Je serais ton pantin

Par Ava
Notes de l’auteur : TW : violence. Tout comme la nouvelle précédente celle-ci traite de sujets qui peuvent être difficiles à lire notamment les violences conjugales.
Il s'agit de la deuxième nouvelle de Toutes nos fissures. J'espère que vous l'apprécierez, bonne lecture!

C’était empreint de désir que tu t’étais nourri de tous les chocolats que tu avais pu trouver. Tu avais décidé d’en faire ton quatre heure comme si tu étais le seul maître de la situation. Tu ne savais pas que le gouter était réservé aux enfants et tu avais cru bon de te complaire dans ce jeu absurde. Comme le labyrinthe que d’autre observe sans même chercher à en sortir. Tu étais perdu et nous avions pitié de toi. Mais personne ne bougeait, tous t’observaient, de loin, pendant que ta crise de foie te mangeait le cerveau.

12 décembre 2019. Voulez-vous prendre cette femme pour épouse, …

La neige ne cesse de tomber depuis trois jours. Les cheminées rejettent encore et encore du dioxyde de carbone dans cette froide atmosphère. Notre maison n’est pas chauffée au bois et cela t’énerve. Tu te lèves et je sens tes postillons sur ma figure tandis que tu hurles. Ta bouche s’élargit et les sons que tu profères me transperce les oreilles. Tu prodigues des mots aussi farfelus qu’impossibles et les muscles de ton visage se tordent. Je courbe l’échine devant ce spectacle. Je protège ma poitrine, je veux éviter que tes mots n’atteignent mon cœur, cela ne lui ferait que trop de mal. Je fléchis et je me cache. Je suis une souris devant l’ogre que tu formes. Je ne sais réellement ce que tu dis, cela m’indiffère. Je tourne le dos, les épaules si recourbées qu’elles toucheraient presque mon nombril. Oseras-tu me toucher ?

Non, je m’enfuis avant que tes grosses paluches ne puissent atteindre une seule parcelle de ma peau. Elle est si fine que tu pourrais la briser. Tu pourrais me briser. Peut-être est-ce déjà le cas ?

Je cours sur les marches de notre escalier. Tu as froid me semble-t-il, il faut te réchauffer. Je recherche l’objet de tous les désirs dans cette pièce. Un chiffon traine, je ferais mieux de le ranger avant que tu ne le remarques. Et si tu l’avais déjà remarqué ? Non, il était entre deux cartons, et tu ne viens jamais ici, n’est-ce pas ?

Les cartons sont encore emplis de vieux souvenirs. Mon ancienne maison, qu’elle était belle. Mais celle-ci est mieux, tu as dit, celle-ci est plus belle, tu as dit, celle-ci est à moi, tu as dit, celle-ci ne t’appartiendra jamais, tu as dit, rien ne t’appartiendra jamais, tu as dit, car tu m’appartiens à moi, tu as dit. Tu as dit. Je t’écoute, je ne sais rien après tout.

Je retrouve une photo, je crois me rappeler de ce jour-là. Serait-ce un sourire sur mon visage ? La robe blanche que je porte marque mes courbes. J’étais si heureuse quand tu me prenais par la taille à ce moment-là. Tes baisers dans mon cou, où sont-ils passés ? Peut-être devrais-je les chercher dans un de ces cartons ? Peut-être les avons-nous mal rangés ?

Cela fait maintenant dix minutes que je cherche une trace d’eux. Je ne les trouve pas. Ça ne sera pas pour cette fois-là. Je me penche de nouveau sur cette photo. Des boucles encadrent mon visage. J’aimais me faire des boucles avec mon lisseur. Je l’ai jeté quand tu m’as brulé le bras avec. C’est dommage, j’aimais ce lisseur. La photo est si jolie. C’était il y a bien longtemps de cela, peut-être était-ce des années, ou bien des mois ? Je ne m’en rappelle plus. Je me souviens de l’autel, celui sur lequel nous avions échangé un baiser. Il y avait un prêtre ce jour-là, « Voulez-vous prendre cette femme pour épouse, … ». Tu as dit oui. Pourquoi n’as-tu pas refusé ?

Je trouve enfin ce fichu plaid, peut-être seras-tu plus heureux avec.

