question. Notamment depuis qu’il avait désigné son jeune fils Yashan, général en chef et héritier de la couronne. Le dauphin ne possédait aucune envergue, aucun pouvoir particulier, aucun fait d’arme significatif. S’il n’avait été le fils de la favorite d’Orokko, il aurait connu le même sort que Gal, les ayant sensiblement le même âge. Le règne de Yashan serait probablement court car tôt ou tard, il était voué à être éliminé par le fil du poignard der l’un des innombrables ambitieux qui grouillaient à la cour de Ladin. Gal considérait son éloignement de la capitale comme une force susceptible d’établir une base solide à son ascension vers le trône. Ici, dans les marches du royaume, point d’intrigue de cour, de compromis ou de clans politiques, juste une union autour de son commandement.

Gal savait pertinemment comment obtenir l’adhésion des villages voisins. Il invita donc les chefs de guerre les dirigeant pour évaluer ses chances d’arriver à ses fins. Pas un ne manqua à l’appel. Bien entendu, Kral capitaine de Klaralk, Dumdul de Ubed, Okgak de Erzog, Ulgrat de Geguzz et Ashor de Elbrun ne voulaient pas indisposer le plus influent et prospère chef de guerre de la région. D’entrée, le fier capitaine afficha sa puissance en organisant une revue d’effectif de son armée devant les remparts de son fief. L’agglomération dépassait depuis longtemps le statut de village et rivalisait tant sur le plan démographique qu’architecturale avec les cités elfes secondaires. La société orc restant très autocentrée, les dirigeants des territoires voisins furent stupéfaits de constater l’essor de la Udgog. Déambulant entre les rangs de soldats orcs à droite et des peuples alliés à gauche, Gal, certain à présent d’avoir toute l’attention de ses pairs entama les négociations.

« Rrrrr ! Que diriez-vous d’entrer dans ma ville ? Nous pourrions poser les bases d’une association. »

« Braah ! Que me chantes-tu là Gal ? Orokko interdit aux chefs de guerre de s’allier ! Tu veux te faire dénoncer à Ladin et te faire exécuter comme traître ? » Kral, le dirigeant de Klaralk réagissait aussi bestialement que son cousin. Il allait toujours droit au but, sans détour.

« Rrrr ! Orokko n’est plus qu’un faible vieillard sénile ! Et Ladin est loin ! Comment ai-je pu développer ainsi Udgog sans aucune remontrance ? Rrrr ! Le roi ne me fera rien. Les généraux ne me feront rien ? La multitude des prétendants au trône non plus ! Je suis inatteignable. Rrrrr ! S’ils avaient pu, je serais déjà mort ! »

« Jusqu’alors, tu prospérais tranquillement. Par exemple, pourquoi prends-tu le risque de nous dévoiler tes folles ambitions ? Tu n’as pas peur que l’on te dénonce, par exemple ? » Contrairement à Kral, Dumdul, le chef du village d’Ubed, préférait mettre les formes dans ses rapports avec ses égaux.

« Rrrrr ! Vous ne me dénoncerez pas, sinon, je ferais raser vos villages ! POUR l’exemple ! Rrrrrrrr ! Par contre, si vous désirez participer à mon ascension, rentrez avec moi dans Udgog. Vous verrez que je sais me montrer reconnaissant avec mes alliés. » Les chefs de guerre échangèrent un regard suspicieux comme s’ils craignaient un guet-apens. « Rrrrr ! Pensez-vous réellement que j’ai besoin de vous attirer à l’intérieur des remparts pour vous éliminer ? Hahhaha ! » Et pour dédramatiser encore un peu plus l’instant, Gal envoya une vigoureuse et fraternelle tape dans le dos de son cousin.

« Braah ! C’est vrai ! Tu es comme moi, Gal, franc et direct. Tu ne t’embarrasserais pas de fioriture ! Hahaha ! » Malgré sa bonne humeur de façade, une pointe d’inquiétude voilait la voix de Kral. Il se décida néanmoins à pénétrer la cité, suivi du reste du contingent.

« Mais qu’as-tu donc tant à nous montrez Gal ? Bien sur, nous voyons d’ici que Udgog est plus une cité qu’un village. Bien sur, nous voyons aussi que tu recrutes tous les mercenaires des peuples alliés d’Abath-Khal. Mais, bien sur, pourquoi nous faire rentrer dans ton bastion ? »

Les questions d’Ulgrat, chef de Geguzz étaient pertinentes. Les remparts entouraient un pic rocheux et l’ensemble de l’agglomération semblait visible. Enfin un orc qui voyait plus loin que le bout de son nez ! Tout en marchant, Gal répondit de manière ostentatoire.

