IV - De la poudre aux grands yeux du monde.

Par Quine
Notes de l’auteur : Voilà le chapitre suivant ! Il est un peu court et m'a servi à coller des bribes, j'espère qu'elles feront sens ! La première partie de ce chapitre est un peu comme une grosse blague tout droit sortie d'un PaCNo, et je ne sais pas si elle restera là définitivement. C'est un moment que j'apprécie (parce qu'en toute honnêteté, c'est assez con), mais j'aimerais savoir ce que vous en pensez ! 
J'ai aussi eu quelques doutes quant à l'insertion d'un bout de pièce de théâtre. Est-ce que tout cela colle ?
Merci d'avance !

- IV -

De la poudre aux grands yeux du monde.

Arsène vint toquer à la porte de Jaffe. Une voix étouffée par un vacarme mécanique lui permit d'entrer. La machiniste trouva son amie au beau milieu de sa chambre, assise sur son tapis, une cigarette au coin de la bouche, une canette de bière posée à côté d'elle et son épilateur en main.

Débarquer dans un moment aussi familier accompagna l'entrée de la jeune fille d'un rire sonore.

« -Je peux ouvrir la fenêtre ? C'est tout enfumé ici !

-Hum hum », acquiesça Jaffe sans se déconcentrer de son labeur.

L'air frais laissait s'échapper des bras de fumée de cigarette s'imprimant sur le ciel nocturne.

« -Tu veux une bière ? demanda Jaffe

-Avec plaisir !

-Sers-toi, tu sais où elles sont ! »

Tout en ouvrant la malle où étaient rangées les boissons, Arsène regardait distraitement les affiches vieillottes ornant le mur de Jaffe. Des bouts cornés dévoilaient des griffonnages qu'elles cachaient et cela l'amusait. Sans doute des échos de souvenirs lui revenaient. Elle rejoignit son amie qui effectuait son travail avec une très grande précision.

« -Tu t'épiles pour l'occasion ?

-Oh oui, j'adorerais charmer ce feu d'artifice.

-Moque toi !

-Non, en fait je m'épile parce que je m'ennuie, même pas pour l'esthétisme, parce que concrètement, poils ou pas, on s'en fout. Un corps est un corps et les humains ont des poils. Et moi, je suis très, mais alors très humaine. »

Jaffe ponctua sa phrase d'un éclat de rire, puis tendit à Arsène sa cigarette d'un air interrogateur.

« -Non merci, pas très envie

-Pas de soucis. C'est beau d'être raisonnable !

-J'ai emprunté la voie de la sagesse depuis longtemps déjà.

-Mais oui, c'est ça ! pouffa son amie. Ah, dis, ça te dérangerais pas de changer de musique, t'es la plus proche ! Et tu peux choisir ce que tu veux !

-Tsss, on utilise des arguments géographiques pour me réduire en esclavage. Si c'est pas moche, ça !

-Oh ça va, tu t'invites dans ma chambre, faut bien que tu me serves à quelque chose ! »

Arsène eut le bras juste assez long pour prendre un coussin du lit de Jaffe et le lui lancer en pleine figure avec un sourire espiègle. En riant elle se leva vers l'appareil à musique. Parcourant les différents titres, elle tomba par hasard et avec une grande joie sur un morceau de Rage Against The Machine. Elles avaient passé beaucoup, beaucoup de temps à écouter ce groupe ensemble, tout d'abord amusées par l'ironie que représentait pour elles le nom de leur groupe.

Elle se retourna tout sourire vers son amie ayant reconnut la chanson dès les premières secondes. Comme par effet de miroir, Jaffe renvoyait la même expression. Alors elle posa son épilateur, se leva et commença à sautiller en rythme. Ses cheveux tout juste détressés prenaient la forme de tentacules surexcitées. Arsène la rejoignit dans son heureuse transe, et ensemble beuglèrent presque les paroles.

« Yeah, we gotta take the power backCome on, come on!We gotta take the power back »

Elles riaient à s'en faire exploser les poumons, et cela leur faisait un bien fou, relâchait quelque peu les câbles tendus de leurs êtres.