 

20 décembre 2019. …pour l'aimer fidèlement

Je me demande si je ferais mieux d’ajouter des poivrons ou du chou à cette soupe. Je ne sais ce que tu préfères et je sais qu’un mauvais choix pourrait me brûler le visage. Tu es au travail et je n’ose pas t’appeler pour te le demander. Peut-être devrais-je mettre les deux dans la poêle ? C’est le moins risqué, oui. Comme cela tu ne te plaindras pas qu’il manque un ingrédient. Je coupe le poivron en carré et je broie le chou.

Tu rentres du travail dans une heure maintenant. J’ai fini le ménage de la maison, le plancher est propre comme au premier jour, la salle de bain est blanche comme la neige qui continue de tomber. Les boites de conserves sont rangées par taille, par contenance et par couleur. Tu ne peux rien me reprocher. La soupe va-t-elle te convenir ? Peut-être devrais-je aller au supermarché t’acheter un bout de viande ? Mais que diras-tu si tu apprends que je suis sortie sans ta permission ? Non, tu as raison, le monde est trop dangereux pour que je me risque à sortir. Tu n’auras pas de viande, j’espère que tu seras heureux quand même.

Je remue le chou. Est-ce la sonnette de notre maison que je viens d’entendre ? C’est peut-être l’un de tes amis, je devrais aller ouvrir. Je tombe sur une femme de mon âge, un enfant dans les bras. Ce bout de chou n’a que quelques semaines. Il a le regard des vainqueurs, celui de ceux qui dirigent le monde. Je connais ces yeux bleus. Oui, tu as les mêmes.

La femme me demande si tu es là, mais tu es au travail. Elle a l’air embêtée de ne pouvoir te voir. Elle me demande si je peux te transmettre un message. Je dis oui, pourquoi dirais-je non ? Elle me dit que c’est ton enfant, elle me demande si je suis la femme de ménage. Je lui réponds que oui. Après tout je suis ta femme, et je fais le ménage. Cet enfant est donc de toi ? Comment est-ce possible ? Elle se trompe n’est-ce pas ? Tu n’as qu’une femme et tu l’aimes, tu l’aimes n’est-ce pas ? Tu m’aimes, hein, tu m’aimes ?

Je reprends mes esprits. Je lui ferme la porte au nez. Je l’entends partir. Je retourne préparer le déjeuner. Ne serait-ce pas une photo de nous qui traine sur la table. Diable ce que tu as l’air heureux. Tu me tiens dans tes bras, des étoiles dans les yeux. Je la regarde et je me revois virevolter, dans le creux de tes bras. Qu’est-ce que le prêtre avait dit déjà ? « …pour l’aimer fidèlement… ».

Tu viens de rentrer du boulot, et tu remarques les larmes sur mes joues. Je te pose cette question, celle qui démange mes lèvres. Je m’énerve un peu, tu me rends si triste. Tu nies tout en bloc, peut-être n’est-elle qu’une folle ? Je veux te croire. Si seulement…

Je te tourne le dos pour retourner dans la cuisine. Je me sens virevolter dans tes bras. Tu m’as pris par les cheveux et je suis projetée sur le sol. Je manque d’air, j’ai mal. T’aimer me fait tant de mal.

25 décembre 2019. …Dans le bonheur…

Ce midi, ta famille est invitée dans notre humble demeure afin de se nourrir des mets que tu m’as demandé de préparer. J’ai concocté un menu digne d’une table royal pour qu’ils s’aperçoivent de la formidable épouse que je suis. La dinde est en train de cuire dans le four, la buche est fin prête et la table est en place pour nos invités. Au milieu de la table trône le dernier bouquet que tu m’as offert, parce que tu m’aimes m’as-tu dit.

Je te demande une dernière fois si ma mère peut venir, elle est si triste depuis la perte de mon père. Mais tu n’as pas envie de voir une vieille dépressive dans la maison. Tu as raison après tout, qui voudrait d’une femme qui pleure son mari dans notre belle maison. Je n’ai pas envie de briser la joie de notre foyer, n’est-ce pas ? Non je n’en ai pas envie. Tu es doux avec moi aujourd’hui. Tu m’as offert un nouveau fond de teint et tu m’autorises à me maquiller. Tu me rends la brosse que tu m’avais confisqué il y a quelques jours. Pourquoi déjà ? Tu me laisses me regarder dans le miroir. Est-ce un œil au beurre noir cette tache autour que mes cils ?

