J – 23
Le bâtiment C était un lieu sinistre où les élèves préféraient ne pas mettre les pieds à moins d’y être obligé et ce dans trois cas :
- aller en salle d’art plastique
- aller au labo de langue
- aller en salle de musique
Ellis avait cours d’anglais dans le labo de langue tous les lundis. Elle grimpa la dizaine de marches qui séparait le bâtiment C de la cour et entra dans le long couloir. Il y avait plusieurs élèves qui attendaient devant la salle. Ellis hésita à faire demi tour mais finalement se dirigea vers sa salle et fatalement vers le groupe d’élèves.
Quatre filles attendaient bruyamment, elles se turent immédiatement en voyant approcher Ellis. L‘une d’elle se sépara du groupe et se planta au beau milieu du couloir, bras croisés, le regard droit et mesquin, un sourire cruel aux lèvres.
Ellis fixait le sol du regard et rasait les murs. Quoiqu’elle fasse, elle ne pourrait pas éviter Alma. Elle s’immobilisa à quelques mètres de son pire cauchemar. Elle s’arma de courage.
---- Blog de GothicLolita412 – 1 mars 2010 – 21h06 ---
#7 Relever les yeux.
J’ai lu la haine au fond de son regard. Elle est devenue complètement hystérique. J’ai cru qu’elle allait me tuer.
Vous savez quoi ? Elle a dû lire ma propre haine dans mes yeux. Ça a remplacé la peur dans ma tête. Sans l’arrivée de la cavalerie je ne sais pas ce qu’elle aurait fait. L’action s’est arrêtée là.
Néanmoins, objectif atteint.
Plus que vingt-trois jours.
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Joachim était en retard mais il fallait absolument qu’il finisse de laver et ranger le matériel dans la salle d’art avant de rapporter la clef dans le casier du prof. Pour tout dire quand la première sonnerie avait retenti, il était encore en train de peindre au sein d’un monstrueux bazar. A présent, il pouvait s’y prendre comme il voulait il allait être en retard en cours d’histoire.
Il avait tout juste posé ses pinceaux dans le lavabo et placé son œuvre à sécher sur le meuble à plan quand un cri résonna dans le couloir. Il y eut un choc puis du chahut. Intrigué Joachim se dirigea vers la porte et jeta un œil sur ce qui se passait. Il resta médusé par ce qui se passait à seulement quelques mètres de lui.
Des cris, des insultes, des coups.
Au sol une silhouette de poupée en noir et blanc se protégeait tant bien que mal.
Joachim n’eut pas le temps d’intervenir car la porte au bout de couloir claqua et une silhouette professorale apparut, dissolvant immédiatement la scène.
Joachim s’approcha d’Ellis. Elle était toujours assise sur le sol. Elle ne remarqua même pas sa présence. Elle se tenait les mains plaquées sur la bouche.
— Ellis ?
Elle sursauta et leva un regard agressif vers lui.
— Qu’est ce que tu veux ? lui lança-t-elle.
Sa lèvre était fendue et saignait abondamment.
Il y a des rumeurs en dessous de la vérité.