V - Pouvoir.

Par Quine
Notes de l’auteur : Bon bon bon... Comment dire que je ne sais plus quoi penser de ce chapitre ! Mais actuellement, je trouve le passage avec Jaffe totalement injustifié et donc pas très utile. Par contre, j'aime bien le passage théâtral, et plus encore le passage du rêve (qui est clairement la chose qui me satisfasse le plus dans ce chapitre) Je suis un peu perdue !
Bonne lecture 

- V -

Pouvoir.

Arsène entendait la pluie s'écraser sur les carreaux et le toit du Grand Théâtre. Malgré la brutalité du bruit, il la ramenait à une sorte de mélancolie de ses propres rêves. L'enfant que ses divagations cérébrales avaient construit, mêlant les vieux souvenirs du dehors, transmis par ses amis, et ses envies personnelles la faisait rêver. Elle fabulait une jeunesse qu'elle n'avait pas eue, une jeunesse au dehors.

Entendre les trombes d'eau de sa chambre douillette, être émerveillée, dévaler les escaliers, ne pas enfiler ni veste ni chaussures, et aller courir pieds nus sous la pluie, danser, les yeux vers le ciel. Pluie sur le visage, les mains. Se sentir vivante et part de ce monde. Sentir que le monde lui même est vivant. Exister.

La machiniste rouvrit les yeux. Elle avait un peu de temps devant elle. Elle enleva rapidement ses bottillons et courut pieds nus dans les couloirs jusqu'à sa chambre. Sol froid. Elle laissa la porte ouverte et alla ouvrir en grand ses deux fenêtres. Le vent s'engouffra alors, fit frémir les rideaux, les draps, les pages du livre ouvert sur le lit.

L'odeur de la pluie était ravissante. Arsène s'approcha du rebord, se délecta de la couleur grise et du motif des nuages dans le ciel. Elle regarda ensuite au-dessous d'elle, admira le vide. De sa chambre, située comme les autres au second étage de l'arrière du Grand Théâtre, elle pouvait admirer un terrain de hautes herbes que le vent faisaient danser. Il s'étendait jusqu'à l'horizon. Elle n'avait jamais su ce qui se situait au-delà et peut-être ne le saurait jamais. Si elle se penchait pour voir à droite, elle pouvait distinguer quelques toits de la ville. Mais elle n'avait pas envie de les voir maintenant. Elle ne désirait que fraîcheur et grisaille.

Un bruit sur le seuil de sa chambre la fit se retourner vivement. C'était Jaffe, le regard sombre et un peu perdu, ses doigts trifouillant nerveusement sa natte.

« Quelque chose ne va pas ? demanda Arsène d'un ton inquiet en fermant la fenêtre

Jaffe ?

-Je... Je ne sais pas, j'ai juste envie de m'effondrer. »

Sur ces mots les larmes lui montèrent aux yeux. Arsène ne pût s'empêcher de la prendre dans ses bras.

« -T'inquiète pas, je suis là. »

Le silence perdura alors qu'elles s'étaient assises sur le lit. Cette situation anormale inquiétait Arsène. Il était bien rare que Jaffe se sente ainsi. Elle oscillait le plus souvent entre humeur chantante et grommellements. Cette profonde mélancolie était le témoin inconscient que quelque chose dérogeait à l'ordre confortable de son être.

« -Excuse-moi de venir t'importuner comme ça, ça me ressemble tellement peu, mais j'en avais besoin.

-Ce n'est pas la peine de t'excuser, au contraire, tu as bien fait de venir.

Il n'y a vraiment rien ?

-Je ne saurais même pas expliquer, je ressens une genre de peur totalement irrationnelle. Elle m'est tombée dessus juste avant quand je m'occupais des câbles en désordre. J'ai ressenti le besoin de venir me réfugier chez toi. Ce n'est pas normal du tout, et mon inquiétude ne fait qu'empirer les choses.

-Maintenant je suis là, il ne faut plus avoir peur. Tout va bien. »

Arsène se voulait douce et apaisante sans pour autant n'avoir aucune idée de ce que cela donnait. Lui parvenait le sentiment d'essayer de marcher sur des œufs tout en ne parvenant qu'à les piétiner allègrement. Cette posture lui déplaisait. Il lui semblait qu'elle préférait être en colère contre quelqu'un plutôt que de réparer des blessures. C'était plus facile d'être destructeur.

La machiniste voulait changer les idées de son amie. Comment ? Avec quoi ?