Je m’empresse de la cacher avec du fond de teint. Sois belle m’as-tu dit. Je serais belle. Je retrouve mes pinceaux, ceux que j’aimais tant manier autrefois. J’applique du fard à paupière, cela fait mal, mais je me sens un peu plus femme à chaque coup de pinceaux. Je brosse mes cheveux et je finis par enlever les nœuds bloquer là depuis plusieurs jours. J’ai beau utiliser une fourchette pour les brosser chaque matin, être plus présentable, rien n’y fait. Je sens bon avec ce parfum.

Je sens une odeur de brulé provenir de la cuisine. J’y cours, manque une marche et dévale l’escalier. Je me relève mais j’ai mal dans le dos. Ce n’est pas grave, je ne peux gâcher la dinde. Quand j’arrive dans la cuisine je te vois devant le four en train de la sortir. Je m’attends à voir ta bouche s’ouvrir en grand et à recevoir des insultes par millier. Rien de tout cela ne se produit. Au lieu de ça tu me vois me tenir le dos et tu me demandes pourquoi. Je t’explique que j’ai été maladroite et tu me proposes de me mettre de la pommade. Je t’attends dans le salon et tu reviens avec la pommade à la main et cette poche de froid.

Je te regarde et il me semble apercevoir l’homme que j’ai épousé dans tes yeux. Je l’ai retrouvé je crois. Je t’ai retrouvé. Quand ta famille arrive tu es attentif à chacun de mes gestes, tu me sers dans tes bras et me dis je t’aime. Tu m’aides à servir le repas et tu me souris. C’est de cet homme-là que je suis amoureuse.

Plus tard dans la journée tu ressors les albums photos qui datent d’avant. Ta maman veut les voir.

Le prêtre a dit « dans le bonheur… » et je vois cette joie dans ton regard. Je t’aime tu sais ?

La journée continue ainsi et je goute enfin à ce bonheur dont on m’a tant parlé. Je sais que tu m’aimes, mais c’est dur pour toi en ce moment. Je n’ai pas été une bonne épouse ces derniers temps tu as raison. Je veux me rattraper. Tu m’aimes tu me l’as dit aujourd’hui.

Nos invités partent et je range la maison. Je suis heureuse de cette journée. Je t’entends arriver derrière moi et je ne m’inquiète pas. Tu as été tellement toi aujourd’hui. Tu me donnes un coup dans l’épaule et je tombe. Je me suis conduite comme une pute aujourd’hui et je t’ai fait honte. Je suis si désolée de t’avoir fait honte, si désolée.

13 janvier 2020. …Ou dans les épreuves, …

Le téléphone sonne. Je ne connais pas ce numéro. Je décroche et j’écoute. Le combiné m’échappe et je fonds en larme. Je laisse le diner en plan. La cuisine peut attendre. Je sors dans la rue, je cours après le bus de ville, me voilà devant l’hôpital. Je cherche sa chambre, les larmes aux yeux. Maman où es-tu ?

Quand j’arrive elle est reliée à un tas de machine. Le son de la pièce assourdit ma raison et je n’entends plus que le son de mon cœur. Je lui prends la main, je veux qu’elle sache que je suis là.

« Elle a avalé de l’eau de javel en grande quantité. Son état de santé est encore incertain, vous avez de la chance que ses voisins l’aient trouvée. Si elle s’en sort elle aura besoin de votre compagnie, pourrez-vous l’accueillir chez vous ? »

Je ne sais que répondre. Je veux dire oui mais je ne sais pas si tu accepteras. Accepteras-tu ?

Je me rappelle alors que tu ne sais pas que j’ai quitté la maison. Je t’appelle pour te prévenir et tu es furieux. Tu m’ordonnes de rentrer mais je refuse. Tu raccroches et je retourne auprès de ma mère.

Sa main est si froide que je croirais tenir un cadavre. Je la colle contre mon front. Je veux lui communiquer toute ma chaleur. Je veux lui communiquer tout mon amour. Je la supplie de ne pas me laisser. On a tous besoin d’une mère.

Le prêtre a dit « … ou dans les épreuves… » et je suis en pleine épreuve.

Tu entres en trombe dans la chambre et tu ne sais plus te contenir. Ta salive s’écrase sur mon visage tandis que tu me cris dessus des mots interdits et je me recroqueville une nouvelle fois sur moi-même. Tu ne fais même plus attention aux gens qui nous entourent, tu déverses ta haine et c’est la seule chose qui t’importe. Tu m’attrapes le poignet.

J’ai peur et je ne t’écoute plus. Mon esprit dévale maintenant sur une jolie colline. Celle-ci est empreinte de fleurs et de fruits sucrés. Ici, le soleil nous embrasse d’une lumière infinie. Le chant des oiseaux est tel que j’ai l’impression d’être au paradis. Si j’y crois assez fort je serais peut-être au paradis.