Avec tout le bruit qu'elles faisaient, elle n'entendirent pas les deux frères entrer. Ils regardaient avec amusement la scène, adossés contre la porte. Ils les trouvaient admirablement touchantes. Une fois la chanson terminée, une fois qu'elles levèrent la tête, essoufflées, elles se rendirent compte qu'elles n'étaient plus seules. Elles se sentirent un peu bêtes de n'avoir rien remarqué plus tôt !

« -Oh, euh... Salut !

-Ça fait combien de temps que vous nous observez aussi fourbement ? interrogea Jaffe avec un regard faussement suspicieux.

-Des heures, pourquoi ? plaisanta Nash.

-On vient juste d'arriver. fit Alcin, en superposition aux paroles de son frère.

-Pourquoi tu casses toujours mes blagues ?

-Peut-être parce que c'est pas très drôle.

-Ah je vois, monsieur n'est pas assez pouilleux pour cet humour !

-Bon, prenez une bière et arrêtez votre cinéma ! interrompit Arsène en se dirigeant déjà vers la malle.

-Tu sais bien qu'on rigole. Je l'aime mon petit Alcin !

-Oui oui, moi aussi.

-Je vois qu'à la base tu avais une mission bien plus définie. adressa Nash à Jaffe en remarquant l'épilateur au sol.

-Oui c'est vrai. Jusqu'à ce que l'autre énergumène ne débarque !

-Oh mais on va se calmer ! dit Arsène sur un ton faussement outré en souriant au clin d’œil de son amie.

-Vous êtes bientôt prêtes ? Parce que c'est pas tout, mais il va bientôt être l'heure de monter. demanda Nash qui frémissait d'excitation.

Ils mirent leurs vestes et se rendirent devant les escaliers qu'ils ne gravissaient qu'une seule fois par an. Il se fondirent dans la masse bruyante des employés. Une certaine excitation électrique se dégageait du groupe. Arsène feignait la réjouissance, elle aussi. Mais en vérité, ce moment lui pinçait le cœur et elle aurait voulu être à mille lieues d'ici ou retrouver les bras cajoleurs de l'enfance innocente.

Ce soir, toute l'équipe du Grand Théâtre, tous grades confondus, pouvaient légalement se rendre sur la terrasse pour admirer le feu d'artifice annuel de la ville.

°

DOÑA LUCREZIA : Écoute Gubetta, tu es mon ancien et plus fidèle serviteur...

GUBETTA : Voilà quinze ans en effet, que j'ai l'honneur d'être votre collaborateur.

DOÑA LUCREZIA : Eh bien ! Dis Gubetta, mon vieil ami, mon vieux complice, est-ce que tu ne commences pas à sentir le besoin de changer de vie? Est-ce que tu n'as pas soif d'être bénis, toi et moi, autant que nous avons été maudits ? Est-ce que tu n'en as pas assez du crime ?

GUBETTA : Je vois que vous êtes en train de devenir la plus vertueuse altesse qui soit.

DOÑA LUCREZIA : Est-ce que notre commune renommée à nous deux, notre renommée infâme, notre renommée de meurtre et d'empoisonnement, ne commence pas à te peser, Gubetta ?

GUBETTA : Pas du tout. Quand je passe dans les rues de Spolète, j'entends bien quelques fois des manants qui fredonnent autour de moi : Hum, ceci est Gubetta, Gubetta-poison, Gubetta- poignard, Gubatta-gibet ! Car ils ont mis à mon nom une flamboyante aigrette de sobriquets. On dit tout cela, et, quand les voix ne le disent pas ce sont les yeux qui le disent. Mais qu'est-ce que cela me fait ? Je suis habitué à ma mauvaise réputation comme un soldat du pape à servir la messe.

DOÑA LUCREZIA : Mais ne sens-tu pas que tous les noms odieux dont on t'accable, et dont on m'accable aussi, peuvent éveiller le mépris et la haine dans un cœur où tu voudrais être aimé ? Tu n'aimes donc personne au monde, Gubetta ?