« Rrr ! Ma ville possède des secrets. Des secrets qui ont fait ma réussite jusqu’à présent. Des secrets que je m’apprête à partager en échange de votre soutien. Rrrrrr ! Des secrets qui pourraient nous faire accéder au pouvoir suprême ! Rrrrrr ! »

« Bien sur, nous pourrions t’apporter notre soutien ? Bien sur. Mais qu’aurions-nous à gagner dans cette alliance ? » persista le réfléchi Ulgrat, alors que la petite troupe arrivait devant un grand bâtiment de pierre.

« Rrrr ! Savez-vous devant quoi nous nous trouvons ? »

« Vu les dimensions, on serait par exemple devant un entrepôt de stockage...Par exemple. » se risqua Dumdul.

« Rrrr ! Bien observé Dumdul. » Cet orc se montrait observateur et perspicace. Gal devrait le faire surveiller par sa police secrète. « Nous sommes plus exactement devant l’arsenal de Udgog ! »

Et le capitaine pourpre fit ouvrir les deux gigantesques battants de la porte principale. Dès l’entrée, le bâtiment débordait d’équipements militaires. Haches, épées, boucliers, masses d’arme, cimeterres, poignards, casques, armures, cottes de mailles, arcs et flèches rien ne manquait pour équiper des hordes entières.

« Rrrr ! J’ai ici de quoi équiper toute l’Orcania ! Ces armes naines ont été forgées par les Marteaux d’Airain. Il est impossible de trouver mieux sur tout le bouclier-monde ! Rrrr ! Ralliez ma bannière et ces lames sont à vous ! »

« Braah ! Pourquoi nous soumettre à toi ? Certes, tu es le plus rouge et le plus pur d’entre nous. Braah ! Mais nous pourrions nous liguer pour venir piller ! Hahaha ! » Cette provocation lancée à la cantonade par Kral n’était pas si gratuite qu’elle en avait l’air. Il voulait connaître la raison qui rendait son cousin si sûr de lui ; suffisamment sûr de lui pour dévoiler un tel trésor susceptible d’attiser les convoitises.

« C’est vrai, par exemple qu’en nous unissant, nous aurions des troupes équivalentes aux tiennes, mon cher Gal….Par exemple. » Dumdul aussi cherchait à titiller le chef de guerre de Udgog.

« Rrrr ! Même à cinq villages contre nous, vous auriez le désavantage de l’armement ! Et puis... Rrrrrr ! Vous êtes loin d’avoir tout vu ! » Gal se délectait de cet instant de toute puissance. Pour ce genre de sensations, il voulait régner. Il devait régner ! « Rrrr ! J’ai encore bien des choses à vous montrer ! »

Le capitaine de Udgog emmena son assistance dans la partie cachée de sa cité ; cette zone dissimulée derrière l’éperon rocheux, en aplomb de la vertigineuse pente de la montage à cet endroit et quasiment entièrement masquée par la forêt qui l’entourait. Il fallait passer un épais mur d’enceinte en pierres, chose inédite dans l’architecture orc. Ce rempart englobait en plus de la partie invisible de la cité, le château fort taillé à même la roche et qui dominait l’ensemble du complexe au sommet du pic de granit. Les chefs de guerre allaient de surprise en surprise. Même Ladin, la capitale de l’Orcania ne possédait qu’une des palissades de bois. En même temps, les orcs livraient rarement bataille sur leur propre territoire. Ils avaient pour habitude de descendre de leurs montagnes pour fondre tels des oiseaux de proie sur leurs adversaires.

Les invités comprirent rapidement que les murs de pierres étaient plus destinés à empêcher les sorties que les entrées. Dans l’espace clos, des milliers de derniers nés de Nunn vaquaient à divers taches agricoles. Les uns cultivaient la terre, les autres s’occupaient de nourrir des animaux. Adossées à l’éperon rocheux, des machines de guerres par centaines attendaient patiemment le temps béni de la guerre pour distribuer la mort. A coté, une dizaine de Trolls jouaient à savoir qui déplacerait le plus rapidement son trébuchet. Enfin au milieu des champs, dans l’axe de la forteresse, sur une immense place d’arme, des créatures grisâtres étranges pratiquaient des exercices militaires, encadrées par des orcs communs. Elles étaient innombrables. On lisait sur le visage des chefs de guerre la stupeur. Leurs yeux semblaient demander qui sont ces soldats ? D’où viennent-ils ? Combien sont-ils ? Gal avait décidé de jouer cartes sur table et de séparer le grain de l‘ivraie en jugeant les réactions de ses voisins territoriaux.