Tu me lâches le bras quand le docteur entre dans la chambre. Il vérifie les constantes de ma mère et il change sa perfusion. Il a vu toute la scène.

Il me propose de me parler dans le couloir, seuls tous les deux, et ça t’énerve. Comment ose-t-il ? Tu te demandes si j’ai couché avec lui. Il a l’air si gentil avec moi. J’ai sûrement couché avec lui.

Il me demande si tu me bats. Je lui mens. Il me propose son aide. Je ne l’accepte pas.

Tu me ramènes à la maison. Je ne veux pas t’accompagner, mais ais-je le choix ?

 

16 janvier 2020 « …jusqu’à ce que la mort vous sépare »

Tous les jours je m’absente quelques heures pour aller à l’hôpital. J’amène des fleurs à ma mère, je lui parle. J’espère qu’elle se réveillera. Le médecin ne m’a plus jamais proposé son aide. Peut-être que… s’il m’avait demandé une seconde fois… Aurais-je eu le cran d’accepter ?

J’essaie de me persuader que je ne suis pas lâche. Je crois en nous et je t’aime.

Quand je suis dans cette chambre d’hôpital, je pense à nous. Il y a cinq ans maintenant j’étais assise à ma table préférée dans mon café préféré. Je tapais des mots si précieux à mes yeux. J’écrivais alors mon premier roman. Le café était bondé ce jour-là, t’en rappelles-tu ? Il n’y avait de places nulle part et tu avais aperçu ma chevelure brune et mes doigts qui tapaient frénétiquement sur ce clavier. Happé par ce spectacle tu m’avais demandé si tu pouvais t’asseoir à ma table. J’avais accepté, pourquoi aurais-je refuser ? Peut-être aurais-je dû refuser. Tu étais resté là, des heures durant, me regardant taper sur mon clavier. Tu te demandais ce que je pouvais bien raconter dans ce récit, mais tu avais eu la politesse de ne pas dire mot, de ne pas me demander. Tu étais resté là, patient. Quand j’eu finis et que je m’apprêtai à partir tu en profitas pour me glisser ton numéro dans la poche de mon manteau. Ma plus grosse erreur fut de t’écrire.

La main de ma mère saute dans la mienne. Ses paupières s’ouvrent, mais elle se referme. J’y ai cru.

Je m’apprête à récupérer mes affaires et à partir, quand je l’entends me parler. Elle me demande de te quitter. Dois-je te quitter ? Elle me dit que tu vas me tuer, elle me dit qu’elle a peur. Vas-tu me tuer ? J’essaie de lui parler. Elle est de nouveau dans le coma. Maman, réveille-toi ! Elle est de nouveau inconsciente.

Il n’y a rien à faire, je décide de rentrer… Sur le chemin je repense à nos fiançailles.

Tu avais décidé de me donner rendez-vous dans ce grand restaurant. Les plats étaient tous d’une finesse sans pareil et le chic était au rendez-vous. Je pensais que nous étions là pour fêter ton nouveau job. Monsieur était maintenant directeur d’un grand magasin. Quelle joie ! Et quelle naïveté… La surprise fut si grande quand je te vis, à genoux, la bague dans ta main. Tu l’avais fait sertir de deux saphirs, c’était ma pierre précieuse favorite et tu le savais. J’étais si heureuse de te dire oui. Cela faisait deux années que tu faisais de ma vie un bonheur sans fin. Je voulais tellement de toi, tu étais ma muse.

J’arrive maintenant à la maison. Je n’ai pas franchi le seuil que je sais que tu es en colère. Les meubles ne sont plus à leur place. Le cadre de la table est éclaté par terre. Mes pas sont semblables à ceux des souris, je ne sais quand tu vas surgir.

Je prends la photo dans les mains. Ce n’est pas la photo habituelle, c’est celle de notre mariage. J’avais été incapable d’écrire un mot depuis ce jour. Tes coups avaient happé mon âme, ils avaient fait de moi ta marionnette et j’obéissais à chacun de tes gestes. Comme un être brisé.

Je me souviens de ce jour, devant l’autel, je me souviens du prêtre qui a prononcé nos vœux, s’il avait su…

Je ressens un coup dans le bas de mon dos. Tu me demandes si j’ai baisé avec ce connard de docteur.