Des bribes décousues de paroles firent passer le temps. Désormais, elles se trouvaient allongées sur le lit et se racontaient des histoires. Elles blaguaient sur l'épisode du Cheval de Troie. Cela devait être inconfortable de se trouver là-dedans avec une ribambelle d'autres grecs ! Elles rigolèrent de la prétention des Hommes, de leur avidité sans cesse grandissante, concurrente. Elles se moquèrent de leurs luttes sanguinaires pour le pouvoir. Le pouvoir. Drôle de notion. A leurs yeux le pouvoir serait d'augmenter leur classe sociale et non pas d'asservir un peuple ! Ce serait d'élever les opprimés plutôt que d'imposer une domination. Peuple contraint à s'oublier lui-même pour avoir le droit de vivre sous le joug d'un autre. C'était totalement stupide.

« -Si nous avions le pouvoir, je peux t'affirmer que ce ne serait pas comme ça ! nota Jaffe

-Oh non, loin de là !

-Toi tu serais comédienne, tu clamerais tes tirades devant la foule, avec ta passion toute entière. C'est ça, non ? demanda vivement Jaffe en tournant son visage illuminé par un sourire vers celui d'Arsène.

-C'est totalement ça ! Approuva cette dernière

-Moi je pense que je serais plutôt... Hum, où est-ce que je pourrais être ?

-Oh, toi tu commanderais les machinistes, les techniciens avec un amour sans bornes pour ton métier et pour ton équipe. Oui, tu adorerais ton équipe ! Mais tu ne pourrais pas t'empêcher d'aller t'entortiller dans les câblages et les décors parce que tu adores faire ça.

-J'irais me rappeler de l'odeur dégagée par les machines et ô combien ces pièces sont sombres !

-Et Nash ?

-Alors là, c'est plus difficile à dire ! Mais je pense qu'il aurait malgré tout cette envie d'être polyvalent.

-C'est vrai, tu as raison.

-J'ai toujours raison ! »

Jaffe partit dans un éclat de rire et Arsène la rejoignit aussitôt.

« -Alors ça !

Est-ce que tu le verrais dans l’administration ? Repris plus sérieusement Jaffe

-Je pense qu'il serait capable de balancer tous les document par la fenêtre ce qui serait une très mauvaise chose.

-Effectivement ! Ah, ce serait sacrément différent.

-Oh que oui. Mais c'est surtout improbable !

-Mais tu vas arrêter de casser nos rêves, oui ! Sur ces paroles Jaffe lança un coussin dans la figure d'Arsène. Celle-ci se vengea en faisant de même.

La chambre auparavant pleine de silence était pleine de rires. Heureuse transformation.

Le renouveau de leur complicité était réjouissante. Cela les comblait. Leurs liens auparavant brouillés s'étaient resserrés, elles avaient besoin l'une de l'autre. Terriblement.

°

La discussion qu'Arsène avait eue avec son amie lui avait rappelé les mots du directeur. Recruter. Être recrutée ? Non, il ne fallait pas y penser. Il fallait mettre un terme à ces pensées intrusives. Il fallait qu'elle réalise que jamais elle ne pourrait accéder à tout cela. De plus elle n'avait sûrement aucun talent. Le seul rôle qu'elle occuperait serait celui de machiniste. Prise à vie dans les câbles de son métier.

« Non mais tu t'es prise pour qui, se disait-elle, t'es qu'une vulgaire machiniste. Et puis même si tu pouvais y participer, pourquoi toi ? Toi qui n'as aucune formation, aucune base ! Tu n'as que ta passion. Ce n'est pas assez. Arrête de torturer l'esprit à y penser. Tu ne seras jamais comédienne. »

Comme pour défier sa conscience, et vérifier son jugement sur sa compétence théâtrale, elle alla piocher un livre au hasard dans sa bibliothèque. Elle sourit en voyant la couverture. Antigone, de Jean Anouilh. Combien de fois l'avait-elle lue, cette pièce ?

Elle se plaça au centre de sa chambre, droite, face à son mur vide, son livre dans les mains. Ce même hasard définit pour elle sa page.

CREON: Tu as peut-être cru qu'être la fille d’Oedipe, la fille de l'orgueil d'Oedipe, c'était assez pour être au-dessus de la loi.

ANTIGONE : Non. Je n'ai pas cru cela.

CREON : La loi est d'abord faite pour toi, Antigone, la loi est d'abord faire pour les filles des rois !