« Udgog a contracté un accord profitable avec les nains. Ils nous fournissent leurs armes en échange d’esclaves. Nous ne leur envoyons que des mâles car nous nous sommes aperçu que notre accouplement avec les femelles créait des soldats semi-orcs très efficaces au combat. Ils sont bien moins fort qu’un orc mais présentent plusieurs avantages. Les derniers nés de Nunn sont aussi féconds que des lapins et leur temps de gestation est ridicule. De plus, le développement des hybrides demande trois fois moins de temps que pour un orc. Alors que j’ai mis plus de quarante années à engager trois mille mercenaires des peuples alliés, en vingt ans, j’ai créé une armée de quinze mille soldats semi-orcs sur la même période ! Et ils ne me coûtent pas de solde ! Imaginez les perspectives dans cinquante ans, à la fin de la trêve séculaire ! Moi, je les voient dans mes rêves ! Ralliez ma bannière et nous conquérons l’Orcania puis le bouclier-monde ! »

« Braah ! Et pourquoi devrions-nous te suivre Gal ? Tu nous as dévoilé tous tes secret ! Braaah ! Rien ne nous empêche de t’imiter pour ensuite te dépasser et te soumettre ! Hahaha ! » Décidément, Kral aimait jouer les fanfarons !

« Rrrrr ! Udgog a trop d’avance sur vous ! Vos orcs bruns sont tous eunuques alors que j’ai déjà cinq cents reproducteurs qui ont chacun trente femelles. Et puis, à quoi vous servirait une telle armée si elle n’est pas équipée ? Je possède un monopole de commerce avec les nains ! De plus, je suis le seul oniromancien de l’Orcania ! Je peux anticiper l’avenir. Ralliez mon camp et je ferais de vous des puissants. Rrrrr ! Résistez et je vous éliminerai sans pitié ! »

Immédiatement après cette déclaration, Ashor, chef de Elbrun posa un genou à terre et inclina la tête en signe de soumission. Une telle rapidité prouvait son opportunisme. Il devrait être surveillé étroitement par la police secrète pour juguler toute trahison potentielle. Ulgrat de Gegguz et Dumdul de Ubed s’agenouillèrent ensuite, bientôt suivi par Okgak de Erzog. Seul Kral demeurait debout, fier et impassible. Manifestant son impatience, Gal commença à se rapprocher du seul récalcitrant avec sa démarche chaloupée de grand prédateur. Le capitaine de Udgog s’arrêta à quelques centimètres du chef de Klaralk. Front contre front, les deux orcs se défiaient du regard, chacun aspirant à dominer l’autre.

« Rrrr ! Et bien, Kral ! Rrrr ! Que penses-tu de ma proposition?Rrrrrrrrrr ! Rallies-tu ma bannière ? »

« Braaah ! Cela était convenu dès le départ, Gal. Tu sais que tu es mon plus cher cousin. Notre alliance est naturelle. Brah ! »

« Rrrr ! Non, Kral ! Ce jour n’entérine pas une alliance mais ton ralliement ! A présent, tu me nommeras Seigneur Gal ! Rrrrrr ! A genoux devant ton maître ! »

Comme étourdi par cette dernière déclaration, Kral ne savait plus comment agir. Il fixa les yeux jaunes et glaçant du capitaine pourpre mais ne put soutenir bien longtemps le défi. Il détourna son regard, effectua quelques pas en arrière en titubant, les oreilles basses, les épaules affalées, puis il mit un genou en terre. Le triomphe était total pour Gal qui posa sa main sur la tête de Kral. Il s’agissait de soumettre sans humilier outre mesure pour ne pas générer de trop grande inimité.

« Rrrrr ! C’est bien mon cousin. A présent relève-toi mon cousin. Rrrr ! Relevez-vous tous. Nous avons à parler de nos projets. »

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Papayebong
Posté le 24/01/2024
Alors ce chapitre est un remaniement du précédent, mais pour le coup j'ai eu beaucoup de mal avec les dialogues entre chefs de villages... le rapprochement me paraît super rapide, direct et je n'y crois pas vraiment. Surtout vu le tempérament des orcs. Je vais lire la suite, puisque je suppose que tu as détaillé le récit en plusieurs chapitres ( dont l'invasion traitée dans le chapitre précédent).
Sebours
Posté le 25/01/2024
Je crois que ce chapitre dois être supprimer car remplacé par les "guerres intérieures". Désolé. Je vais revérifié!
Sebours
Posté le 25/01/2024
supprimé!
Papayebong
Posté le 26/01/2024
Ok! C'est plus clair comme ça et puis comme j'ai pu lire sur certains commentaires. Il vaut mieux que Gal écrase les autres clans plutôt que de former des alliances si facilement. C'est plus "Gal"
Peridotite
Posté le 16/01/2023
Coucou Sébours,

Gal convoque les autres chefs Orcs et leur propose une alliance ou plutôt de le reconnaître comme leur chef.