Je me souviens de la robe que je portais, c’était celle dont j’avais toujours rêvé. Les manches étaient en dentelle tout comme le col. Ma peau était apparente jusqu’au-dessus de ma poitrine. A partir de cet endroit on pouvait observer un tissu blanc immaculé en forme de bustier. La robe marquait mes courbes avec élégance. Ce regard quand tu m’avais vu.

Ton regard injecté de sang et la première chose que je vois quand tu me retournes face à toi, puis c’est au tour de ton poing qui s’abat dans mon arcade sourcilière.

Le prêtre avait commencé a prononcé son discours et tu souriais d’avance, tu étais si heureux face à moi, j’étais si heureuse face à toi. « Monsieur, voulez-vous prendre cette femme pour épouse pour l’aimer… »

Cette fois-ci c’est un coup de poing dans le ventre qui me prouve ton amour, tu ne cesses de me demander de te dire que je t’aime. Tu m’aimes hein ? Tu m’aimes ? Salope, je ne suis qu’une salope.

Tes yeux bleus ne savaient plus où regarder. Serait-ce mes lèvres, ou mes yeux, ou ma poitrine ? « …l’aimer fidèlement… »

Tu vises mon nez cette fois, et je suis sûre qu’il est cassé. Tu me demandes qui d’autre m’a baisée, avec qui je t’ai encore trompé ? Tu me demandes qui sont mes amants. Tu me hais, ais-je tort ?

J’entendais mon père qui pleurait derrière moi. Je ne l’avais jamais entendu pleurer. Je me tournai vers lui et il me sourit. Il avait l’air si heureux. J’étais si heureuse. « …dans le bonheur… »

Tes coups pleuvent sur mon visage. N’as-tu pas été un bon époux ? Ne m’as-tu pas tout donné ? La joie, le bonheur, une belle-famille aimante, une maison, de l’argent et des manières. Comment te l’ais-je rendu ? Je suis une mauvaise épouse, si mauvaise épouse.

Ta mère le regardait avec tant de dédain, comment un homme pouvait se comporter ainsi ? Nos familles étaient si antithétiques et nous le savions. Mais l’amour pouvait surpasser les nuages et nous étions si amoureux. Ton sourire le prouvait. « …dans les épreuves… »

Tes mains autour de mon cou et je manque d’air. De l’aide… De l’aide…

Le halo qui nous entourait était le signe de la bénédiction des dieux. Nous avions tant d’amour l’un pour l’autre. Nos amis étaient jaloux de notre amour. Nous étions l’un de ses couples parfaits qui se mariaient et vivaient la vie des contes de fée. Notre amour était tel qu’il pourrait franchir des montagnes, et gagner toutes les difficultés. Ton amour s’était transformé en coups et chacun de tes coups étaient un chocolat que tu mangeais pour te rassurer. Mais la crise de foie avait fini par arriver.

Le prêtre avait dit « Jusqu’à ce que la mort vous sépare. »

Que la mort nous sépare.

 

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Reveanne
Posté le 09/08/2023
Que c'est triste. :'(
J'ai eu plus de mal à lire que pour l'autre nouvelle, c'est assez lent, ça se répète et surtout le neutralité des émotions du personnage est perturbante vu le contexte.
Après c'est bien écrit et bien mené.
Juste un détail : ils se sont mariés un jeudi? Ce n'est pas courant comme date pour se type de cérémonie.

Merci pour ces deux nouvelles. :)
Ava
Posté le 09/08/2023
Malheureusement c'est un peu le but que se soit triste. L'idée ici est de montrer l'effacement de la personnalité du personnage principal pour rester en vie et éviter les coups tout en pensant que c'est ainsi qu'elle retrouvera un amour qui n'a jamais réellement existé.
Pour ce qui est du mariage un jeudi j'ai eu beau relire mon texte je ne vois pas où j'ai laissé penser cela... Peux-tu me préciser où tu as compris cela dans mon texte? Effectivement ce n'est pas très cohérent donc j'aimerais le corriger...

Merci à toi pour ton retour sur ces deux nouvelles et j'espère que tu viendras lire les suivantes!
Reveanne
Posté le 09/08/2023
J'avais compris très vite qu'elle allait mourir à la fin et dire que c'est triste n'est pas un reproche, juste dire que l'effet est réussi. :)
Pour le jeudi, le 12 décembre avec la phrase typique du mariage à côté...
En relisant, c'est sans doute une date plus lié au paragraphe d'après.
Bref...
Vivement les prochaines nouvelles. :)
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