ANTIGONE : Si j'avais été une servante en train de faire sa vaisselle, quand j'ai entendu lire l'édit, j'aurais essuyé l'eau grasse de mes bras et je serais sortie avec mon tablier pour aller enterrer mon frère.

CREON : Ce n'est pas vrai. Si tu avais été une servante, tu n'aurais pas douté que tu allais mourir et tu serais restée à pleurer ton frère chez toi. Seulement, tu as pensé que tu étais de race royale, ma nièce et la fiancée de mon fils, et que, quoi qu'il arrive je n'oserais pas te faire mourir.

ANTIGONE : Vous vous trompez. J'étais certaine que vous me feriez mourir au contraire.

[…]

Arsène continuait de déclamer, d'emplir sa chambre de tirades, de vivre. Imprégnée de la pièce elle n'entendit pas Rhòs entrer. Elle ne la vit pas à côté d'elle. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle l'accompagne. Elle sursauta quand elle réalisa.

CREON :Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes. Et Dieu sait si j'aimais autre chose dans la vie que d'être puissant...

ANTIGONE : Il fallait dire non alors !

CREON – Rhòs :Je le pouvais. Seulement, je me suis senti tout d'un coup comme un ouvrier qui refusait un ouvrage. Cela ne m'a pas paru honnête. J'ai dit oui.

ANTIGONE – Arsène : Eh bien tant pis pour vous. Moi, je n'ai pas dit « oui » ! Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire « non » encore à tout ce que je n'aime pas et je suis seule juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir parce que vous avez dit « oui ».

CREON– Rhòs  : Ecoute-moi.

ANTIGONE – Arsène : Si je veux, moi, je peux ne pas vous écouter. Vous avez dit « oui ». Je n'ai plus rien à apprendre de vous. Pas vous. Vous êtes là à boire mes paroles. Et si vous n'appelez pas vos gardes, c'est pour m'écouter jusqu'au bout.

CREON– Rhòs  : Tu m'amuses !

ANTIGONE – Arsène : Non. Je vous fais peur. C'est pour cela que vous essayer de me sauver. Ce serait tout de même plus commode de garder une petite Antigone vivante et muette dans ce palais. Vous êtes trop sensible pour faire un bon tyran, voilà tout. Mais vous allez tout de même me faire mourir tout à l'heure, vous le savez, et c'est pour cela que vous avez peur. C'est laid un homme qui a peur.

CREON– Rhòs  : Eh bien, oui, j'ai peur d'être obligé de te tuer si tu t'obstines. Et je ne le voudrais pas.

ANTIGONE – Arsène : Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! Vous n'auriez pas voulu non plus, peut-être, refuser une tombe à mon frère ? Dites-le donc, que vous ne l'auriez pas voulu ?

CREON– Rhòs  : Je te l'ai dit.

ANTIGONE – Arsène : Et vous l'avez fait tout de même. Et maintenant, vous allez me faire tuer sans le vouloir. Et c'est cela, être roi !

CREON– Rhòs  :Oui, c'est cela !

ANTIGONE – Arsène : Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont faits aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.

Arsène s'arrêta net, comme épuisée de ce qu'elle venait de faire. Elle regarda Rhòs, son expression était indéchiffrable. Elle adressa un sourire à Arsène et tourna les talons, ne laissant que le spectre de son odeur de romarin.

La machiniste n'avait pas vu le temps défiler. Il faisait nuit. Déjà. Plus rien, en l'instant passé, n'avait existé hormis la beauté de l'art. La faim la tiraillait comme après un gros effort. D'ailleurs, il était temps pour elle d'aller aider en cuisines.

Ce soir, le repas serait constitué de rutabaga. Peu savaient combien elle aimait le rutabaga.

°

De son assiette chaude s'élevait de la vapeur. Arsène approcha son visage au-dessus de celle-ci pour sentir l'humidité et l'odeur du légume. Elle avait les joues toutes rouges quand elle releva la tête de là. Le bonheur de manger du rutabaga emplissait son petit être. Ses amis étaient amusés de son goût pour cet aliment qui, pour eux, était absolument quelconque. Les discussions allaient de bon train, on blaguait, racontait des anecdotes.

« -Oh mais tu sais qu'une fois, Alcin m'a fait tout un caprice pour que je le lui rende ! Fit Nash, en mâchant la fourchette qu'il venait de mettre en bouche

-Ah ouais ?