GUBETTA : Je voudrais bien savoir qui vous aimez, Madame ?

DOÑA LUCREZIA : Qu'en sais-tu ? Je suis franche avec toi, je ne te parlerai ni de mon père, ni de mon frère, ni de mon mari, ni de mes amants.

GUBETTA : Mais c'est que je ne vois guère que cela qu'on puisse aimer.

DOÑA LUCREZIA : Il y a encore autre chose, Gubetta.

GUBETTA : Ah çà ! Est-ce que vous vous faites vertueuse pour l'amour de Dieu ?

Dieu chantait bien et chantait si bien à ses oreilles qu'elle ne l'entendait pas. Dieu n'était qu'une chimère dont elle avait entendu parler. Une chimère utopiste. Mais l'Homme est une créature qui nécessite le rêve, qui nécessite plus grand pour chercher à se dépasser soi-même. Quelle invention de grande envergure !

Mais il retenait malgré tout son attention. Dieu intéressait Arsène et elle se plaisait à imaginer que peut-être elle intéressait Dieu. A l'échelle d'une minuscule poussière parmi d'autres, certes, mais poussière tout de même. Se sentir sous l’œil d'une idée adulée lui paraissait étrange et ce sentiment l'intriguait terriblement. Arsène se dit alors que si elle n'avait pas existé en tant qu'elle-même ni en comédienne, elle s'amuserait à être Dieu. De la foudre des Arts.

°

Toute jeune, cet événement avait le don de rendre Arsène impatiente et heureuse à un point extrême. Ces explosifs la faisaient rêver. Elle s'imaginait artificière, créant, innovant des œuvres de feu éphémères. Désormais, cela lui rappelait les injustices, les différentes classes sociales qui les réduisaient, les empêchaient, les contraignaient à quelque chose dont peut-être ils auraient voulu sortir. Elle était enchaînée à vie à son rôle de machiniste, bien que ce métier la passionnait. Mais combien de fois n'avait-elle pas rêvé de briser les chaînes, d'aller ailleurs, de découvrir le monde extérieur, ce lieu en dehors du Grand Théâtre dont elle s'était construite une image chimérique à partir des récits de vieux souvenirs décousus de Nash et Alcin ?

Aujourd'hui, le feu d'artifice avait ravivé sa colère et mis en vrac son moral. Elle avait passé son pull tout en bougonnant, pris dans son tiroir un morceau de réglisse à mâchouiller, qu'elle avait glissé dans la poche de sa veste. Cela lui ferait les nerfs.

Elle n'avait même plus vraiment de plaisir à emprunter les escaliers en métal qui montaient jusqu'au sommet du bâtiment. D'habitude, cela la ravissait. Elle savourait le bruit des pas et le grincement des marches, la sensation de la rampe froide et presque lisse sous ses doigts abîmés.

Une fois arrivés en haut, chacun tenait la lourde porte, les yeux rivés vers l'extérieur. Il était si rare de sortir ! Tous se faisaient happer par l'épaisseur de la nuit, dans un grand calme d'émerveillement. Arsène oublia sa colère et fut frappée par la beauté du ciel nocturne. Elle aurait aimé devenir elle-même un bout de la nuit. Sa main s'accrocha à celle de Jaffe, par réflexe. C'était trop beau, trop fort. Son énervement ne pouvait pas résister devant une si grande beauté. Elle était submergée. Ils s'avancèrent vers un bord de la terrasse. La plaine était somptueuse. D'un noir d'encre, constamment balayée par les vents. D'ici on pouvait voir la petite butte depuis laquelle ils lançaient les feux d'artifices, juste entre la ville et la plaine.

Ils attendirent quelques instants, guettant en vain le moindre mouvement. Tous retenaient leurs souffles, et c'est alors qu'on vit la première gerbe tracer un sillon scintillant et qu'on entendit la première déflagration. Le feu explosa dans une forme circulaire dorée.

