IV. Le pont aux Cymbidiums

Notes de l’auteur : Quatrième jardin

La rivière cancane

Un conte plaisant,

De deux anges qui s’exclament

« Ô combien les Cymbidiums sont grands ! »

 

 

Et l’histoire semblait lui revenir,

Subrepticement…

 

Le temps avait entrainé le garçon,

L’esprit encore haut perché

Sur des sommets en floraison,

Au terme de la pente graminée.

 

Une descente sans querelles

Le cœur en inertie,

Qui doucement l’avait conduit,

Devant cette vieille passerelle.

 

À l’ombre de la colline…

 

Un vieux pont en mélèze

Bordé d’orchidées jaunettes,

En dessous duquel,

Accordée aux bavardages de colverts,

Se jouait le ruissellement d’une rivière.

 

De douces notes claires

Au gré des cancanements animés,

Qui, anodines, avaient doucement insinuer

Dans les yeux du garçon.

 

Un folâtre petit soupçon…

 

Alors.

En un instant,

Il fit un premier pas.

Sur le plancher de bois.

 

Et l’histoire paru ressurgir,

Discrètement…

 

Un deuxième pas,

Et la passerelle tangua.

Car il manquait une planche,

Sous ses pieds.

 

Alors il s’étendit,

Les mains sur les rembarres

Parsemées d’iris dorées,

Il se suspendit.

 

Son cœur battait la chamade.

Ses jambes tremblaient,

Et pourtant.

 

Sans crier gare,

En un battement de cil.

 

Il s’élança.

 

Car l’histoire commençait à s’ouvrir,

Furtivement…

 

Et la plateforme vieillie,

Au son des canardements,

Sous son poids

Ne cessait de s’agiter.

 

Mais il se lança.

 

Encore il sautilla

En cadence.

Pousser par les flots et les anatidés.

 

Et il bondit.

 

Et rebondit.

 

Entre les Cymbidiums citronnés.

 

Et chaque pas franchis,

Sur les lattes décomposées,

Sembla crayonner devant lui,

Des souvenances imagées…

 

Comme des rires,

Au sein d’une forêt.

 

Un pas.

 

Des brioches à la confiture,

Un matin d’été.

 

Deux pas.

 

Des bavures de couleurs,

Sur des feuilles cartonnées.

 

Trois pas.

 

Une respiration,

À ses côtés…

 

Alors le garçon soudain,

Le cœur en vrombissement

Sur le pont aux orchidées,

Se sentit presque s’envoler.

 

Planer par des éclats édulcorés.

 

Entraîné par une main familière,

Qu’il se hâta d’accompagner.

 

Au fur et à mesure

Que l’histoire continuait de fleurir,

Abondamment…

 

Et il s’élança.

 

Bondit.

 

Sautilla encore…

 

Le long des imageries

Qui continuaient,

Entre les Cymbidiums ambrés,

De lui dessiner ces réminiscences romancées.

 

Et il cabriola.

 

Retentit.

 

Fulmina !

 

Jusqu’à ce que le petit pont de bois,

Brusquement,

Se termina…

 

Le garçon sentit alors

De retour sur l’herbe des près,

S’éloigner comme le vent

Cette paume qu’il avait enlacée.

 

Et lorsqu’il se retourna

Pour la chercher.

 

Il ne vit qu’une aura,

Peinte de l’autre côté…

 

Les pupilles écarquillés

Son pouls s’accéléra !

Sa main s’élança au loin,

Dans un désir inespéré d’atteinte !


Mais avant même que tout son,

Ne sorte de son gosier.

Soudainement l’histoire, à coup de crayon,

Devant ses yeux s’était retracée…

 

Et il s’arrêta.

 

Aux abords

De ce vieux pont de mélèze,

À l’ombre de la colline.

 

Il arbora cette aura

S’effacer contre les orchidées,

Aux côtés des contrefaites souvenances

Et des sensations illusionnées.

 

Car tout, semblait lui revenir,

À présent…

 

La rivière venait de lui cancaner

Un conte idyllique.

L’histoire d’un « eux » qui aurait été,

Si seulement, il avait su lui dire…

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