-En même temps Nash, tu le sais bien que je déteste qu'on me prenne mes carnets, vides ou non. répondit Alcin

-Mais si le carnet est vide, y'a rien à lire dedans ! Je peux rien découvrir sur ta mystérieuse personne que je connais quand même bien, faut dire qu'en tant que frère, je suis un peu privilégié sur ce point, donc pas la peine de réagir comme ça !

-Nash, je suis aussi d'accord avec Alcin, ajouta Arsène qui avait distraitement suivi la conversation, t'as pas à lui prendre SES carnets à lui. Est-ce qu'il te vole tes chaussettes, qu'elles soient propres, sales ou trouées ? Non !

-Alors ça, tu sais pas, parce qu'il a beau dire le contraire je suis sûr qu'il m'en pique.

-Pardon ? Mais je veux pas de tes chaussettes, moi ! Chacun sa merde, comme on dit.

-Nash, avança Jaffe sur un ton faussement dramatique, faut que je t'avoue quelque chose, c'est pas ton frère qui te prends tes chaussettes, c'est moi.

-Vraiment ?

-Oui, je les trouve vraiment très confortables. »

Sa réplique fût accompagnée de rires de toute la petite tablée.

« -Jaffe... Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?

-Je vous disais bien que c'était pas moi ! Vous m'emmerdez à jamais me croire. râla Alcin

-En même temps, au vu de ton regard toujours suspicieux et fourbe, on ne sait pas à quoi s'attendre avec toi !

-Allez-y, trouvez des excuses ! continua-t-il de grommeler

-Alors Arsène, il est bon ce rutabaga ? demanda Jaffe

-Comment du rutabaga pourrait-il être mauvais ?

-Bah, quand on aime pas ça... ajouta Alcin, toujours d'un air blasé

-Ça veut dire que tu ne le manges pas ?

-Tout à fait.

-Oh ! Est-ce que je peux fi...

-Oui, tu peux finir mon assiette, j'allais te le proposer !

-Merci Alcin, t'es un vrai frère.

-Eh oh, c'est qu'un légume, n'en fais pas trop.

-Tiens, pour revenir sur cette histoire de regard fourbe, elle nous regarde un peu bizarrement la comédienne, non ? » intervint Nash

Arsène leva la tête et vit Rhòs, qui la dévisageait froidement. Elle était perplexe devant cette expression inhabituelle.

« -C'est plutôt Arsène qu'elle regarde, je dirais.

-Mais pourquoi ?

-Aucune idée.

-Moi même je ne sais pas. Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir fait quelque chose de mal ou d'insultant. »

Puis elle se rappela du regard qu'elle lui avait lancé en fin de soirée, alors qu'elle sortait de sa chambre. Y avait-il un lien ?

Ce regard de mauvaise augure avait laissé à table un silence assez désagréable, que chacun tenta de faire disparaître. Après avoir contribué au rangement et au nettoyage de la salle et de la cuisine, tous se disséminèrent dans les couloirs. Jaffe et Arsène empruntaient le même pour rejoindre leurs chambres. Au moment de se séparer, elles échangèrent quelques mots sur le comportement étrange de Rhòs. Leurs portes se refermèrent. Le sommeil vint prendre le Théâtre tout entier.

°

Tyran était avachi sur son trône. Il dégoulinait de parures plus dorées les unes que les autres. Et il avait ce sourire noir, dédaigneux. Il faisait sombre ici et l'âme de Tyran n'allait pas arranger les choses. C'était assis sur son trône qu'il asseyait son pouvoir. En véritable maître marionnettiste il les guidait tous. Tyran était roi de leurs esprits et son règne était le début d'une grande ère. Il était presque invincible tant il enrobait de miel ses mensonges facétieux. Presque. Mais quelle belle promesse que celle brillante de sucre ! Ils le suivaient et Tyran n'était qu'orgueil.

Tyran la regardait droit dans les yeux avec cette froideur amusée. Il savait. Oui, il savait ce qu'elle était, il savait que la poussière n'entraverait rien, et, secrètement, il avait peur. Son regard oscilla un instant puis retrouva sa fausse suprématie. Tyran ordonna de la main, le noir se fit. On n'entendit plus que son rire.