Les gros « boums » résonnaient dans la cage thoracique de la machiniste et semblaient remplacer ses battements de cœur. Elle se sentait géante, animée de feu. Un golem. Elle imaginait que son corps était le Grand Théâtre, que ses pensées étaient la nuit, sa passion les feux d'artifices. Explosive et lumineuse. Arsène essayait de ressentir l'immensité. Cela lui était impossible, mais elle dépensait toute son énergie à essayer de la concevoir. Tout ceci lui faisait un bien fou. Elle exultait.

Ce qu'Arsène aimait le plus dans les feux d'artifices, ce n'était pas le bruit, ni la couleur, ni le motif en lui-même, mais les retombées. En fin de gloire, elles chutaient avec toute la grâce qui leur restait. Elles finissaient comme des étincelles échouées au sol. Trop vite oubliées. Alors elle regardait à peine l'immense fresque éphémère au-dessus de sa tête et s'imprégnait de chaque gerbe qui rejoignait le sol, comme pour les honorer d'un dernier regard plein de gratitude.

Le feu prit fin, le calme revint. Les pétillements incandescents laissaient des traces grisâtres de fumée dans le ciel. Arsène se rendit compte qu'elle pleurait. Elle sécha discrètement ses larmes et rejoignit la foule dans ses applaudissements, le cou enfoncé dans ses épaules.

Une fois dans le silence de sa chambre, il lui semblait encore sentir l'odeur de la poudre. Par réflexe et voulant s'en débarrasser elle se frotta le nez. Sans défaire totalement ses lacets elle enleva ses bottillons, balança sa veste sur le fauteuil et s'écroula sur son lit.

Elle se surprit à chantonner une vieille comptine qu'un comédien de passage lui avait appris, il y avait de cela une dizaine d'années. Celui même qui interprétait Gubetta. La mélodie de la comptine l'emporta. Dieu chantait si bien.

 

 

 