Les préparatifs de la guerre avance. Je partage l'avis de Sylvain ci-dessous concernant le fait que Gal se dévoile bien vite et les autres se soumettent bien facilement. Mais en même temps, il possède une armée de semi-orc impressionnante et bien équipée avec des armes et armures naines donc pour moi ça fonctionne 🙂

Quelques petits pinaillages :

"par le fil du poignard der l’un des innombrables ambitieux"
> Typo

"Il se décida néanmoins à pénétrer la cité, suivi du reste du contingent."
> Haha ! À
"à pénétrer dans la cité" non ? 🙂
Sebours
Posté le 16/01/2023
Salut Peridotite!

Je suis d'accord avec vos remarques sur la précipitation de Gal. L'idée est là. Le capitaine pourpre va affirmer sa main mise sur toute la région. Mais la forme, le développement doit être travailler.
En écrivant me vient une idée. Et si Gal opérait une conquête territoriale? Cette piste me semble en cohérence avec l'arc de Gal: la conquête du pouvoir par la force.

Comme tu l'as peut-être compris, la thématique de mon histoire c'est le pouvoir et sa conquête. Et chaque personnage utilise une manière différente de l'acquérir. Gal par la force brute. Ugmar par des manipulations politiques (même si c'est plutôt pour s'y maintenir). Pour les autres je ne te dis rien pour l'instant...
Peridotite
Posté le 16/01/2023
Je trouverais ça mieux en effet qu'il attaque les autres clans orcs, même si ça ne se faisait pas par le passé. Il les soumettrait ainsi, car il dispose d'une armée bien plus puissante. En plus, le chapitre serait plus classe, on va pas se le cacher :-)
Sebours
Posté le 16/01/2023
Oui je suis d'accord! En plus je n'avais pas encore formaliser cette notion de thématique et d'arcs narratifs. Un conquête interne pendant la trêve séculaire, ça correspond parfaitement aux motivations du personnage.
Sylvain
Posté le 07/12/2021
Tu devrais relire la toute première phrase en italique, je ne la comprend pas.

Ca y est! Gal se dévoile! J'aime beaucoup le terme de " Capitaine pourpre", c'est un très bon nom de guerre.

Par contre, je trouve que malgré ses arguments, Gal rallie un peu trop facilement les chefs orcs. Je pense que tu devrais être plus radical.
Gal est un être intelligent, il pourrait avoir un coup d'avance sur les autres et tous les piéger. Par exemple:
Lorsque tous les chefs sont rassemblés, il pourrait faire apparaitre un groupe de prisonnier dans lequel il y aurait un fils (ou une fille) du roi Orokko. Il l'égorgerait devant eux et relâcherait un ou deux prisonniers pour qu'ils aillent rapporter ça au roi (ou pas). Ca les rendrait tous complices et ils n'auraient plus le choix que de se soumettre.
C'est juste une idée.

Je me demande quand même comment finira cette alliance entre elfe, nain et orc, qui sont tous plus calculateurs les uns que les autres. Ca promet de belles histoires!
Sebours
Posté le 08/12/2021
Merci, j'ai corrigé la première phrase.
Pour le ralliement, ce n'est qu'un premier jet et je pense comme toi qu'il va falloir approfondir. Ton idée est pas mal. Je pensait creuser du côté occulte, lien avec Abath-Khal mais la compromission est également une piste à étudier.

Plus ça avance, et moins je suis satisfait de ce que je poste. Je sais que c'est imparfait car c'est un premier jet, mais j'ai du mal à comprendre comment quelqu'un peut lire sans sortir de l'histoire avec toutes ces erreurs (notamment d’orthographe).
Sylvain
Posté le 08/12/2021
C' est un premier jet, tu élimineras les fautes d'orthographe à la relecture. C'est normal d'avoir des hauts et des bas quand tu écris. On a même tendance à douter d'un scénario qu'on pensait solide au début.

Je ne sais pas comment tu écris:
- As-tu juste une idée globale des actions et écris-tu chapitre par chapitre sans trop savoir ce que sera le suivant?
- Ou bien as-tu posé une trame et monté un plan de tes chapitres?

Avec le nombre de personnages que tu as et les différents points de vue que tu traites, je te conseille vraiment de faire un plan de tes chapitres.
Pour ma part, j'ai même positionné chaque chapitre sur une frise chronologique afin d'éviter les incohérences temporelles.
Toi qui évolue sur des décennies, je te conseille de faire ça.

Pour le reste. Ne doute pas, fonce. Tu as de l'imagination, on voit bien que tu as beaucoup lu de fantasy, on en retrouve tous les codes. Ton écriture est plaisante à lire. Il sera toujours temps de reprendre tes chapitres un par un, à tête reposé, une fois que tu auras fini!
Sylvain
Posté le 08/12/2021
reposée*
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