 

 

 

 

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Fannie
Posté le 19/10/2017
Coucou Quinou,
La scène avec Jaffe ne me paraît pas gratuite. Elle exprime bien la complicité entre les deux jeunes femmes. J’aime bien cette manière qu’a Arsène de chercher à la consoler dans un premier temps pour ensuite décider de lui changer les idées parce qu’elle se sent maladroite. Il faudrait peut-être simplement trouver une raison au soudain coup de déprime de Jaffe. (À moins que ce ne soit un élément que tu souhaites révéler plus tard.)<br /> Je dois avouer que les extraits de pièces de théâtre ne sont pas ce que je préfère. Dans le premier chapitre, je l’ai un peu survolé ; ici, je l’ai lu, me disant qu’il y avait probablement un rapport entre ce passage de la pièce et ce qui se passe avec Arsène et Rhòs.<br /> Quant à ces rêves qui reviennent, je les aime bien. Ils apportent une part de mystère ; ils ressemblent à des prémonitions ou des prophéties sous forme d’allégories.
Coquilles et remarques :
Pluie sur le visage, les mains [« Pluie » tout seul me semble bizarre ; « De la pluie », peut-être?]
Sentir que le monde lui même est vivant [lui-même]
Sol froid. [Je trouve que cette formule tombe de nulle part ; je propose quelque chose comme « Sur le sol froid » ou « Le sol était froid »]
un terrain de hautes herbes que le vent faisaient danser [faisait]
« Quelque chose ne va pas ? demanda Arsène d'un ton inquiet en fermant la fenêtre / Jaffe ? [Il manque un point après « fenêtre » / Ce serait plus clair si tu ne passais pas à la ligne pour écrire « Jaffe ? » ; c’est la suite de la même réplique.]
Arsène ne pût s'empêcher de la prendre dans ses bras [ne put ; pas de circonflexe au passé simple]
Ce n'est pas la peine de t'excuser, au contraire, tu as bien fait de venir. / Il n'y a vraiment rien ? [Là aussi, je trouve que ce serait plus clair sans passer à la ligne ; ou alors tu pourrais préciser qu’elle marque un temps de silence.]
je ressens une genre de peur totalement irrationnelle [un genre]
sans pour autant n'avoir aucune idée de ce que cela donnait [sans pour autant avoir la moindre idée (…) ; tu ne peux pas employer une double négation]
Lui parvenait le sentiment d'essayer de marcher sur des œufs tout en ne parvenant qu'à les piétiner allègrement. [La tournure est bizarre et il y a deux fois le verbe « parvenir » ; je propose : « Elle avait le sentiment »]
A leurs yeux le pouvoir serait d'augmenter leur classe sociale [Ce n’est pas clair ; rendre leur classe sociale plus nombreuse ou l’élever ?]
Si nous avions le pouvoir, je peux t'affirmer que ce ne serait pas comme ça ! nota Jaffe [il manque le point à la fin.]
tu clamerais tes tirades devant la foule, avec ta passion toute entière [tout entière ; on n’accorde « tout » que par euphonie avec des adjectifs qui commencent par une consonne, le « h » muet excepté]
C'est totalement ça ! Approuva cette dernière [approuva]
J'irais me rappeler de l'odeur dégagée par les machines et ô combien ces pièces sont sombres ! [me rappeler l’odeur / on ne peut pas juxtaposer deux COD dont un est un groupe nominal et l’autre une proposition]
Est-ce que tu le verrais dans l’administration ? Repris plus sérieusement Jaffe [reprit]
-Je pense qu'il serait capable de balancer tous les document par la fenêtre [les documents]
Mais tu vas arrêter de casser nos rêves, oui ! Sur ces paroles Jaffe lança un coussin dans la figure d'Arsène. Celle-ci se vengea en faisant de même. [Je passerais à la ligne après « oui ! » ; ce n’est pas une incise]
Le renouveau de leur complicité était réjouissante [réjouissant ; l’adjectif se rapporte à « Le renouveau »]
Il fallait qu'elle réalise que jamais elle ne pourrait accéder à tout cela. [Le verbe réaliser dans le sens de se rendre compte, s’apercevoir, prendre conscience, est un anglicisme à éviter ; je propose : « qu’elle comprenne » ou « qu’elle se mette dans la tête »]
Elle sursauta quand elle réalisa. [Je propose : « quand elle s’en aperçut ».]
Elle regarda Rhòs, son expression était indéchiffrable. [Cette formulation est ambiguë. Je propose : « dont l’expression était indéchiffrable ».]
Alcin m'a fait tout un caprice pour que je le lui rende ! Fit Nash, en mâchant la fourchette [fit Nash]