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Fannie
Posté le 15/10/2017
Coucou Quinou,
Ces jours, je fais beaucoup de bruit chez toi ; mais tu es probablement trop occupée IRL pour t’en rendre compte. Ça ne fait rien ; je m’installe dans un coin de la bibliothèque et je poursuis ma lecture.
La scène du début, avec l’épilation et les rires des jeunes filles ne me gêne absolument pas. Au contraire, elle nous révèle un aspect de leur personnalité et de leur relation. Tu nous montres une ambiance de groupe, une joyeuse bande de jeunes. Ce genre de scène les rend sympathiques et attachants.
L’extrait de pièce de théâtre, en revanche, arrive de nulle part. Il faudrait peut-être ajouter un enchaînement, raconter ce qui rappelle à Arsène cette scène en particulier. À voir...
Coquilles et remarques :
Débarquer dans un moment aussi familier accompagna l'entrée de la jeune fille d'un rire sonore. [Cette phrase est bancale : grammaticalement, « Débarquer » est le sujet du verbe « accompagna ». Mais ça n’a aucun sens. Qui se met à rire ? Si c’est Arsène qui rit, on peut dire : « Débarquer dans un moment aussi familier déclencha chez la jeune fille un rire sonore. » Si c’est Jaffe qui rit, on peut dire : « Débarquant dans un moment très familier, la jeune fille fut accueillie par un rire sonore. »]
L'air frais laissait s'échapper des bras de fumée de cigarette s'imprimant sur le ciel nocturne. [Syntaxe : « L'air frais laissait s'échapper des bras de fumée de cigarette qui s'imprimaient sur le ciel nocturne. »
-Tu veux une bière ? demanda Jaffe [Il manque le point.]
Arsène regardait distraitement les affiches vieillottes ornant le mur de Jaffe [Syntaxe : « qui ornaient »]
-Moque toi ! [Moque-toi]
-Non merci, pas très envie [Il manque le point.]
Ah, dis, ça te dérangerais pas de changer de musique [dérangerait]
En riant elle se leva vers l'appareil à musique [Il manque une virgule après « En riant ».]
Elle se retourna tout sourire vers son amie ayant reconnut la chanson dès les premières secondes [« ayant reconnu » (qui doit être précédé d’une virgule) signifie que c’est Arsène qui reconnaît la chanson ; il faut dire : « vers son amie qui reconnut »]
la forme de tentacules surexcitées [surexcités ; tentacule est masculin]
et ensemble beuglèrent presque les paroles [et ensemble, elles beuglèrent presque les paroles]
Avec tout le bruit qu'elles faisaient, elle n'entendirent pas les deux frères entrer [elles n'entendirent pas ; je propose : « elles n'entendirent pas entrer deux frères »]
-On vient juste d'arriver. fit Alcin, en superposition aux paroles de son frère. [Il faut remplacer le point par une virgule avant « fit Alcin » et supprimer la virgule qui suit.]
Je l'aime mon petit Alcin ! [Il faut ajouter une virgule avant « mon petit Alcin »]
-Je vois qu'à la base tu avais une mission bien plus définie. adressa Nash à Jaffe en remarquant l'épilateur au sol. [Il faut ajouter une virgule après «  à la base » / Il faut remplacer le point par une virgule après « définie » / « adressa » ne convient pas comme verbe de parole ; je propose de supprimer l’incise et de la remplacer par une phrase qui introduit la réplique de Nash : « Nash s’adressa à Jaffe en remarquant l'épilateur au sol ».]
Jusqu'à ce que l'autre énergumène ne débarque ! [Le « ne » explétif détonne dans ce dialogue où on ne s’exprime pas dans un langage soutenu.]
Vous êtes bientôt prêtes ? Parce que c'est pas tout, mais il va bientôt être l'heure de monter. demanda Nash qui frémissait d'excitation. [Il faudrait déplacer l’incise : « Vous êtes bientôt prêtes ? demanda Nash qui frémissait d'excitation. Parce que c'est pas tout, mais il va bientôt être l'heure de monter. »]
Ils mirent leurs vestes et se rendirent devant les escaliers [Je propose : « Ils enfilèrent leurs vestes ».]
Il se fondirent dans la masse bruyante [Ils]
Ce soir, toute l'équipe du Grand Théâtre, tous grades confondus, pouvaient légalement se rendre sur la terrasse [pouvait ; le sujet du verbe est « toute l'équipe du Grand Théâtre »]
Mais l'Homme est une créature qui nécessite le rêve, qui nécessite plus grand pour chercher à se dépasser soi-même. [Ici, « nécessite » est une impropriété ; nécessiter veut dire rendre nécessaire ; ce n’est pas un synonyme d’avoir besoin.]
Arsène se dit alors que si elle n'avait pas existé en tant qu'elle-même ni en comédienne [Je mettrais : « ni en tant que comédienne ».]
Toute jeune, cet événement avait le don de rendre Arsène impatiente [Syntaxe : Lorsqu’elle était toute jeune]
les différentes classes sociales qui les réduisaient [« les différences de classes sociales » ; ce sont les différences, pas les classes sociales elles-mêmes qui les réduisent etc.]
Mais combien de fois n'avait-elle pas rêvé de briser les chaînes [Je dirais « briser ses chaînes ».]
ce lieu en dehors du Grand Théâtre dont elle s'était construite une image chimérique [construit ; le COD (une image) se trouve après le participe passé]
Une fois arrivés en haut, chacun tenait la lourde porte [arrivé ; ça se rapporte à « chacun »]
dans un grand calme d'émerveillement [dans un grand calme émerveillé]
Tous retenaient leurs souffles [leur souffle]
petite butte depuis laquelle ils lançaient les feux d'artifices / Ce qu'Arsène aimait le plus dans les feux d'artifices [les feux d'artifice]
Sans défaire totalement ses lacets elle enleva ses bottillons, balança sa veste sur le fauteuil [il faudrait ajouter une virgule après « lacets » / « balança » est familier ; je propose « jeta négligemment »]
une vieille comptine qu'un comédien de passage lui avait appris [apprise]
Encore un petit détail : je te mets en garde contre les verbes « toquer » et « chuter », très à la mode, qui ont trop tendance à se substituer aux verbes « frapper » et « tomber ».
EryBlack
Posté le 21/11/2016
Coucou ! :D
 
J'ai relevé des petits trucs au fur et à mesure de ma lecture donc avant tout, je vais te balancer tout ça. Sache déjà, quand même, que j'ai bien apprécié !! 
 
