Je me suis pris ton absence à pleine vitesse. Elle s'est jetée à flanc de conscience, en un acte de violence à mon coeur déchiré, inapte à la blessure infligée.
Inconscient, tu m'as forcé à te voir, t'installant dans un moment d'inattention. Je ne regardais pas tes manières, j'ignorais l'impact de tes attentions, le rythme imparfait de tes mots. Pourtant, chaque instant t'a encré, insidieux et indélébile.
Tu as atteint les parties de mon coeur à l'abandon, celles de tous les supplices et de toutes les oraisons. Celles dont je ne savais avoir besoin, celles n'ayant su être comblées, celles que j'ai su oublier. Et tu les as éclairées d'une tendre lumière que je ne pourrais éteindre.
Mais je ne t'aime et ça me transperce car tu as rempli les failles d'un espace déjà pris. Alors je ferme ta page avant de trébucher et chuter sur ta présence. J'exfolie ta chaleur de mon corps, mutile mon coeur d'un bout de toi et laisse mes larmes t'emporter.
Je t'absente.