En même temps Nash, tu le sais bien que je déteste qu'on me prenne mes carnets, vides ou non. répondit Alcin [«  vides ou non, répondit Alcin.]
Mais si le carnet est vide, y'a rien à lire dedans ! [y a ; voir ici :http://www.forumplumedargent.fr/t3844-Faut-il-crire-Y-a-ou-y-a.htm ]
-Alors ça, tu sais pas, parce qu'il a beau dire le contraire je suis sûr qu'il m'en pique. [J’ajouterais une virgule après « contraire »]
c'est pas ton frère qui te prends tes chaussettes, c'est moi [qui te prend]
Sa réplique fût accompagnée de rires de toute la petite tablée [fut ; pas de circonflexe au passé simple]
Vous m'emmerdez à jamais me croire. râla Alcin [à jamais me croire, râla Alcin.]
Bah, quand on aime pas ça... ajouta Alcin, toujours d'un air blasé [Il manque le point à la fin.]
-Tiens, pour revenir sur cette histoire de regard fourbe, elle nous regarde un peu bizarrement la comédienne, non ? » intervint Nash [Il manque le point à la fin.]
-Moi même je ne sais pas [Moi-même]
Ce regard de mauvaise augure [de mauvais augure ; augure est masculin]
C'était assis sur son trône qu'il asseyait son pouvoir. [Pour éviter la répétition assis/asseyait, on peut enlever « assis » ou le remplacer par « installé » ; ou peut aussi remplacer « asseyait » par « affermissait ».]
Dans l’extrait de théâtre :
la fille d’Oedipe [Œdipe]
la loi est d'abord faire pour les filles des rois ! [faite]
C'est pour cela que vous essayer de me sauver [essayez]
C’est normal de laisser quelques coquilles ; ça arrive même aux meilleurs. Mais avec une relecture plus attentive, tu aurais pu en éviter un certain nombre.
<br />
Slyth
Posté le 06/01/2017
Me voilà finalement lancée dans Deus Ex Machina (une locution que j'adore d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi mais je trouve que ça sonne terriblement bien) !  =D
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ton amour du théâtre transparaît bien à travers les lignes. Et, personnellement, ça ne me gêne pas d'avoir des extraits de pièces par-ci par-là (peut-être juste faire attention à la manière dont elles sont introduites, histoire de ne pas trop perdre le lecteur) : j'y suis peut-être moins sensible que toi mais j'aime bien ça en tout cas. 
Je trouve qu'on s'attache aussi assez vite à Arsène et sa bande, on sent qu'ils se connaissent bien les uns les autres et qu'ils se soutiennent beaucoup. Pour ma part, je ne demande qu'à en savoir plus à leur sujet, connaître plus en détails leurs histoires personnelles et les événements qui ont forgé les liens qui les lient. 
J'aime aussi beaucoup la façon dont tu dépeins le théâtre, à la fois comme un cocon chaleureux et rassurant mais que l'on peut également percevoir comme une cage dorée à certains moments. On est quand même gagnés par l'envie d'en connaître un peu plus sur ce monde extérieur qui ne paraît pas toujours amical mais qu'on aimerait bien découvrir malgré tout. 
Et puis j'avoue que je suis assez fan des passages concernant les rêves (cauchemars ?) d'Arsène : ça ajoute une touche un peu fantastique à ton histoire et, en ce qui me concerne, j'adore ça ! 
En bref, avec ces premiers chapitres, on sent que tu poses gentiment le décor (ah ah le super jeu de mots !) et c'est un procédé que je comprends tout à fait : il faut qu'on puisse prendre connaissance de l'environnement et des personnages qui le composent. Et puis il y a quand même certains éléments qui nous titillent et nous donne envie d'en savoir plus (Arsène et ses amis, Rhòs, le monde extérieur, les rêves, ...).
Donc forcément ben... vivement la suite !  ;)
Quine
Posté le 06/01/2017
Oh Slyth ! Ca me fait super plaisir de te savoir dans le coin ! <3
Merci pour le titre, moi aussi je  l'aime beaucoup, je suis rassurée de savoir que ça plaît à d'autres !
Est-ce que tu aurais des passages précis où tu trouves que les morceaux de théâtre devraient être mieux introduits et où ça perd le lecteur ? 
C'est fantastique, la plupart trouvent mes cocos attachants, j'en suis ravie ! Et de même pour les rêves et cauchemars d'ailleurs ^^ Je prends un plaisir fou à écrire ces passages donc c'est génial si ça porte ses fruits !
Merci beaucoup pour ton retour Slyth (et pour ton jeu de mots ^^), si tu as des remarques plus tatillonnes n'hésites pas à m'en faire part ! En espérant te voir sur la suite ! 
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