"Arsène venait toquer à la porte de Jaffe." > venait de toquer ? ou vint toquer ?
"accompagnait" > j'aurais vu plutôt du présent simple que de l'imparfait, c'est une action ponctuelle !
Attention à ton dialogue du début, y'a des petits soucis de ponctuation : il manque un point après "labeur" puis après "demanda Jaffe" (et le demanda ne prend pas de majuscule) (je sais je suis absolument maniaque)
"Mais oui, c'est ça ! pouffa son amie" > Il manque un point juste après et la phrase suivante ne devrait pas se retrouver à la ligne :)
"Arsène eût" > eut
"le bras juste assez long pour prendre... et pour lui lancer..." > j'aurais remplacé le deuxième "pour" par un "le"
"ayant reconnut" > reconnu
"et ensemble beuglaient presque les paroles" > là aussi je pense que le passé simple  "beuglèrent" conviendrait mieux que l'imparfait.
Dans le dialogue entre les frères et les deux copines, il manque encore des petits points à la fin des incises !
Je trouve tous ces dialogues vachement chouettes, frais, spontanés. C'est bien réussi ! Toutefois, c'est un truc très personnel mais à ta place j'essaierais de limiter le nombre de points d'exclamations ; je sais pas pourquoi, mais à la lecture, ça me donne toujours un peu l'impression qu'on me force la main genre "REGARDE COMME CES PERSONNAGES SONT ENJOUÉS", ce qui n'est pas utile ici parce que leurs phrases parlent d'elles-mêmes ! Après, ça, tu fais vraiment comme tu veux, c'est une de mes nombreuses manies :)
Je me dis qu'il faudrait peut-être rendre plus clair dès le début qu'Arsène vient chercher Jaffe (sans pour autant préciser que c'est pour le feu d'artifice) et que les deux frères les rejoignent pour ça aussi ; suffirait d'une ou deux petites phrases qui souligneraient une certaine impatience ou quelque chose comme ça, je pense... Comme ça on est un peu préparés à la transition et à ce qui va se passer et c'est cool !
"Dieu n'était qu'une chimère dont elle avait entendu parlé." parler !!
Cet extrait de pièce de théâtre et les deux paragraphes qui le suivent sont intéressants, mais j'avoue qu'ils m'ont un peu paumée, placés comme ils sont. Je pensais que tu réserverais ce genre d'extraits dans un contexte de représentations ou même de répétitions ; là comme ça tout seul, il m'a un peu déstabilisée. Mais ça peut être un choix de ta part, auquel cas je pourrai m'y habituer sans problème ! 
"un morceaux de réglisse" > morceau
"la petite butte de laquelle" > je me dis que "depuis laquelle" serait plus clair, mais ce n'est pas absolument nécessaire.
"une fois que le feu fût fini" > fut (c'est comme "eût", ça ne prend un accent circonflexe qu'au subjonctif ^^) et juste après "que le calme était revenu" > là encore, le passé simple serait plus approprié :) En fait, j'aurais même envie de reformuler cette phrase : "Une fois que le feu fut fini, le calme revint. Les pétillements incandescents laissaient des traces grisâtres de fumée dans le ciel et Arsène se rendit compte qu'elle pleurait." Tu peux PARFAITEMENT m'envoyer balader si tu veux, c'est toi qui décides comment tu écris ! Je te fais une petite suggestion, la décision finale t'appartient <3 En vérité, je trouve ce passage si joli que j'ai envie de lui donner une forme encore plus jolie.
"elle se frotta la nez" > le (vas-tu cesser de mélanger les genre, petite décadente ? :P)
 
Alors, maintenant que j'ai tout lu, je me dis que ton extrait a peut-être bien sa place ici, finalement. Puisqu'Arsène y repense à la fin et le "situe" dans le temps. Mais dans ce cas, je trouve qu'une très courte transition aiderait : il suffirait par exemple, dans le paragraphe qui précède l'extrait, de dire un truc du genre "le feu d'artifice lui rappelait toujours une certaine pièce jouée il y a plusieurs années, dont les dialogues s'étaient gravés en elle" (c'est moche mais tu vois l'idée). Comme ça, on sait mieux où on va ! 
Une dernière chose : la colère d'Arsène monte très brusquement et retombe tout aussi brusquement. Je trouve ça un peu dommage. je pense que je préférerais que tu gardes la vraie colère, destructrice, pour plus tard ; ici, tu pourrais ne faire figurer que les prémices de cette colère, donc une sorte de mécontentement, de découragement, de tristesse... Comme tu veux, en fait. Ce qui compte, c'est qu'on voit qu'Arsène ne ressent pas la même chose que d'habitude devant le feu d'artifice, donc que les choses ont changé dans sa tête, et en plus tu explicites pourquoi en parlant des injustices qu'elle subit. C'est super, ça nous laisse imaginer de quoi la suite pourrait être faite, mais la rendre trop en colère dès le début, c'est risqué. Surtout qu'après elle se calme illico devant le feu d'artifice ! Alors que si elle n'est pas aussi franchement en colère, c'est plus facile de la ramener vers l'émerveillement. Mais je suppose que ça se discute ! Qu'en penses-tu ? 
 
Sinon, dans l'ensemble, je continue de trouver ça très chouette <3 Et pour moi, la scène du début marche très bien, c'est plutôt marrant ! Ce groupe d'amis est sympathique et j'arrive assez facilement à croire à leurs réactions et leurs discussions. J'espère qu'on finira par en savoir plus sur les liens qui les unissent... On dirait qu'ils se connaissent depuis fort fort longtemps !
Voilà voilà ! Bravo pour ce joli chapitre et cette jolie histoire ! Keep going, Quiquine ! <3
Quine
Posté le 21/11/2016
Coucou toi !
Wow à chaque fois je me rends compte que je fais des fautes vraiment débiles O_O
Pour les majuscules après les propositions incises (c'est ça ? ^^), c'est mon traitement de texte qui les met tout seul :'( C'est pas très gentil de sa part, et je galère à lui faire comprendre.
C'est fantastique si mes dialogues sont pas trop surfaits ou pourris ou d'un cruel manque de réalisme ! Pour les points d'exclamations, je me sens parfois obligée de les mettre, juste parce que par internet j'aurais tendance à mettre un smiley x) Du coup, je sais pas si le point ferait trop sec ou pas, et je flanche. Mais le pire c'est que quand je lis un texte avec pleiiin de points d'exclamation, ça me fait vachement chier. (c'est comme les parenthèses, j'en mets tout le temps sur internet mais dans les livres j'ai du mal)
Tu as bien raison pour la phrase de transition ! Ne t'inquiète pas, tes suggestions me sont précieuses ! Et il m'en faut bien sinon comment progresser <3 
Oui, je me disais bien que l'extrait et le paragraphe aurait cet effet là. Mais en un sens, c'était un peu ce que je recherchais. Je voulais que ce passage sur Dieu soit là pour être un peu sorti de nulle part et que ce soit un peu chelou, mais quand même un minimum justifié à la fin.  Et le truc c'estg que je ne voulais pas le justifier tout de suite pour laisser une sorte d'incompréhension. Après, c'est peut-être une très mauvaise idée XD
Oh dis-donc oui, tu as raison pour la colère d'Arsène. Je n'avais pas fait gaffe à ça, et c'est très juste !
Ravie que cette scène de début ne soit pas un cheveux sur la soupe ! 
Je t'envoie des milliers de remerciements ma ShErylock ! <3
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